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Composition : Les espaces productifs français dans la mondialisation
La France est la deuxième puissance économie en Europe après l’Allemagne et la cinquième dans le monde. Elle compte des
firmes puissantes avec quelques secteurs industriels brillants et possède une très bonne position dans l’agriculture et les services.
C’est un pays très attractif pour les investissements qui joue un rôle de premier plan dans la mondialisation Ce processus de
relations intenses entre les régions du monde par l’explosion des échanges, favorisé par l’ouverture des frontières et le rôle des FMN
et des institutions financières, a pour conséquence la mise en concurrence accrue des territoires et des espaces productifs dont
l’organisation spatiale évolue.
Quels sont alors les effets précis de cette mondialisation sur les espaces français qui produisent les richesses ?
Pour répondre il est d’abord nécessaire d’analyser les nouvelles logiques de localisation des activités productives puis d’étudier
successivement les espaces et les lieux productifs favorisés par la mondialisation et ceux qui demeurent plus en marge.
I / Les nouvelles logiques de localisation des activités productives
A) Les espaces français influencés par de nouveaux acteurs de l’économie
Les nouveaux acteurs de la mondialisation encouragent le redéploiement géographique à l’échelle internationale. Les stratégies
mondiales des FTN (ou FMN) et des acteurs financiers ont pour effet d’intégrer les acteurs nationaux dans une Nouvelle Division
Internationale du Travail. La recherche du meilleur coût possible de production se traduit par des délocalisations, notamment dans
des secteurs comme la sidérurgie, l’automobile ou le textile. Les pertes d’emplois importantes dans ces secteurs, et dans l’industrie
en général, sont aussi liées à la tertiarisation et aux gains de productivité (mécanisation, robotique etc.).
Mais les firmes françaises, notamment dans les services, se lancent à la conquête de nouveaux marchés en dynamisant certains
espaces productifs français. Dans le même temps, les acteurs mondiaux privilégient aussi la France qui demeure bien placée pour la
réception d’IDE (investissement directs à l’étranger) avec des FMN créant des filiales en France, rachetant des entreprises (50
milliards d’euros en 2009 pour 30 000 emplois).
Les acteurs nationaux et publics (entreprises, Etat etc.) perdent donc en partie le contrôle de la localisation des activités. Le
développement des régions transfrontalières (en Rhône-Alpes, en Lorraine, en Alsace, dans le Nord avec des Eurorégions) illustre
ces nouvelles logiques qui valorisent les inégalités fiscales et les complémentarités économiques.
B) Des espaces qui recherchent la compétitivité
L’ouverture des frontières accentue la mise en concurrence des espaces productifs avec de nouvelles logiques de localisation qui
ne privilégient plus les ressources naturelles ou l’abondance de la main-d’œuvre mais plutôt une plus grande compétitivité par
l’innovation, la logistique et l’environnement.
L’innovation est au cœur des nouvelles stratégies. Le choix de privilégier l'économie de la connaissance est européen (stratégie
Europe 2020 adoptée en 2010). Le but des nouveaux aménagements est de rechercher les effets de synergie, donc les connexions
entre les entreprises et entre les entreprises et la recherche (universités, laboratoires). De nouveaux territoires de l’innovation
s’installent avec les technopôles (Sophia Antipolis, ZIRST Meylan) à proximité des métropoles, ou les pôles de compétitivité
(logique de cluster) qui peuvent parfois recomposer plusieurs territoires à l’échelle régionale.
La mise en concurrence des territoires favorise ceux qui sont les mieux connectés aux marchés européens et mondiaux. Le
succès de Sophia Antipolis doit beaucoup à l’aéroport de Nice et aux liaisons autoroutières. Les liaisons avec le centre-ville des
métropoles sont essentielles : pour Paris il existe un vaste débat sur les tracés des nouvelles liaisons métropolitaines du Grand Paris
et le problème d’un certain enclavement du technopôle de Saclay. A une autre échelle, les espaces productifs français bénéficient de
la position centrale du pays dans la partie la plus riche de l’UE (premier marché mondial avec 320 millions de riches consommateurs
dans la zone euro) et de réseaux de communications performants connectés à l’Europe et au monde (Aéroports, LGV,
autoroutes).La mondialisation valorise les interfaces : aéroports (cas de Roissy), ports dans le cadre de la littoralisation mais aussi
des plate-formes multimodales, donc tous les lieux connectes aux marchés européens et mondiaux.
Les acteurs économiques privilégient également la qualité de vie. La recherche d’« effets Sud » favorise les périphéries du Sud et
de l’Ouest qui font valoir leur environnement pour accueillir les professions supérieures qui travaillent dans les technopôles.
Les espaces productifs français s’insèrent globalement bien dans le jeu de la compétition mondiale, car la France est très ouverte.
Sa population active est bien formée, ses services publics sont de qualité et le pays jouit d’une réputation de bonne qualité de vie.
Mais il existe, malgré tout, de grands contrastes régionaux.
II / Les espace productifs bien intégrés dans la mondialisation
A) Le poids croissant des principales métropoles
La mondialisation privilégie les espaces métropolitains car elle favorise la tertiarisation de l’économie et met en avant les fonctions
les plus abstraites que la production (la recherche et le développement, la finance, les assurances) qui sont concentrées dans les
grandes villes.
En premier lieu, Paris considérée comme une des plus importantes « villes mondiales » (avec
New York, Londres et Tokyo), accueille un grands nombre de fonctions de commandement politiques et économiques (deuxième
métropole mondiale par le nombre de sièges sociaux des 500 premières FMN mondiales, bourse Euronext, quartier des affaires de
la Défense, aéroports internationaux, centres de recherche de dimension mondiale, foires et expositions internationales). La capitale
possède une image et d’une réputation mondiale (monuments, loisirs…) qui en font un des premiers lieux touristiques de la planète.
Une dizaine d’autres métropoles comme Lyon, Marseille, Toulouse et Lille peuvent prétendre être des espaces productifs
mondialisés. Leur concentration de fonctions productives et leur ouverture internationale leur permet d’être des centres d’impulsion
régionale qui dirigent les recompositions spatiales territoriales aux alentours à partir d’axes d’échanges, comme entre Lyon et
Genève.
A une plus grande échelle, ces concentrations d’activités de décision provoquent la création de nouveaux quartiers d’affaires et de
technopôles dans le centre ou en périphérie : paysage de CBD avec les hauts immeubles modernes (la Défense, la Part-Dieu,
Euralille avec des centres commerciaux) ou au contraire des constructions basses dans la verdure pour les parcs technologiques, de
nouvelles infrastructures de transport. . .).
B) Les littoraux avec un rôle d’interface