informel à Dieu qui passe par une lecture des évangiles, l’écoute de
témoins, la contemplation d’un paysage, une expérience fraternelle. Le
rapport à Dieu peut aussi passer par des formes codifiées, cultuelles, la
messe et les sacrements.
La mise en œuvre de la foi peut être l’altruisme, c'est-à-dire le service
d’autrui, le don d’entraide, les maraudes, ou, peut plutôt passer par la
dévotion, le chapelet, le jeûne, les prières, les pèlerinages. Ces quatre
dimensions ne s’opposent pas, elles ne sont pas exclusives, la dévotion
n’exclue pas l’altruisme, ni le culte, l’inspiration. Mais quand on interroge
les catholiques, on peut au bout d’un moment, surtout si on confronte
leurs propos à leurs pratiques, voir qu’ils vont plus ou moins accentuer
une dimension par rapport à l’autre, ce qui permet de les classer. Bien sur,
vous savez ce qu’est une typologie, un exercice de mise en ordre, de
simplification pour penser le réel qui est toujours plus complexe. A partir
de ces deux variables, le rapport à Dieu et la mise en œuvre de la foi,
apparaissent quatre sous-cultures catholiques.
1) Les « conciliaires revendiqués »
Ils se définissent par le culte et l’altruisme. Quand on les interroge, il y a
une certaine figure de Jésus qui revient. Jésus, c’est celui qui inclut et
exclut, celui qui transgresse l’ordre social de son époque pour manifester
la miséricorde de Dieu. Jésus qui soigne les lépreux, pardonne la femme
adultère et par conséquent pour eux, être fidèles à Jésus c’est également
inclure l’exclu, adopter une posture d’accueil et de compassion, lutter
contre les discriminations, voir dans l’étranger le visage de Dieu. Ces
catholiques sont fidèles à la messe dominicale, ils aiment que ce moment
soit un moment de communion, un temps d’accueil où chacun peut avoir
sa place, homme et femme, pratiquants réguliers ou irréguliers, divorcés
remariés, homosexuels, français et étrangers et ils aiment que la liturgie
manifeste cette communion, cette horizontalité. Ils aiment le fait que les
fidèles se présentent au début de la messe, ils aiment le geste de paix et
que tous se tiennent la main au moment du Notre Père. Ce sont très
souvent des catholiques retraités, très engagés dans les paroisses
territoriales et les structures diocésaines. C’est le groupe le plus massif
dans le catholicisme actuel car vous savez que la structure pyramidale
démographique du catholicisme est totalement inversée. Ils sont très
engagés au secours catholique, CCFD, ACAT, Banque alimentaire etc…