HEPATITE E (VHE) Introduction Le virus de l’hépatite E identifié en 1983 est un petit virus à ARN monocaténaire non enveloppé, classé dans la famille des Hepeviridae, genre Hepevirus. A ce jour, il n’existe pas de traitement spécifique, ni de vaccin pour s’en protéger. Cependant, si l'infection due au virus de l'hépatite E est aiguë, elle guérit généralement spontanément sans laisser de séquelles (les formes fulminantes ne représentent que 1 à 4% des cas), sauf chez la femme enceinte qui peut déclarer une hépatite fulminante détruisant alors massivement les cellules du foie et où la mortalité est alors très élevée (20%) lorsqu'elle survient au cours du dernier trimestre de la grossesse. Les raisons de cette mortalité accrue chez la femme enceinte ne sont pas connues. Répartition géographique Elle est actuellement la première cause d’hépatite aiguë dans le monde, avec 20 millions de cas par an. L’hépatite E n’est pas limitée aux pays les plus pauvres du tiers-monde : jusqu’au début des années 2000, l’hépatite E était une maladie uniquement importée des zones d’hyper -endémie comme l’Inde, des pays à faible niveau sanitaire d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud, avec quelques cas sporadiques dans les pays développés, liés aux voyages. Depuis les années 2000, des tests sérologiques ont permis de montrer que la séroprévalence anti VHE était en effet élevée en Inde, mais aussi dans certains pays développés. L’Homme semble être le principal réservoir de virus et l’existence d’un réservoir animal reste à démontrer. Le porc, la vache, le mouton, la chèvre et les rongeurs sont sensibles à l’infection, avec une majorité de cas à génotype 3, alors que les génotypes 1 et 2 se retrouvent plutôt dans les régions hyper-endémiques, où l’Homme est le seul réservoir dans ces pays. Le taux de séroprévalence antiVHE est élevé chez les vétérinaires, les éleveurs de porcs et les chasseurs. Mode de transmission La transmission est identique à celle de l’hépatite A (VHA), avec des cas de transmission transfusionnelle exceptionnellement décrits. 1 Elle est essentiellement alimentaire : le virus, émis dans les selles des malades, se retrouve au contact d’aliments à leur tour ingérés ou sur les mains des personnes non immunisées. L’infection humaine se fait par consommation de viande infectée insuffisamment cuite. La consommation d’eau ayant subi une contamination fécale peut provoquer des épidémies et la consommation de fruits de mer crus a été à l’origine de cas sporadiques dans les zones d’endémie. La pénétration du virus dans l’organisme est digestive. La période d’incubation varie de 15 à 60 jours, mais elle est d’environ 40 jours dans la plupart des cas, soit une semaine de plus que dans le cas d’une hépatite A. L’infection symptomatique à HEV touche surtout le jeune adulte entre 15 et 40 ans. Fréquente chez l’enfant, l’infection est le plus souvent asymptomatique ou très bénigne et sans jaunisse : Elle n’est alors pas diagnostiquée. Diagnostic Le diagnostic se fait par recherche d’IgG et d'IgM anti-HEV sérique, ou par amplification génique (PCR) sur le sang ou les selles. Il est à évoquer en cas d'hépatite aiguë inexpliquée. Les sérologies anti-VHE IgM, signant une infection récente, et IgG, signant une infection ancienne, présentent des sensibilités de près de 98%. Les techniques moléculaires de PCR ne se justifient majoritairement que chez les immunodéprimés, pouvant présenter de fait une sérologie négative. 2 Analyses proposées dans notre catalogue Hépatite E sérologie (IgG & IgM) code HVE02 Hépatite E PCR code HVE03 Prix : - 3076.00 : 29 points (Frs 29.- en septembre 2015) Hépatite E virus, Ig ou IgG, ql - 3077.00 : 44 points (Frs 44.- en septembre 2015) Hépatite E virus, IgM, ql - 3078.00 : 180 points (Frs 180.- en septembre 2015) Hépatite E virus, amplification d'ARN y compris détection de l'amplificat, ql Références : - Nicand E, Enouf V, Caron M, Hépatite E, bilan d’activité du Centre national de référence des hépatites entéro-transmissibles, France, 2002-2004, BEH (Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire), n°33, 26/07/2005, p. 167-168. Organisation Mondiale de la Santé : Hépatite E, juillet 2013 http://www.sante.gouv.fr/questions-reponses-sur-le-risque-d-hepatite-virale-e.html Meng XJ. Hepatitis E virus: animal reservoirs and zoonotic risk. Vet Microbiol 2010;140:25665. Genève, septembre 2015 3