CULTURE MUSIQUE
2I
JUILLET IWWW.LEVIF.BE N°
C
réé il y a cinq ans, Clas-
sissimo a connu un par-
cours nomade, avec des
concerts organisés dans des
musées, des églises ou, comme
l’année dernière, sous chapiteau.
Cet été, ce festival de grande qua-
lité s’installe dans un des lieux
les plus prestigieux de Bruxelles :
la salle gothique de l’Hôtel de
Ville. Elle est du genre cosy, intime
et feutrée, ni trop grande ni trop
petite (environ 300 places), pho-
niquement bien isolée et équi-
pée de la Rolls des pianos: un
Bösendorfer ! Son clavier plus
large (97 touches au lieu de 88,
autrement dit huit octaves com-
plètes) permet d’interpréter fidè-
lement les œuvres de Bartok,
Debussy et Ravel, ce qui rend les
pianistes fous de joie.
Bref, pour des musiciens, mais
aussi pour le public, ce sera l’en-
droit idéal. Pendant dix jours, les
concerts se suivront sans se res-
sembler. « Le festival a lieu au
mois d’août et en milieu urbain.
La programmation, forcément
éclectique, est susceptible de tou-
cher toutes les sensibilités et met
l’accent sur le piano, le violon et
le chant, souligne Georges Dumor-
tier, responsable de la program-
mation. Notre public est com-
posé à 75 % de mélomanes et à
25 % de « touristes » qui nous
rejoignent en dernière minute
par curiosité. »
Galaxie d’étoiles
L’affiche brillante réunit une
galaxie d’étoiles à commencer
par la pianiste Eliane Reyes. Une
tête d’ange, un sourire craquant
et une sensibilité extraordinaire
au bout des doigts, la jeune Ver-
viétoise prodige a été, à 3 ans,
le premier cobaye de sa maman,
Jeannine Gillard, professeure de
piano. Premier concert à 5 ans
à Durbuy, L’Ecole des fans de
Jacques Martin à 10 ans, Conser-
vatoire à 12 ans, premier prix à
13, puis perfectionnement avec
Jean-Claude Vanden Eynden,
le seul lauréat belge du concours
Reine Elisabeth, et le pianiste
américain Alan Weiss. Elue
« Rising Star » en 2010-2011, elle
vient d’achever avec Lorenzo
Gatto, l’autre « Rising Star », une
tournée européenne très remar-
quée. Eliane Reyes vient d’en-
registrer, chez Naxos, en pre-
mière mondiale, les 24 Intermezzi
d’Alexandre Tansman, compo-
siteur polonais peu connu, grand
ami de Stravinsky, de la reine Eli-
sabeth de Belgique et membre
de l’Académie royale de Belgique.
En six mois, le CD s’est vendu
à 3000 exemplaires. Un record !
« Il m’a confirmée comme soliste
et m’a fait connaître en Asie. Grâce
à lui, j’ai signé des contrats au
Japon et en Chine, s’enthousiasme
la jeune pianiste. Ce qui prouve,
contrairement aux idées reçues,
que l’industrie discographique
peut encore lancer un jeune musi-
cien. »
Eliane Reyes jouera, avec Alan
Weiss, du Ravel, du Schubert, du
Brahms et du Dvorak. Autre invité
prestigieux, Frank Braley défen-
dra superbement, avec la com-
plicité du violoncelliste David
Cohen, des œuvres de Chosta-
kovitch, de Franck et de Schnittke.
Jean-Claude Vanden Eynden s’il-
lustrera, lui, dans les fantaisies
pour piano de Bach et de Mozart.
On n’oubliera pas non plus la Fête
du chant avec Elise Gabële, Magali
Mayenne et Romain Dayez. Clas-
sissimo s’accompagne d’autres
réjouissances comme, notam-
ment, deux concerts spectacles
de l’ensemble Astoria (la musique
de Piazzola), ainsi que le spec-
tacle de Dominique Corbiau,
contre-ténor, qui allumera le feu
avec les rythmes brésiliens.
●
BARBARA WITKOWSKA
Du 10 au 21 août,
Tel. : 02 551 54 83,
www.brusselssummerfestival.be
Classissimo :
attention, événement !
Pendant dix jours, en août, l’antenne classique du Brussels Summer Festival investit
la prestigieuse salle gothique de l’Hôtel de Ville. Un festin prometteur et savoureux
dédié au piano, au violon et au chant.
ÉLIANE REYES
Une sensibilité
extraordinaire au
bout des doigts.
JEAN-CLAUDE
VANDEN EYNDEN,
le seul lauréat belge
du concours Reine
Elisabeth.