Une maladie dégénérative
La maladie de Parkinson
est une maladie chronique
dégénérative du système ner-
veux central liée à un déficit
en dopamine. Celle-ci est un
neurotransmetteur (molécule
permettant la transmission
des messages nerveux) fa-
briqué par des neurones qui
contrôlent un certain nom-
bre de mouvements moteurs.
Au cours de la maladie de
Parkinson, ces neurones si-
tués à la base du cerveau vont
progressivement se dégrader,
diminuant ainsi la quantité
de dopamine. En Belgique,
c’est quelque 30.000 person-
nes qui sont atteintes par la
maladie.
Des symptômes en triade
La disparition de la dopamine
conduit à des symptômes qui
peuvent être répartis en trois
grands groupes:
les tremblements: une par-
tie du corps en particulier
tremble alors que le reste
du corps est au repos; ils
augmentent sous le coup de
l’émotion et diminuent lors
de l’initiation d’une action;
la rigidité: elle contribue au
ralentissement du mouve-
ment et peut engendrer des
raideurs, voire des douleurs,
qui peuvent évoquer à tort
des rhumatismes;
la lenteur dans les mouve-
ments (ou bradykinésie):
des mouvements simples
comme l’exécution de ma-
rionnettes ou l’opposition
rapide des doigts sont anor-
malement lents.
Associé à ces trois symptô-
mes, un changement dans
l’expression du visage peut
également survenir. Les pa-
tients sont comme sans émo-
tion ou regardent dans le vide.
Les modifications de langage,
la transpiration excessive, le
ralentissement du transit et
l’incontinence font également
partie du tableau clinique.
Toutes ces manifestations ne
sont pas toujours présentes
chez tous les malades et le
sont à des intensités différen-
tes.
Les circonstances
du diagnostic
Le diagnostic de maladie de
Parkinson associe les trois
signes décrits ci-dessus, aux-
quels il convient de rajouter
l’asymétrie des symptômes (ce
qui ne signifie pas leur uni-
latéralité). 10 à 20% des cas
de Parkinson ne sont pas dia-
gnostiqués, notamment parce
que la gêne fonctionnelle et le
manque d’énergie du patient
orientent à tort vers d’autres
causes, notamment rhuma-
tologiques ou psychiatriques
(syndrome dépressif). Or le
diagnostic de cette maladie
ainsi que son traitement doi-
vent être instaurés au plus tôt.
Il s’agit en effet de mieux cor-
riger les symptômes moteurs
et non moteurs, d’éviter (ou
de retarder) les complications
et d’améliorer la qualité de
vie. Les examens complémen-
taires n’ont d’intérêt que s’il
existe un doute sur le diagnos-
tic. Il est dans ce cas possible
de réaliser une IRM et des exa-
mens électrophysiologiques
divers.
Les traitements
Loin des clichés du vieillard
isolé en maison repos, les par-
kinsoniens sont souvent, au
moment du diagnostic, des
quinquagénaires actifs avec
un travail et une famille (cer-
taines formes précoces peu-
vent même survenir vers l’âge
de 30 ans). Heureusement, les
traitements médicamenteux
permettent aux malades de
garder une qualité de vie cor-
recte, surtout les dix premiè-
res années après le diagnostic.
Le traitement de la maladie
de Parkinson repose sur l’ad-
ministration de médicaments
dopaminergiques (voir en-
cadré), afin de compenser le
manque de dopamine. Ils per-
mettent notamment d’amélio-
rer les troubles de la mobilité
(amplitude des mouvements
diminuée, rigidité, tremble-
ments, instabilité, troubles de
la posture, etc.).
Ces médicaments dopaminer-
giques sont indispensables
pour atténuer les conséquen-
ces de la maladie sur la vie
quotidienne. La complexité du
traitement antiparkinsonien
réside dans le fait que toute
modification, même minime,
provoque parfois de grands
effets: trop dosé, le traitement
peut provoquer des mouve-
ments anormaux; pas assez
dosé, il entraîne des blocages.
Respecter son traitement
Le choix du traitement, de
la fréquence et des horaires
de prise est particulièrement
subtil. Il doit tenir compte
du stade de la maladie, de ses
manifestations et des effets in-
désirables éventuels des médi-
caments. Le but est de maximi-
ser le bénéfice du traitement,
tout en minimisant ses effets
indésirables, notamment psy-
cho-comportementaux. Il est
conseillé de tenir un calen-
drier des prises, complété du
signalement de tout symp-
tôme qui peut paraître anor-
mal. Cela aidera le médecin à
ajuster le traitement lors de la
consultation suivante. Les trai-
tements actuels, s’ils font l’ob-
jet d’une bonne observance
par le patient, permettent à la
majorité de vivre avec peu de
gêne pendant de nombreuses
années; l’incapacité sévère ne
survenant que chez certains,
surtout à un âge avancé.
La neurostimulation face
à la maladie
Il est possible depuis plusieurs
années d’améliorer les symp-
tômes de certains patients en
stimulant une zone cérébrale
profonde. Cette stimulation
profonde s’exerce par un effet
‘électrique’ pour corriger les
symptômes de la maladie de
Parkinson. Cette intervention
est souvent réservée à des pa-
tients ayant déjà une dizaine
d’années d’évolution ou à des
patients devenus réfractaires
au traitement médicamen-
teux. Elle permet parfois de
rajouter une dizaine d’années
de confort de vie.
Vivre la maladie
Admettre la réalité de la ma-
ladie, permettra de mieux lut-
ter contre ses conséquences. Il
est important de ne pas céder
à la tentation de l’isolement,
mais accepter de parler avec
les soignants, les membres
bien informés de son entou-
rage et éventuellement avec
d’autres patients. L’objectif
est de nouer une véritable ‘al-
liance thérapeutique’: mala-
des et soignants poursuivent
le même but. Tous sont impli-
qués dans le succès du traite-
ment. n
NATHALIE EVRARD
Où trouver de l’aide?
Association Parkinson ASBL
Chemin de la Foliette, 4 boite 1,
5000 Namur
081/56.88.56
www.parkinsonasbl.be
Parkinsonvereniging van de
Vlaamse Gemeenschap
Zeedijk 286, 8400 Oostende
059/70.51.81
parkinson.belgium@planetin-
ternet.be
PARKINSON
Vivre avec
la maladie de
Parkinson
Qui n’a jamais entendu parler de la maladie de Parkinson? De nombreux et célèbres malades comme
l’acteur américain M. J. Fox ont participé à la médiatisation de cette pathologie. A tort, on croit qu’elle
se limite aux tremblements. Le Journal du Patient dépoussière les idées préconçues sur cette maladie
et rappelle l’importance d’un suivi strict du traitement.
Le tremblement
concerne environ 4
patients sur 5 dans la
maladie de Parkinson.
Garder une activité physique: l’exercice
augmente la mobilité, l’équilibre et la
coordination des mouvements. Il faut
éviter les gestes brusques et prévoir des
temps de repos. Chaque séance d’exer-
cice ne doit pas excéder 30 minutes et les
mouvements doivent être répétés 6 à 10
fois. Le choix des exercices doit être vérié
par un médecin ou un kinésithérapeute.
Dormir susamment et correctement.
Il n’existe pas de régime alimentaire par-
ticulier, néanmoins, une alimentation
équilibrée est vivement recommandée.
Les aliments riches en bres permettent
notamment de lutter contre la constipa-
tion très fréquente dans cette pathologie.
Les médicaments doivent être pris réguliè-
rement. Les horaires de prise doivent être
respectés: un oubli risque de se traduire
par une recrudescence des symptômes. Le
traitement doit faire régulièrement l’objet
d’ajustements thérapeutiques.
Faciliter l’habillement en privilégiant les
boutons à pression, les fermetures éclairs
ou velcro. Les lacets peuvent également
devenir un problème, donc privilégier les
chaussures à velcro ou les mocassins. Les
semelles en caoutchouc ou antidérapan-
tes risquent de favoriser les chutes chez
les malades qui traînent le pied.
CONSEILS AU QUOTIDIEN POUR MIEUX VIVRE LA MALADIE
Le traitement soulage
les symptômes, il
ralentit l’évolution de
la maladie.
LES TRAITEMENTS
DE LA MALADIE
DE PARKINSON
Levodopa ou l-dopa: pré-
curseur de la dopamine,
substance manquante
dans le cerveau des pa-
tients.
Agoniste de la dopamine:
médicaments qui imitent
l’action de la dopamine.
Dopamine-enhancers: -
dicaments qui renforcent
et prolongent l’eet de la
levodopa, qui n’est que
temporaire.
Le saviez-vous?
La maladie de Parkinson
n’est pas une maladie
rare: elle touche une per-
sonne de plus de 60 ans
sur 100.
Elle touche aussi bien les
femmes que les hommes
et la plupart du temps
avant 60 ans.
La cause de la maladie de
Parkinson n’est pas réelle-
ment connue, des facteurs
génétiques pourraient être
impliqués. Ils semblent
être surtout responsa-
bles des formes débutant
chez des sujets jeunes, de
moins de 45 ans.
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