Évolutions récentes
Les trois premiers mois de l’exercice fiscal 2017
(l’exercice va de juillet à juin) se sont caractérisés
par un ralentissement de la croissance a aeint un
taux de 3,4 %, contre 5,1 % pour la période corres-
pondante de l’exercice précédent et 4,3 % pour
l’ensemble de l’exercice 2016. La croissance a été
entravée par une pénurie aiguë de devises fortes,
la surévaluation du taux de change et la morosité
de la croissance en Europe, principal partenaire
commercial de l’Égypte. Les principaux secteurs
continuent d’afficher une croissance négative, en
particulier le tourisme et les industries d’extraction
de pétrole et de gaz qui souffrent de l’insuffisance
des investissements et de l’existence d’arriérés.
Le déficit enregistré durant l’exercice 2016 s’est
établi à 12,1 % du PIB, contre 11 % pour l’exercice
précédent. Il a toutefois diminué au cours des six
premiers mois de l’exercice 2017, pour tomber à
5,4 % du PIB contre 6,4 % pour la période corres-
pondante de l’exercice précédent. Cee améliora-
tion est uniquement due à la contraction des dé-
penses totales qui a compensé la chute des recees
totales. La baisse des dépenses a résulté de la ré-
duction du pourcentage du PIB consacré aux sub-
ventions et aux salaires du secteur public.
Les données les plus récentes disponibles pour les
trois premiers mois de l’exercice 2017 indiquent un
excédent global de la balance des paiements repré-
sentant 0,5 % du niveau projeté du PIB, contre un
déficit de 1 % pour la période correspondante de
l’exercice précédent. L’amélioration des comptes
extérieurs est essentiellement due à la contraction
du déficit commercial induit par l’augmentation
des exportations de marchandises (11,2 %) et la
baisse des importations de marchandises (4,8 %).
Les recees tirées du canal de Suez et les transferts
privés nets ont toutefois encore diminué, de 4,8 %
et de 21,8 %, respectivement. Le déficit du compte
courant s’est donc creusé pour aeindre 1,4 % du
PIB, contre 1,1 % au cours du trimestre correspon-
dant de l’exercice précédent. Les IED, en revanche,
ont aeint 1,9 milliard de dollars au cours de la
même période, contre 1,4 milliard de dollars pour
l’exercice précédent.
Les autorités ont entrepris un important pro-
gramme de réformes économiques pour stimuler
la croissance et remédier aux graves déséquilibres
macroéconomiques. Ce programme couvre princi-
palement : i) la libéralisation du régime de change ;
ii) l’assainissement des finances publiques grâce à
un ensemble de mesures visant les dépenses et les
recees, notamment la réduction des subventions
aux combustibles, la maîtrise de la masse salariale
et la mise en place de la TVA ; et iii) la réforme du
cadre de l’activité économique et l’adoption de
mesures pour remédier aux obstacles à l’activité
industrielle.
Le programme de réformes a bénéficié d’un finan-
cement de 12 milliards de dollars accordé dans le
cadre de la facilité élargie de crédit du FMI pour
couvrir une partie des besoins de financement de
l’Égypte, le solde étant couvert par le biais de
décaissements au titre de prêts de la Banque mon-
diale, de la Banque africaine de développement et
de différents prêts bilatéraux, ainsi que par la
récente émission d’euro-obligations à hauteur de 4
milliards de dollars.
Le taux de change a surréagi à l’adoption d’un
régime de change floant (pour tomber au niveau
le plus faible jamais enregistré (19,5) en décembre
alors que le taux fixe en vigueur avant le change-
ment de régime était de 8,8) mais il s’est raffermi
par la suite grâce au rétablissement de la confiance
des investisseurs étrangers et à la diminution du
volume de dollars sollicités pour financer des
importations. Les réserves internationales nees
ont aeint 26,4 milliards de dollars à la fin de jan-
vier (6 mois d’importation), contre 19 milliards de
GRAPHIQUE 1 République arabe d’Égypte /Croissance du
PIB réel, côté de la demande, Ex. 11- Ex. 17 GRAPHIQUE 2 République arabe d’Égypte / Taux
d’inflation, Août 2013 – Fevrier 2017
Sources : calcul des auteurs basés sur les données du ministère du Plan. Source : Banque centrale d’Égypte.
L’Égypte a entrepris un important pro-
gramme de réformes économiques pour
remédier à ses déséquilibres macroécono-
miques, notamment la libéralisation du
régime de change, l’assainissement des
finances publiques et la réforme du cadre
de l’activité économique. La libéralisation
du régime de change est une mesure es-
sentielle au rétablissement de la compéti-
tivité de l’économie et à la stimulation de
l’activité du secteur privé, fortement en-
travée par la pénurie de devises. Les ré-
formes exacerbent toutefois les pressions
sociales à court terme surtout que le taux
d’inflation aĴeint des niveaux sans
précédent.