Avis 2002.2, 2002.3 et 2003.1: La recherche sur les embryons I et II

Cahiers de la C.N.E.
Avis de la C.N.E.
La recherche sur
les embryons
Avis 2002.3
La recherche sur les embryons (I).
Les cellules souches
et le clonage thérapeutique
Avis 2003.1
La recherche sur les embryons (II).
Note complémentaire sur la Convention d’Oviedo
En annexe :
Avis 2002.2
Les essais cliniques portant sur
des médicaments à usage humain
FASCICULE VIII
LES AVIS DE LA C.N.E.
La recherche sur les embryons
Avis 2002.3
La recherche sur les embryons (I).
Les cellules souches et le clonage thérapeutique
Avis 2003.1
La recherche sur les embryons (II).
Note complémentaire sur la Convention d’Oviedo
en annexe :
Avis 2002.2
Les essais cliniques portant sur
des médicaments à usage humain
FASCICULE VIII
édité par Jean-Paul Harpes et Jean-Claude Milmeister
publié par le Centre Universitaire de Luxembourg
ISBN 2-95999-689-5
Commission Consultative Nationale d’Ethique
pour les Sciences de la Vie et de la Santé – C.N.E.
2, Circuit de la Foire Internationale
L-1347 Luxembourg
Tél. : (00352) 478 – 6628
Fax. : (00352) 478 – 26 68 35 01
Adresse électronique : cne@mcesr.etat.lu
I
Préface
1. Ce fascicule réunit les Avis 2002.2, 2002.3 et 2003.1 délivrés par la
Commission Consultative Nationale d'Ethique. Deux d'entre eux (2003.3 et
2003.1) sont consacrés à la recherche sur les embryons humains. Le troisième
(2002.2) a pour objet les essais cliniques portant sur des médicaments à usage
humain. Alors que les deux premiers avis abordent, d’une manière systématique
et circonstanciée, un ensemble connecté de problèmes présentant une importance
éthique majeure, le troisième, en revanche – répondant à une question soulevée
par une instance partenaire – ne revêt qu'une portée plus marginale. La C.N.E.
devrait revenir, d'une manière plus systématique, sur l’ensemble des problèmes
éthiques concernant les essais cliniques portant sur des sujets humains1.
2. Les Avis 2002.3 et 2003.1 sont complémentaires. L’Avis 2002.3 répond à
cinq questions éthiques majeures soulevées par les recherches sur l'embryon
humain. L’Avis 2003.1 constitue un complément à l’Avis 1999.1 consacré par la
C.N.E. à la Convention sur les droits de l'homme et la biomédecine2. La question
se posait en effet si, en se prononçant, à certaines conditions, en faveur de la
création par transfert nucléaire d’embryons susceptibles de permettre, au stade
blastocyste, la libération de cellules souches embryonnaires, la majorité des
membres de la C.N.E., ne s’était pas mise en contradiction avec l'article 18.2 de la
Convention d’Oviedo3et si, en maintenant leur prise de position dûment motivée,
ces membres ne devaient pas déconseiller la ratification de la Convention.
3. L'Avis 2002.3 répond notamment aux cinq questions éthiques suivantes :
Quelle position à l’égard du statut de l’embryon humain est-il indiqué d’adopter
dans le débat, pluraliste, dune commission déthique ? (question 1). Est-il
acceptable, dans une optique éthique, de destiner à la recherche, à certaines
conditions bien définies, les embryons surnuméraires qui ne sont plus revendiqués
dans un projet parental ? (question 2). Dans une optique éthique, la création
d’embryons (« embryons de recherche »4) en vue de la recherche à visée
1Une partie de ces problèmes avaient, toutefois, déjà été abordés dans l’Avis 1999.1.
2qui allait, ultérieurement, prendre le nom de Convention d’Oviedo.
3qui interdit la constitution d’embryons en vue de la recherche.
4Pour les notions d’embryon et d’embryon de recherche, voir note 20 de l’Avis 2002.3.
II
thérapeutique est-elle admissible? (question 3). Le clonage thérapeutique est-il
acceptable dans une optique éthique ? (question 4). Comment est-il indiqué de se
positionner – en adoptant une optique tenant compte à la fois d’exigences
éthiques et techniques – dans le débat confrontant la technique du clonage
thérapeutique et certaines techniques alternatives susceptibles d’écarter cette
dernière ? (question 5).
A l’égard de la première question, la Commission opte pour une démarche
modeste. A une très forte majori, elle juge qu’aucun consensus ne pouvant être
obtenu à l’égard des présupposés qui sous-tendent commument le débat sur le
statut de lembryon, elle fera abstraction de celui-ci.
A l'égard de la seconde question, à une très forte majorité (14 sur 14), les
membres de la C.N.E. jugent que « les embryons surnuméraires qui ne sont plus
revendiqués dans le cadre dun projet parental devront être consacrés à la
recherche a finalité thérapeutique plutôt que détruits ».
En ce qui concerne la troisième question, selon la majorité des membres de la
C.N.E. (dix sur quinze), la « réponse … ne peut résulter que de la pondération
d’exigences normatives difficiles à concilier. L’exigence de protéger l’embryon
humain en est une. Par ailleurs la perspective de créer des embryons destinés à la
recherche suscite, jugent-t-ils, un profond malaise. Si toutefois la recherche est
soumise à un cadrage réglementaire rigoureux, les promesses qu’elle comporte
pour les malades l’emporte sur ce malaise. La création d’embryons en vue d’une
recherche prometteuse peut se révéler indispensable dans la mesure où les
embryons surnuméraires sont de plus en plus rares ». Quatre membres s’opposent,
en revanche, à la production d’embryons en vue de la recherche. Dans leur
optique, « la création dembryons en vue de la recherche scientifique constitue
une instrumentalisation certaine de l’être humain aux premiers stades de sa vie.
Elle risque davoir une incidence et sur la compréhension réflexive que
l’humanité a d’elle-même et – ce qui en dépend – sur la manière dont lhomme est
perçu et traité, tout au long de sa vie (argument de la pente glissante). Par ailleurs
le recours aux embryons surnuméraires devrait suffire aux besoins de la recherche
fondamentale. La recherche appliquée devrait porter sur les cellules souches
adultes. Il est évident que, dans une optique politique et éthique et scientifique, il
faudra privilégier ce type de recherche ».
A l’égard de la quatrième question (concernant le clonage dit thérapeutique), neuf
membres jugent que « si cette technique se révèle praticable en médecine
humaine, si, un jour, elle est sûre et si, par ailleurs, elle présente des avantages
III
significatifs à l’égard de toute approche alternative, la technique du clonage
thérapeutique est acceptable dans une optique éthique ». Cinq membres
admettent, en revanche, « que pour des raisons éthiques, le clonage thérapeutique
n’est pas acceptable. Seule l’intention et la finalité, juge l’un de ces membres,
distinguent CHT (le clonage humain thérapeutique) et CHR (« le clonage humain
reproductif »). En raison de cette identité structurale, l’admission du clonage
thérapeutique risque bien d’ouvrir une brèche dans l’interdiction du clonage
reproductif ».
A l’égard du cinquième problème enfin, les membres ne font que confirmer les
positions adoptées antérieurement dans le débat.
4. Dans l'Avis 2003.1, la C.N.E. parvient notamment, à l'unanimité, à la
conclusion que l'article 18.2 de la Convention d'Oviedo « étant un texte
difficilement interprétable et son adoption entraînant sans doute des questions
récurrentes, il n'est pas indiqué de ratifier la Convention ». La Commission juge
qu’il est indiqué, plutôt, « dentrer en pourparlers avec les pays voisins qui n’ont
pas encore procédé à la ratification de la Convention afin d’envisager une
solution. Celle-ci pourrait consister dans la négociation d’un amendement de
l’article 18 sous forme de Protocole ou d’une déclaration interprétative commune
quant à la notion dembryon in vitro au sens de l’article 18 de la Convention ».
A la demande du Gouvernement, la C.N.E. analyse par ailleurs, dans l’Avis
2003.1, la législation en vigueur, à l’égard de la recherche sur l’embryon humain,
dans certains pays européens et extra-européens ainsi que l’évolution récente, à
l’égard de cette recherche, des positions adoptées par les comités déthique et
instances similaires de certains pays, notamment voisins, ainsi que par ceux de
certaines grandes enceintes internationales.
Jean-Paul Harpes
Président de la C.N.E.
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