Le revenu de base inconditionnel d`un point de vue socialiste.

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Le revenu de base inconditionnel d’un point de vue socialiste.
Document de travail du comité directeur à l’attention de l’assemblée des délégués du
02.05.2015.
I. Bases
Le 04.05.2013, l'initiative pour un revenu de base inconditionnel a été déposée avec
126'408 signatures. L'initiative demande l'introduction d'un revenu de base décent pour
tous et à «la participation à la vie publique". La détermination du montant du salaire de
base et de son financement, sont laissé à l'assemblée législative.
II. Principes
Quand on discute d'un revenu de base inconditionnel d'un point de vue socialiste, les
principes suivant doivent être pris en considération:
a) Liberté au lieu de l'exploitation
Nous les jeunes socialistes voulons une société ou le capitalisme sera dépassé. Nous
nous battons donc pour un système économique ou l'humain n'est plus exploité comme
une force de travail. C'est pourquoi, nous sommes préoccupés par la liberté de chacun de
contrôler sa vie. Un RBI sans une expropriation des moyens de productions et une plus
forte démocratisation de la société dans son ensemble ne mettrait pas fin à l'exploitation
de l'humain et la nature. Même avec un revenu de base inconditionnel, l'économie
continuerait à chercher la maximisation des profits et à exploiter les travailleurs et
travailleuses. Car, sans cette exploitation, ce système ne peut pas continuer à fonctionner.
On peut néanmoins supposer que le RBI entrainerait la diminution des pressions dans
différents domaines. Car les gens auraient une certaine indépendance financière. Le
revenu de base apporte une revalorisation de l'individu sur le marché du travail
(démarchandisation), car il contribue à une séparation du revenu nécessaire et du travail
salarié. En outre, il peut être considéré comme élément essentiel d'une véritable
démocratisation de l'économie; car il permet aux employés, indépendamment de la
logique de l'accumulation du capital, de participer et décider. Pourvu qu'il existe des
structures et des institutions de la démocratie économique appropriées. Finalement, la
différence entre une situation d'exploitation et de liberté serait plus visible.
b) Le travail et la dignité humaine: Surmonter l'aliénation
L'aliénation du travailleur de son travail par le travail par le salaire est un élément central
du capitalisme. La force du capitalisme réside dans le fait de subordonner la force
créatrice d'un homme dans un emploi salarié. Cette aliénation du travail rend les hommes
prisonniers et empêche leur réalisation dans leur travail. Le travail salarié limite le travail à
une activité économiquement exploitables et donc à une définition social très étroite. De
nombreux travaux sont fortement dévalorisés, dénigrés et/ou, à travers la
marchandisation, détruit. (Travail de soins, l'art, l'engagement politique, etc.) "Un travail
décent" dans le sens d'un travail épanouissement et gratifiant reste pour beaucoup un
vœu pieux. Les biens nommés „Bullshit Jobs“, dans le sens d'emploi précaires et
abrutissants, reste la seul option. L'objectif de l'émancipation, la base des politiques
socialistes, demande de minimiser l'exploitation et d'éliminer l'aliénation des travailleurs
par leur emploi. Pour atteindre cet objectif l'abolition de la propriété privée des moyens de
production. Cependant, d'autres approches peuvent contribuera cet objectif. Le RBI
diminue les contraintes du travail salarié et revalorise certaines formes de travail. Les
personnes dépendantes ou indigents seraient financièrement autonome et les anciennes
inégalités de pouvoir seraient réduites et une nouvelle conscience de soi possible. La
dépréciation, classique de notre époque, de travaux socialement pertinents face au travail
salarié serait révolue. D'une perspective féministe, le RBI apporte la possibilité d'une
meilleure émancipation et de s'affranchir des modèles anciens. L'idée du RBI est
fondamentalement une répartition équitable des opportunités pour être en mesure de
mener une vie indépendante et digne. Aujourd'hui, ce sont surtout les élites privilégiées (et
leurs héritiers) qui, en raison de leur richesse qui offre une sécurité qui peuvent poursuivre
leurs objectifs de vie. Ce gain de liberté pour tous serait pour la société un apport d'une
grande valeur. Légalité est l'une des valeurs les plus importantes du socialisme. Elle est
basée sur la participation active à la décision, et non pas que sur la distribution équitable
des ressources matérielles (en particulier de l'argent).
c) Une vie digne pour tous
Les gains de productivité des dernières décennies n'ont pas été utilisés afin d'assurer un
bon travail et une bonne vie pour tous. C'est le contraire qui se produit. Les salaires de la
grande majorité stagnent tandis que les profils des entreprises et les revenus des actifs
d'une petite minorité explosent. Les heures et les charges de travail augmentent de
manière absurde. En Suisse, le risque augmente d'être aux yeux de l'économie «superflu»
et d'être exclus du marché du travail. Le chômage et / ou l'invalidité est aujourd'hui
apportent souvent stigmatisation et perte d'identité. L'identification au travail est si grande
que sa disparition est liée à des problèmes majeurs. Pour ces raisons, la JSS a inscrit
dans le programme du PS: "Subsidiär zur allgemeinen Erwerbsversicherung und zum
existenzsichernden Mindestlohn soll eine garantierte Grundsicherung dafür sorgen, dass
auch jene ein würdiges Leben führen können, die keine traditionelle Erwerbsarbeit
leisten." C'est ainsi que la sécurité financière et la dignité humaine peut être préservée.
Compte tenu des politiques néo-libérales réactionnaires en Europe qui poussent la société
vers le gouffre au nom du capital et de la stigmatisation croissante des chômeurs et des
bénéficiaires de prestations sociales, un revenu de base inconditionnel est un bon moyen
de réagir. Les gens dans le besoin, dans la plupart des cas, le sont à cause de ce système
économique absurde.
Pour nous jeunes socialistes, il est claire que: La sécurité sociale et un niveau de vie
décent sont des droits humains dont chacun dispose!
d) Financement: Redistribuer les richesses
Un RBI serait un fardeau financier important pour l'Etat. Pour nous, jeune socialiste il est
clair que le financement se fera par l’impôt progressif et que le paiement ne peut être
soumis à des conditions. Les calculs supposent que un RBI, sans faiblir en parallèle de
l'État-providence, aurait un coût dans un à deux chiffres milliards (Substitution partielle). Il
convient de noter, de plus, que les changements économiques majeurs liés au RBI
(productivité, l'emploi, etc.) sont insuffisamment prit en compte. Mais des recettes
supplémentaires de cette ampleur sont tous à fait réalisables. Les inégalités en Suisse
sont énormes. (1 pourcent de la population procède autant que les autres 99 pourcent.)
Donc, l'argent existe, il est juste très mal distribué. Il est important que le RBI soit
systématiquement associé à une redistribution urgente des richesses. Non seulement
pour des raisons de justices, mais aussi pour prévenir les crises qui résultent de
l'accumulation du capital. Selon les différents modèles, il y a aussi la possibilité d'une mise
en place progressive d'un RBI.
III. Objectifs de l‘initiative
L'initiative permet une exploration de questions clés et l'ouverture de débats nécessaires:
Sur le rôle et la valeur du travail, les conditions préalables pour la liberté, les différents
modes de vie et de la répartition des richesses. Terrifiés par le RBI la droite veut faire
croire, avec complaisance, qu'il est la preuve du manque d'expertise économique et de la
paraisse de la gauche. Derrière la critique bourgeoise du RBI se cache ne image
unidimensionnelle et primitive de l'homme. L'homme ne se lèverait de son canapé et
participerait à une activité productive que s’il y est forcé par un travail salarié.
Evidemment, les faits tendent à prouver le contraire.
Mais, l'initiative a ses défauts. Elle pêche par naïveté. Même après sont adoption, elle
n'empêchera pas les entreprises de fonctionner sur un système de maximisation des
profits ou une véritable liberté économique est impossible. Pas de réponse non plus, de
l'initiative aux problèmes de répartition inégale du pouvoir et des ressources et sur la
démocratisation de l'économie et de la société. Et enfin, les initiant laissent un parlement
de droite décider de l'application, ouvrant ainsi la porte à un démantèlement des
prestations sociales.
IV. Conclusions
Mais, malgré ses lacunes, l'initiative lance un débat très important sur la valeur du travail,
l'organisation de la production et la dignité humaine. Pour la JSS, il est claire que
l'introduction d'un revenu de base inconditionnel seul n'est pas une alternative réelle au
capitalisme et n'e fait pas de sens. Le RBI doit être compris comme une étape sur la voie
vers une société socialiste. Un revenu de base doit être intégré dans un projet de
transformation sociale qui va au-delà du capitalisme afin d'obtenir un effet émancipateur.
Un monde dans lequel la liberté de se réaliser selon sa capacité, une organisation de la
production qui n'est tournée vers la recherche du profit et la réalisation de l'homme dans le
travail est des réalités. La JSS sait que pour cela, la lutte doit être conduite sur de
nombreux fronts. C'est pourquoi la JSS soutient l'initiative "pour un revenu de base
inconditionnel".
Le Revenu de base doit être (1) universel, (2) individuel, (3) inconditionnel et (4)
suffisamment élevé pour assurer un niveau de vie décent.
Cela signifie également:
1. Nous avons besoin d'une garantie que le système de sécurité sociale d'aujourd'hui
ne sera pas éliminé.
2. Un revenu de base doit être systématiquement lié à la redistribution des richesses.
3. Un revenu de base ne devrait pas saper les efforts visant à de bonnes conditions
travails et un salaire minimum.
4. Un revenu de base ne doit pas affaiblir la responsabilité collective de la société pour
une bonne infrastructure publique.
Toutes tentatives d’aller contre ces principes seront fermement combattues par la JSS.
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