RÉSUMÉ
Dans ce mémoire, nous nous intéressons à la philosophie pragmatiste sous l'angle
particulier de l'épistémologie. Nous cherchons avant tout à rendre compte de l'apport historique
important du pragmatisme classique (James et Dewey) pour un tel chantier. Sur le fond, l'objectif
est cependant plus ambitieux: nous cherchons à étudier les conséquences épistémologiques des
principales thèses pragmatistes sur les plans métaphysique et anthropologique. Nous faisons
l’hypothèse que les positions métaphysiques et anthropologiques du pragmatisme ouvrent
ultimement sur une posture épistémologique dite «pluraliste» qui implique la reconnaissance
d'une pluralité de manières d'interpréter et d'expliquer le monde. Dans un premier temps, nous
étudions les fondements de la «théorie spéculaire de la connaissance» qui a été formalisée par
Platon et qui, en gros, est restée collée à la tradition philosophique occidentale, laquelle conçoit
l’esprit comme un «miroir» nous permettant de nous représenter exactement le monde extérieur
et la science comme la discipline par laquelle cette représentation est rendue possible. Dans notre
second chapitre, nous étudions le renversement qu’opère le pragmatisme sur ces questions en
fouillant les fondements métaphysiques, biologiques et psychologiques à partir desquels s’est
élaboré son projet critique et constructif. Nous rendons aussi compte de la «théorie pragmatiste
de la connaissance» afin d’expliciter clairement ce qui la caractérise et la différencie d’une
doctrine comme celle qui est défendue par la tradition rationaliste. Enfin, dans notre troisième et
dernier chapitre, nous répondons à notre question et notre hypothèse de recherche à partir d’une
explication «pragmatiste» du concept de vérité. Nous démontrons, en outre, que les résultats
obtenus approfondissent et fortifient l’hypothèse de départ. Nous concluons finalement en faisant
part de l’actualité que revêt encore pour nous aujourd’hui le pragmatisme.