Un projet de McGill s’attaque à des pertes post-
récolte de 15 milliards de dollars américains en Inde
L’autosuffisance agricole de l’Inde est menacée
par l’importance de la pauvreté, l’essor de la
population et les pertes de culture après récolte
en zones rurales. G.S. Vijaya Raghavan,
professeur James McGill du Département
d’ingénierie et de bioressources, estime qu’en
Inde, près de 30 p. 100 des céréales et 40 p. 100
des fruits et légumes ne parviennent jamais au
marché. Ces pertes sont évaluées à 15 milliards
de dollars américains.
Le projet de consolidation de la sécurité
alimentaire au sud de l’Inde de 5 millions de
dollars dirigé par le Dr Raghavan a été attribué
par l’entremise des Partenariats universitaires
en coopération et développement (PUCD) et
financé par l’Agence canadienne de
développement international. Il a été entrepris
en collaboration avec trois universités d’État de
l’Inde (l’Université d’agriculture de Tamil
Nadu, l’Université des sciences agricoles de
Dharwad et l’Université des sciences agricoles
de Bengalore). Le projet a pour mission de
s’attaquer aux priorités en matière de
développement agricole et de sécurité
alimentaire en Inde.
Parmi les activités au programme : le
renforcement institutionnel par l’acquisition
d’un personnel de qualité, l’enrichissement des
capacités et une formation en techniques de
post-récolte et de transformation alimentaire, la
mise en ouvre de procédés de transformation et
de conservation post-récolte des denrées en
zones rurales et des projets pilotes augmentant
l’accès à l’information et au soutien technique
dans les villages.
À l’issue du programme, des solutions simples,
économiques et éconergétiques pour réduire les
pertes post-récolte ont pu être élaborées et
largement mises à profit par les agriculteurs
indiens. Parmi celles-ci, des tubes de plastique
perforés pour une aération efficace des stocks
de pommes de terre a permis de réduire les
pertes de l’ordre de plus de 80 p. 100.
L’application de mécanismes simples assurant
le contrôle et la surveillance des insectes
ravageurs a non seulement pu réduire les pertes
mais a aussi augmenté la qualité des cultures
céréalières. L’adoption de pratiques de tri et de
classification des cultures a contribué à en
accroître la qualité et la disponibilité.
La technologie post-récolte pilote de l’Inde sert
désormais de modèle. Le Dr Raghavan
contemple maintenant des micro-entreprises
pour le Mozambique et l’Île Maurice et des
biocombustibles/bioproduits pour l’Inde. En
reconnaissance de ses travaux, le Dr Raghavan
s’est vu remettre un doctorat honorifique de
l’Université d’agriculture de Tamil Nadu à
Coimbatore, en Inde, le 13 novembre 2007.
Des caisses pliantes conçues et fabriquées à la
Station de recherche agricole et agroalimentaire de
St-Jean-sur-Richelieu, au Québec, servent à trans-
porter les denrées au marché et ont largement con-
tribué à réduire les pertes, en quantité et en qualité.
(L. Connolly Boutin)
La mondialisation a contribué à rendre les aliments
peu nutritifs plus disponibles et abordables des
glucides raffinés tels que le blé et le riz blanc, le
sucre, et les produits riches en gras.
Tim Johns du Centre d’études sur la nutrition et
l’environnement des Autochtones de l’École de
diététique et de nutrition humaine s’investit à faire
obstacle à cette mauvaise tendance en Afrique à
coups de stratégies visant la réintroduction et la
distribution d’une corne d’abondance riche en
aliments indigènes.
« Lorsque le prix des aliments traditionnels
assurant la diversité du régime alimentaire,
notamment des fruits et légumes, des céréales et
des produits animaux, est à la hausse, les gens
tendent à en manger moins souvent, surtout dans
les pays plus pauvres comme le Kenya et la
Tanzanie, » explique le Dr Johns. Résultat, l’on
observe une hausse des maladies chroniques,
notamment du diabète, des maladies cardiaques et
de l’obésité par la suite. Une alimentation variée est
particulièrement vitale pour les populations situées
au sud du Sahara comme le Kenya en raison de leur
exposition constante aux maladies infectieuses.
Le Dr Johns travaille en collaboration avec la
Convention sur la diversité biologique, Bioversity
International et l’Organisation des Nations Unies
pour l’alimentation et l’agriculture à introduire de
nouveaux projets liés aux politiques internationales.
« En fait, il existe énormément d’expertise au
Kenya, dit-il, mais cette expertise a des limites. »
Parmi les défis à surmonter, l’on se doit de
favoriser le maintien des cultures traditionnelles par
les petits agriculteurs locaux, en leur apportant une
aide pour la production, la conservation en cham-
bre froide et la distribution. Les légumes verts à
feuilles tels que l’amarante et la corète potagère
sont privilégiés de même que les légumes racines et
les céréales igname et millet.
L’introduction des supermarchés en Afrique,
observe le Dr Johns, a été au centre des moyens de
remettre en vogue les aliments traditionnels. Ils
sont garant d’uniformité, d’un contrôle garanti de
la qualité des cultures, de l’assurance au
consommateur que ses denrées n’ont pas été
cultivées parmi des effluents ou dans un milieu
autrement altéré. Grâce à la distribution d’aliments
traditionnels par l’entremise des supermarchés, le
Dr Johns a mentionné que les épiciers avaient
observé une augmentation marquée de la demande
et de leur chiffre d’affaires. « Notre équipe sent
qu’elle a eu un effet positif sur le marché. »
Les légumes verts à feuilles sont de bonnes sources de â-
carotène, de vitamine C, de calcium et de fer.
(C. Buchmann)
Combattre la maladie par
des aliments indigènes
Pleins feux sur notre programme international
Maîtrise en évaluation environnementale
www.mcgill.ca/nrs/graduate/environment/
Certificat d’études supérieures en gestion intégrée des ressources hydriques
www.mcgill.ca/bioeng/programs/certificate/
Maîtrise en gestion intégrée des ressources hydriques
www.mcgill.ca/bioeng/programs/iwrm/
Actualités Recherche est une publication de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement de
l’Université McGill
Pour renseignements : Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement, Campus Macdonald,
Université McGill. 21111 Lakeshore Rd, Sainte-Anne-de-Bellevue, QC H9X 3V9 •
Textes : Diane Lu-Hovasse, Kathy MacLean, Suha Jabaji, vice-doyenne à la recherche et aux études supérieures •
Infographie : HCR Photo
© 2007 Faculty of Agricultural and Environmental Sciences, McGill University
OBJECTIF RECHERCHE À
L’ÉCHELLE INTERNATIONALE :
AMÉLIORER LA QUALITÉ DE VIE