LES ENFANTS DU PARADIS
Vous êtes encore petit. Vous ne voyez que le bas de la robe du monde entre les jambes de vos
parents-cigogne.
Vous vous arrêtez au bas des marches.
Vous levez la tête!: il y a des colonnes, des balcons aux balustrades ornées, de grandes fenêtres,
des têtes sculptées qui grimacent, pleurent ou rient.
À travers les portes dorées entrouvertes, vous apercevez un grand salon où brillent les lustres et
les miroirs et d’autres portes qui s’ouvrent sur des escaliers aux tapis rouges. Il y a des dames en
noir très élégantes avec un petit réticule qui disparaissent et reparaissent sans cesse. Il y a aussi
un pompier.
Vous n’entrez pas. Une main ferme vous entraîne.
«!Qu’est-ce que tu regardes!?!».
Vous ne savez pas… Vous ne posez pas la question… Vous êtes ébloui. Ce doit être un château,
un palais, avec des empereurs, des reines, des magiciens, des fées… Ça brille… Vous pensez au
cirque où l’on vous a déjà emmené, mais ça ne sent pas pareil.
Vous entrez plus tard… Seul… Vous ferez la queue un dimanche après-midi sous les arcades –
longtemps…On vous donnera un billet pour l’amphithéâtre… et vous grimperez, à la poursuite de