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L suisse romande
(RTS)met le capsurl’entre-
preneuriatet l’innovation.Ce
début d’année, la RTSs’ est
associée à NewBiz,une
association qui a pour vocation d’aider au
développementd’entreprises,pour sélec-
tionner descandidats quiparticiperontà
une série télévisée,au terme d’un
concours: Generation Entrepreneur.
«Depuisquelquesannées,explique
Romaine Jean,rédactrice en chef des
magazinessociété, la RTS a lancé,par
l’entremise de ChantalBernheim,l’opéra-
tion «Inventerdemain», quidémarrait
avec un appel àprojetssuivide la diffusion
de capsuleset d’une émission
spéciale dans le cadre de TTC.»
Le succèsde cette expé-
rience,quiassureauxlauréats
une grande visibilité, aincitéla
RTS à aller plus loin.En 2015,
elle en parleàplusieursacteurs
du monde économique,dont
Cédric Borboën,présidentde
Forom, un événementéconomique quia
lieu chaqueannée à Yverdon.Ce dernier
luiprésenteàsontour Jean-Louis
Gourbin,quiavait déjàlancé un concours
d’entrepreneurs. L’ idéeémerge de lancer
Génération Entrepreneur et de développer un
partenariatavec la RTSpour la récolteet la
sélection desdossiers. Jean-Louis
Gourbin,Cédric Borboën,Monica
Malcarne et une quatrième associée
créent pour l’occasion la sociétéNewBiz,
organisatrice du Grand Prix Generation
Entrepreneur.Bilan s’associe également à la
démarchecomme partenairemédia.
Un guide pratique et divertissant
Commentse déroule le concours? Un
comité, composéde professionnelsro-
mandsde l’économie,sélectionnera24
candidats,assurantle sérieux du choix.
Les candidats devrontavoir au moins 18
ans,et leur entreprise pasplus de 3ans de
vie. Ils seront conseilléspar24 dirigeants
d’entreprises,ou «conseillers».Puis ils
devrontprésenter leur projet devant un
jury de professionnelsde l’économie.Les
sixfi nalistes retenusparticiperont à une
série de la RTSet auront ainsil’occasion de
faireconnaîtreleur projet au grand public.
Actuellement, l’opération esten phase
d’appel àprojets: ilssont àdéposer d’ici au
4mars prochain.Les sixfi nalistes seront
connus en mai, et la fi nale aura lieu en
septembre.
Le service public,fand’entrepreneurs
et de start-up? Pour Romaine
Jean,quiproduit la série,«la
Suisse romande estun terreau
fertile en matièred’innovation
et de créativité.La RTS, comme
service public, a pour vocation
d’en rendrecompte».
Elle explique quela série se
déclinerasurle code de la
télé-réalitépositive,tout en étantdidac-
tique:«comments’yprend-onlorsqu’on
veut lancer sonentreprise,quelsécueils,
quel business plan,quel réseau,quel plan
de communication,quel pitch pour les
investisseurs».Bref,un guide quise veut
aussipratique quedivertissant.
Pour Cédric Borboën,l’aspect le plus
intéressantest«l’enrichissementapporté
parlesconseillersauxentrepreneurs».
En effet,chaqueconseiller doit lui-
même initialementdéfendre, devant les
23 autres,le dossier de soncandidat. Lors
de ce processus,le candidataccède àdes
apportsde tous lesconseillers. «Une sorte
de spontanéitése manifeste durant ce
type d’opération», témoigne le président
de Foromquitravaille chez Lombard
Odier dans la prévoyance professionnelle.
Ici, il œuvredans un but non lucratif.
«Nousavons tous bénéficié d’une aide à
nos débuts, mon intérêtici estdans le
plaisirde transmettre.»Aider la PMEde
demain,plutôt quedessociétés en quête
de valorisation élevéevisant à décrocher
le jackpot fi nalen se vendant à un inves-
tisseur:lesconcepteursde Generation
«NOTREAPPROCHE
ÉCONOMIQUEEST LARGE.
PEUIMPORTEL’ACTIVITÉ,
LESCANDIDATS
ONTTOUS BESOIN
D’UNCOUP DEPOUCE»
Entrepreneur préfèrentdesprojetssuffi -
sammentterre à terreet bénéfiques au
tissuéconomique local.«Ceconcoursest
ouvert àM. et Mme Tout-le-Monde»,
résume Cédric Borboën
Jean-LouisGourbin,qui a une expé-
rience de plus de quarante ans dans
l’industrie de la grande consommation
alimentaire (Kellogg,Danone)et des
marchésde matières premières agricoles
(Bunge)surlescinq continents,s’est
inspiréd’autres concourspour la mise en
placede celui-ci. Notammentcelui,en
France,de «BFM Business», quiutilise des
chefsd’entreprise pour accompagner de
jeunesentrepreneurs. L’ objectif estd’avoir
descandidats venant de secteursvariéset
de ne passe confiner au secteur technolo-
gique:le concoursestouvert àtous ceux
quifont l’économie régionale.«Nous
avons souhaitéavoir une approche écono-
mique large,poursuit-il. Peuimporte
l’activité,ilsonttous besoin d’un coupde
pouce.Aujourd’hui, la focale estsurle
hi-tech,quiestplus spectaculaire, mais
nousestimons quel’économie générale
aura toujoursbesoin de jeunesentrepre-
neursdans tous lesdomainesde la
société.»
Jean-LouisGourbin souligne que
l’objectif estd’arriver à la mi-mai avec
sixprojetset sixcandidats «suffisamment
uniques, pertinents,intéressants,de façon
àce quechacun d’eux ait une chance de
devenir une entreprise profitabledans les
années quiviennent».Pour ce concours,
pasde prix fi nancier,seulementun par-
tage de connaissances. «J’ai un grand
respectpour lesconseillersquidonnent
de leur temps, c’estd’une certaine ma-
nièrede la philanthropie», selon Jean-
LouisGourbin.
L’ engouementpour l’entrepreneuriat
estbien réel en Suisse romande.
Jean-Louis Gourbin: cet ancien haut cadre de
Kellogg a déjà lancé un concours
similaire.
Cédric Borboën, président de Forom: «Mon
intérêt ici est dans le plaisir de transmettre.»
PHOTOS: DR