
Identification de trois Cynorkis
de l'île de la Réunion et de
Madagascar : C. ridleyi, C.
squamosa, C. discolor
Mots clés : Cynorkis, Ochidaceae, île
de la Réunion, Madagascar.
Certains Cynorkis sont d'une variabilité
florale surprenante ne permettant pas
toujours une identification spontanée.
Ceci est vrai, efl particulier pour le
Cynorkis ridleyi, où d'une fleur à l'autre,
sur le même épi,le labelle varie en forme
et en couleur ; les feuilles, 1 ou 2,
varient en taille, sont vert clair ou foncé,
toujours tachetées soit de blanc jaunâtre
soit de jaune verdâtre, avec ou sans
stries. Les très grandes variations dans
tous ces caractères entraînent nombre de
confusions dans la reconnaissance de
cette plante, surtout chez les amateurs
d'orchidées.
Bien que les trois Cynorkis cités ci-des-
sus soient aujourd'hui regroupés dans
une même espèce - C . rtdleyi -, je montre
qu'il s'agit en fait d'espèces distinctes.
Commençons par une étude embryo-
logique faite par Yvonne Veyret :
Sont présentés dans cette étude 4 Cynorkis
< Adansonia série , r. 2, 12 (3) : 384-402.
1972 >. Il est indiqué que tous les dessins
de la planche 1 (1a-1b, 2a-2b, 3a-3b, 4a-
4b) sont relatifs à la seule espèce C . ridleyi.
(Extrait des notes de Y. Veyret : << Le
n" I a une feuille petite, courte, résillée
de vert plus clair, à limbe horizontal. Le
Identificaton de ftÉs Cyrnrlrisde LaRérmion
Patrice Bernet
no 2 présente I à 2 petites feuilles d'un
vert foncé en-de,s,stt,s, pourpre en-dessotts,
(...) Le n" 3 ne possède qu'une feuille,
finement maculée de blanc, principale-
ment de part et d'autre de la nervure
médiane sur la face supériewre de la
feuille, dressée, (. . .) Le no 4 est uhe
plante beaucoup plus grande que ltt
précédentes, à 2 feuilles dressées, ré'gu-
lièrement et finement tachetées de blanc.
(...) Nos examens microscopiques ont
plws spécialement porté swr le n" 3 et la
majorité des microphotographies se rap-
portent à cette forme. (...) Cependant il
peut arriver dans la forme no 4 que des
embryons nucellaires se développent
également, soit concurremment avec
I'embryon omnisaccal, dans un même
ovule, soit isolément. >).
Pour ma part, je soutiens que seuls les
dessins no 3a et 3b représentent le
C . ridleyi.Les dessins no 2a et 2b sont
ceux de C . discolor,les dessins n" 4a et
4b se réfèrent à C. squamosa ; quant
aux dessins no Ia et lb, je n'arrive pas à
les identitier. Peut-être l'étude embryo-
logique n'est-elle pas complète ! En
tout cas, de nombreux catactères
foliaires et floraux différencient ces
plantes et elles ne peuvent être ratta-
chées à une seule espèce.
Après discussion de ce point avec Jean
Bosser, en mai 2009, celui-ci me
confirmait pourtant que ces espèces
étaient à rattacher au Cynorkis ridleyi.
Après avoir effectué de nouvelles
recherches sur ces plantes, je maintiens
mon propos et apporte ici les éléments
nouveaux sulvants :
L'ORCHIDEE Vol 28 Page I40