Les infections respiratoires hautes, aiguës et chroniques

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Les infections respiratoires hautes, aiguës et chroniques, sont fréquentes
chez l’enfant et chez l’adulte et peuvent entraîner des complications graves. C’est
pourquoi elles nécessitent une bonne prise en charge par le médecin généraliste.
La pression sélective qu’exercent les multiples prescriptions d’antibiotiques,
souvent coûteuses et inutiles, est à l’origine de l’évolution de la résistance des
bactéries des voies respiratoires supérieures.
La surveillance de l’évolution de ces résistances garantit la réussite d’un
traitement probabiliste surtout dans nos pays un antibiogramme n’est pas
toujours disponible.
Afin de contribuer à l’amélioration de la prise en charge des infections ORL à
Dakar, nous avons, après l’isolement et l’identification des germes en cause,
étudier leur profil de sensibilité vis-à-vis de divers antibiotiques.
Cette étude a eu lieu à Dakar, entre Septembre 2005 et Mars 2006, sur un
échantillon de 330 patients qui comptait 155 enfants et 175 adultes.
Ces patients étaient recrutés dans différentes structures :
service de Pédiatrie du CHU A. Le Dantec
service d’ORL et de Chirurgie cervico-faciale du CHU A. Le Dantec
Cabinet privé d’ORL et de Chirurgie cervico-faciale
Les prélèvements étaient pris en charge à l’Unité de Recherche et de
Biotechnologie Microbienne du laboratoire de Bactériologie-Virologie de l’hôpital
Aristide Le Dantec.
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Sur 151 souches isolées, nous avons eu :
8 souches de S. pneumoniae (5,29%)
5 souches de H. influenzae (3,31%) et 1 souche de
H.parainfluenzae (3,31%)
8 souches de M. catarrhalis (5,29%)
4 souches de S. pyogenes (2,64%)
26 souches de S. aureus (17,21%) et 9 souches d’autres espèces de
staphylocoques (S. schleiferi, S. xylosus) (5,96%)
37 souches d’autres espèces de streptocoques (S. α viridans)
41 souches de P. aeruginosa (27,15%)
12 souches d’Entérobactéries (7,94%)
Les quatre premiers germes ont été isolés de rhinopharyngites, S. pyogenes
provenait d’angines. P. aeruginosa a été retrouvé dans les otites essentiellement, de
même que S. aureus. Les autres espèces ont été isolées de sinusites.
La grande fréquence des S. α viridans est due à leur commensalisme du
rhinopharynx car ils ont surtout été retrouvés dans les angines.
L’amoxicilline/acide clavulanique a été très active sur S. pneumoniae,
H.influenzae, M. catarrhalis et les streptocoques oraux.
25% des souches de pneumocoques ont été résistantes à la pénicilline G
Toutes les souches de S. pyogenes ont été sensibles à la pénicilline G.
Le cefixime a eu une bonne activité sur S. pneumoniae, S. pyogenes et
M.catarrhalis ; le cefpodoxime sur H. influenzae et H. parainfluenzae.
L’azithromycine, la clarithromycine et la levofloxacine ont eu une excellente
activité sur ces germes. Le streptocoque du groupe A a été sensible à la
telithromycine.
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La vancomycine est une bonne alternative à la résistance des staphylocoques à
la méticilline.
La plupart des germes ont été résistants aux cyclines. Les Entérobactéries ont
été sensibles à la ticarcilline, aux céphalosporines et à la ciprofloxacine.
P.aeruginosa a é très sensible à la ticarcilline, à l’aztréonam et à la
ciprofloxacine. Une émergence de souches résistantes à la ceftazidime et à la
polymixine B a été notée.
Pour freiner la recrudescence des résistances bactériennes aux antibiotiques,
plusieurs méthodes semblent envisageables :
diminuer la consommation de ces médicaments
suivre des directives strictes concernant l’utilisation judicieuse des
agents antimicrobiens
réduire la durée du traitement pour les infections moins graves
Un suivi continu de l’évolution de la sensibilité des bactéries aux antibiotiques
est donc crucial pour guider le praticien dans son choix de traitement et permettre
ainsi une meilleure surveillance de ces infections respiratoires hautes.
Mais de son côté, le patient doit se rendre rapidement dans un centre de santé
dès l’apparition des premiers signes de la maladie pour éviter la survenue d’agents
de surinfection.
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Au terme de cette étude, nous pouvons ainsi recommander :
La prescription
dans les rhinopharyngites, les otites et les sinusites aiguës de
o l’amoxicilline/acide clavulanique en première intention
o les céphalosporines de deuxième et troisième génération en deuxième
intention
dans les angines
o la pénicilline G en première intention ou l’érythromycine en cas
d’allergie à la pénicilline
o les céphalosporines de deuxième ou troisième génération
En cas de récidive ou de chronicité, prescrire
o l’oxacilline en première intention
o la vancomycine en deuxième intention si c’est un staphylocoque
o la ticarcilline/acide clavulanique en première intention
o la ciprofloxacine en deuxième intention si c’est un bacille à Gram
négatif
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