Les vingt-cinq propositions du secteur de l’artisanat pour lutter contre le réchauffement climatique
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Assemblée Permanente
artisanale (UPA), « les entreprises artisanales
doivent être intégrées dans toutes les réexions
engagées par l’ensemble des parties prenantes. »
En effet, des enjeux environnementaux globaux
découlent certaines obligations réglementaires
qui sont souvent pensées à destination de grands
groupes en oubliant qu’elles s’appliquent aux
entreprises de toute taille sans distinction de
leur capacité contributive et de leurs ressources
humaines.
Aujourd’hui encore les entreprises ne considèrent
l’environnement que sous le prisme des normes
et des charges qui leur sont applicables sans
retour sur leur investissement. Il conviendrait
alors de les sensibiliser, aux gains potentiels que
génèrent les nouveaux marchés liés à la protection
de l’environnement.
L’enjeu pour les entreprises artisanales est d’ac-
croître leur compétitivité de manière à créer de la
richesse impliquant la création d’emplois ancrés
dans les territoires. « Les entreprises qui intègrent
dans leur modèle économique la dimension de
durabilité peuvent non seulement gagner des
marchés mais aussi réduire leurs coûts. Cela leur
donne un avantage compétitif. » précise Daniel
CALLEJO CRESPO, Directeur général Environne-
ment de la Commission Européenne. C’est la rai-
son pour laquelle, il convient de prendre en compte
les réalités et les spécicités de ces entreprises
parce que la lutte contre le changement climatique
passe avant tout par elles. Ce sont ces entreprises
qui créent et proposent une part importante des
solutions à mettre en œuvre, que ces solutions
soient déjà identiées ou qu’elles émanent des
innovations futures.
C’est également tout l’enjeu du Small Business Act
européen « Pensez Petit d’abord » adopté en 2008
et qui fera l’objet prochainement d’une révision
pour mieux structurer et mettre en œuvre toutes
les politiques publiques à l’échelle de l’Europe.
Les TPE/PME ont un rôle majeur à jouer dans la
transition énergétique dans la mesure où elles
représentent 99% des entreprises européennes
et 2/3 des emplois du secteur privé en Europe.
Propositions :
1. Réaliser systématiquement une étude
d’impact préalable à toute nouvelle
réglementation avant toute prise de
décision pour vérier que les modalités ne
constituent pas un obstacle à l’innovation
et à la compétitivité des TPE/PME ;
2. Instaurer un engagement réciproque
entre les Etats et leurs TPE/PME pour une
relation positive et dynamique basée sur
le gagnant-gagnant.
2. Simplier et stabiliser
la réglementation relative
à l’environnement
Pour Patrick LIEBUS, Président d’European Buil-
der Confederation (EBC), « il est primordial de res-
ter vigilant et de veiller aux règles qui sont créées
et proposées par l’Europe. En effet, certaines
réglementations peuvent convenir aux TPE/PME
mais encore faut-il que les dirigeants d’entreprises
puissent les comprendre, se les approprier et ainsi
les adapter. » L’obstacle majeur pour les entre-
prises est la durabilité de ces règles. Aujourd’hui,
la règlementation applicable aux entreprises est
instable ce qui engendre une méconnaissance
de l’évolution de ces règles par les chefs d’en-
treprises. Ils ne peuvent donc pas appréhender
l’impact que celles-ci auront sur leur activité.
Pour Alain GRISET, Président de l’APCMA, « le
rythme de la réglementation est ingérable pour
les entreprises artisanales. A ce jour, plus de deux
cents décrets relatifs à l’environnement ont été
publiés ou sont en cours de publication au jour-
nal ofciel. » Ce rythme est en effet insoutenable
pour n’importe quelle entreprise a fortiori pour
les TPE qui n’ont pas les ressources humaines
et techniques nécessaires pour décrypter ces
changements incessants.
Au niveau national, Pascal DUPUIS, Chef du
service climat et efcacité énergétique au Minis-
tère de l’Ecologie, du Développement Durable et
de l’énergie précise « qu’un certain nombre de