LE CHIFFRE DU MOIS 450 millions d’euros ions économiques pour les nouvelles act des Régions dans le projet de loi de finances 2017. Cette enveloppe supplémentaire doit être inscrite dans le projet de loi de finances 2017 pour les nouvelles actions économiques des Régions. La mesure a été annoncée par le Premier ministre Manuel Valls lors du Congrès de Régions de France le 29 septembre dernier à Reims. À compter de 2018, les Régions seront financées par une fraction de TVA. Cet impôt dynamique remplacera l’intégralité de la dotation globale de fonctionnement. Ces annonces qui restent à concrétiser répondent partiellement aux attentes des Régions. novembre 2016 - N°09 économie Une feuille de route co-construite avec les acteurs La réforme territoriale de 2015 donne à la Région une compétence exclusive sur les aides aux TPE, PME et ETI, qu’elles soient en création, en développement ou en difficulté. Comment, en 2016, s’élaborent les nouveaux Schémas régionaux de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDE-II) dans les territoires en concertation avec tous les acteurs concernés ? Cette co-construction traduit la volonté des Régions d’agir rapidement et efficacement pour l’économie et l’emploi. ÉCONOMIE e route d e l l i u e f e n U acteurs s e l c e v a e t i co-constru Se forger une stratégie économique partagée Grâce à des rencontres et une consultation numérique, la Région fédère tous les acteurs publics autour d’une stratégie de développement économique partagée. concertation grand est La Région Grand Est élabore son schéma de développement économique, d’innovation et d’internationalisation en suivant deux principes : le dialogue et l’opérationnalité. Lancée le 10 juin dernier par le Président Philippe Richert, la démarche répond à la situation particulière de la Région née le 1er janvier 2016 de la fusion entre l’Alsace, la Champagne-Ardenne et la Lorraine. Avec plus de 5,5 millions d’habitants sur un territoire plus vaste que la Belgique et un positionnement au cœur de l’Europe, la Région Grand Est, 2e Région exportatrice de France, dis- pose d’un potentiel de développement et d’attractivité remarquable. La démarche du SRDE-II vise donc à imaginer les solutions les plus adaptées aux territoires et aux entreprises. Pour les élaborer, les conseillers régionaux et les services ont organisé cet été une cinquantaine de rencontres bilatérales entre élus et acteurs institutionnels représentatifs sur le territoire, ainsi que 300 rencontres avec des entreprises. Objectif : consulter 1 000 entreprises au total ! veloppement économique partagée. Elle construit ce plan d’actions avec les métropoles, mais également avec les autres EPCI en charge du développement économique. La Région a aussi lancé mi-septembre Be EST, (www.be-est.com) une plateforme interactive, pour partager et recueillir les visions et les idées de l’ensemble des acteurs économiques. Après la consultation numérique, la synthèse et l’élaboration du plan d’actions interviendront en décembre. L’approbation finale du schéma est prévue au printemps 2017. Partage de vues Partout, la Région va à la rencontre CONTACT des différents acteurs publics, pour les François de Hédouville fédérer autour d’une stratégie de dé- francois.dehedouville@ region-alsace.eu La Région Centre-Val de Loire met le dialogue et la concertation au cœur de sa réflexion stratégique sur le SRDE-II. La compétence économique des Régions élargie La loi « Nouvelle organisation territoriale de la République » du 7 août 2015 donne à la Région une compétence exclusive sur les aides aux TPE, PME et ETI. Développement économique des Régions : un budget accru en 10 ans 2006 : 1,7 Mds 2011 : 2,1 Mds 2016 : 2,4 Mds + 41 % en 10 ans Les Régions apportent un soutien économique aux PME et ETI 700 millions d’euros d’aides ciblées aux PME/ETI 20 000 30 000 projets soutenus Innovation : la priorité des Régions 25 % de l’action économique des Régions est consacrée à l’innovation Des États généraux grandeur nature Pour bâtir son SRDE-II, la Région Centre-Val de Loire a tout misé sur la méthode participative. En deux mois, elle a ainsi récolté un matériau solide auprès de près de 2 500 personnes. En Région Centre-Val de Loire, l’association de tous les acteurs de l’économie à la réflexion stratégique sur le SRDE-II a semblé évidente. « Le dialogue, la concertation et la co-construction sont devenus une méthode dans notre Région », se plaît à dire le président François Bonneau. Dès mars 2016, la Région a lancé les États généraux LA LETTRE des Régions du développement économique et de l’emploi. Pendant deux mois, près de 2500 participants ont contribué à l’élaboration du SRDE-II. Ils ont participé au travers de séances plénières et d’ateliers embrassant l’ensemble des segments de l’économie régionale (industrie, tourisme, économie sociale et solidaire, commerce, artisanat, BTP, agriculture et économie numérique). En parallèle de ces temps d’échanges, le Président de Région a organisé près d’une centaine de réunions de travail avec les différents partenaires de l’économie régionale : chambres consulaires, départements, intercommunalités, syndicats, organisations patronales, entreprises, monde associatif, État, banques… La méthode participative, avec la mise en place d’ateliers en petits groupes répondant à des questions précises, a été saluée par les participants. Elle leur a permis de faire de véritables propositions. Les comptes-rendus de ces six forums territoriaux constituent un matériau solide qui a permis à la collectivité régionale de bâtir son SRDE-II. CONTACT maguelone hédon maguelone.hedon @regioncentre.fr Claude Lory directeur du pôle européen de la céramique, Limoges « L’extension de la région ouvre des débouchés prometteurs » nouvelle aquitaine entreprises accompagnées ateliers participatifs Centre-Val de Loire S À… 3 QUESTION Comment avez-vous participé au SRDE-II ? C.L. Nous avons participé activement à un groupe opérationnel relatif aux filières, avec les pôles de compétitivité de la Région. Ce groupe a tenu quatre réunions d’une journée chacune, dont deux en présence du vice-président Bernard Uthurry. Ces réunions ont permis de définir le périmètre des filières concernées, d’analyser les points forts mais aussi les points faibles de la Région, de la façon la plus pragmatique et efficace possible. La Région avait la volonté d’une véritable concertation. Quel a été l’apport pour votre filière ? C.L. Cela a été l’occasion de défendre notre filière, notre écosys- tème unique en France voire en Europe, autour de notre base de Limoges. Dans les filières régionales on a pu faire ressortir la céramique, le mot n’est pas caché derrière les matériaux avancés. Par ailleurs, l’extension de la Région nous ouvre vers la filière aéronautique à Bordeaux, un débouché prometteur pour l’industrie céramique. L’intégration dans l a « Grande Région » accélère les prises de contact ! Vous vous sentez bien dans la nouvelle Région ? C.L. C’est important d’avoir une écoute attentive de la Région sur nos projets. J’ai le sentiment d’avoir une bonne écoute jusqu’à présent, nous devons continuer à travailler. CONTACT AURÉLIE LOUBES [email protected] LE SAVIEZ-VOUS ? + 56 % en 10 ans Source des infographies : Les chiffres clés des Régions, 2016 Les SRDE-II seront prescriptifs. Cela signifie qu’ils s’imposeront aux autres collectivités locales, en fixant le cadre de leurs interventions auprès des entreprises. Seule exception pour la métropole, qui pourra élaborer son propre document d’orientations stratégiques, tout en prenant en compte le schéma régional. ations es concert L Ç iers r leur organisation au faitntes c n a n fi s e ce apte uvertures ré gions à ad x parstfiennanaciir u a ip ers des Ré avec trois o . s c n le a io in n g r é io p R g e Les citent les partenair 40 implantations ré sions sont prises en n Ç ci e SRDE-II in nce compte e. Et 90 % de ses dé régionales, insi, Bpifra ss lations s d’affaires re le s ô p le s r e te d régional. A non et Bourg en Bre o on à pil en place ti is ca ig o m v v . a A t le n ts s, a o ô e n régio pôles à Troy es dép à l’échelle oriale. Ces la Caisse d it C , rr D té C te cô e la n e rm d so De tégie la réfo nement de ux et à décliner la stra accompag a n io g ré eurs avec les act LA LETTRE des Régions LA BONNE PRATIQUE TION LA PROPOSI DES RÉGIONS L’Île de Beauté au-delà des mers… Faire de la Corse une vraie nation en Europe, tel est l’objectif poursuivi par la Collectivité territoriale à travers sa politique extérieure. action extérieure corse La Corse a mis la politique extérieure au cœur de ses priorités. Ainsi, un premier accord de coopération a été signé avec la Sardaigne pour renforcer les liens politiques et économiques entre les deux îles et peser dans la construction de l’espace méditerranéen. Fin novembre, un autre accord sera conclu avec les Îles Baléares et la Sardaigne, portant sur les transports, le tourisme et la fiscalité. Les trois îles ont déjà porté ensemble auprès de la Commission interméditerranéenne de la Conférence des Régions périphériques et maritimes (CRPM) deux amendements adoptés à l’unanimité : l’un demandant un programme opérationnel de coopération territoriale spécifique aux îles et l’autre demandant l’inscription des territoires insulaires dans les Autoroutes de la mer et le Réseau transeuropéen de transport (RTE-T). Parallèlement, des partenariats ont été initiés avec la Suède dans le domaine de l’économie circulaire, et avec Paoli City en Pennsylvanie pour créer, autour de l’héritage de Pascal Paoli, des échanges culturels et institutionnels pérennes. Des échanges d’expérience ont aussi été faits avec LE CHIFFrE DU MoIs 2,2 milliards d’euros moyen C’est le budget d’une Région en France en 2016, après la réforme territoriale. OcTObRE 2016 - N°08 l’Ecosse, la Finlande, le Québec, l’île de Bornholm et bientôt Split en Croatie, dans le domaine des transports. Dans le cadre de la coopération décentralisée, un schéma est en cours de rédaction pour cibler les territoires et les domaines d’interventions pertinents en termes de stratégies économique et politique, participant au rayonnement de la Corse en Méditerranée (Rive Sud) et au-delà des frontières européennes (Asie, Brésil notamment). Une forte présence politique est aussi assurée au Comité des Régions afin de porter les spécificités de la Corse, île-montagne faiblement peuplée, au plus près de l’Union européenne. CONTACT Clothilde Bujoli-Biancardini [email protected] Depuis la parution de notre Lettre n°8, qui présentait les expériences d’ouvertures à la concurrence menées par la TransporTs Les solutions pour de nouvelles mobilités ARF9388-La Lettre-N8.indd 1 La Corse met en place diverses actions pour porter les spécificités de l’île-montagne en Europe et au-delà. RETOUR SUR… Ce budget reste modeste si on le compare à ceux de nos homologues européennes : 61,4 milliards d’euros pour la seule Rhénanie-du-Nord-Westphalie en Allemagne, 28,4 milliards pour la Communauté flamande de Belgique, 23,3 milliards pour la Catalogne en Espagne, 23,1 milliards pour la Lombardie en Italie… Des territoires plus étendus et plus peuplés ne constituent pas forcément des Régions plus fortes. Avec la loi Nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) du 7 août 2015 et l’acte II de la plateforme État-Régions du 27 juin 2016, les compétences transports des Régions s’étendent, toujours pour un meilleur service aux usagers. Régions de France propose de faire de l’expérimentation un levier majeur de la décentralisation en France. Cela nécessite de donner la possibilité aux Régions d’expérimenter l’exercice d’une nouvelle compétence. Mais aussi de rendre possible, à l’issue de l’expérimentation, un exercice différencié de cette compétence selon les Régions. La loi constitutionnelle du 13 août 2004 prévoit un droit limité à l’expérimentation. La loi ne permet pas aujourd’hui à une collectivité de poursuivre au-delà de la durée prévue pour l’expérimentation, si celle-ci n’est pas généralisée à toutes les Régions. Il s’agit d’un « droit à la généralisation », et non d’un droit à l’expérimentation, comme le relevait le chercheur Romain Pasquier au Congrès de Régions de France. Responsables de toute la mobilité interurbaine et scolaire à partir de 2017, les Régions peuvent désormais fixer le prix des transports dont elles ont la charge. Elles préparent l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs. 15/09/2016 14:54 Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a annoncé le 5 octobre suivre cette voie. Le président Christian Estrosi a fait savoir que sa Région serait pilote de l’ouverture à la concurrence sur le rail, prévue pour 2019. Un groupement européen de coopération territoriale est en projet avec Monaco et la Ligurie (Italie). Une offre alternative sera proposée pour certaines lignes d’ici 2017. Sans attendre 2017, la Région a interrompu les négociations en vue de sa nouvelle convention avec la SNCF. es Régions La Lettre d gionsa été créée pour valoriseitr uletison. é R des E TR ions de France. Elle adhérentes de l’inst tiques LA LET oli és par Rég e é li toire des p t collectivit b u p est e l’Observa s Régions et de Régions e d 8 1 s e s e su d is s t n n e innovatio t notamme re à la disposition d bonnes pratiques ations son tt les r se li a Ses inform éé en 2014 pour me tu u cr ’impact, m régionales, ires des indicateurs d gions européennes. a n e s vec le Ré leurs part nchmark a e b le r se ri et favo ÇÇ 282, boulevard Saint-Germain, 75007 Paris Tél. : 33(0)1 45 55 82 48 Fax : 33(0)1 45 50 20 38 E-mail : [email protected] Site Internet : www.regions-france.org Conception et réalisation : Rampazzo & Associés. Impression : Stipa. Crédits photos : p.1 JL Stadler/Région Grand Est, p.2 Région Centre-Val de Loire, p.3 DR, p.4 Collectivité territoriale de Corse.