Lescanner multi-détecteur ou
multi-barrette représente une
avancée technologique majeure qui a
totalement modifié l’exploration de
l’arbre urinaire. Ces scanners per-
mettent une exploration de la totalité
de l’abdomen avec des coupes fines
(0.625-1.6mm), en moins de 15
secondes, en une seule apnée.
Un seul bolus de produit de contraste
iodé est nécessaire pour l’analyse du
parenchyme rénal aux différentes
phases de son rehaussement, ainsi que
pour l’étude des voies urinaires. Grâce
aux techniques de reconstruction bi ou
tridimensionnelle, ces scanners per-
mettent l’obtention d’équivalents
urographiques prenant désormais une
part prépondérante dans l’exploration
de l’appareil urinaire et, en particulier,
pour l’exploration de la lithiase rénale.
Une des limites majeures de cette
technique est l’augmentation de
l’irradiation. Cependant, avec une
technique d’acquisition rigoureuse et
en adaptant les paramètres, l’uro-
scanner peut être réalisé avec un
surcroît modéré d’irradiation, la qualité
des informations fournies dans le cadre
du bilan pré-thérapeutique de la
lithiase rénale étant nettement
supérieure à celle d’une UIV. Il permet,
en plus de la caractérisation du calcul,
de donner une visualisation tridimen-
sionnelle du calcul au sein des voies
excrétrices opacifiées.
L’examen s’effectue en deux temps :
Une acquisition sans injection de
produit de contraste sur les reins est
réalisée dans un premier temps. Dans
un souci de réduction des doses
d’irradiation et en particulier pour les
patients jeunes susceptibles de
nécessiter une imagerie récurrente,
cette acquisition doit êtreeffectuée à
basse dose (< 100mAs) (Figure 1),
permettant ainsi de réduirede 25 à 42%
la dose d’irradiation. La restriction
principale est liée à la corpulence du
patient, ces examens à basse dose
n’étant pas réalisables pour des
patients de plus de 90 kg.
Le deuxième temps nécessite une
imagerie des voies urinaires. Pour
obtenir une opacification satisfaisante,
il faut obtenir une hyperdiurèse soit
par hyper-hydratation, soit par
utilisation d’un diurétique (le Lasilix‚
étant le plus fréquemment employé).
Des protocoles avec une double
injection sont particulièrement utiles
pour obtenir un temps mixte, néphro-
graphique et excrétoire, permettant
ainsi une évaluation combinée du
parenchyme rénal et des voies urinaires
(Figure 2). Pour cela, une première
injection est effectuée après la première
acquisition, puis une seconde injection
est réalisée environ 8 minutes après,
l’acquisition étant lancée 90 secondes
suite à cette réinjection. L’acquisition
doit être millimétrique, avec des doses
standards (en utilisant si possible une
modulation de dose). Des recons-
tructions tridimensionnelles en MIP
(maximun intensity projection) et VR
(volume rendering), afin d’obtenir une
représentation urographique des voies
urinaires, sont ensuite effectuées sur
les consoles de travail. Le fenêtrage
doit permettrede visualiser le calcul
au sein de l’urine diluée. L’uro-scanner
permet ainsi de localiser avec précision
le calcul, avec une visualisation
dynamique sur les reconstructions 3D
(Figure 3).
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AVIS D’EXPERT
Uro-scanner et Lithiase Urinaire :
Nouveauté en 2007
➢➢Dr Raphaële Renard-Penna Service de Radiologie,Hôpital de la Pitié, Paris
N°3 Septembre 2007
200 mAs (dose habituelle) 100 mAs (basse dose)
Fig 1 : TDM sans injection à basse dose centré sur les reins : analyse de la
densité des calculs
Figure 1 : TDM sans injection à basse dose centré sur les reins : analyse de la
densité des calculs
200 mAs (dose habituelle) 100 mAs (basse dose)