1 Rappels

publicité
1
Rappels
1.1
Mariotte
C’est le théorème de la pompe à vélo : plus on appuie sur l’air, plus il rétrécit. Plus on relâche la
pression, plus il se dilate. Sauf bien sûr si on ne met pas le doigt au bout de la pompe : ça s’applique à
quantité d’air constante !
Idem dans une stab, si on ne touche pas aux boutons : plus on descend, plus le volume diminue, et plus
on mote plus il se dilate.
Quantitativement : P*V=constante et définit une quantité d’air.
Applications à la plongée : consommation. On ventile toujours le même volume (20l/min) mais plus il
y a de pression plus la quantité d’air que ca représente est grande.
Aujourd’hui autre application : qu’est-ce qui se passe si l’air en question est contenu dans votre corps ?
Ce sont les barotraumatismes qu’on classe en fonction de l’organe qui contient la quantité d’air incriminée.
1.2
Dalton
Un mélange de gaz est caractérisé par sa pression totale, qui est la somme des pressions partielles de
chaque composant.
Ce qui nous intéresse, c’est que
1. les pressions partielles augmentent avec la pression totale, donc avec la profondeur.
2. L’effet d’un gaz sur l’organisme augmente avec sa pression partielle.
Donc : les effets des gaz augmentent avec la profondeur ! ! !
Aujourd’hui : qu’est-ce qui se passe quand ce gaz est le dioxyde de carbone (CO2) ? => essoufflement,
intoxications.
Plus tard : l’azote (narcose).
1.3
Principe des cours accidents
Le plan est immuable : mécanisme, symptômes, prévention, conduite à tenir.
Pour vous N2, le mécanisme c’est juste pour comprendre. Quant à la conduite à tenir, on vous en dit le
minimum.
– symptômes : il est important que vous sachiez les reconnaître sur vous pour prévenir le mono, le DP,
...
– prévention : c’est essentiel, mieux vaut ne pas du tout avoir affaire à l’accident !
2
Les barotraumatismes
Pour les barotros le mécanisme est le même partout (Mariotte), l’effet change juste selon la cavité
concernée.
2.1
2.1.1
Oreille
Mécanisme
L’accident survient lorsque l’égalisation des pressions entre l’oreille moyenne et les fosses nasales,
qui se fait normalement par la trompe d’Eustache, n’a pas lieu. Du fait de la conformation de la trompe
d’Eustache, le cas le plus courant est à la descente (oreille moyenne en dépression), mais cela peut aussi
intervenir à la remontée (oreille moyenne en surpression).
L’oreille a 3 zones : externe, moyenne, interne (gravité croissante). On touche souvent le tympan, ce qui
n’est pas forcément très grave (3 semaines si pas percé). S’il est percé, l’intrusion d’eau peut provoquer une
syncope, éventuellement la noyade. Mais un barotro de l’oreille peut aussi toucher les osselet, les fenêtres,
l’oreille interne. Ca peut être très grave (baisse d’audition définitive ou presque) mais pas mortel.
L’oreille a 2 fonctions : audition, équilibre => se verra dans les symptômes.
Complication : l’otite peut favoriser la difficulté à passer les oreilles et réciproquement : c’est un cercle
vicieux.
2.1.2
Prévention
L’accident est souvent lié à un défaut dans l’estimation de la position ou de la vitesse de remontéedescente, avec manoeuvre d’équilibrage violente et mal placée - ou pas de manoeuvre ! On ne se rend pas
compte qu’on descend, ou au contraire on croit à tort qu’on descend et on fait Valsalva en remontant. C’est
donc un accident de débutants ou de plongées techniques.
– Toujours équilibrer ses oreilles, le plus souvent et le plus doucement possible.
– Si ca passe mal, STABILISEZ-VOUS. Cherchez la profondeur de moindre gêne et... attendez ! (déglutition, mouchage, eau salée dans le nez, mais rien de violent)
– En cas de doute sur la montée/descente, arrêter l’exercice (communication !)
– Pour vous stabiliser, cherchez les particules dans le faisceau de la lampe.
– Sur votre binôme : tenez-le et aidez-le à se stabiliser.
Les manoeuvres d’équilibrage doivent commencer dès le début, pendant le phoque ou le canard, et être
réitérées très souvent au cours de la descente, typiquement tous les 50 cm. Plus vous serez profond, plus
les manoeuvres pourront s’espacer (les volumes variant moins vite). Et JAMAIS à la remontée !
Complication : l’otite peut favoriser la difficulté à passer les oreilles, donc le barotro, et réciproquement
le barotro léger entraine une inflammation : c’est un cercle vicieux.
– Défense de plonger en cas de rhume, sinusite, otite, allergie,...
– Eviter les otites : se rincer les oreilles après la plongée, porter une protection contre le vent (bonnet),
éviter la formation de bouchons de cérumen.
– Pas de médicaments ni de bouchons dans les oreilles.
Le point sur les manoeuvres d’équilibrage On peut les classer en deux types :
– Les manoeuvres dures
Elles consistent à injecter de force de l’air par la trompe d’Eustache. Exécutées trop violemment, elles
peuvent endommager le tympan.
La manoeuvre de Valsalva mobilise les muscles thoraciques et le diaphragme pour comprimer l’air
des poumons et le chasser vers les trompes. Les poumons sont sous pression, le coeur est surchargé => cf
surpression pulmonaire et ADD.
La manoeuvre de Frentzel mobilise le muscle de la langue pour comprimer l’air de la bouche et le
chasser vers les trompes. Le dosage est plus facile, la manouvre est donc moins traumatisante. De plus, il
n’y a aucun effet sur les poumons et le coeur.
Préférez de beaucoup Frentzel à Valsalva. Dans les deux cas, le nez est pincé. Pour les reconnaître,
tenter de faire la manoeuvre bouche ouverte et observez votre langue (en avant : Valsalva, en arrière :
Frentzel) et vos poumons (sous pression : Valsalva, sinon Frentzel).
– Les manoeuvres douces
Elles consistent à ouvrir la trompe d’Eustache musculairement, l’équilibre se fait de lui-même. Pas d’erreur
de dosage possible, pas de traumatisme non plus. Elles sont préférables aux manoeuvres dures. Cependant
selon les individus elle peuvent s’avérer insuffisantes.
La déglutition.
La Béance Tubaire Volontaire (BTV) consiste à actionner consciemment les muscles. Ceux chez qui ça
marche ne doivent pas se priver !
2.1.3
Symptômes
– douleurs, plus ou moins fortes (tympan)
Les autres symptômes sont ceux de l’oreille interne.
– audition : oreille bouchée, sifflements, ...
– équilibre : nausées, vertiges, ...
Il existe un cas particulier, fréquent, mais qui n’est pas vraiment un accident : le vertige alternobarique. Lors
de la remontée, le plongeur a l’impression d’être sur un manège qui ne cesse de tourner. Aucun danger sauf
de perdre ses repères... => signe à la palanquée. Cela cesse rapidement, souvent avant même la sortie de
l’eau.
2.1.4
Conduite à tenir
Douleur :
– Arrêter de plonger
– consulter un ORL dans les 2 jours
Audition - équilibre (hors vertige alternobarique) :
– Eau + oxygène + aspirine 250mg
– Evacuation vers caisson hyperbare
2.2
Poumons
La surpression pulmonaire est un accident extrêmement grave, souvent mortel, mais qui peut être facilement évité.
2.2.1
Mécanisme
Le plongeur respire de l’air sous pression. Il remonte bouche fermée. L’air de ses poumons se dilate
et déchire les alvéoles pulmonaires. De l’air peut passer entre les plèvres, ou dans le sang et obstruer la
circulation.
L’absence d’expiration peut venir d’un blocage de la glotte, réflexe à la suite d’une intrusion d’eau ou
d’une sensation brutale de froid.
2.2.2
Symptômes
Le plongeur peut être mort avant d’ête arrivé en surface.
Symptômes pulmonaires caractéristiques :
– toux
– crachats rosés (spume)
– respiration douloureuse
– emphysème sous-cutané
Symptôme qui doit faire penser à une surpression :
– syncope
Plus tous les symptômes que vous pourrez voir pour l’ADD (neurologiques,...). On n’a pas besoin de
différencier, le traitement est le même.
2.2.3
Préventions
– Souffler en remontant : pratique de la RSE, de la remontée à deux sur un embout.
– Eviter le blocage de glotte
– Habituer le visage au froid avant la plongée (respiration sans masque)
– S’habituer à reprendre un embout, vider un masque.
– En cas de blocage : surtout ne pas remonter ! ! ! !
– ne pas donner d’air à un apnéiste (il ne soufflerait pas en remontant)
2.2.4
Conduite à tenir
– eau + oxygène + aspirine 250mg
– évacuation au caisson hyperbare
2.3
Autres
2.3.1
Sinus
symptômes : Douleur (front, mâchoires) et sang dans le masque
prévention : Ne pas plonger enrhumé !
CAT : Consulter un ORL dans les 2 jours.
2.3.2
Estomac, intestins
mécanisme : aliments qui fermentent ou ingestion d’air pendant la plongée (tasse).
symptômes : Flatulences, douleurs à la remontée
prévention : pas de faillots, maîtrise du lâcher-reprise d’embout.
CAT : remonterle plus lentement possible en évacuant les gaz...
2.3.3
Dents
symtômes : Douleur à la remontée
prévention : Dentiste régulièrement
CAT : remonter le plus doucement possible
2.3.4
Masque
symptôme : Placage à la descente, yeux injectés de sang
prévention : Souffler par le nez !
CAT : arrêter la plongée, c’est pas pour vous :-))
3
L’essoufflement
C’est l’intoxication de l’organisme par le CO2 qu’il produit lui-même !
Premier accident auquel est confronté le débutant, déjà en PMT.
Il n’est pas dangereux en lui-même, mais peut conduire à de nombreux autres accidents, en commencant
par la noyade, mais aussi la narcose, la surpression pulmonaire, l’accident de décompression,....
3.1
Mécanisme
Pour comprendre le mécanisme de l’essoufflement, il est nécessaire de savoir que lors d’une ventilation naturelle, l’inspiration est un phénomène actif (contraction du diaphragme, puis éventuellement des
muscles intercostaux) alors que l’expiration est purement passive : sous l’effet de l’élasticité des tissus, les
poumons reviennent tous seuls à leur volume initial dès que les muscles se relâchent.
En temps normal, on ne pense pas à se ventiler. L’inspiration est commandée de façon réflexe par le
bulbe rachidien, petit centre nerveux situé à la base du cerveau. Le bulbe rachidien commande l’inspiration
d’autant plus fréquemment et plus fortement que le taux de CO2 est important. On peut aussi consciemment
effectuer des inspirations et même des expirations actives.
Voyons comment ce mécanisme s’adapte à l’effort. L’effort occasionne une production plus rapide
de CO2. Le bulbe rachidien va commander l’inspiration de manière plus prononcée et plus fréquente.
Tant que la production de CO2 reste dans des limites raisonnables, l’expiration peut continuer à se faire
normalement, et la ventilation s’adapte automatiquement et efficacement à l’effort.
Dans le cas d’un effort violent, si la production de CO2 est très rapide, le bulbe rachidien va commander des inspirations très profondes et très fréquentes. Mais alors, l’expiration qui est passive et prend un
certain temps (c’est un retour élastique à l’état normal) n’a plus le temps de se faire complètement, et la
ventilation se décale progressivement vers le volume de réserve inspiratoire. On tend progressivement vers
une ventilation de très faible amplitude tout en haut du volume de réserve inspiratoire. C’est la ventilation
la plus inefficace qui soit, car elle dilue très peu d’air pur dans un grand volume d’air vicié.
L’essoufflement est donc un cercle vicieux : Trop de CO2 => Inspiration forte et fréquente => Expiration inefficace => Décaclage vers le volume de réserve inspiratoire => Mauvaise élimination du CO2.
Lors d’un essoufflement très fort, le bulbe rachidien est sollicité en permanence et les poumons sont
toujours remplis au maximum. Il n’y a plus ventilation du tout. Un fort essoufflement s’auto-entretient et
ne s’arrête pas toujours avec l’effort.
En plongée, ce cercle vicieux est encore aggravé par le fait que la profondeur augmente la pression partielle du CO2 et stimule encore davantage les inspirations. D’autre part, le froid stimule le bulbe rachidien
et amplifie le phénomène.
Résumé des ingrédients :
– Efforts
– Ventilation inadaptée
– Froid, profondeur
3.2
Symptômes
– ventilation très rapide, chapelets de bulles
– poumons très gonflés, flottabilité incontrôlée
– agitation, anxiété, puis panique
– perte de technique (nage, stab)
Le plongeur essoufflé se sent en manque d’air, il prend progressivement peur. Il ne pense plus à son palmage
ni à son lestage, ce qui augmente ses efforts donc son essoufflement. La panique arrive progressivement, il
a l’impression que son matériel l’empêche de respirer. Il peut aller jusqu’à arracher masque et détendeur et
se noyer, ou tenter une RSE désespérer et faire une surpression pulmonaire.
3.3
Préventions
Rappel des 3 ingrédients : efforts, ventilation, profondeur.
Minimiser les efforts :
– Pas de lestage excessif (trop lesté => essoufflé => poumons pleins => palier dur à tenir => encore
plus lesté !)
– Bon équilibrage
– Bonne technique de nage
– Gestion de l’orientation, limiter le palmage dans le courant
Bien gérer sa ventilation :
– La contrôler consciemment en permanence (expirations de contrôle)
– Expirer activement, profondément.
– Augmenter les expirations avant et pendant un effort
Etre particulièrement vigilant en profondeur, se méfier du froid et y habituer son visage.
3.4
Conduite à tenir
–
–
–
–
–
4
Prévenir la palanquée !
Arrêter les efforts (palmage)
Souffler à fond
Remontée très lente (risque de surpression), en assistance à la stab.
Le sauveteur tient le détendeur dans la bouche de l’assisté et l’empêche de palmer.
Conclusion : la profondeur
Prérogatives : 20m en autonomie, 40m encadré
pourquoi pas autonomes à 40m ?
réponse : parce qu’il peut vous arrivert des accidents auxquels vous ne savez pas réagir, et parce que
ces accidents arrivent très vite :essoufflement (arrive aussi moins profond), gestion d’air (le mano descend
très vite, surtout essoufflé), narcose (vous verrez plus tard), paliers (cf prochain cours).
Ca dérape facilement, tout va très vite. Une plongée = 15’, et en 2’ vous pouvez avoir mangé toutes vos
sécurités !
Ce que VOUS devez faire en permanence pour “bien plonger”, et d’autant plus que vous ête profond :
– Surveiller votre respiration (expirer consciemment, activement, profondément)
– Surveiller votre stabilisation (pas de palmage inutile)
– Surveiller votre palmage (le minimum, et avec une bonne technique pour limiter les efforts)
Téléchargement