II
thérapeutique est-elle admissible? (question 3). Le clonage thérapeutique est-il
acceptable dans une optique éthique ? (question 4). Comment est-il indiqué de se
positionner – en adoptant une optique tenant compte à la fois d’exigences
éthiques et techniques – dans le débat confrontant la technique du clonage
thérapeutique et certaines techniques alternatives susceptibles d’écarter cette
dernière ? (question 5).
A l’égard de la première question, la Commission opte pour une démarche
modeste. A une très forte majorité, elle juge qu’aucun consensus ne pouvant être
obtenu à l’égard des présupposés qui sous-tendent communément le débat sur le
statut de l’embryon, elle fera abstraction de celui-ci.
A l'égard de la seconde question, à une très forte majorité (14 sur 14), les
membres de la C.N.E. jugent que « les embryons surnuméraires qui ne sont plus
revendiqués dans le cadre d’un projet parental devront être consacrés à la
recherche a finalité thérapeutique plutôt que détruits ».
En ce qui concerne la troisième question, selon la majorité des membres de la
C.N.E. (dix sur quinze), la « réponse … ne peut résulter que de la pondération
d’exigences normatives difficiles à concilier. L’exigence de protéger l’embryon
humain en est une. Par ailleurs la perspective de créer des embryons destinés à la
recherche suscite, jugent-t-ils, un profond malaise. Si toutefois la recherche est
soumise à un cadrage réglementaire rigoureux, les promesses qu’elle comporte
pour les malades l’emporte sur ce malaise. La création d’embryons en vue d’une
recherche prometteuse peut se révéler indispensable dans la mesure où les
embryons surnuméraires sont de plus en plus rares ». Quatre membres s’opposent,
en revanche, à la production d’embryons en vue de la recherche. Dans leur
optique, « la création d’embryons en vue de la recherche scientifique constitue
une instrumentalisation certaine de l’être humain aux premiers stades de sa vie.
Elle risque d’avoir une incidence et sur la compréhension réflexive que
l’humanité a d’elle-même et – ce qui en dépend – sur la manière dont l’homme est
perçu et traité, tout au long de sa vie (argument de la pente glissante). Par ailleurs
le recours aux embryons surnuméraires devrait suffire aux besoins de la recherche
fondamentale. La recherche appliquée devrait porter sur les cellules souches
adultes. Il est évident que, dans une optique politique et éthique et scientifique, il
faudra privilégier ce type de recherche ».
A l’égard de la quatrième question (concernant le clonage dit thérapeutique), neuf
membres jugent que « si cette technique se révèle praticable en médecine
humaine, si, un jour, elle est sûre et si, par ailleurs, elle présente des avantages