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I. La situation économique et du développement du pays
Le Niger est un vaste territoire du sahel avec une superficie de 1 267 000 km2. Il est très dépendant
du contexte économique et politique régional, notamment celui du Nigeria et des pays de l’Union
économique et monétaire ouest africain (UEMOA) dont il est membre, mais aussi ceux de la Libye et
de l’Algérie. Le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2012) a estimé
la population à plus de 17,139 millions de d’habitants, dont plus des 80% vivent en milieu rural.
L’économie du Niger repose sur le secteur agricole dont le mode d’exploitation est soumis aux aléas
climatiques et autres phénomènes naturels notamment les inondations et les criquets pèlerins. C’est
ainsi que ces dernières années le Niger a été marqué par des inondations et des crises alimentaires qui
l’amènent régulièrement à se focaliser sur les questions d’interventions d’urgences. Le risque que le
pays s’installe dans le piège de l’extrême pauvreté structurelle, est réel car avec un Revenu National
Brut par tête de 873 dollars US, le Niger est l’une des économies les moins avancées du monde.
Le PIB est principalement tiré par le secteur agricole, qui dépend fortement d’une pluviométrie
erratique. Le Niger est l’un des pays les plus pauvres si l’on s’en tient à son rang de 187ème avec un
indice de développement humain (IDH) de 0,304 en 2013 et 0,337 en 2014. Selon les données les
plus récentes, le taux de pauvreté est estimé au plan national à 59,5% en 2008 et à 63,5% en milieu
rural avec un indice d’inégalité (Gini) qui a évolué favorablement, passant ainsi de 0,43 en 2005 à
0,36 en 2008. Malgré cette baisse, les inégalités persistent dans la mesure où une frange non
négligeable de la population (59,5%) ne parvient toujours pas à accéder aux services sociaux de base.
Les niveaux d’accès aux biens et services essentiels sont assez différenciés selon les quintiles de
pauvreté au Niger. La croissance économique s’est située à 4,8% en moyenne entre 2008 et 2012,
largement en deçà des 7% requis pour espérer réduire la pauvreté de moitié en 2015. En dépit des
progrès, seuls deux des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), à savoir l’objectif de
réduire la mortalité infantile et celui de combattre les maladies pourraient être atteints d’ici à 2015.
La production agricole s’est accrue en moyenne de 2% au cours des quatre dernières décennies, bien
en dessous du taux de croissance moyen de 3,9% de la population. Par conséquent, en dépit des
effets négatifs dus aux sécheresses récurrentes et autres aléas et catastrophes naturels, le taux de
croissance moyen du PIB, marque ainsi un changement positif depuis 2005 par rapport à la baisse
tendancielle du PIB constatée au cours de la décennie précédente passant ainsi de 6,5% à 2,3% en
2011, suivie d’une détérioration de la balance du compte courant qui passe de -7,4% du PIB en 2005
à -30% en 2012.
En ce qui concerne les ressources naturelles, le Niger est l’un des pays africains qui dispose
d’énorme richesse (Or, Uranium, Fer, Charbon, Pétrole..). Il faut noter par ailleurs, que l’uranium,
joue un rôle important dans l’économie nigérienne et contribue à près de 50% des exportations du
pays de 1971 à 2011. Aussi, avec l’entrée en production des mines d’uranium d’Imouraren et celle
d’Azelik, en perspective, la production d’uranium pourrait doubler, propulsant ainsi le Niger au
deuxième rang de producteur mondial. Le Niger fait aussi parti depuis 2011, des pays producteur et
exportateur de pétrole avec une capacité de production du pétrole brut estimée entre 60 000 et 80 000
barils par jour.
C’est eu égard à cette situation économique et de niveau de développement peu reluisant que la
CAPED a solliciter l’appui technique et financier du PNUD pour réaliser une étude sur
l’optimisation de l’exploitation des ressources minières et pétrolières afin d’investiguer sur une
possible croissance sectorielle inclusive permettant ainsi à l’économie nigérienne d’être à l’abri de
des aléas climatiques et les catastrophes naturelles qui neutralisent le plus souvent la croissance
économique, compte tenu de l’importance de la contribution du secteur agricole dans la production
nationale.