La même méthode, comportant une nouvelle paramétrisation en Vp, Vp/Vs et un nouveau test de
validation de la position des séismes localisés, a été utilisée pour étudier la structure des volcans
Cotopaxi (Equateur) et Etna (Italie). Pour le Cotopaxi, l’étude a nécessité la mise au point d’un modèle
de vitesse régional à l’échelle de l’Equateur, puis à celle du volcan Cotopaxi. Le résultat montre une
zone de vitesse plus élevée au Sud-Est du Cotopaxi, dans la région où Molina et al. (2009) ont localisé
un essaim de séismes très longue période accompagnant une intrusion. Cette zone rapide délimite
probablement le système d’alimentation du volcan. Deux articles sont en cours de publication dans
Geophys. Res. Letters (Equateur et Etna).
3. Etude et modélisation des sources sismo-volcaniques
Nous avons étudié les sources sismo-volcaniques et la sismicité des volcans en combinant plusieurs
méthodes.
Nous avons développé, en collaboration avec l’OPGC, une approche multi-méthode pour observer en
détail des explosions volcaniques. Elle consiste à déployer simultanément un réseau de sismomètres
large-bande, des antennes sismiques, des capteurs acoustiques, un radar Doppler, complétés si possible
par des mesures de flux de gaz par spectromètres UV (DOAS) et des enregistrements vidéo. Cette
approche permet de mieux mettre en évidence la complexité et la variabilité des phénomènes et aussi
de mieux contraindre les modèles interprétatifs. Des expériences de ce type ont été menées sur les
volcans Arenal (Costa rica), Popocatépetl (Mexique) et Yasur (Vanuatu). Les données obtenues sont
en cours d’analyse (Donnadieu et al., 2008 ; Mora et al., 2009) et montrent une grande complexité des
phénomènes. Nous avons proposé un modèle conceptuel de la source des trémors volcaniques de
l’Arenal (Lesage et al., 2006). Ce modèle fait intervenir un couplage entre un flux intermittent de gaz à
travers des fractures du bouchon de lave et la résonance du conduit magmatique. Les observations
multi-méthodes effectuées récemment sur ce volcan sont en accord avec ce modèle (Donnadieu et al.,
2008).
Les localisations de sources d’événements émergents, tels que les séismes LP et les trémors, que l’ont
peut effectuer à l’aide d’antennes sismiques, sont fortement perturbées par les hétérogénéités de la
structure. Nous avons étudié et pris en compte les effets de topographie et des couches superficielles à
faibles vitesses en calculant les sismogrammes synthétiques complets par la méthode Lattice-
Boltzman de O’Brien et Bean (2004). Nous avons montré ainsi que l’on peut améliorer les
localisations et mieux choisir les sites d’installation des antennes (Métaxian et al., soumis).
La localisation, le mécanisme et la fonction
temporelle des sources sont des informations
essentielles pour mieux comprendre la
dynamique des systèmes éruptifs. Nous avons
abordé le problème de la détermination du
tenseur des moments sismiques des sources
associées aux explosions par l’inversion des
formes d’onde. Ce travail est mené en
collaboration avec l’University College of
Dublin et l’INGV de Pise. Nous avons
appliqué cette méthodologie aux explosions de
l’Ubinas (Pérou) qui présentent des formes
d’onde très similaires suggérant une source
non destructive. Dans ce cas, le modèle de
source le plus probable correspond à une
fracture de 40° de pendage (Monteiller et al.,
2008). D’autres applications sur les volcans
Arenal (Davi et al., 2008) et Yasur (thèse de
Laurence Perrier) sont en cours.
Modèle de source sismique dans le volcan Ubinas
Par ailleurs, nous avons développé divers outils d’analyse. Un logiciel dédié au traitement des signaux
sismo-volcaniques avec interfaces graphiques a été réalisé et distribué dans des observatoires et des
groupes de recherche (Lesage, 2008 ; 2009). Un système de classification automatique de signaux basé
Equipe Géophysique des volcans 3 Rapport d’activités 2005-2008