Les entreprises sociales (issues de l’économie sociale) sont considérées par la
Région bruxelloises comme des modèles économiques porteurs (voir Objectif
10) dans la Stratégie 2025 pour Bruxelles qui ambitionne de redynamiser
l’économie bruxelloise, notamment en soutenant l’économie dans les métiers
porteurs d’emplois de qualité pour les Bruxellois.
Le Ministre de l’Économie et de l’Emploi souhaite poursuivre le soutien au
développement des entreprises issues de l’économie sociale afin de répondre aux
besoins des Bruxellois, saisir des opportunités économiques tout en développant des
emplois et de la valeur ajoutée ancrée localement. Ce soutien repose en partie sur le
lancement annuel d’un appel à projets « économie sociale » pour l’obtention d’un
subside facultatif. Cet appel à projet est le second appel à projet lancé en Région
bruxelloise sur cette thématique, après celui de 2016.
Le Ministre de l’Economie et de l’Emploi souhaite également soutenir en 2017
le développement d’une économie réellement « collaborative ». Cet aspect
nouveau par rapport à l’appel à projet 2016 mérite d’être précisé. Le mouvement de
l’économie collaborative intégrait, à sa naissance, des principes proches de
l’économie sociale. La majorité du secteur de l’économie dite collaborative est
pourtant aujourd’hui aux mains d’entreprises classiques sans finalité sociale ni
gouvernance participative. Il est par ailleurs estimé que les plateformes d’économie
collaborative vont croître intensivement, pour atteindre un chiffre d’affaires de 335
milliards $ en 2025 (15 milliards en 2015). Une attitude attentiste conduirait à laisser
ces opportunités de croissance à des acteurs majoritairement financiers et
majoritairement non-bruxellois.
Au contraire, le Ministre souhaite encourager des modèles économiques réellement
collaboratifs, en complément des actions régionales annoncées dans le Plan
numérique bruxellois NextTech.Brussels adopté en janvier 2017. Cet appel à projets
2017 est un moyen public pour initier un modeste soutien à des projets
entrepreneuriaux de plateformes collaboratives qui adoptent les principes de
gouvernance démocratique et assurent un maintien local de la valeur ajoutée.
Des modèles de plateformes réellement collaboratives commencent en effet à
émerger partout dans le monde. En France, des acteurs du secteur de la musique qui
ont démarré une plateforme de streaming équitable de 1 million de titres et ont déjà
60.000 utilisateurs (1D-touch, France). En Italie à Denver ou à New York, des
taximen forment des coopératives gouvernées localement, comme TaxiClick. A New
York encore, des personnes issues de l’immigration latino-américaine ont formé la
plateforme web Up & Go pour services de babysitting et ménages. En Allemagne,
des entrepreneurs qui ont lancé un « ebay coopératif » pour la vente d’objets de
seconde main (fairmondo.de).
La Région bruxelloise peut participer à l’essor de telles plateformes coopératives. Un
réseau de ‘villes collaboratives’ se structure par ailleurs et est en train d’initier un
écosystème d’appui aux acteurs qui souhaitent aller dans cette direction.
Edition
2017