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Parkinson
Vivre avec
la maladie de
Parkinson
subtil. Il doit tenir compte
du stade de la maladie, de ses
manifestations et des effets indésirables éventuels des médicaments. Le but est de maximiser le bénéfice du traitement,
tout en minimisant ses effets
indésirables, notamment psycho-comportementaux. Il est
conseillé de tenir un calendrier des prises, complété du
signalement de tout symptôme qui peut paraître anormal. Cela aidera le médecin à
ajuster le traitement lors de la
consultation suivante. Les traitements actuels, s’ils font l’objet d’une bonne observance
par le patient, permettent à la
majorité de vivre avec peu de
gêne pendant de nombreuses
années; l’incapacité sévère ne
survenant que chez certains,
surtout à un âge avancé.
La neurostimulation face
à la maladie
Q
Il est possible depuis plusieurs
années d’améliorer les symptômes de certains patients en
stimulant une zone cérébrale
profonde. Cette stimulation
profonde s’exerce par un effet
‘électrique’ pour corriger les
symptômes de la maladie de
Parkinson. Cette intervention
est souvent réservée à des patients ayant déjà une dizaine
d’années d’évolution ou à des
patients devenus réfractaires
au traitement médicamenteux. Elle permet parfois de
rajouter une dizaine d’années
de confort de vie.
ui n’a jamais entendu parler de la maladie de Parkinson? De nombreux et célèbres malades comme
l’acteur américain M. J. Fox ont participé à la médiatisation de cette pathologie. A tort, on croit qu’elle
se limite aux tremblements. Le Journal du Patient dépoussière les idées préconçues sur cette maladie
et rappelle l’importance d’un suivi strict du traitement.
Une maladie dégénérative
La maladie de Parkinson
est une maladie chronique
dégénérative du système nerveux central liée à un déficit
en dopamine. Celle-ci est un
neurotransmetteur (molécule
permettant la transmission
des messages nerveux) fabriqué par des neurones qui
contrôlent un certain nombre de mouvements moteurs.
Au cours de la maladie de
Parkinson, ces neurones situés à la base du cerveau vont
progressivement se dégrader,
diminuant ainsi la quantité
de dopamine. En Belgique,
c’est quelque 30.000 personnes qui sont atteintes par la
maladie.
Des symptômes en triade
La disparition de la dopamine
conduit à des symptômes qui
peuvent être répartis en trois
grands groupes:
• les tremblements: une partie du corps en particulier
tremble alors que le reste
du corps est au repos; ils
augmentent sous le coup de
l’émotion et diminuent lors
de l’initiation d’une action;
• la rigidité: elle contribue au
ralentissement du mouvement et peut engendrer des
raideurs, voire des douleurs,
qui peuvent évoquer à tort
des rhumatismes;
• la lenteur dans les mouvements (ou bradykinésie):
des mouvements simples
comme l’exécution de marionnettes ou l’opposition
rapide des doigts sont anormalement lents.
Associé à ces trois symptômes, un changement dans
l’expression du visage peut
également survenir. Les patients sont comme sans émo-
Le tremblement
concerne environ 4
patients sur 5 dans la
maladie de Parkinson.
tion ou regardent dans le vide.
Les modifications de langage,
la transpiration excessive, le
ralentissement du transit et
l’incontinence font également
partie du tableau clinique.
Toutes ces manifestations ne
sont pas toujours présentes
chez tous les malades et le
sont à des intensités différentes.
taires n’ont d’intérêt que s’il
existe un doute sur le diagnostic. Il est dans ce cas possible
de réaliser une IRM et des examens électrophysiologiques
divers.
Les traitements
Loin des clichés du vieillard
isolé en maison repos, les parkinsoniens sont souvent, au
moment du diagnostic, des
Les circonstances
du diagnostic
• L evodopa ou l-dopa: précurseur de la dopamine,
substance
manquante
dans le cerveau des patients.
• Agoniste de la dopamine:
médicaments qui imitent
l’action de la dopamine.
•D
opamine-enhancers: médicaments qui renforcent
et prolongent l’effet de la
levodopa, qui n’est que
temporaire.
Le traitement soulage
les symptômes, il
ralentit l’évolution de
la maladie.
Le diagnostic de maladie de
Parkinson associe les trois
signes décrits ci-dessus, auxquels il convient de rajouter
l’asymétrie des symptômes (ce
qui ne signifie pas leur unilatéralité). 10 à 20% des cas
de Parkinson ne sont pas diagnostiqués, notamment parce
que la gêne fonctionnelle et le
manque d’énergie du patient
orientent à tort vers d’autres
causes, notamment rhumatologiques ou psychiatriques
(syndrome dépressif). Or le
diagnostic de cette maladie
ainsi que son traitement doivent être instaurés au plus tôt.
Il s’agit en effet de mieux corriger les symptômes moteurs
et non moteurs, d’éviter (ou
de retarder) les complications
et d’améliorer la qualité de
vie. Les examens complémen-
Conseils au quotidien pour mieux vivre la maladie
• Garder une activité physique: l’exercice
augmente la mobilité, l’équilibre et la
coordination des mouvements. Il faut
éviter les gestes brusques et prévoir des
temps de repos. Chaque séance d’exercice ne doit pas excéder 30 minutes et les
mouvements doivent être répétés 6 à 10
fois. Le choix des exercices doit être vérifié
par un médecin ou un kinésithérapeute.
• Dormir suffisamment et correctement.
• Il n’existe pas de régime alimentaire particulier, néanmoins, une alimentation
équilibrée est vivement recommandée.
Les aliments riches en fibres permettent
notamment de lutter contre la constipa-
Les traitements
de la maladie
de Parkinson
tion très fréquente dans cette pathologie.
• Les médicaments doivent être pris régulièrement. Les horaires de prise doivent être
respectés: un oubli risque de se traduire
par une recrudescence des symptômes. Le
traitement doit faire régulièrement l’objet
d’ajustements thérapeutiques.
• Faciliter l’habillement en privilégiant les
boutons à pression, les fermetures éclairs
ou velcro. Les lacets peuvent également
devenir un problème, donc privilégier les
chaussures à velcro ou les mocassins. Les
semelles en caoutchouc ou antidérapantes risquent de favoriser les chutes chez
les malades qui traînent le pied.
quinquagénaires actifs avec
un travail et une famille (certaines formes précoces peuvent même survenir vers l’âge
de 30 ans). Heureusement, les
traitements médicamenteux
permettent aux malades de
garder une qualité de vie correcte, surtout les dix premières années après le diagnostic.
Le traitement de la maladie
de Parkinson repose sur l’administration de médicaments
dopaminergiques (voir encadré), afin de compenser le
manque de dopamine. Ils permettent notamment d’améliorer les troubles de la mobilité
(amplitude des mouvements
diminuée, rigidité, tremblements, instabilité, troubles de
la posture, etc.).
Ces médicaments dopaminergiques sont indispensables
pour atténuer les conséquences de la maladie sur la vie
quotidienne. La complexité du
traitement antiparkinsonien
réside dans le fait que toute
modification, même minime,
provoque parfois de grands
effets: trop dosé, le traitement
peut provoquer des mouvements anormaux; pas assez
dosé, il entraîne des blocages.
Respecter son traitement
Le choix du traitement, de
la fréquence et des horaires
de prise est particulièrement
Vivre la maladie
Admettre la réalité de la maladie, permettra de mieux lutter contre ses conséquences. Il
est important de ne pas céder
à la tentation de l’isolement,
mais accepter de parler avec
les soignants, les membres
bien informés de son entourage et éventuellement avec
d’autres patients. L’objectif
est de nouer une véritable ‘alliance thérapeutique’: malades et soignants poursuivent
le même but. Tous sont impliqués dans le succès du traitement. n
Nathalie Evrard
Où trouver de l’aide?
• Association Parkinson ASBL
Chemin de la Foliette, 4 boite 1,
5000 Namur
[email protected]
081/56.88.56
www.parkinsonasbl.be
• Parkinsonvereniging van de
Vlaamse Gemeenschap
Zeedijk 286, 8400 Oostende
059/70.51.81
[email protected]
Le saviez-vous?
• La maladie de Parkinson
n’est pas une maladie
rare: elle touche une personne de plus de 60 ans
sur 100.
• Elle touche aussi bien les
femmes que les hommes
et la plupart du temps
avant 60 ans.
• La cause de la maladie de
Parkinson n’est pas réellement connue, des facteurs
génétiques pourraient être
impliqués. Ils semblent
être surtout responsables des formes débutant
chez des sujets jeunes, de
moins de 45 ans.
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