MÉDECINS

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DU MONDE
N°122 - TRIMESTRIEL
JUIN/JUILLET/AOUT 2016
N° AGREGATION
P801178-BRUXELLES X
LE MAGAZINE DES DONATEURS
Focus
/
#NousSommes
EnColère
Censure de notre
campagne contre le prix
des médicaments !
Actualité /
Grèce
Deux crises
pour le prix d’une
© Seyba Keita
En images /
46% de mères
adolescentes au Mali
Que faisons-nous pour
changer les choses ?
SOIGNE AUSSI L’INJUSTICE
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RENCONTRE // BELGIQUE
Madame Moulin
(66 ans)
Ancienne Professeur de Sociologie de la Santé
à l’ULB, a récemment décidé de faire don de son
héritage à Médecins du Monde.
Pourquoi avez-vous décidé de faire don de
votre héritage à une bonne œuvre ?
« Dans la vie, chacun est seul(e) face à sa finitude.
Quand on a des enfants, cette finitude est adoucie
par le fait qu’il y a quelque chose de soi qui va se
prolonger. Je n’ai pas de descendance : que resterat-il de moi le jour où je meurs? Pour moi, c’est ça,
l’idée et le sens du legs. Le jour où j’ai décidé de
faire de Médecins du Monde mon légataire universel,
j’ai ressenti plus de liberté, j’ai soufflé. Cela pouvait
continuer sans moi, j’avais construit un « fil ».
Pourquoi Médecins du Monde ?
« Le choix de Médecins du Monde correspond à
ma philosophie. J’ai, pendant toute ma carrière
en tant que sociologue de la santé, été confrontée
aux questions de santé ayant avec une forte
orientation « santé publique ». Je connais assez
bien la problématique de la précarité. Il me semble
fondamental que MdM ne soit pas présente qu’à
l’international, mais aussi en Belgique. J’ai toute
confiance dans la volonté de clarté de l’ONG. Le
cap est clair. L’échelle humaine de MdM me plaît :
« I got it, I take it ».
Encourageriez-vous votre entourage à faire de
même ?
« Faire un legs est une démarche personnelle, chacun
doit trouver son chemin. Mais j’encouragerais
largement mes amis qui se trouvent dans le même
type composition familiale et sociale que moi, à
réfléchir et agir dans le même sens. »
© Frederic Pauwels
Vous voulez en savoir plus sur les legs
ou recevoir notre brochure détaillée ?
Contactez An-Heleen De Greef, Responsable
Philanthropie & Legs, au 02 225 43 64 ou via
[email protected]
MEDECINS DU MONDE - JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS
Le jour où j’ai décidé de faire de Médecins du
Monde mon légataire universel, j’ai ressenti plus
de liberté, j’ai soufflé.
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EN BREF...
Le marché publicitaire sous pression
Une campagne de Médecins du Monde censurée
© Médecins du Monde
13 juin, Paris. Médecins du Monde France lance une campagne contre le prix exorbitant de certains
médicaments. Un exemple : un traitement contre l’Hépatite C, vendu par la firme Gilead, coûte 40.000€
au patient, alors qu’il est produit pour 100€ ! Le but de la campagne était que les affiches soient vues
par le plus de monde possible en France. Mais les afficheurs ont refusé de la diffuser, craignant une
réaction négative des firmes pharmaceutiques. Résultat : un élan de protestations virtuelles et une
diffusion massive sur internet.
Protestez et signez la pétition sur http://leprixdelavie.org !
© Cilou Debruyn
Crise des réfugiés
MdM collabore au lancement de
l’application « Refugee Aid App »
Projets belges
Médecins du Monde ouvre une antenne à Namur
Après Bruxelles, Anvers, La Louvière et Ostende, Médecins du Monde
a lancé en avril sa nouvelle antenne médicale dans la capitale wallonne ! Nous y soignons les personnes qui n’ont pas accès au système
de soins de santé traditionnel. Tous les jeudis matin, notre équipe namuroise reçoit des sans-papiers, des personnes qui ne sont pas ou plus en
ordre de mutuelle ou des ex-détenus par exemple. Nos patients peuvent
recevoir des soins médicaux mais aussi une aide sociale grâce à nos deux
infirmières, notre médecin et notre assistant(e) social(e) présents sur place.
Médecins du Monde participe au
lancement belge de l’application
destinée aux réfugiés « Refugee
Aid App ». L’objectif est simple :
centraliser toutes les informations
destinées à venir en aide aux réfugiés. « Concrètement, n’importe
qui a la possibilité de trouver un
endroit où recevoir des soins ou
de la nourriture, par exemple »,
explique
Nel
Vandevannet,
Directrice des projets belges de
Médecins du Monde. L’application fonctionne sur le principe
de la géolocalisation : en fonction de là où il se trouve,
l’utilisateur a accès à toute une série d’informations et de
ressources mises en ligne par les ONG. Tout cela apparaît
sur une carte intégrée à l’application : selon leurs besoins,
les réfugiés savent donc quoi trouver et où le trouver.
L’application est disponible gratuitement sur
www.refugeeaidapp.com
s
Save the date!
BIKE
TOUR 2016
PÉDALEZ POUR SOIGNER !
Le 22 septembre aura lieu la nouvelle
édition du Biketour !
Informations et inscriptions sur
www.biketour.be!
N° 122 I JUIN - JUILLET - AOÛT 2016
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FOCUS // MdM SUR LE FRONT GREC
Grèce
Ce n’est un secret pour personne : la Grèce fait face à
de nombreuses difficultés depuis des années. D’abord,
une crise économique : 25% de la population a perdu
ses droits de santé, les budgets et les ressources des
hôpitaux ont été drastiquement réduits et l’accès aux
soins est devenu un luxe. Puis en 2015 a suivi la crise
des réfugiés : un million de réfugiés arrivés sur les îles
grecques, souvent épuisés, affaiblis, malades ou
blessés. Depuis le début, des volontaires de Médecins
du Monde sont actifs dans différents endroits de la
Grèce pour venir en aide aux réfugiés et à la population.
Voici un aperçu de nos projets sur place
© Alessandro Grassan
Un pays, deux crises
globales
Dans nos six polycliniques, toute personne qui n’a pas accès
aux soins de santé peut recevoir des soins – médicaux ou
psychologiques – gratuitement. Cela concerne aussi bien les
sans-abris que les migrants, les sans-papiers ou les Grecs qui
ont tout perdu. Comme beaucoup de nos patients n’ont plus les
moyens de payer pour des médicaments, nous avons aussi lancé
des pharmacies sociales, où chacun peut recevoir des
médicaments gratuits.
CE QUE NOUS AVONS FAIT EN 2015
109.041
ont reçu notre aide
69.932 personnes sont venues dans nos cliniques
12.922personnes ont été aidées par nos équipes mobiles
19.678personnes ont reçu un accompagnement social
401personnes ont été hébergées dans nos centres
6.108 personnes ont reçu une aide matérielle
55.220
réfugiés ont été soignés
34.254 à Lesbos
6.610 à Chios
2.646 à Attica et Tilos
11.710 à Idomeni
2.646 à Attica et Tilos
MEDECINS DU MONDE - JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS
Des familles et des personnes âgées dans la pauvreté.
De nombreuses familles et personnes âgées ont été plongées
dans la pauvreté ou ont vu leur pension réduite pendant la crise.
C’est pourquoi nous avons lancé un projet destiné à leur venir en
aide : nous leur procurons une aide médicale, des produits de
première nécessité et des colis alimentaires.
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© Kristof Vadino
FOCUS // MdM SUR LE FRONT GREC
Dans les rues d’Athènes. Le nombre de sans-abris ou de
consommateurs de drogues a dramatiquement augmenté à
Athènes depuis le début de la crise. Nous avons donc mis sur
pieds un centre d’accueil, ainsi qu’un Médibus qui parcourt les
rues de la ville et sensibilise les consommateurs de drogue à la
réduction des risques. Avec l’aide des autorités municipales, nous
avons également mis en place un projet de réhabilitation pour ces
différents groupes.
Nouveau projet : aux côtés des réfugiés
Depuis mars 2016, Médecins du Monde a lancé un large
programme de soutien aux réfugiés à travers la Grèce. Nous
permettons aux réfugiés présents en Grèce d’avoir accès aux
soins de santé : non seulement des soins de base, mais aussi
des soins spécialisés pour les femmes, les mères, les enfants ou
les victimes de violences sexuelles ou de torture, ainsi que les
personnes souffrant de troubles psychologiques.
Médecins du Monde intervient avec des équipes fixes et mobiles,
composées de médecins, infirmièr(e)s et interprètes, parfois
accompagnées par des gynécologues, psychologues, pédiatres,
assistant(e)s sociaux-ales.
Les réfugiés dans l’impasse. En 2015, la Grèce est devenue
le passage obligé pour les réfugiés qui veulent rejoindre l’Europe
depuis la Turquie. Leurs embarcations de fortune ne résistent pas
souvent aux eaux agitées : c’est donc épuisés et en état de choc
qu’ils arrivent sur les côtes de Lesbos ou de Chios. Dès les premières arrivées, des bénévoles étaient sur place pour venir en
aide aux femmes, hommes et enfants affaiblis et leur procurer une
aide médicale. Aujourd’hui encore, des volontaires belges sont
sur place pour soutenir les équipes médicales.
Les enfants des îles. Chaque jour, des équipes mobiles de
Médecins du Monde parcourent les îles et la partie continentale
de la Grèce. Elles procurent des soins médicaux, psychologiques,
pédiatriques, gynécologiques ou ophtalmologiques ainsi que des
vaccinations ou des soins dentaires aux enfants qui vivent dans
les îles éloignées, sans accès aux soins de santé.
Plus d’informations sur notre action en Grèce sur
retrospective2015.medecinsdumonde.be
Avec le soutien de ECHO
N° 122 I JUIN - JUILLET - AOÛT 2016
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FOCUS // EN IMAGES
Mali
ENCEINTE EN TOUTE SÉCURITÉ
Nord-Mali, avril 2016. Au Mali, une femme sur 26 décède durant sa grossesse.
Le pays est encore très loin des Objectifs du Millénaire pour le Développement des
Nations Unies. En plus de cela, seulement 10% des femmes ont accès à des moyens
de contraception. Il n’y a donc pas de temps à perdre.
Reportage photo de Seiba Keyta
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FOCUS // EN IMAGES
07
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01 Il est difficile d’être mère au Nord-Mali :
les zones désertiques s’étendent à
perte de vue, la pauvreté fait partie du
quotidien et les crises alimentaires et
les périodes de grande sécheresse se
succèdent.
02 A
u Mali, une femme sur 26 meurt pendant son accouchement. Seulement
35% des femmes enceintes se présentent pour les quatre consultations
prénatales recommandées.
03 L es nombreux accouchements à
domicile, la pauvreté et l’éloignement
des centres de soins – souvent mal
équipés - sont autant de raisons qui
expliquent ces chiffres dramatiques.
04 M
édecins du Monde procurent des
soins médicaux aux femmes enceintes
dans les maternités de Gao et de
Ménaka, dans le Nord-Mali. Elles
peuvent consulter nos infirmièr(e)s et
médecins locaux gratuitement avant,
pendant et après leur grossesse.
05 N
ous formons le personnel médical de
manière continue : notre impact sur la
région se voit donc à plus long terme.
06
06 L es sages-femmes traditionnelles ont
beaucoup d’influence sur la communauté locale. C’est pourquoi nous travaillons main dans la main avec elles
pour sensibiliser et convaincre les
femmes enceintes de venir dans nos
centres de soins.
u Mali, 46% des filles deviennent
07 A
mères avant leurs 18 ans. Les
traditions culturelles ou les moyens
de contraception peu disponibles
expliquent ce chiffre.
08 P
our sensibiliser les femmes et les filles
de manière libre et ouverte, nous les
informons sur les possibilités de planning familial et sur la maternité précoce.
Il leur est ensuite possible, si elles le
désirent, de revenir vers nos équipes
pour choisir un moyen de contraception approprié et recevoir des conseils.
09 G
râce aux efforts de nos collaborateurs
et des sages-femmes traditionnelles,
nous avons pu assurer le suivi médical
de plus de 10.000 femmes enceintes.
2.000 filles et femmes ont participé
à nos sessions d’informations et ont
ensuite décidé d’utiliser une méthode
de contraception.
Pour en savoir plus sur notre combat contre la mortalité maternelle et les grossesses
non-désirées, rendez-vous sur retrospective2015.medecinsdumonde.be
Docteur Isabelle
Référente médicale pour
les projets internationaux
Je suis référente médicale pour la RDC, le Maroc et Haïti.
Cela veut dire que j’aide les équipes sur le terrain à mettre les
projets en place. Par exemple, imaginons que nous mettons
sur pieds un projet au Maroc pour donner aux femmes
migrantes des soins médicaux et gynécologiques dans des
camps non-officiels : je dois m’assurer que tout fonctionne
correctement en pratique. Je suis aussi responsable de la
santé et du bien-être des travailleurs locaux à l’étranger, et je
les encadre en ce qui concerne la qualité des médicaments.
Pendant mon premier travail, en tant que jeune médecin,
j’étais responsable d’un centre de revalidation pour
les enfants malnutris en Côte d’Ivoire. Après cette
expérience marquante, je voulais continuer à travailler dans
l’humanitaire, mais à une condition : je voulais travailler pour
une organisation qui fait vraiment la différence sur le terrain.
Je déteste profondément ceux qui vendent du vent ou qui
veulent juste se mettre en scène. C’est pour ça que je suis
venue chez Médecins du Monde.
Je ressens beaucoup de choses. Je me bats pour les droits
des femmes et des personnes qui n’ont pas droit au chapitre.
Ça, ça me rend fière. Quand je vois de beaux projets sur le
papier qui sont difficilement réalisables en pratique, je me
sens frustrée. Quand malgré un travail difficile, la réalité
continue à nous rattraper, je me sens persévérante. Et
quand je suis confrontée à des violences sexuelles, parfois
sur des enfants de moins de cinq ans, je suis encore et
toujours en colère. Cela me touche au plus profond de
moi. Faire ce métier provoque beaucoup d’émotions, mais
la volonté de changer les choses nous motive, nous les
« idéalistes humanitaires », à continuer jour après jour.
LEGS ➔
LÉGUEZ-NOUS
VOS VOLONTÉS
"Je voulais travailler pour une organisation qui fait vraiment la
différence sur le terrain. Je déteste profondément ceux qui vendent
du vent ou qui veulent juste se mettre en scène. C’est pour ça que
je suis venue chez Médecins du Monde."
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M.
Mme
© Veronique de Viguerie
Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom
LEGS
DONATIONS
ASSURANCES-VIE
FONDS
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code Postal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Commune
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date de naissance
/
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Courriel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . © Veronique de Viguerie
REDACTION : Marie-Anne Robberecht, Emmy Deschuttere, Jelle Boone - CONTRIBUTIONS : Frank Vanbiervliet, Stéphane Heymans, Elodie Richard - MISE EN PAGE : Ariane Gielen, Gilgraphic sprl - RESPONSABLE ÉDITION : Dr. Michel Roland - Toutes les
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