Le sujet
et la morale. Avec les deux notions ⌧sujet et ⌧r´eel ,nouspour-
rions presque traiter l’ensemble du programme, mais cette derni`ere
remarque est plutˆot ironique.
2 Les di↵´erents emplois du terme ⌧su-
jet dans la langue fran¸caise
´
Etymologie : Ce terme vient du latin subjectum du verbe
sub-jicio, qui signifie ⌧placer dessous ,etdoncaussi⌧soumettre .
Voyons quelques emplois du terme sujet dans des contextes qui
ne sont pas uniquement philosophiques :
1. Dans un r´egime monarchique, on parle d’un sujet pour d´esigner
un ˆetre humain qui est soumis `a l’autorit´e du monarque.
2. Le grammairien (et le logicien) distingue d’une part le sujet
de la proposition et d’autre par l’attribut du sujet r´euni par
celui-ci par la copule est :⌧le chat est noir .
3. Un objet, c’est habituellement ce qui existe mat´eriellement
ind´ependamment des points de vue subjectifs que l’on peut
avoir sur cet objet.
4. ⌧Je pense que le ciel est bleu.
Il faut maintenant organiser l’analyse :
Le sens 1 ouvre la voie `a la r´eflexion morale, politique.On pour-
rait faire un parall`ele avec la loi morale ou les normes l´egales. On
pourrait alors r´efl´echir sur la distinction entre contrainte et obliga-
tion en reprenant l’´etymologie du concept d’autonomie.
Le sens 2 se r´ef`ere donc `a la grammaire, mais de mani`ere plus an-
cienne `a la philosophie aristot´elicienne, nous le d´evelopperons ult´erieurement.
Un objet d´esignerait plutˆot la chose qui existe r´eellement. Sub-
jectif serait le point du sujet pensant (subjectif a la mˆeme racine
´etymologique que sujet).
Enfin, dans la phrase ⌧je pense que le ciel est bleu ,lesu-
jet grammatical, c’est le je,cielseral’objet.C’estceje qui histo-
riquement devient fondamental dans la r´eflexion philosophique avec
Descartes.
On comprend alors pourquoi le sens 3 n’est pas clair : il n’y a
pas de connaissance objective sans l’activit´e d’un sujet pensant... S’il
n’y a pas de sujet, il n’y a pas de pens´ee, pas de connaissance.
2/4 Imprim´e le 16 septembre 2014