12 RENONCULACÉES : CLE M A TIS, A TRA GENE, THA LICTB UM
DISTRIBUTION. — Ne s'élève guère à plus de 600 m. d'altitude.
— France : Région méditerranéenne d'où elle s'étend jusqu'à Mon-
télimar et jusqu'à l'Aveyron.
Europe : Toute la Région méditerranéenne d'Europe. — Hors
d'Europe : Asie occidentale, Afrique du Nord.
On a décrit 2 races et 2 variétés de cette espèce. La race la plus
mportante est la suivante :
2. 2°.,' C. marilima L.(C. maritime) (pl. 1 : 2. 2°., rameau fleuri).
— Folioles étroites et allongées, surtout celles des feuilles supé-
rieures. (Littoral de la Méditerranée).
3. ciématis Vitàlba L. Clématite Vigne-blanche (pl.1:3,
rameau fleuri; 3 bis. fruits). •— C'est un arbrisseau grimpant,
parfois rampant, dont les tiges, non creuses en dedans, de longueur
variable, sont soutenues par les pétioles des feuilles et leurs rami-
fications qui s'enroulent en tous sens sur les arbrisseaux et sur
les arbres; une partie des pétioles persiste, durcit, et continue à
soutenir la tige quand le reste de la feuille est tombé. La plante
s'élève parfois jusqu'à une grande hauteur sur les arbres, qu'elle
entoure comme une liane. Cette Clématite peut envahir de grands
espaces et nuire à la végétation des plantes qu'elle recouvre,
quelquefois même les écraser. Ses feuilles sont une fois divisées
en formant 3 à 9 folioles, dont une terminale, qui sont ordinaire-
ment entières et en forme de cœur renversé, pouvant atteindre
chacune jusqu'à plus de 5 cm. de largeur. Ses fleurs blanches,
groupées en masses, s'épanouissent de juin à août et décorent
élégamment la plante; en automne, les fruits la revêtent de
leurs nombreux styles floconneux. Chaque fleur a 4 sépales
(rarement 5) poilus sur les deux faces; les anthères ont environ
1 à 2 mm. de longueur; le réceptacle de la fleur est velu. (Certaines
fleurs, très exceptionnellement, ont leurs étamines externes par-
tiellement transformées en pétales). Le fruit mûr est formé par
de nombreux carpelles d'un brun grisâtre, peu aplatis, et terminés
chacun par un long style persistant et plumeux. La plante a une
saveur brûlante. Le bois des tiges est léger, d'un gris jaunâtre; ;
l'écorce est grise et détache, tout autour d'elle, des lames irré-
gulières de liège.
NOMS VULGAIRES.— En français : Berceau-de-la-Vierge, Herbe-
aux-gueux, Viorne-des-pauvres, Cheveux-de-li-Bonne-Dame. En
allemand : Waldsliickl. En flamand : Heele-Klim. En italien :
Vilalba, Fior-di-minuè. En anglais :X>td-man's-bear, Traveller's-
joij. Hitria eU pordioitms, VCrgtta, Viinrin de
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Ar~cliA.
USAGES ET PROPRIÉTÉS. — Dans certaines contrées, on fait
quelquefois confire les jeunes pousses dans du vinaigre, comme
condiment. — Les rameaux sont parfois employés pour fabriquer
des paniers en vannerie grossière. — Les jeunes rameaux, au
printemps, ont peu d'âcreté et peuvent être broutés par les chèvres.
— Plante nuisible aux forêts. — Espèce cultivée comme plante
d'ornement pour couvrir les tonnelles, les treillages, les murs,
les grilles. — Les feuilles fraîches ont des propriétés vésicantes
assez dangereuses. Les mendiants utilisaient autrefois cette
propriété pour se faire des plaies et exciter ainsi la pitié des
passants. — La plante renferme un alcaloïde (clémaline) et une
substance presque identique au « camphre d'Anémone ». —
Vénéneux.
DISTRIBUTION. — Croît sur tous les terrains dans certaines
régions, et plus particulièrement sur les terrains calcaires, dans
presque toute la France; monte à peine jusque dans la région
des sapins, dans le Jura, mais peut se trouver jusqu'à 2.100 m.
d'altitude dans les Alpes, en général, et seulement jusqu'à 1.800 m.
dans les Pyrénées. — France et Suisse : commun. — Belgique :
assez commun sauf dans la Région de l'Ardenne et la Région
campinienne; parfois introduit dans les polders.
Europe : Europe centrale et méridionale, Angleterre; natura-
lisé en Irlande. -— Hors d'Europe : Nord de l'Afrique.
On a décrit 4 races ou variétés de cette espèce. On peut citer la
suivante.
3. 2°. C. crenàla Jord. (C. crénelée) (pl. 1 : 3. 2°, foliole).
— Folioles fortement dentées ou divisées en 3 lobes.
Remarque. •— Le Ciématis Viticèlla L., originaire d'Asie, qu'on
reconnaît à ses fleurs roses, lilas ou bleues et à ses styles non plu-
meux, est quelquefois subspontané en France et en Suisse.
Cl
emXtùk.
Genre 2 : ATRAGENE. ATRAGÈNE (ou Alhragene)
(dumotgrec 'ASpavÉvri (Athragénè) nom donné par Théophraste à
une Clématite. — Les Atragènes ont 4 sépales colorés comme des
pétales; il y a de nombreux pétales plus petits et plus étroits que les
sépales; les feuilles sont opposées et composées de folioles groupées
par 3; les bourgeons sont recouverts par une seule écaille; les
carpelles sont prolongés chacun en un long style plumeux.
On connaît 6 espèces de ce genre, habitant toutes la partie sep-
tentrionale de l'ancien et du nouveau continents.
4. Atrâgene alpina L. Atragène des Alpes (pl. 1 : 4,
rameau fleuri; 4 bis, une feuille développée; 4 ter, un fruit).
— [Synonyme : Ciématis alpina Mill.]. — C'est un petit
arbrisseau grimpant par les pétioles des feuilles et plus
souvent rampant, qu'on trouve sur les hautes montagnes, dans
les endroits boisés ou sur les rochers qu'il décore de ses grandes
fleurs. Ses feuilles ont, en généra!, 9 folioles dentées qui sont grou-
pées 3 par 3, la foliole du milieu de chaque groupe de 3 étant portée
par un pétiole plus long que ceux des deux autres folioles. Les
feuilles d'une branche ne prennent d'ordinaire leur entier dévelop-
pement que lorsque cette branche est défleurie. Les rameaux qui
ne portent pas directement les fleurs sont allongés et ont des feuilles
dont les pétioles s'enroulent; les rameaux directement florifères ont
des feuilles dont, en général, les pétioles ne s'enroulent pas. Les
fleurs sont assez aiguës, au sommet de pédoncules simples, re-
courbés au dessous do la fleur; elles s'épanouissent en juin et
juillet. Chaque fleur a 4 sépales colorés en bleu-violet, rarement
en blanc, assez aigus, de 3 cm. à 5 cm. de longueur; on voit ordi-
nairement 10 à 12 petits pétales velus, 2 ou 3 l'ois moins longs que
les sépales, et dont chacun est obtus et un peu en forme de spatule
au sommet (il arrive quelquefois que les pétales sont moins nom-
breux ou même ne sont pas développés); les étamines sont un peu
plus longues que les pétales; le réceptacle de la fleur est sans poils.
Le fruit est formé de carpelles prolongés chacun par un style long,
persistant et plumeux.
NOMS VULGAIRES. — En allemand : Alpenrebe, Doppelblume.
En italien : Vitalbina-dei-sassi.
USAGES ET PROPRIÉTÉS. •— On cultive cette espèce comme
plante d'ornement, surtout la variété à fleurs blanches. —
Vénéneux.
DISTRIBUTION. — Se trouve sur les terrains siliceux et calcaires,
généralement de 1000 m. à 2300 m. d'altitude.— France : Alpes de
la Savoie et du Dauphiné, Alpes méridionales. — Suisse : Alpes des
Grisons, Oberland-bernois, montagnes au sud de Fribourg.
Europe : Alpes, Carpathes, Laponie russe, Russie septentrionale.
Hors d'Europe : Asie et Amérique septentrionales.
Genre 3 : THALICTRUIVI. PIGAMON (de Sahv.zpor, (Tha-
lictron), nom grec de la plante, selon Dioscoride). En allemand :
Amstet; en flamand : Snelgroeier; en italien : Pigamo.—Les espèces
de ce genre ont des fleurs sans pétales, à 4 ou 5 sépales, ordinaire-
ment plus courts que les étamines, ressemblant plus ou moins
à des pétales, et qui tombent très facilement, de telle sorte que les
fleurs épanouies n'ont ordinairement plus que les étamines et le pistil.
Le fruit est formé de carpelles distincts (1 à 12) qui ont, à la matu-
rité, des nervures saillantes ou parfois des ailes sur les bords;
chaque carpelle se termine par un court style persistant, non plu-
meux. Les feuilles, alternes ou rarement toutes à la base, sont
divisées en un grand nombre de folioles-, le pétiole est plus ou moins
engainant à la base et ses divisions sont souvent munies de petites
stipules secondaires. Les fleurs sont groupées vers le sommet des
tiges, généralement en grand nombre. Ce sont des plantes vivaces
et à tiges florifères herbacées. La tige souterraine a des rameaux
qui se terminent chacun par une tige florifère, et produisent, sous
le sol, à l'aisselle d'écaillés, de nouveaux rameaux souterrains.
Ces plantes ne fournissent qu'un fourrage dur et peu apprécié.
— Tous les Thalictrum agissent comme poison du cœur; leurs