
Images en Ophtalmologie 
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 Vol. VIII 
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 mars-avril 2014
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Les auteurs déclarent 
ne pas avoir de liens d’intérêts.
Neurorétinite stellaire bilatérale 
révélant une sténose 
de l’artère rénale
Bilateral stellate neuroretinitis as presenting sign 
of stenosis of the renal artery
F. El Asri, S. Iferkhass, M. Belmalih, R. Abdelkhalek, 
N. Aigbe, A. Elkhoyaali, S. Chetoui, K. Reda, A. Oubaaz 
(Service d’ophtalmologie, hôpital militaire Mohamed V, Rabat, Maroc)
L’association d’un œdème papillaire et d’une étoile maculaire, qu’elle soit 
totale ou partielle, défi nit le tableau clinique de neurorétinite. Les causes 
sont multiples, mais les pathologies infectieuses, infl ammatoires (locales et 
générales) et vasculaires sont prédominantes. 
Observation
Un patient, âgé de 63ans, sans antécédent pathologique notable, consulte pour une 
baisse bilatérale de l’acuité visuelle évoluant depuis 3semaines. Il souffre également 
de céphalées, sans vomissements ni nausées. L’examen ophtalmologique retrouve 
une acuité visuelle à 4/10P10 au niveau de l’œil droit et de 2/10P10 au niveau de 
l’œil gauche ; le segment antérieur était normal dans les 2yeux, l’examen du fond 
d’œil montrait, de façon bilatérale, un œdème papillaire, des hémorragies péripapil-
laires, des nodules cotonneux et des exsudats maculaires disposés en étoile 
(fi gure1)
. 
L’angio graphie rétinienne à la fl uorescéine montre une diffusion papillaire bilaté-
rale de la fl uorescéine sans anomalie vasculaire 
(fi gure2)
. Une tomodensitométrie 
(TDM) cérébrale, réalisée en urgence, a permis d’éliminer un processus intracrânien. 
L’examen général révèle une hypertension artérielle (HTA) à 270/160mmHg. Le diag-
nostic de neurorétinite secondaire à une HTA maligne est retenu. Le bilan étiologique 
de l’HTA objectivait une sténose de l’artère rénale droite avec un petit rein non fonc-
tionnel bien visible sur la TDM abdominale 
(fi gure3)
. La stabilisation de la tension 
artérielle par un traitement médical a permis la régression de l’œdème papillaire avec 
persistance de quelques exsudats maculaires et une nette récupération fonctionnelle. 
Discussion
Les étiologies de la neurorétinite sont variées. Chez le sujet jeune, ce sont les causes 
infectieuses qui prédominent
(1,2)
. Ces étiologies réalisent le plus souvent une atteinte 
unilatérale. L’origine infl ammatoire −notamment la maladie de Behçet, la sclérose 
en plaques ou la sarcoïdose− peut également réaliser un tableau de neuro rétinite 
qui s’accompagne plus fréquemment d’une réaction vitréenne
(2,3)
. Parailleurs, 
laneurorétinite stellaire idiopathique de Leber reste un diagnostic d’élimination
(3)
. 
La rétinopathie hypertensive maligne peut simuler un tableau de neurorétinite
(2)
, ce 
qui est le cas chez notre patient. Ce tableau de HTA maligne incite à rechercher une 
cause secondaire de l’hypertension avant de retenir une HTA essentielle.
Le diagnostic de neurorétinite repose sur l’association d’un œdème papillaire 
etd’une étoile maculaire. Son diagnostic clinique est aisé mais la multiplicité 
descauses rend l’enquête étiologique délicate.  
IIII
Artère rénale • Hypertension 
artérielle • Neurorétinite.
Arterial hypertension • Neuro-
retinitis • Renal artery.
Légendes
Figure 1. Fond d’œil : neurorétinite de l’œil 
gauche  (a)  et de l’œil droit  (b) .
Figure 2. Angiographie rétinienne à la fl uo-
rescéine aux temps tardifs : diff usion papil-
laire bilatérale.
Figure 3. Tomodensitométrie abdominale : 
sténose au niveau de l’ostium de  l’artère 
rénale droite (fl èche) avec un petit rein non 
fonctionnel (étoile). 
Références bibliographiques
1. 
Leavitt JA, Pruthi S, Morgenstern BZ. Hyper-
tensive retinopathy mimicking neuro retinitis in 
a twelve-year-old girl. Surv Ophthalmol 1997;
41(6):477-80.
2. 
Guyomard JL, Jacob H, Roche O, Pierre-
Kahn V, Charlin JF. Présentation d’un cas 
atypique de rétinopathie hypertensive maligne 
chez une fi llette. J Fr Ophtalmol 2004;27(1):57-62.
3. 
Esteve C, Achibet AM, Junot F, GhassemiA, 
RousseauB. À propos d’un cas de neurorétinite 
aiguë de Leber. JFr Ophtalmol 2000;23(8):794-6.
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1er cas clinique