DOSSIER DE PRESSE SOMMAIRE Une institution originale au service du dialogue des cultures et des civilisations Le projet Un musée passerelle Muséographie page 5 Afrique page 7 Asie page 9 Océanie page 11 Amérique page 12 Quatre collections exceptionnelles page 14 Le pavillon des Sessions page 16 Développer et enrichir le patrimoine page 17 Un système d’information page 18 Les réserves page 19 Le chantier des collections page 20 Prêts et partenariats page 21 La médiathèque page 22 La recherche et l’enseignement page 23 Une institution culturelle aux multiples facettes Une offre culturelle page 26 Théâtre, danse et musique page 27 Des conférences et colloques page 29 Les publics page 30 La politique éditoriale page 32 Le mécénat page 33 Une architecture conçue autour des collections Lettre d’intention de Jean Nouvel pour le concours international d’architecture (1999) Un musée composite Les principes fondateurs page 38 Quatre bâtiments, un musée page 39 Sous le signe de la diversité page 41 Un musée respectueux de son environnement page 42 Le jardin page 43 Programmation du musée 2006 - 2007 page 44 CIWARA - Chimères africaines page 49 « Nous avons mangé la forêt… », Georges Condominas au Vietnam page 50 « Qu’est-ce qu’un Corps ? » page 51 Le musée pratique page 52 Fonctionnement du musée page 55 Mécènes et donateurs du musée page 58 2 Un musée passerelle Une institution originale au service du dialogue des cultures et des civilisations Une institution culturelle aux multiples facettes 3 « Le musée du quai Branly exprime cette conviction profonde que l'humanité ne peut progresser que dans le respect et le dialogue ; qu'elle ne peut s'épanouir que dans la rencontre, pacifique, enrichissante, avec l'Autre, avec ses expériences, avec ses traditions, avec ses valeurs. Le musée sera l'un de ces lieux de passage, entre les cultures, entre les civilisations, entre les hommes. Il viendra rompre une certaine vision, tronquée et injuste, de l'histoire de l'humanité et rendre toute leur place, une place immense et essentielle, aux Arts Premiers. Ici, leurs expressions les plus abouties s'offriront à la découverte et à l'admiration. » Propos de M. Jacques Chirac, Président de la République, à l’occasion de la visite du chantier du musée du quai Branly, le vendredi 15 octobre 2004. 2 Le projet Profondément convaincu de l’exigence de la diversité et du dialogue des cultures, Jacques Chirac a toujours été attentif au destin souvent tragique des peuples premiers. Alors maire de Paris, il avait confié à Jacques Kerchache, grand voyageur et collectionneur à l’œil incomparable, en 1992, le soin d’organiser une grande exposition consacrée aux Indiens taïnos d’origine arawak, qui montrait aussi l’autre visage de la conquête de l’Amérique, dont on célébrait alors le cinquième centenaire. Devenu Président de la République en 1995, Jacques Chirac a demandé à Jacques Friedmann de lui proposer les moyens de rendre justice aux civilisations et peuples premiers à travers leurs expressions artistiques et culturelles. La décision, prise en 1996, de créer une nouvelle institution muséographique et scientifique dédiée aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques est le fruit de cette volonté politique : célébrer l’universalité du génie humain à travers la diversité de l’art et promouvoir un nouveau regard, plus respectueux et plus ouvert au partage et au dialogue, vis-à-vis de ces cultures et de ces civilisations. En 2000, a été ouverte l’antenne du pavillon des Sessions du Louvre. Sur 1400 m² aménagés par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, elle présente, dans la vérité et le dépouillement de leur force d’émotion esthétique, une sélection, choisie par Jacques Kerchache, de quelques 120 chefs-d’œuvre des arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. De manière hautement symbolique, ces pièces exceptionnelles voisinent avec les plus grands chefs-d’œuvre de l’art occidental conservés au musée du Louvre. Pour mettre pleinement en valeur la richesse des collections nationales et faire mieux comprendre, dans toute leur complexité, les cultures et les civilisations qui ont produit les œuvres qui les composent, la décision de construire un nouveau musée, réunissant les collections du musée national des arts d’Afrique et d’Océanie et celles du laboratoire d’ethnologie du musée de l’Homme, soit près de 300 000 objets, a été définitivement prise lors du Conseil des ministres restreint du 29 juillet 1998. En décembre de la même année a été créé l’Etablissement public du musée du quai Branly, placé sous la tutelle du ministère de la Culture et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et nommé son présidentdirecteur général, Stéphane Martin. Cette nouvelle institution a une double mission : conserver et valoriser ses collections ; favoriser la recherche et l’enseignement sur ces œuvres et sur les sociétés dont elles proviennent. 3 de son Présiden t-directeur général, M. Stéphane Martin. La mission de préfiguration cesse ses activités. et d’Océanie. Le Président de la République, M. Jacques Chirac, constitue une commission de réflexion sur la place des arts primitifs dans les institutions muséales françaises, présidée par M. Jacques Friedmann. 1999 janvier 1996 décembre 1995 mai octobre Le Président de la République, M. Jacques Chirac, décide la création à Paris d’un musée des Arts et des Civilisations ainsi que l’ouverture au musée du Louvre de salles présentant des chefs d’oeuvre d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. 1997 février Création de la mission de préfiguration du musée de l’Homme, des Arts et Civilisations, sous la forme d’une association loi de 1901 présidée par M. Jacques Friedmann. janvier Lancement du concours international de maîtrise d’oeuvre. Le projet du groupement Architectures Jean Nouvel, AJN-OTH Bâtiment-Ingérop est lauréat du concours d’architecture. 2000 avril Ouverture du pavillon des Sessions au musée du Louvre, qui présente plus de 100 chefs-d’oeuvre des arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques issus de collections nationales et territoriales, ainsi que des collections publiques des pays d’origine. juin Dépôt du permis de construire. Ouverture du site Internet. 1998 2001 mars janvier Le projet de M. Jean -Michel Wilmotte est retenu pour l’aménagement du pavillon des Sessions au musée du Louvre. Obtention du permis de construire. mai Lancement de la politique d’acquisition d’oeuvres d’art. juin Début des travaux d’aménagement du pavillon des Sessions au musée du Louvre. juillet Le Président de la République, en accord avec le gouvernement de M. Lionel Jospin, choisit un terrain situé 29/55, quai Branly à Paris (VIIe) pour l’implantation du futur musée. décembre Création de l’établissement du musée du quai Branly, établissement public national à caractère administratif, maître d’ouvrage, placé sous la tutelle conjointe des ministres chargés de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Culture. Désignation en conseil des ministres septembre Installation des équipes dans l’hôtel industriel Le Berlier, 15, rue Jean -Baptiste Berlier dans le XIIIe arrondissement. octobre Début des travaux sur le site du quai Branly, début du chantier des collections en provenance du musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie et du laboratoire d’ethnologie du musée de l’Homme. 2003 Fermeture du musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie. décembre Achèvement de l’exemplarisation des fonds de la bibliothèque du musée de l’Homme et du musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie. 2004 juin Achèvement des acquisitions pour la médiathèque et des opérations de reliure et de numérisation de la documentation des collections. Achèvement de la préparation des objets. juillet Mise en ligne du nouveau site Internet. septembre Réception des bâtiments administratifs Auvent et Branly. octobre Achèvement de la deuxième campagne de traitement du chantier des collections. décembre Déménagement des équipes du musée de la rue JeanBaptiste Berlier vers les bâtiments Auvent et Branly. 2005 automne Réception du bâtiment Musée et des aménagements muséographiques. Livraison des réserves. hiver juin Achèvement de l’installation des mobiliers, équipements et objets. Achèvement de l’installation des programmes multimédia. Première campagne de fouilles archéologiques (INRAP) sur le chantier de construction. 2006 juillet 23 juin Achèvement de la première campagne de traitement (60 000 objets). Ouverture au public du musée du quai Branly. 2002 novembre Ouverture de « Kodiak, Alaska », première exposition du musée du quai Branly, dernière exposition du musée national des Arts d’Afrique 2 Un musée passerelle Muséographie page 5 Afrique page 7 Asie page 9 Océanie page 11 Amérique page 12 Quatre collections exceptionnelles page 14 Le pavillon des Sessions page 16 Développer et enrichir le patrimoine page 17 Un système d’information page 18 Les réserves page 19 Le chantier des collections page 20 Prêts et partenariats page 21 La médiathèque page 22 La recherche et l’enseignement page 23 2 L’aventure de la création du musée du quai Branly aura duré dix ans. Dix années d’une conception patiente et attentive pour donner vie à la décision du Président de la République, annoncée dès 1995, de créer un musée consacré aux arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Il s’agissait ainsi de forger un outil à la hauteur de l’ambition : offrir le témoignage de la pluralité de l’art et promouvoir un regard nouveau sur les arts extra-européens et les sociétés qui les produisent, pour favoriser le dialogue des cultures et des civilisations . Ce projet a été mis en œuvre en deux temps. Le premier a été l’ouverture du pavillon des Sessions, au Louvre, au mois d’avril 2000. En présentant à des visiteurs du monde entier 120 chefs-d’œuvre choisis pour leur force esthétique et leur pouvoir d’évocation, les salles du pavillon des Sessions constituent à elles seules un manifeste. Elles apportent une première réponse à la dette que les institutions culturelles occidentales ont à l’égard des sociétés non européennes. Avec plus de 3 millions de visiteurs en 5 ans, le pavillon des Sessions remplit pleinement son rôle d’« appel et de reconnaissance » en faveur de ces arts, dont ils contribuent à faire découvrir la force et la beauté. Ces salles demeurent ouvertes après l’inauguration du musée du quai Branly et continueront de témoigner, au Louvre, de la puissance et de la diversité des productions artistiques des peuples extra européens. La décision de dédier un lieu spécifique à la mise en valeur des œuvres des collections françaises et à la présentation des cultures dont elles sont issues a constitué le second temps fort du projet. Placé sous la double tutelle du ministère de la Culture et de la Communication et du ministère de l'Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le musée du quai Branly rassemble, au sein du très beau bâtiment conçu par Jean Nouvel, les collections du musée national des arts d'Afrique et d'Océanie et celles du laboratoire d'ethnologie du musée de l'Homme. Musée d'arts et de civilisations, sa vocation est double : cons erver et présenter des collections ; contribuer à la recherche et à l’enseignement. Quelques 3 000 œuvres sur les 300 000 que comptent les collections s ont présentées en permanence au public dans le cadre du « plateau de référence » de l’exposition permanente du musée. Organisée sur une base à la fois géographique et thématique, elle fait voyager le visiteur d’un continent à l’autre, à l’exception de l’Europe, et éclairer certains grands thèmes liés aux collections. Un nombre plus important de pièces sera bien entendu montré au public à l’occasion d’expositions temporaires, auxquelles est consacrée la moitié de sa surface d’exposition : une dizaine par an, autant de commissaires. La moitié d’entre eux, au moins, seront des consultants extérieurs au musée. En suscitant de nouvelles émotions, ces collections contribueront à stimuler la curiosité du public et à faire reconnaître le génie des civilisations non européennes. Elles nous rappellent que notre histoire est étroitement liée à celle des pays d’origine de ces œuvres, avec lesquels le musée du quai Branly s’efforce d’instaurer un dialogue plus juste. Une place de choix est également réservée aux conférences, à l’enseignement et à la recherche, activité qui répondra à deux objectifs : développer la production d’idées scientifiques et alimenter la réflexion en amont de la conception d’expositions ou d’événements à destination du public. La musique, la danse, le cinéma sont également à l’honneur. Le concept architectural du musée, par ailleurs, rendra compte de la place spécifique dévolue à l’art contemporain puisque Jean Nouvel a eu l’idée d’installer les œuvres de huit artistes Aborigènes australiens, spécialement conçues pour le musée, sur les plafonds et la façade du bâtiment de la rue de l’Université. Au terme de ces dix années de conception, le musée du quai Branly ouvrira ses portes au public le 23 juin prochain. Une fois passée la curiosité naturelle suscitée par l’ouverture de ce nouveau lieu de culture à Paris, ce sera alors au visiteur de nous faire savoir si nos choix ont été judicieux et si notre offre correspond à ses attentes. Il nous dira si ce musée est bien l’espace d’échanges et de dialogue que nous souhaitions pour lui. Stéphane MARTIN Muséographie l’accessibilité des collections, condition de création d’un nouveau regard Conjuguer l’accessibilité maximale aux collections et de nouvelles propositions muséographiques, telle est l’exigence que s’est imposée le musée du quai Branly pour offrir au public de multiples sources de découvertes et de connaissances sur les arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Le principe muséographique du musée du quai Branly découle d’une nouvelle relation à l’oeuvre qui se développe depuis une quinzaine d’années dans les sciences humaines consacrées aux arts et civilisations non européens : la disparition de plus en plus marquée de l’occidentalocentrisme, l’atténuation progressive d’un clivage marqué entre anthropologie et histoire de l’art, et un changem ent de perspectives issu, entre autres, d’un éloignement dans le temps de la période coloniale. Dans ce contexte, la muséographie du musée du quai Branly, orchestrée par Germain Viatte en collaboration avec Jean Nouvel, a pour ambition de susciter de nouvelles émotions, de stimuler la curiosité du public et de faire reconnaître le génie des civilisations non européennes. Des propositions muséographiques complémentaires Plusieurs principes ont été développés au sein de la muséographie, tant sur le plateau des collections que dans les espaces dédiés aux expositions temporaires, afin d’articuler de façon optimale les contraintes architecturales et techniques des espaces en cohérence avec les souhaits et besoins des conservateurs pour l’exposition des oeuvres. Associée à la dynamique de rotation des expositions, cette approche permet de renouveler fréquemment l’offre muséographique et d’accroître encore la multiplicité des regards. Vaste espace sans cloisons, le plateau des collections présente près de 3 500 oeuvres réparties sur quatre zones – une pour chaque continent: Afrique, Asie,Océanie et Amériques. Communiquant entre elles –elles sont toutes visibles en chaque point du plateau –, ces zones, organisées selon leurs principes propres, sont reliées par des transversales, créant ainsi des lieux d’échanges entre les civilisations comme l’Insulinde ou encore le rapprochement Machrek-Maghreb... Le regard a donc toute latitude de voyager. Il est simplement orienté par quelques lignes géographiques et civilisationnelles. Créer un pont entre hier et aujourd’hui A l’intérieur de chaque parcours, des oeuvres de différentes natures sont présentées, des plus usuelles jusqu’aux chefsd’oeuvre, tout en mêlant à chaque fois une approche esthétique et didactique. L’éclairage sert l’apparition des objets dans leur dénuement esthétique mais, à proximité, plusieurs dispositifs – textes, cartels, écrans multimédia – permettent de contextualiser l’oeuvre et de transmettre au visiteur les connaissances scientifiques disponibles. Prises en compte dès la genèse du projet muséographique, l’émotion et la subjectivité contribuent à faire accepter et comprendre l’altérité. En surplomb, une Galerie suspendue d’informations anthropologiques permet à ceux qui le désirent de continuer, grâce aux équipements multimédia et à la richesse des contenus disponibles, le voyage entrepris sur le plateau des collections. Au-delà des collections permanentes et des expositions temporaires, le musée s’est fixé comme mission d’accueillir et de promouvoir les expressions actuelles des arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Qu’il s’agisse d’arts contemporains, de danse, de musique, de performances traditionnelles ou modernes, le musée les accueille et prolonge les regards. Dans ce domaine, la politique du musée demeure : donner les clés pour comprendre tout en laissant libre cours à l’émotion. 2 La Bouche du Roi, de Romuald Hazoumé L’art contemporain est présent parmi les collections, dans les espaces d’exposition temporaires, sur la Rampe, mais également le long du Promenoir du Théâtre, qui court entre le grand auditorium et le Théâtre de Verdure. Entre le 11 septembre et le 13 novembre Les transversales : mettre en perspective l’ensemble des collections Dans sa volonté de dévoiler le plus possible l’étendue de ses collections au grand public et de lui permettre d’appréhender aisément tout ce qui rapproche et différencie les cultures, le musée du quai Branly a adopté un principe muséographique clé : les transversales. Chacune des quatre aires géographiques comporte ainsi un ou plusieurs espaces thématiques qui soulignent les constantes et les ruptures incarnées par les objets présentés, au -delà des époques et des distances : les transversales des masques et des tapa en Océanie, celles des instruments de musique et des textiles en Afrique, des costumes en Asie, des transformations en Amérique. 2006, cet espace accueille une installation de l’artiste béninois Romuald Hazoumé: « La Bouche du Roi ». Au sol, plus de 300 masques sculptés dans des bidons d’essence dessinent la forme d’un bateau et évoquent la disposition des esclaves embarqués sur les navires de la traite négrière. Au mur est projeté un film dénonçant les trafics de carburant à la frontière entre Bénin et Nigeria. Assis ou déambulant autour des masques, le public se laisse happer par une saisissante métaphore où l’esclave s’incarne dans le bidon : alors que le trafiquant reproduit les gestes de l’esclavagiste, l’actuelle exploitation des ressources africaines est mise en perspective avec un « commerce » que l’on croyait révolu. Un parcours de visite ondulant entre les continents Trinh T. Minh-ha, unen oeuvre contemporaine à l’amorce du plateau des collections Qu’il soit à plumes en Amérique du Sud ou dévoreur de vierges en Afrique, le serpent est craint et vénéré sur les cinq continents. Contribution de Jean Nouvel à la muséographie, le « Serpent », mécéné par le groupe Schneider Electric, est ici le nom d’un espace central qui ondule sur les 200 mètres du plateau des collections et encadre la « Rivière », zone de circulation et espace muséographique à part entière. Longeant chaque zone géographique, ce long meuble de cuir sert de support à l’intégration d’un grand nombre d’écrans vidéo, haut-parleurs, unités centrales, système binoculaire pour vision en 3D, etc., et constitue ainsi un espace d’information complémentaire sur les oeuvres en vis-à-vis. Il se compose de 162 modules à ossature métallique, assemblés et habillés d’une peau de cuir scarifiée. D’épaisseur variable, il contient des assises basses et hautes, qui en font également un espace de repos pour les visiteurs. Témoignage de la place donnée à l’art contemporain dans tous les aspects du musée du quai Branly, Trinh T. Minh-ha, réalisatrice et vidéaste, écrivain et compositeur, née au Viêtnam, propose tout au long de l’ascension un parcours aux multiples entrées intitulé « L’Autre marche ». Par cette oeuvre multimédia, il s’agit d’accompagner la progression du visiteur vers l’univers des cultures traditionnelles présentées dans le musée et de le ramener vers l’extérieur à l’issue de sa visite. En provoquant insensiblement un changement de perception, ce parcours s’articule en trois étapes – transition, transformation et ouverture–, intelligibles dans les deux sens. Jean-Pierre Mohen Directeur du département du Patrimoine et des Collections Yves Le Fur Directeur adjoint responsable des collections permanentes 3 Afrique un continent entier à portée de regard Le musée du quai Branly abrite l’un des plus importants fonds d’arts africains au monde, avec près de 70 000 objets en provenance du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et de Madagascar. Sur environ 1200 m 2 , le visiteur accède à un millier d’oeuvres d’une richesse et d’une variété exceptionnelles, pour la première fois réunies en un seul et même lieu, permettant ainsi une relation féconde entre les styles, les cultures et les histoires. Elaborée à partir de 1999 par un groupe de travail réunissant des équipes du musée de l’Homme et du musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie, la muséographie des collections africaines propose deux approches au visiteur : un parcours géographique, qui invite à un voyage à travers le continent du Nord au Sud ; un parcours plus thématique,permettant de découvrir les oeuvres et de les envisager selon leurs usages et leurs techniques de réalisation. Cette approche bénéficie d’espaces d’exposition particulièrement originaux: les nombreuses « boîtes » en saillie sur la façade nord forment autant de petits cabinets d’étude consacrés à une famille d’objets ou à un thème, la divination par exemple. Plusieurs partis pris essentiels contribuent par ailleurs à faciliter l’appréhension des oeuvres et de leurs significations, l’histoire de la région concernée et celle de ses contacts avec les autres cultures. La contextualisation fait appel, sous forme de cartes, d’extraits de récits de voyages et sur des supports multimédia, à de très nombreux documents audiovisuels et photographiques. Les différentes facettes de l’Afrique septentrionale Le parcours géographique des collections africaines débute par l’Afrique du Nord, avec un espace organisé en trois pôles. Le premier présente les arts citadins, à travers du mobilier et des broderies d’une grande richesse. Le deuxième s’intéresse aux arts ruraux, où prédominent les tapis, la vaisselle de bois, les poteries et les bijoux, avec de nombreux objets issus de la très méconnue culture berbère. Le troisième, enfin, est consacré aux arts nomades et à leurs liens avec les civilisations rurales et l’Afrique subsaharienne. Des vitrines thématiques assurent la liaison et la transition entre ces pôles, où l’accent est mis, notamment, sur l’histoire et la préhistoire, l’expression du sacré (illustrée par des tablettes coraniques et hébraïques), le mariage, les mythes, les jeux… Voyage dans l’espace-temps subsaharien… Le parcours continue avec les collections d’Afrique subsaharienne, dont le coeur est constitué par des oeuvres du Mali, de Côted’Ivoire, du Nigeria,du Gabon et du Congo. Deux transversales rassemblent dans cet espace les textiles et les instruments de musique issus de l’ensemble du continent et classés par techniques tout au long du parcours. La galerie principale est traversée par une grande séquence statuaire illustrant les multiples variations dans la représentation du corps que connaît cette région du monde. Parmi les autres temps forts de cette zone, la place donnée aux « sociétés des masques » ou à l’évocation de la mission Dakar-Djibouti conduite par Marcel Griaule et considérée comme le point de départ de l’ethnologie française. Les arts et cultures d’aujourd’hui sont aussi évoqués grâce au support multimédia proposant un dialogue entre passé et présent. Le parcours se poursuit par une troisième partie consacrée à l’Afrique équatoriale, centrale et australe, ainsi qu’à Madagascar. Les collections d’Afrique équatoriale sont particulièrement anciennes : à l’origine du musée d’ethnographie du Trocadéro, elles proviennent de missions célèbres, comme celles de Pierre Savorgnan de Brazza à la fin du XIXe siècle. Les collections d’Afrique centrale, orientale et australe ont fait l’objet d’une attention particulière en terme d’acquisitions. L’Ethiopie est présente au travers d’un ensemble rare de fresques rurales exceptionnelles de la région de Gondar, rapportées par Marcel Griaule.Cet espace fait cohabiter un christianisme très ancien avec les pratiques animistes 4 Le legs Harter La collection léguée par Pierre Harter (1928-1991), médecin et grand spécialiste des arts du Cameroun, constitue une précieuse contribution au patrimoine du musée du quai Branly et occupe à ce titre une place privilégiée entre ses murs. Le legs Harter comporte une cinquantaine de pièces –masques et sculptures– intéressantes, dont certaines s’avèrent exceptionnelles. La succession stipule par ailleurs que la collection ne peut être exposée que dans son intégralité : un espace lui a donc été spécifiquement consacré au sein du musée. Hélène Joubert Responsable de l’unité patrimoniale des collections Afrique Marie-France Vivier Responsable des collections de l’Afrique septentrionale Aurélien Gaborit Unité patrimoniale des collections Afrique Gaëlle Beaujean -Baltzer Unité patrimoniale des collections Afrique 5 Asie un kaléidoscope révélateur de la diversité du continent Autour d’une transversale des textiles, la zone Asie met en lumière plusieurs temps forts culturels et religieux de la vie de ces peuples. Les collections d’Asie du musée du quai Branly sont de précieux témoignages de la fin du XIXe siècle, et surtout du XXe siècle. L’idée-force du programme muséographique est de proposer un nouveau regard sur les arts et les civilisations populaires de cette zone : un regard ethnographique contemporain, qui prolonge celui du musée Guimet et du Louvre, consacrés tous deux aux civilisations anciennes de ce continent. Une présentation de différents ensembles La collection Asie couvre une zone immense, aux civilisations millénaires, qui s’étend de la Sibérie à l’Asie centrale et du Moyen-Orient au Japon, en passant par l’Inde et la Chine. Le parti pris muséographique du parcours n’est pas celui de l’exhaustivité, irréalisable par essence, mais celui d’une présentation d’ensembles pertinents, exposant les objets les plus représentatifs des collections et les plus révélateurs des thèmes et des sociétés évoqués ici. Ainsi, le visiteur peut découvrir, au fil d’un parcours organisé d’est en ouest, les décors au pochoir du Japon, les diverses formes du bouddhisme en Asie du Sud-Est ou en Himalaya, la Chine des Han et des minorités, les mythes et rites en Inde, les cavaliers nomades en Asie centrale, le langage de la parure et la symbolique des armes en Orient, les croyances et les cultes au Proche-Orient... Plusieurs thèmes mettent en valeur les évolutions dans le temps, les échanges et les transformations de ces peuples que l’on considère trop souvent comme figés dans une culture traditionnelle hors de l’histoire. La richesse des collections de l’ex-Indochine française offre un regard diversifié sur l’Asie du Sud-Est. Le thème dominant est le riz, mais aussi la culture du végétal, le bouddhisme villageois et les cultes populaires, notamment ceux tournant autour du sacrifice du buffle, si spécifique à ces cultures.Ces thèmes majeurs s’articulent autour d’une travée centrale sur les peuples d’Asie exposant la collection de textiles asiatiques du musée, aujourd’hui internationalement réputée. Une transversale des textiles riche et prestigieuse Le fonds textile du musée du quai Branly comporte des pièces provenant de toutes les parties du monde et de toutes les époques. L’Asie y est particulièrement bien représentée, avec de nombreuses pièces anciennes ou contemporaines, rares ou plus usuelles. Toutes expriment une volonté d’affirmation des identités religieuses, régionales et sociales, et présentent un intérêt ethnologique et artistique, évoqué dans la transversale de la zone Asie : par exemple, l’utilisation de l’orme dans une robe aïnou du Japon, la richesse des coiffures destinées aux enfants et aux femmes mariées en Asie du Sud-Est, l’extraordinaire technique de l’ikat en Asie continentale et insulaire ou encore la variété des costumes orientaux, symboles d’identités communautaires et héritiers de traditions vestimentaires antiques. Christine Hemmet Responsable de l’unité patrimoniale des collections Asie Hana Chidiac Responsable des collections « spécialité Moyen -Orient » Daria Cevoli Unité patrimoniale des collections Asie 6 Océanie carrefour aux multiples influences Le musée du quai Branly a choisi d’exposer les oeuvres provenant d’Océanie selon un parcours géographique, tout en déclinant un ensemble de thématiques liées aux régions du Pacifique présentées. Les visiteurs découvrent ainsi des objets de Mélanésie, Polynésie, Australie et Insulinde issus des collectes historiques menées par les voyageurs au XIXe siècle, des missions ethnographiques et d’une politique d’acquisitions visant à enrichir les collections d’oeuvres majeures. La Mélanésie L’espace mélanésien s’ouvre sur des oeuvres spectaculaires de la grande île de Nouvelle-Guinée associées à la « maison des hommes » ou maison cérémonielle. Dans un lieu plus confidentiel, sont exposés des objets réservés aux initiations et aux relations avec les ancêtres. Les thèmes de la guerre, la chasse aux têtes et les rituels funéraires ponctuent le parcours, de la Papouasie Nouvelle-Guinée aux îles Salomon. Monnaies et parures utilisées dans les échanges et les rituels montrent la place centrale occupée par le prestige dans ces sociétés, comme les objets emblèmes de hiérarchie de grade des îles du Vanuatu et ceux des chefferies kanak de NouvelleCalédonie. L’Australie L’art des Aborigènes d’Australie du nord et du désert central prend une part importante dans la muséographie du parcours Océan ie. La «Chambre des Ecorces » présente une cinquantaine de peintures sur écorce d’eucalyptus collectées par Karel Kupka en terre d’Arnhem dans les années 1960. Un dispositif multimédia évoque,en outre, les sites de production, les artistes et les mythes du «Temps du rêve ». L’espace consacré à l’Australie présente également des boucliers et des propulseurs dont les motifs sont toujours retranscrits par les Aborigènes. Enfin, l’exposition de peintures contemporaines à l’acrylique, issues des traditions aborigènes, témoigne de leur richesse culturelle. La Polynésie Entre Mélanésie et Polynésie – comme un trait d’union –, le « carrefour des peuples » est une installation exceptionnelle qui présente l’histoire de cette immense « mer d’îles » à travers l’archéologie, le peuplement océanien et les techniques de navigation. Tout au long du parcours polynésien, le visiteur découvre les relations qu’entretiennent les hommes avec leurs dieux. Les arts du corps poursuivent cette découverte par la présentation d’objets en plumes, écaille ou nacre, matières sacrées et signes de haut rang. Dans cette région, la diversité des styles se lit dans l’élégance du design des plats à kava (boisson cérémonielle) et des appuis -tête, comme dans la virtuosité des décors sculptés de l'art maori de Nouvelle- Zélande. L’Insulinde Les collections de l’Insulinde (Asie du Sud- Est insulaire) soulignent, pour leur part, la diversité culturelle et ethnique de cette région au confluent de l’Asie du Sud-Est continentale et de l’Océanie. Elles présentent un ensemble de parures somptueuses, témoignage de l’importance accordée au prestige individuel, aux échanges matrimoniaux et aux trésors familiaux. Formes et matières sont liées aux mythes, aux rituels, et reflètent aussi les incessants contacts commerciaux qui favorisèrent la diffusion de motifs. A Sumatra chez les Batak, à Nias et à Sumba, un ensemble unique de sculptures lithiques à caractère commémoratif proclame le prestige de l’individu ou celui des clans. Très présent dans l’archipel insulindien, le culte des ancêtres trouve une expression singulière dans les îles des Moluques du Sud, où les autels allient l’abstraction de leurs formes à l’élaboration d’un décor spiralé foisonnant. Et partout le souci exprimé dans la vie quotidienne de se protéger des mauvais esprits, des défunts oubliés. Un ensemble d’objets usuels est présenté, sur lesquels se déploient les animaux fantastiques protecteurs – aso (Bornéo), singa (Sumatra), lasara (Nias) – liés à la mythologie des premiers temps. 7 Photographie : un regard contemporain sur la Nouvelle-Zélande et la culture maori Au sein des collections photographiques figure un don original : pour saluer l’ouverture de ce grand musée à vocation internationale, le gouvernement néozélandais a souhaité lui offrir les séries réalisées par deux de ses ressortissants. Signée Michael Parekowhai et baptisée « The Consolation of Philosophy », la première se compose de douze photographies de bouquets de fleurs faisant chacun référence à des lieux de la Première Guerre mondiale où moururent des soldats maori engagés dans le New Zealand (Maori) Pioneer Battalion. En reliant l’usage commémoratif des fleurs et leur usage dans la tradition maori, ainsi qu’en jouant sur les significations de son nom –lui aussi relié à une certaine fleur –, l’artiste tresse un ensemble de sens qui confèrent à son œuvre une grande profondeur. La seconde série présente 17 photographies plus étroitement liées à l’art traditionnel maori. Par un traitement en noir et blanc et un jeu su btil d’éclairage, Fiona Pardington a souhaité rendre leur chair à des pendentifs de jade hei-tiki, objets très précieux du culte maori transmis de génération en génération. 2,35 tonnes de pierre volcanique pour une pièce hors norme La tête de Moaï, originaire de l’île de Pâques, est installée dans les jardins du musée du quai Branly depuis l’été 2005. Cette oeuvre en tuf volcanique mesure 1,85 mètre de haut et pèse 2,35 tonnes. Elle fut prélevée et acheminée en France en 1872 en présence de Pierre Loti, officier de marine, romancier et grand observateur des territoires dits « exotiques ». Exposée au musée de l’Homme depuis les années 1930, elle a rejoint les ateliers du musée, où deux personnes se sont chargées de sa restauration durant trois semaines. Aussi précieuse que fragile, son installation dans le jardin a demandé d’infinies précautions. Aujourd’hui, son regard fixe le ciel au-dessus de l’horizon, comme sur l’île de Pâques où ces statues semblent invoquer les cieux pour protéger les vivants. Philippe Peltier Responsable de l’unité patrimoniale des collections Océanie Constance de Monbrison Responsable des collections Insulinde Magali Melandri Chargée de collections Océanie à l’unité patrimoniale de l’Océanie 8 Amérique cinq millénaires, de l’Alaska à la cordillère des Andes La collection consacrée aux Amériques comporte plus de 900 objets, exposés dans 65 vitrines, ainsi que des systèmes multimédia. Le parcours Amérique propose trois séquences : l’Amérique du XVIIe siècle à nos jours, la «Transversale des transformations », qui présente la singularité de l’objet amérindien, et l’Amérique avant les conquêtes. Comment présenter à la fois la diversité et l’unité des différentes cultures amérindiennes au sein d’un même espace alors qu’elles sont nées, se sont développées, se sont succédées à des milliers de kilomètres de distance, et sur plusieurs millénaires ? Les conservateurs en charge de la muséographie du parcours Amérique ont articulé leur zone autour d’une césure claire dans l’histoire commune de ces cultures : les colonisations successives du continent, qui débutèrent au XVI e siècle et se poursuivirent jusqu’au XXe siècle. Deux des trois séquences du parcours sont consacrées à ces deux grandes ères et sont reliées par une «Transversale des transformations » qui met en lumière, sous un angle thématique, une grande constante de la pensée des populations amérindiennes, à travers tous les âges et à travers le continent. L’Amérique du XVIIe siècle à nos jour s Dans cette première séquence, la muséographie privilégie une présentation par aires et par thèmes, avec deux temps forts : une série d’objets en plumes pour la Grande Amazonie (les terres basses de l’Amérique du Sud) et, pour les Plaines de l’Amérique du Nord, un ensemble de peaux peintes datant du XVIIIe siècle, complété par une série de tableaux de George Catlin. Par ailleurs, une présentation thématique de textiles, vêtements en peau et en écorce souligne l’importance de la couleur pour les Amérindiens , déjà observée avec les objets en plumes dès la période précolombienne. Les rituels américains sont évoqués par des séries d’objets sacrés : papiers découpés otomi, calebasses perlées huichol, encensoirs lacandon du Mexique, poupées kachina pueblo des Etats-Unis, ainsi que des objets chamaniques pour l’Amazonie. Enfin, une série de masques vient représenter la côte nord-ouest canadienne et les Inuit, tandis que les Amériques noires sont évoquées par des objets provenant des Noirs marrons de Guyane, des objets vaudous d’Haïti, ainsi que des objets candomblé du Brésil. La « transversale des transformations » : singularité de l’objet amérindien Claude Lévi-Strauss a démontré qu’en Amérique il existait un grand système de transformation des mythes entre eux, traduisant une unité de pensée des populations amérindiennes.Ces transformations d’ordre logique procèdent toutes du principe de l’inversion. Les objets de ces populations sont produits selon le même principe transformationnel, dans lequel la forme n’est pas uniquement conditionnée par la destination de l’objet, mais traduit toujours une idée parallèle. En rapprochant des objets sur la base d’analogies parfois inattendues, on constate qu’ils appartiennent à un même ensemble porteur de sens, à un même inconscient collectif. A travers une centaine d’objets provenant de tout le continent américain, de toutes les époques, la transversale illustre cette constante panaméricaine. Ainsi, insensiblement, le hochet, destiné à appeler les dieux, se rapproche du casse-tête au même titre que la pagaie, faisant ressortir ainsi leur parenté enfouie… 9 L’Amérique avant la conquête La troisième séquence fait remonter le temps au visiteur et présente les populations amérindiennes avant l’arrivée des Européens. La richesse des collections archéologiques dont le musée dispose permet de donner une vue d’ensemble des nombreuses cultures qui se sont succédé, pendant plusieurs millénaires, à l’intérieur des trois grandes aires culturelles : la Mésoamérique, l’Amérique centrale et les Andes. La présentation de cette séquence est chronologique et culturelle, allant des cultures les plus anciennes (Olmèques, Chavin, Paracas) aux plus récentes (Aztèques, Incas), celles qui subirent de plein fouet la confrontation avec les colons européens... Pour illustrer cette période, un choix d’objets a été effectué : statues, céramiques, oeuvres en pierre représentant généralement des divinités, ainsi que des objets en bois, en métal, en orfèvrerie, en textiles et en plumes. Enfin, pour présenter l’architecture de cette zone, une installation multimédia inédite propose une visite des sites de Palenque au Mexique et de Choque K’Iraw au Pérou. André Delpuech Responsable de l’unité patrimoniale des collections Amérique Fabienne de Pierrebourg Responsable des collections « spécialité Amérique » Paz Nuñez -Regueiro Responsable des collections « spécialité Amérique » 10 Quatre collections exceptionnelles offertes à la curiosité du public et des scientifiques Le musée du quai Branly abrite quatre fonds particulièrement riches et précieux, dont il assure la conservation, la gestion et la documentation avec une double ambition. Ils ont vocation, d’une part, à être présentés au grand public au fil des rotations régulières d’objets sur le plateau des collections et lors des expositions temporaires et, d’autre part, à servir de ressources utiles et accessibles aux étudiants, enseignants et chercheurs du monde entier dans le cadre de leurs travaux. La collection textile La collection textile du musée compte plus de 25 000 pièces représentatives de l’étonnante variété des matériaux, procédés, usages et formes employés par les hommes à travers le monde. La plupart datent des XIXe et XXe siècles, même si la collection com prend aussi quelques tissus archéologiques et historiques en provenance, notamment, d’Amérique. Par son ampleur, cet ensemble illustre les choix esthétiques des différentes cultures et rend compte des contacts, emprunts et innovations observés à travers le temps et l’espace. Une multitude de fibres s’y côtoient, végétales (coton, ramie, raphia, liber d’écorces variées, comme ce rouge utilisé pour une cape cérémonielle chilktat de Colombie- Britannique), animales (provenant de divers vers à soie, animaux à toisons, porcs -épics, oiseaux, coquillages…), et parfois aussi minérales (métaux précieux). Le tissage (bandeau de tête de femme quechua de Charazani, en Bolivie, ou une jupe de femme li de l’île chinoise de Hainan) met en oeuvre des savoir-faire, pratiqués dans des ateliers professionnels ou au sein du groupe familial, qui se transmettent d’une génération à l’autre, tout en intégrant des procédés nouveaux. Il en est de même pour les techniques de teinture, d’application ou de broderie... Quotidiens ou exceptionnels, profanes ou rituels, les tissus se retrouvent à tous les instants de la vie, dans le décor de l’habitat (tapis, tapisseries, couvertures, sacs...), comme supports de l’expression religieuse et dans le vêtement. A travers lui s’affirment les identités régionales et sociales. Genres, âges de la vie, rites de passage, hiérarchies au sein d’une même société s’y expriment, ainsi que les relations entre hommes et dieux, entre vivants et morts. La collection photographique La collection de photographies du musée conserve quelque 700 000 photographies anciennes et contemporaines, dont environ 580000 provenant du musée de l’Homme et 66 000 du musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie, auxquelles s’ajoutent les nouvelles acquisitions. Les photographies les plus anciennes de la collection datent de 1841, soit peu de temps après la divulgation du procédé. La partie 1840-1870 constitue un de ses points forts, avec notamment un exceptionnel ensemble de daguerréotypes témoignant des premières applications de la photographie à l’anthropologie et dont les auteurs sont d’origines très diverses : militaires, voyageurs fortunés, scientifiques. Les images des années 1920-1930 correspondent à l’émergence de l’ethnologie française. Aux côtés des ethnologues, les photographes professionnels deviennent plus présents. Géographiquement, ses points forts sont l’Amérique, et plus particulièrement le Mexique,le Pérou, le Brésil, l’Afrique équatoriale et l’Afrique de l’Ouest, la Polynésie, la Mélanésie, l’Indonésie et le Viêtnam. Beaucoup de ces photographies ont été rassemblées dans les années 1930 dans le but de constituer un ensemble documentaire. Elles sont aujourd’hui devenues de véritables collections, tant par leur rareté que par le nombre important de pièces qui témoignent d’un regard d’auteur. De nombreuses photographies sont à ce titre présentes dans les premières expositions du musée. Collection de référence en France et dans le monde, sa richesse patrimoniale constitue une ressource accessible aux chercheurs par le biais de l’Iconothèque (dont le catalogue est en partie visible sur Internet) et de la salle de consultation des fonds précieux. Le chantier des collections a permis le reconditionnement d’environ 200000 photographies et la numérisation de plus de 200 000 d’entre elles. 11 La collection de musicologie L’une des thématiques transversales du musée se déploie autour de la musique et de ses instruments. Ce choix muséographique s’explique par la richesse du fonds de musicologie. Héritée du musée de l’Homme et du musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie, la collection d’instruments de musique s’est constituée à partir de 1878 et s’est enrichie au fil des missions ethnographiques françaises. Elle comprend aujourd’hui environ 9 500 instruments de musique datant de différentes époques : 4 250 proviennent d’Afrique, 2 150 d’Asie, 2 100 d’Amérique (parmi lesquelles 750 pièces sont d’époque précolombienne), 550 d’Océanie et 450 d’Insulinde. Toutes les familles d’instruments y sont représentées : instruments à vent, à cordes, tambours et « idiophones » dont le corps rigide est mis en vibration par entrechoc, secouement, raclement, etc. La mise en valeur de cette collection au musée du quai Branly passe par plusieurs approches. Dès l’entrée dans le hall d’accueil du musée, une Tour de verre dévoile la réserve instrumentale. Sur le plateau d’exposition permanente, plus d'une centaine d’instruments est présentée. Dans les espaces d’exposition consacrés aux arts et aux cultures d'Amérique, d’Asie, d'Insulinde, d’Océanie, et dans certaines vitrines consacrées à l’Afrique, les instruments prennent place parmi d'autres objets et contribuent à la mise en scène d'un propos muséographique extramusical. Par ailleurs, l’exposition de la musique est proposée au travers de trois installations multimédia. Sur le plateau des collections, les Boîtes à musique Est et Ouest, qui prennent la forme de deux espaces d’environ 30m 2 chacun, sont le lieu d’une expérience collective de la musique mise en volume par une installation multimédia ass ociant des dispositifs de spatialisation du son et la projection d'images immersives. Ce sont huit programmes multimédia durant lesquels le visiteur sera plongé, par exemple, au coeur d’une veillée de séduction chez les Peuls nomades du Niger, au sein des polyphonies vocales chez les Pygmées bedzan du Cameroun, au centre des musiques processionnaires du Népal… L’objectif du troisième système de diffusion sonore est d'immerger la Tour de verre dans un nuage de murmures, une sorte de parfum sonore, de façon à percevoir auditivement le mystère des instruments qui y seront conservés tout en évoquant la dimension sonore du contenu. Un autre lieu spécialement dévolu au temps de l'écoute est aménagé sur la mezzanine centrale d’informations anthropologiques. Il propose aux visiteurs un programme intitulé «A l’écoute des musiques du monde» qui offre un aperçu de la diversité des esthétiques musicales sur les cinq continents et propose des pistes d'écoute et de compréhension mettant en valeur le savoir musical. La collection d’histoire Le musée du quai Branly possède une unité patrimoniale Histoire, héritée à la fois du fonds historique du musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie, ainsi que des collections d’arts graphiques et de peintures d’artistes français issues pour nombre d’entre elles du laboratoire d’ethnologie du musée de l’Homme. Enrichie d’un certain nombre d’acquisitions au cours des cinq dernières années, cette collection compte désormais près de 10 000 oeuvres d’une grande diversité : tableaux, gravures, sculptures, carnets de voyageurs… A la variété des techniques s’ajoute celle des représentations: dioramas datant de l’exposition coloniale de 1931, aquarelles de marins au tournant du XIXe siècle représentant des paysages d’Océanie (ou encore celles de Paul Gauguin, dont le musée possède une vingtaine d’estampes et de dessins), tableaux orientalistes et croquis d’explorateurs représentant des paysages d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, images fantaisistes sur les Indiens d’Amérique tels qu’ on les imaginait au XVIIIe siècle... Toutes ces oeuvres constituent autant de témoignages historiques capables de nous renseigner sur l’évolution des visions occidentales de l’Autre en fonction des lieux et des époques. Elles sont aussi un formidable rappel du rôle fondamental que continuent à jouer ces images dans notre imaginaire. A cet égard, l’importante iconographie dont dispose le musée sur la représentation de l’esclavage constitue une ressource riche d’enseignements. Par sa dimension historiographique, cette collection n’a pas vocation à être directement exposée parmi les collections de référence. Elle est en revanche l’une des sources principales des multiples programmes multimédia qui accompagnent la visite et sera très régulièrement sollicitées pour des prêts ou dans le cadre d’expositions temporaires, en commençant par « D’Un Regard l’Autre », à partir de l’automne 2006. Françoise Cousin Responsable des collections textiles Christine Barthe Responsable scientifique des collections du fonds photographique Madeleine Leclair Responsable de l’unité patrimoniale des collections d’instruments de musique Nanette Snoep Responsable du fonds historique 12 Le pavillon des Sessions une ambassade du musée du quai Branly au coeur du musée du Louvre «Pour que les chefs-d’oeuvre du monde entier naissent libres et égaux... » Premier accès à ce droit fondamental exigé par Jacques Kerchache dans un manifeste de 1990 : le pavillon des Sessions. Inauguré en avril 2000, le pavillon des Sessions se situe au sud du p alais du Louvre, entre l’aile de Flore et l’aile Denon, et expose 120 chefs -d’oeuvre sculpturaux du monde entier au coeur de l’un des plus grands musées des beaux-arts classiques au monde. Du jour au lendemain, la Victoire de Samothrace et la Vénus de Milo ont cohabité avec un maître de la maternité rouge dogon avec un serpent à plumes Quetzalcoatl : l’ouverture du pavillon des Sessions marque un tournant important dans l’histoire du regard que l’Occident porte sur les arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques, soit les trois quarts de l’humanité et six mille ans d’histoire du monde... Une étape importante dans l’histoire du regard Après plusieurs siècles d’attente, ces chefsd’œuvre font leur entrée au musée du Louvre avec splendeur et solennité : traités et exposés avec le même respect et le même regard que les oeuvres des autres salles du musée. L’architecture intérieure de ce lieu de 1 200 mètres carrés, conçue par Jean-Michel Wilmotte,permet aux visiteurs de pénétrer dans cet espace sans ressentir, de prime abord, sa spécificité : épuré, aux volumes simplifiés, aux cloisonnements limités,baigné d’une lumière tamisée par des écrans en mailles de bronze argenté, il est à la fois moderne et fidèle aux principes originels de l’archite cture du Louvre de présentation des oeuvres dans leur pleine dimension. Aujourd’hui, une ambassade au coeur du Louvre Si l’architecture du lieu s’intègre parfaitement dans le Louvre, elle n’en préfigure pas moins les grands principes qui ont présidé à la conception du musée du quai Branly. Ainsi, les quatre grandes aires géographiques sont présentes et, déjà, elles communiquent entre elles : le visiteur peut passer librement de l’une à l’autre... Par ailleurs, si la valeur esthétique des oeuvres est d’abord mise en avant – dans l’esprit du musée du Louvre, hôte du pavillon des Sessions –, le visiteur peut aussi étendre son niveau de lecture et de compréhension des objets. A l’entrée de chaque salle, de grandes cartes géographiques renseignent immédiatement sur l’origine et la situation des oeuvres, et des fiches signalétiques illustrées complètent l’information première donnée par les cartels. En outre, un dispositif multimédia pourvu d’une douzaine d’écrans interactifs permet d’accéder à des informations complémentaires sur l’histoire, le contexte, l’usage et la société d’origine des objets présentés. Aujourd’hui, alors que le musée du quai Branly ouvre enfin ses portes, le pavillon des Sessions reste ouvert et poursuit son rôle d’ambassade du nouveau musée. La statuette chupícuaro, première acquisition du musée du quai Branly Datée de 600 à 200 avant J.-C., la statuette chupicuaro choisie comme emblème du musée est une terre cuite mexicaine provenant de la collection de Guy Joussemet, l’un des nombreux don ateurs qui ont souhaité participer à l’enrichissement des collections du musée. Issue d’une civilisation encore mal connue de l’époque précolombienne, cette statuette de 31 centimètres, symbole de la fertilité et du renouveau des saisons, a parcouru deux millénaires pour nous parvenir dans un état de conservation extraordinaire et réside aujourd’hui au pavillon des Sessions. 13 Développer et enrichir le patrimoine du musée du quai Branly Le musée du quai Branly bénéficie d’une politique d’acquisitions lui permettant de dynamiser son patrimoine. Dès 1997, la nécessité de mettre en place une politique d’acquisitions est apparue comme indispensable.Le Comité directeur a donc nommé,dans ce but, un Comité de présélection des oeuvres susceptibles d’intégrer le patrimoine du musée du quai Branly. Cinq membres de droit ont ainsi constitué une liste des priorités, charge ensuite au directeur du projet muséologique, Germain Viatte, de présenter les propositions retenues devant le Comité consultatif des conservateurs et le Conseil artistique des musées nationaux. Le Comité de présélection a arrêté ses choix selon 4 axes : renforcer les collections avec des pièces majeures, rééquilibrer les quatre aires géographiques présentées dans le musée, souligner la diversité et procéder à des acquisitions dans les pays d’origine. Dans un premier temps, ces orientations générales ont surtout contribué à l’enrichissement de la sélection présentée au pavillon des Sessions. Par la suite, elles ont permis de renforcer et de personnaliser davantage la présentation des collections permanentes du musée. L’appui des nouveaux dispositifs de la loi de 2003 sur le mécénat Entre 1999 et 2005, les opportunités du marché de l’art, les dons et dations ont permis d’acquérir plusieurs centaines d’objets exceptionnels : deux vases totihuacan, une lance bambara, un grand masque vungvung des Baining, un poteau mapuche rare du Chili, une statue lubahemba… Par ailleurs, une place particulière revient à l’acquisition, avec le mécénat d’AXA, de la statue dogon qui accueille les visiteurs à l’entrée du plateau des collections, et aux 25 masques de l’Himalaya offerts par Marc Petit. Il est enfin important de souligner l’achat, en 1999, d’une centaine de bronzes tribaux de l’Inde, qui généra, en 2004, la donation d’une collection de 3 000 pièces provenant de ces mêmes cultures et de leurs développements contemporains. La statue dogon de style djennenké, un symbole d’immortalité L’acquisition par l’Etat français, grâce au mécénat d’AXA, d’une statue en bois du Xe ou XIe siècle, originaire de la région de Djenné à l’ouest du pays dogon, illustre le désir du musée du quai Branly de rendre accessibles au public les sculptures les plus exceptionnelles. Elle est, par ailleurs, la première oeuvre d’in térêt majeur issue d’une civilisation non occidentale à bénéficier de la loi sur le mécénat d’août 2003. Cette statue, une des pièces majeures de la zone Afrique, est unique et remarquable non seulement par sa taille (près de 2 mètres), mais également par sa beauté et son ancienneté. Protectrice et médiatrice, aux contours androgynes, les bras tendus vers le monde divin, elle porte des jumeaux respectueusement agenouillés. OEuvre au visage sévère, incarnant une certaine idée de la perfection et de l’immortalité, elle accueille le visiteur à l’entrée du plateau des collections. 14 Un système d’information pour accompagner les regards Le musée du quai Branly propose un concept novateur en termes d’adaptation des nouvelles technologies à l’art et à l’ethnographie. Le multimédia y a ici pour objectif l’initiation et la compréhension des oeuvres, des cultures des peuples et des civilisations. Favoriser l’accessibilité des objets présentés Les outils multimédia participent à une compréhension complémentaire de l’usage des oeuvres dans leur contexte d’origine. Nombre d’objets présentés dans les expositions jouaient ou jouent encore un rôle actif pour leurs peuples, que ces programmes permettent de visualiser sous un angle dynamique. Ces supports audiovisuels accompagnent la visite, en complément de l’exposition des oeuvres. Ils constituent également pour le musée un moyen de présenter son patrimoine immatériel, fait d’archives sonores, photographiques ou filmées. En mettant en valeur des contenus inédits et en exploitant les fonds documentaires du musée, le multimédia permet de montrer les cérémonies, la vie quotidienne, l’architecture et les paysages. Au-delà de la simple représentation, il situe les œuvres chronologiquement, géographiquement, et guide le public dans ses découvertes. Le système d’information suit une ligne éditoriale précise, dont le but est d’offrir une image dynamique des pratiques culturelles et artistiques Une interactivité sur plusieurs niveaux L’information multimédia est disponible sur différents supports identifiables selon la typologie du mobilier. Ainsi, les visiteurs ont accès à des installations qui vont des plus simples (niveau 1) aux plus innovantes (niveau 3). Ces dernières permettent notamment une interactivité forte avec l’utilisateur. Les installations de niveau 1 affichent un contenu volontairement sobre. Ces 60 programmes courts durent en moyenne trois minutes. Les installations de niveau 2 s’articulent autour d’un contenu éditorial thématique plus développé, et la manipulation y est plus sophistiquée. Les connaissances et points de vue de spécialistes sont exposés à travers vingt programmes interactifs. En introduction à ces programmes thématiques de niveau 2, un écran spécifique a été conçu dans le but de donner la parole aux populations issues des cultures locales, par le biais du récit. Il fonctionne comme une « préface » et ne vise pas à résumer le sujet, mais invite au contraire à l’approfondir. La conception des programmes de niveau 2 a privilégié les extraits de reportages ou de documentaires rares. Ils font référence à des personnalités charismatiques, connues ou anonymes. Les installations multimédia de niveau 3 sont, enfin, totalement inédites, spécialement conçues par et pour le musée du quai Branly. Elles placent le visiteur dans un environnement interactif, sollicitant sa subjectivité à travers des dispositifs comme la projection holographique, le mur d’images ou la visualisation de type immersif. Dix installations multimédia de niveau 3 couvrent ainsi l’ensemble des zones géographiques et des thèmes abordés au musée. Par exemple, il est possible d’expérimenter des lunettes binoculaires montrant une vue stéréoscopique et panoramique de deux sites archéologiques précolombiens : Palenque au Mexique et Choque K’Iraw au Pérou. L’information multimédia : un espace dédié Les programmes multimédia de la mezzanine centrale d’informations anthropologiques sont conçus comme des observatoires culturels et scientifiques des peuples et des civilisations présents au musée. Ils couvrent des domaines aussi vastes et variés que l’architecture, la linguistique, les écosystèmes, la géographie et l’anthropologie, qui sont autant d’éléments indispensables à aborder pour envisager la culture de ces peuples. Le visiteur peut exploiter l’arborescence des programmes avec un croisement des entrées pour organiser sa découverte et son savoir comme il l’entend. Tout comme le portail documentaire, cette Galerie suspendue a bénéficié du mécénat d’Ixis C&B Groupe Caisse d’Eparg ne. La production multimédia en chiffres La totalité des scénarios sont écrits par des scientifiques et par les conservateurs du musée, aidés des meilleurs spécialistes internationaux, permettant de rapporter au public des chefsd’œuvre du patrimoine imma tériel, des traditions orales, de la musique traditionnelle, ainsi que l’état actuel du travail sur le terrain et dans la recherche. 100 programmes, soit environ 8 heures d’audiovisuel. 20 programmes interactifs. 35 auteurs. 1781 documents audiovisuels (90 % d’archives et 10 % de création). 192 sources documentaires ou ayants droit différents. 15 Les réserves au coeur du musée Accueillant près de 300 000 oeuvres, les réserves ont pris une place particulière au coeur du projet du musée du quai Branly. Dès son origine, le projet prévoyait d’associer étroitement les réserves à la vie du musée, dans le cadre de sa politique de rotation des expositions. Singularité dans l’univers muséographique, une partie des réserves se révèle à la vue du public au travers de la Tour de verre de 24 mètres de haut qui abrite sa collection d’instruments de musique et d’une fenêtre ouvrant sur la réserves des oeuvres de grande taille. Toutefois, l’enjeu majeur du programme était de rendre l’ensemble des réserves accessibles à un public spécialisé, constitué de chercheurs, de scientifiques et d’universitaires. Les 300 000 oeuvres sont ainsi entreposées au niveau bas du jardin, sur une surface qui s’étend sur près de 6000m 2. Elles sont toutes desservies par de larges allées qui parcourent les rayonnages. Ces dernières, si elles contribuent à rendre les oeuvres disponibles, permettraient, en cas de crue d’une ampleur sans précédent, d’évacuer la totalité des réserves en 24 heures. Une nouvelle conception des réserves La proximité de la Seine a soulevé le problème de la conservation d’objets organiques particulièrement sensibles à l’humidité. Lors de la construction, une véritable fortification souterraine a été mise en place autour des sous -sols du bâtiment. L’ensemble a été rendu totalement étanche au moyen de cuvelages qui protègent efficacement contre les infiltrations du fleuve. La Tour de verre : la réserve des instruments de musique Point de repère et d’ancrage pour l’ensemble du bâtiment qu’elle tr averse de haut en bas, la Tour de verre, réalisée avec le concours de la Caisse des Dépôts et Consignations, représente une des manifestations de la volonté de dévoiler au public les coulisses du musée habituellement dérobées à sa vue. Les quelque 9 500 instruments qui y sont conservés font de la réserve instrumentale un surprenant objet de contemplation : ils baignent dans un subtil mélange d’ombre et de lumière, destinés autant à les protéger qu’à aviver l’imaginaire. Un effet intriguant encore renforcé par des «murmures » musicaux diffusés par les parois de verre, audibles en s’approchant de la réserve, ainsi que par les écrans : cette programmation multimédia apparaît et disparaît en rythme à la surface de la tour, sous forme de points lumineux concentrant de courtes séquences d’images sur les instruments, les détails de leur fabrication et leurs jeux. Timbale sur socle 16 Le chantier des collections une première dans le paysage muséal Répertorier, cataloguer et nommer les pièces relève bien évidemment des premières missions de conservation d’un musée. Au regard de l’ampleur de ses collections, le musée du quai Branly a adapté une méthode issue des bibliothèques : le chantier des collections. Le musée du quai Branly a effectué en quelques mois un véritable chantier des ollections sur les 300 000 oeuvres qui onstituent son fonds. Cette vaste opération permis bien sûr de préserver l’intégrité hysique des objets confiés au usée, d’organiser les collections, de sauvegarder t d’étendre les données concernant es pièces, mais aussi de réfléchir sur eur statut et de le redéfinir, le cas échéant. Enfin, elle garantit aujourd’hui leur accessibilité t leur diffusion internationale, otamment dans leurs pays d’origine. Entamé en 2001 et achevé en 2004, sous a direction de Christiane Naffah, ce chantier, ui a mobilisé 70 personnes, s’est ffectué en plusieurs étapes. La chaîne de raitement a commencé avec le récolement uis le prélèvement des collections ans les deux musées d’origine (musée e l’Homme et musée des Arts d’Afrique t d’Océanie) et s’est terminée par l’installation es collections dans les salles des ollections ou les réserves du musée.Dans ’intervalle, les équipes de restauration ont ffectué l’étiquetage des objets par codesbarres, eur archivage sous TMS, les prises de mesure, le dépoussiérage des objets, les prises de vue 2D et 3D (pour 4 000 d’entre eux), ainsi que leur désinsectisation par anoxie (privation d’oxygène). Donner une nouvelle existence aux objets conservés Ce chantier des collections est une étape majeure du projet par la diversité et la fragilité des pièces traitées, et par les procédés et les techniques innovantes qui ont permis son bon déroulement. En outre, au-delà de la rigueur nécessaire à un tel chantier, les travaux ont été conduits dans un réel esprit d’ouverture, de nombreux anthropologues ayant été sollicités pour y collaborer. Les protocoles et les retours d’expériences, consignés en français et en anglais, ont été mis à la disposition d’autres musées. Au-delà de la rationalisation des méthodes de préservation et de conservation des oeuvres, une telle démarche présente un intérêt stratégique, intéressant l’ensemble de la communauté scientifique et universitaire internationale : grâce au portail documentaire accessible depuis le site Internet du musée du quai Branly, l’inventaire détaillé et illustré de l’ensemble de ses collections est porté à la connaissance de chacun, où qu’il se trouve dans le monde... De ce fait, les collections, qu’elles soient exposées ou en réserve, restent toujours accessibles et profitent d’une existence virtuelle. The Museum System: l’archivage nouvelle génération Développé et édité par la société GallerySystems, he Museum System (TMS) st une base de données nformatique spécialement onçue pour les musées, qui permet de cataloguer,d ’enregistrer les pièces et de leur assigner une fiche signalétique complète. Le logiciel répertorie aussi les différents mouvements des oeuvres, que celles-ci quittent les réserves pour être exposées, qu’ell es soient en restauration ou qu’elles soient prêtées à d’autres institutions. Cette dernière fonctionnalité se révèle particulièrement précieuse pour le musée du quai Branly : d’une part, en prévoyant d’exposer l’intégralité des 300000 pièces à sa disposition sur un cycle de 12 ans, il est nécessaire d’assurer une traçabilité fiable et rapide, et, d’autre part, elle permet de mettre en place une politique de prêts suivie et réactive. Enfin, TMS est accompagné d’un logiciel appelé eMuseum, qui permet la mise en ligne du catalogue complet du musée, réserves incluses : ainsi, l’ensemble de la communauté scientifique et universitaire a accès aux richesses du musée, gratuitement et instantanément. 17 Prêts et partenariats dialoguer et coopérer avec les institutions du monde entier Exposant des oeuvres provenant de quatre continents, le musée est par essence une institution à vocation internationale. Inscrite dans sa politique générale, cette volonté implique naturellement un dialogue riche et constant avec les pays d’origine des collections, ainsi qu’avec les institutions homologues. Grâce à une politique active de prêts, de partenariats et de participations à divers réseaux, le musée se donne les moyens de devenir un acteur à part entière de la communauté internationale. Outre la participation à la création du GDRI (Groupement de Recherches Internationales), au sein duquel le musée est un membre actif, des partenariats divers et multiples sont tissés. En premier lieu, des coopérations bilatérales – les plus « traditionnelles » – sont mises en oeuvre. Dans le cadre de projets d’expositions portés par le musée, il s’agit de coopérations pour une durée donnée,passant par la sollicitation des collections des musées des pays concernés (par le biais de prêts, d’études, de publications) ou par l’implication de personnes ressources : responsables de collection, chercheurs…Par exemple, le Costa Rica a prêté au musée une sphère diquis, présentée dans le foyer de l’auditorium ; de même, la Nouvelle- Zélande a fait don des oeuvres de deux artistes contemporains... En retour, le musée met ses collections à disposition de ses homologues grâce à des dépôts ou des prêts d’oeuvres à d’autres musées, tels que le Centre JeanMarie Tjibaou, ou dans le cadre d’expositions internationales telles qu’«Africa Remix», organisée par le Centre Georges Pompidou. Les grands axes de la coopération internationale au musée Par ailleurs, parallèlement à la participation active à divers réseaux européens et internationaux – programme TREEMUS, Groupe des directeurs de musée d’ethnologie européens, réseau ASEMUS, qui Restauration des enveloppes funéraires paracas : un programme de coopération internationale En juin 2008, le musée consacrera une grande expositiondossier aux « enveloppes funéraires », ou fardos, des Paracas, une civilisation du Pérou aujourd’hui disparue. Vieilles de plus de 2000 ans et préservées jusqu’à leur découverte sur des sites de fouilles archéologiques grâce à un climat particulièrement aride, ces pièces textiles font actuellement l’objet d’une restauration prise en charge conjointement par le musée du quai Branly et l’Institut National de la Culture du Pérou. La rassemble musées européens et asiatiques, Pacific Art Association –, le musée met en place une politique de partenariats de long terme avec divers pays d’origine des pièces qu’il expose. Ainsi en décembre 2005, un accord-cadre signé avec le musée de Tahiti a été reconduit, créant une relation privilégiée entre les deux institutions.Echanges d’expériences, mise à disposition de moyens,de techniques, de formations, ces partenariats durables permettent au musée de construire une relation constructive avec un grand nombre d’établissements et de communautés dans le monde. De nombreuses opérations sont déjà en cours, voire conclues : les plafonds aborigènes australiens font désormais partie intégrante du musée, un Fonds de Solidarité Prioritaire a été mis en place avec l’aide du ministère des Affaires étrangères, impliquant le musée, l’Ecole du patrimoine africain de Porto-Novo, ainsi que 26 musées africains. D’autres coopérations sont actuellement en cours de formalisation. Parmi les pays concernés, on peut d’ores et déjà citer le Mali, la République démocratique du Congo, le Pérou, le Nigeria, l’Ethiopie ou le Viêtnam. Les accords passés avec ces pays permettent de valoriser leur patrimoine, de mettre en place de véritables politiques de préservation ou d’aider le musée à documenter ses propres collections. convention de partenariat, technique et professionnel, permet l’accompagnement sur place, au Pérou, d’une campagne de restauration de ces trésors nationaux supervisée par les conservateurs péruviens avec la collaboration de Danièle Lavallée, chercheur au CNRS et commissaire de la future exposition. Outre la volonté de préserver ce patrimoine unique au monde, ce partenariat vise à établir, sur le long terme, une démarche de mutualisation des connaissances et des savoir -faire entre la France et le Pérou. 18 La médiathèque entre recherche et savoirs populaires Héritière de fonds riches et prestigieux, la médiathèque du musée du quai Branly a renouvelé la gestion et la consultation à travers un concept associant accessibilité pour le grand public et projet scientifique de haut niveau. Installée dans le bâtiment Auvent, la médiathèque s’est constituée à partir des fonds documentaires du musée de l’Homme et du musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie. Un apport conséquent représentant 170 000 monographies, 3 000 titres de périodiques et 580 000 photographies pour le premier, 12 000 monographies et tirés à part, 65 000 photographies pour le second. Le transfert de ces collections a exigé un long et difficile travail de conservation, d’informatisation et de numérisation sur plusieurs années. A ce précieux héritage s’ajoute une politique d’enrichissement permanent des collections, notamment en histoire de l’art, complétée de façon exceptionnelle par des donations ou acquisitions de bibliothèques de chercheurs et collectionneurs.Au cours des deux dernières années, par exemple, la médiathèque a fait l’acquisition d’environ 25000 ouvrages, en plus des bibliothèques de Jacques Kerchache et de Georges Condominas. Enfin, un fonds très important d’archives et de documentation La médiathèque en chiffres Un fonds de 250000 imprimés, dont 25 000 ouvrages en accès libre 11 km linéaires de magasin Un salon de lecture de 250 m2 et 50 places Une salle de recherche de 1100 m2 et 180 places sur le toit du musée Le salon de lecture Jacques Kerchache Le musée rend hommage à l’un de ses principaux initiateurs en baptisant le salon de lecture de la médiathèque du nom de Jacques Kerchache, grand collectionneur français disparu en 2001. Réalisée grâce au mécénat de Sony Europa Foundation, pour l’aménagement et le mobilier, et de M. et Mme Bruno Roger, qui ont pris en charge les frais liés au montage de photographies prises par Jacques Kerchache ornant le plafond, cette salle autour des objets du musée – respectivement 550 et 6 000 dossiers – complète cet ensemble. Des fonds documentaires de référence Les missions confiées à la médiathèque sont à l’image de ses collections. Elle doit en effet répondre aussi bien à la curiosité du grand public que constituer un centre de ressources performant pour les chercheurs travaillant dans de multiples disciplines – ethnologie,bien sûr, mais aussi histoire de l’art, architecture… Pour cela, son offre de service aux publics se décline en deux niveaux : un salon de lecture inscrit dans le parcours du musée, rassemblant une documentation générale sur les oeuvres exposées, leurs pays et civilisations d’origine; une médiathèque de recherche, mettant à la disposition des étudiants et professionnels des sciences et des arts non occidentaux tous les fonds de référence liés aux thématiques abordées par le musée. de 50 places, équipée d’une machine à lire pour les handicapés visuels, propose 5 000 ouvrages en accès libre dont 500 plus spécialement destinés aux enfants à partir de 7 ans. Une oeuvre taïno, le génie du Gayac, prêtée par le musée anthropologique Montane de La Havane, vient habiter le salon Jacques Kerchache pendant la première année du musée. Hommage à une exposition organisée en 1994 par Jacques Kerchache, « L’art des taïnos », qui fut un événement annonciateur de ce que serait un jour la place des arts et civilisations non occidentaux : au musée du quai Branly, au coeur de Paris... s’est fixé comme objectif de proposer, dès son ouverture, un accès en ligne à l’ensemble des objets de sa collection. Proposition novatrice rendue possible grâce au mécénat d’Ixis C&BGroupe Caisse d’Epargne, cet important catalogue sur Internet dénombre au total 300 000 pièces avec leur notice et photographie. Autres innovations du portail documentaire : la possibilité de croisements avec les autres bases de données du musée – documents imprimés, documents iconographiques, archives et documentation des collections – et l’effort d’ergonomie accompli pour rendre aisée la navigation à travers les données et les outils intuitifs de recherche et de consultation. Le portail documentaire : 300000 objets accessibles sur Internet Parce que la valorisation de son patrimoine et le partage le plus ouvert possible de ses collections avec leurs p ays d’origine et avec le grand public figurent parmi ses missions principales, le musée du quai Branly Odile Grandet Directeur adjoint responsable de la médiathèque 19 La recherche et l’enseignement une mission majeure du musée du quai Branly Le musée du quai Branly a, par décret, vocation à être un centre de recherche. Ses missions : préserver, exposer, valoriser et étudier des collections représentatives des arts et civilisations d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Océanie. L’une des principales missions confiées au musée du quai Branly, dès son origine, consiste à développer la recherche et l’enseignement supérieur dans les domaines qui le caractérisent. Ainsi, le musée du quai Branly s’articule autour de deux départements majeurs : le département du patrimoine et des collections, dirigé par Jean-Pierre Mohen, et le département de la recherche et de l’enseignement, dirigé par Anne-Christine Taylor. Ce département entend susciter des travaux de recherche en lien avec les collections du musée. Il souhaite par ailleurs dispenser un enseignement de haut niveau à des étudiants de master et de doctorat et promouvoir également la diffusion des connaissances en sciences humaines. Pour remplir l’ensemble de ces objectifs, les chercheurs et enseignants associés au musée disposent de bureaux, de salles de cours et d’étude des objets. Comprendre les rapports entre les cultures Le musée est ouvert aux projets de recherche relevant de nombreuses disciplines : anthropologie, histoire, histoire de l’art, sociologie des institutions culturelles ou des procès d’institutionnalisation, linguistique – plus particulièrement l’ethnolinguistique –, ethnomusicologie, technologie culturelle, sciences de la cognition, etc. Le musée,s’il soutient les projets de recherche en relation avec les cultures non occidentales, porte une attention particulière aux projets intégrant une dimension culturelle européenne. En effet, comprendre les rapports entre les cultures est l’un des enjeux majeurs de l’institution. Un enseignement de haut niveau Le musée du quai Branly ne délivre pas de diplômes nationaux et ne se substitue pas aux universités ou aux écoles spécialisées. Cependant, il accueillera des enseignements de haut niveau en lien avec ses collections ou correspondant aux orientations scientifiques définies par le département. Destinés aux étudiants de première et deuxième année d e master et aux doctorants, ces enseignements seront délivrés tantôt par des universitaires relevant de grands établissements d’enseignement supérieur, dans le cadre d’une « délocalisation » de leurs cours ou séminaires réguliers, tantôt par des conservateurs du musée, tantôt par des chercheurs des équipes accueillies au musée dans le cadre du Groupement de Recherche International piloté par le musée du quai Branly. Par ailleurs, le rôle du département dépasse l’organisation de séminaires ou la tenue de cours : il prend également une part active dans l’élaboration des programmes d’enseignement en master et en doctorat dans le cadre de partenariat avec de prestigieux établissements d’enseignement supérieur. Dès octobre 2006, le musée accueillera 250 étudiants ; quatre bourses post-doctorales, trois bourses doctorales et un prix de thèse seront également alloués.A côté de ces enseignements réguliers, le département invite un large public à des conférences ponctuelles. Elles permettent de mettre en lumière les travaux des chercheurs français et étrangers invités au musée. 20 premier semestre 2005 par le musée du quai Branly. Gradhiva : une revue scientifique réputée Fondée en 1986 par Michel Leiris et Jean Jamin, la revue Gradhiva (à l’origine, une publication du Groupe de Recherches et d’Analyses sur l’Histoire et les Variations de l’Anthropologie, une équipe composée de chercheurs du CNRS et du musée de l’Homme) est publiée depuis le Le projet TREEMUS (Tools for Researching European Ethnographical Museums) Le département de la recherche et de l’enseignement du musée du quai Branly est à l’initiative d’un projet européen associant plusieurs institutions muséales. Ce projet a pour objectif la mutualisation des basesde données numériques des collections de musées européens d’ethnographie. On peut estimer le patrimoine extraeuropéen de l’ensemble des musées européens entre 5 et 10 millions d’objets. Or, la mutualisation des catalogues numériques, leur documentation et leur mise en ligne nécessitent le développement de solutions inédites adaptées à cet immense corpus, à savoir le développement d’outils d’interrogation capables de gérer l’hétérogénéité des thésaurus liée à la nature des catégories traitées : ethnonymes, typologie d’objets, etc. Ce projet de rech erche implique une innovation dans les technologies de l’information appliquées aux sciences humaines, appuyée sur la recherche de pointe dans le domaine de l’ingénierie son comité scientifique. A l’occasion du lancement de la nouvelle série, le sous-titre de la publication, « revue d’histoire et d’archives de l’anthropologie », devient « revue d’anthropologie et de muséologie ». La vocation scientifique de la revue et sa politique éditoriale demeurent. Lieu de débat sur l’histoire et les développements actuels de l’anthropol ogie, fondée sur des études sémantique. Afin de contourner ces contraintes, le projet TREEMUS sollicite la recherche de pointe dans le domaine de l’ingénierie sémantique et implique des innovations technologiques importantes. Il s’affirme, d’ores et déjà, comme un projet de recherche à part entière. Un Groupement de Recherche International (GDRI) Dès son ouverture, le musée du quai Branly a souhaité s’associer au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) pour créer une structure de recherche interdisciplinaire à dimension internationale, consacrée au développement et à la diffusion des recherches en anthropologie et en histoire des arts. Un GDRI réunit un réseau d’institutions de plusieurs pays qui s’accordent pour développer des recherches autour de thématiques scientifiques définies. Financé par toutes les parties, il suscite des projets de recherche inno vants et favorise la mobilité du personnel relevant des institutions partenaires. Il organise des séminaires, des ateliers ou des colloques. La durée d’un GDRI est de originales et sur la publication d’archives ou de témoignages, la revue reste ouverte à de multiples disciplines : l’anthropologie, l’esthétique, l’histoire, la sociologie, la littérature ou encore la musique. Elle privilégie l’étude et l’analyse des objets et des problématiques muséologiques et s’attache à développer, par une iconographie importante et singulière, un croisement entre le texte et l’image. quatre ans, renouvelables. Les institutions partenaires lors de la création du GDRI « anthropologie et histoire des arts », outre le musée du quai Branly et le CNRS, sont : l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS-Paris), l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA-Paris), l’Université de Paris X-Nanterre (départements d’ethnologie et d’histoire de l’art), l’Université de Paris I-Panthéon Sorbonne (archéologie), la Direction Générale de la Coopération Internationale (DGCI) du ministère des Affaires étrangères ; à l’étranger, le Sainsbury Centre for Visual Arts de l’Université d’East Anglia, la Scuola Normale Superiore de Pise, le Staatliches Museum für Völkerkunde de Munich, le Museu Nacional (PPGAS) et le PPGSA (IFCS UFRJ) de l’Université de Rio de Janeiro, l’Université de São Paulo (USPI), l’Instituto Nacional de Antropologia e Historia (INAH) du Mexique et l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Cette liste n’est pas limitative. Dans le futur, d’autres institutions pourront se joindre au GDRI, sous réserve de l’approbation de Anne-Christine Taylor Directeur Marcel Skrobek Directeur adjoint 21 Une institution culturelle aux multiples facettes Une offre culturelle page 26 Théâtre, danse et musique page 27 Des conférences et colloques page 29 Les publics page 30 La politique éditoriale page 32 Le mécénat page 33 22 Une offre culturelle en mouvement La vie du musée du quai Branly est rythmée par de multiples expositions temporaires de plus ou moins longue durée, destinées à mettre en perspective ses collections sous des angles sans cesse renouvelés et faire partager au public les trésors provenant d’autres institutions internationales ou les créations d’artistes contemporains. Les expositions temporaires internationales Le musée comporte trois espaces dédiés aux présentations temporaires.Le premier et le plus important est réservé aux expositions temporaires internationales. Au rezde- jardin, la Galerie jardin de 2 000m 2 accueille chaque printemps et chaque automne deux expositions consacrées d’une part aux cultures traditionnelles et d’autre part aux artistes contemporains. Par ce dialogue permanent, les visiteurs sont invités à passer d’une exposition à l’autre et à s’enrichir de l’expérience de cultures, d’époques ou de visions différentes. Ces expositions sont constituées à partir des objets des collections et de prêts consentis par des musées du monde entier. Les expositions d’anthropologie C’est au niveau du plateau des collections que se trouve le second espace d’expositions temporaires. Sur une surface de 800m 2, la Galerie suspendue ouest propose des présentations exceptionnelles de longue durée – dix-huit mois – consacrées aux thèmes majeurs qui structurent les relations entre les hommes. A travers des scénographies originales, ces expositions d’anthropologie encouragent le visiteur à la réflexion sur des questions universelles : créer, croire, initier, grandir, conquérir… La première d’entre D’Un Regard l’Autre Pour sa première exposition temporaire dans la Galerie jardin, le musée du quai Branly propose un thème particulièrement symbolique de sa vocation et de son histoire : « D’Un Regard l’Autre » retrace l’évolution des différents regards portés sur les mondes non occidentaux par les Européens depuis le XVe siècle. Directeur adjoint du département du Patrimoine et des Collections du musée, Yves Le Fur est le commissaire. Cette exposition à la fois thématique et chronologique démontr e la relativité de nos regards sur les cultures d’Afrique, d’Océanie et des Amériques. Dans cette mise en abyme, les objets présentés sont abordés en fonction de la variété des regards portés sur eux selon les époques et elles s’intitule « Qu’est-ce qu’un corps ? ». Conçue par l’ethnologue Stéphane Breton et un collectif d’anthropologues, elle compare les différentes façons de penser le corps à travers ses représentations, en Afrique de l’Ouest, en Nouvelle-Guinée, en Amazonie et en Europe. Invitation à visiter les multiples « fabriques du corps », elle en éclaire certaines constantes, notamment l’inclination de la pensée humaine à concevoir son corps comme composite – assemblage de matériaux « autres ». Les expositions « dossiers » Sur la Galerie suspendue est de 600m 2, des expositions au concept original sont proposées. Elles se focalisent sur des sélections d’oeuvres issues des collections du musée pour les révéler sous un angle particulier. Une exposition dont le commissariat est assuré par Lorenz Homberger, Directeur adjoint du Museum Rietberg de Zurich, rassemble par exemple 36 masques cimiers antilopes ciwara du Mali ; une autre, dont le commissaire est Christine Hemmet, responsable de l’unité patrimoniale des collections Asie du musée du quai du Branly, rend hommage à la collecte réalisée par l’ethnologue Georges Condominas au Viêtnam entre 1948 et 1949. configurations culturelles qui se sont succédé en Europe, depuis la Renaissance jusqu’à nos jours. En s’appuyant sur les collections du musée du quai Branly et sur de nombreux prêts de musées internationaux, l’exposition illustre la focalisation des collections occidentales sur certains typ es d’objets à travers les siècles (les armes, les statuettes), le retour périodique de certains thèmes – le Sauvage, l’Eden –, et certains invariants, comme l’image de l’Autre. L’entrelacement de vues ainsi proposé n’impose aucun jugement sur l’Histoire. Il vise au contraire à stimuler la réflexion personnelle du visiteur sur la possibilité d’envisager l’art non européen selon des approches renouvelées, dépassant l’esthétique et l’ethnographie traditionnelles. L’exposition s’arrête au seuil du plateau des collections, comme une invitation pour chacun à exercer et critiquer son propre regard. 23 Théâtre, danse et musique ou l’Afrique, l’Asie, l’Océanie et les Amériques aujourd’hui Elément essentiel du dispositif muséographique, la programmation valorise différentes formes d’expression traditionnelles et contemporaines. La programmation des arts vivants, orchestrée par Alain Weber, permet de montrer la vitalité et l’actualité des arts et civilisations d’Asie, d’Afrique, d’Océanie et des Amériques. Grâce à la modularité de l’espace, le Théâtre Claude Lévi-Strauss accueille différentes sortes de représentations. Le musée du quai Branly consacre une large place à l’actualité de ces arts par le biais d’un ensemble de performances, « spectacles », traditions populaires et patrimoines immatériels, corpus d’épopées, de rites et de chants.Ces cycles laissent largement s’exprimer les cultures extra-européennes en croisant les approches traditionnelles, contemporaines et urbaines. Organisées en fonction d’affinités géographiques ou thématiques entre les oeuvres, selon les moments de la saison, une vingtaine de manifestations par an sont prévues, autour de cinq thèmes différents, offrant un espace privilégié à plusieurs formes de création artistique. Pour la saison 2006-2007, à l’intérieur ou à la croisée de ces thèmes, cinq cycles sont retenus : Arts « métis » (au sens donné par Serge Gruzinski dans «La Pensée métisse», un ouvrage qui montre les constructions identitaires et les productions artistiques et sociales qui découlent d’un héritage pluri-culturel) : sensible aux échanges et aux influences, la programmation met en regard trois Mahabharata dès le premier cycle : un italien, un indien et un japonais. Cérémonies populaires et rituelles Dans le but de faire se rencontrer le public européen et les personnes des diasporas, le théâtre propose chaque année un grand cycle autour d’une fête populaire ou d’un art rituel.Pour l’année d’ouverture, le cycle « Chamanisme en Sibérie » présente des chants traditionnels. Ces manifestations seront présentées par un anthropologue invité, lors de conférences explicatives précédant les spectacles. Musiques du monde Elles se situent logiquement au coeur de la programmation avec, cette année, les « Desert Blues » d’une part et, d’autre part, les Repentistas – ces joutes oratoires poétiques pratiquées dans les pays lusophones et hispanophones, avec un accent porté sur celles de Cuba, pays où cette forme est largement développée et pratiquée. Arts, artisanats et cultures urbaines La programmation donne un espace et une parole aux « arts de la rue », conçus comme mixant tradition et extrême contemporanéité : chants, mode, performances, vidéos expérimentales... Une place particulière est accordée à l’émergence d’expressions féminines au sein de ces différents champs artistiques. Poésie Mise à l’honneur lors de la première saison, au sein du thème directeur défini par Alain Weber, «Poésie, des mots et des hommes », la poésie concerne tous les modes de création liés à l’oralité. Le musée propose aussi de créer des passerelles, des résonances entre les différents cycles. Certaines expositions sont accompagnées de relais dans l’auditorium. C’est le cas de «Qu’est-ce qu’un corps?»: autour de l’exposition, des conférences donnent la parole à des artistes (chorégraphes, metteurs en scène et écrivains). Enfin, au sein du Théâtre Claude Lévi- Strauss, le musée souhaite conserver, transmettre et faire connaître les arts vivants non européens et pose la question de la sauvegarde des patrimoines immatériels : un partenariat avec différentes structures institutionnelles françaises (Centre National de la Danse, Cité des Sciences et de l’Industrie, Festivals de Radio France et Montpellier, IRCAM, INA) permet de travailler sur les modalités de la mémoire et de la transmission, ainsi que sur l’analyse musicologique et choréologique. 24 Le Mahabharata, trois propositions pour une visite de l’épopée fondatrice de l’hindouisme Comportant plus de 250 000 vers, le Mahabharata, dont la légende veut qu’il ait été écrit par Ganesh, met en scène, entre autres épisodes, la vie de Krishna, huitième avatar de Vishnou. Pour l’inauguration de sa programmation, le théâtre du musée propose trois versions de « la geste de la Grande Inde ». La première, une version contée par une actrice indienne, permet au public de se familiariser avec l’œuvre et de découvrir les charmes et les rebondissements de cette épopée considérée comme l’Odyssée indienne. Les deux autres spectacles de ce cycle proposent des partis pris scénographiq ues marqués: d’une part, la compagnie japonaise Ku Na’uka Theater, dirigée par Satoshi Miyagi, propose une version inspirée du kabuki dans laquelle un seul conteur dit le texte pendant que 28 comédiens évoluent sur scène. D’autre part, Massimo Schuster, acteur et marionnettiste italien, propose une version mêlant un seul comédien et de véritables marionnettessculptures, réalisées par le plasticien italien Enrico Baj, incarnant des personnages issus du fond des âges... 25 Des conférences et colloques Le musée du quai Branly a pour vocation de développer la connaissance des arts et civilisations non occidentales. Parallèlement aux collections et aux expositions temporaires, la proposition de découverte est soutenue tout au long de l’année par des colloques et des séminaires, destinés au plus grand nombre ainsi qu’à des publics de spécialistes. Une université populaire, des rendez-vous publics Rapprocher le grand public, les savants et les intellectuels, tel est l’objectif de l’Université populaire du quai Branly, gratuite et d’accès libre. Historiens et chercheurs de toutes les nations, artistes et philosophes délivreront des connaissances et des outils de réflexion permettant de mettre en perspective la diversité des civilisations. Catherine Clément, philosophe, romancière, essayiste, pilote l’Université populaire comme conseillère chargée de sa programmation. Des rencontres à caractère scientifique En parallèle, l’activité scientifique du musée propose différentes manifes tations – ateliers, journées d’étude, colloques, etc. Elles permettent notamment de présenter l’avancement de la recherche et de recueillir de nouveaux éléments nécessaires à son déploiement. Le musée accueille ainsi, en octobre 2006, le 15e Congrès inuit organisé par l’INALCO Quatre cycles Réguliers Cycle 1 septembre 2006 à avril 2007 Une histoire mondiale de la colonisation Venus de toute l’Europe, des historiens résument l’histoire coloniale de leur pays. Cycle 2 septembre 2006 à avril 2007 Les grandes controverses sur l’universalité Cycle 3 janvier 2007 (Institut National des Langues et Civilisations Orientales). Le musée produit et organise également, en juin 2007, un colloque international proposé par Thierry Dufrêne, sur le thème « Anthropologie et histoire de l’art ». Le musée a déjà organisé, antérieurement à son inauguration, deux colloques: l’un en 2002 dans le cadre de l’exposition «Kodiak, Alaska : Les masques de la collection Alphonse Pinart » sous la direction d’Emmanuel Désveaux ; le second, en 2004, dans le cadre du cycle consacré à l’« expérience métisse » en partenariat avec l’auditorium du Louvre, sous la direction de Serge Grüzinski. Outre ces manifestations scientifiques d’envergure, le département de la recherche et de l’enseignement souhaite mettre en place des cycles consacrés à la présentation et à la discussion de thèmes d’actualité scientifique pointus,réservés à un public de chercheurs et d’étudiants avancés. Ils permettraient en outre de favoriser de nouveaux champs de savoirs et d’accélérer la diffusion des avancées conceptuelles, méthodologiques et techniques. Conférences « Les artistes et leur rapport au corps » En lien avec l’exposition « Qu’est-ce qu’un corps ? », trois artistes s’expriment sur leur rapport au corps : la danseuse Karine Saporta, l’écrivain Hélène Cixous, le cinéaste et metteur en scène Patrice Chéreau. Cycle 4 tous les mois Les Grands Témoins Porteurs d’une rare expérience biographique et de « la parole sûre » : Abdou Diouf, Mario Soares, Erik Orsenna, Ousmane Sow... 26 Sensibiliser les publics à l’égale dignité des cultures Le musée du quai Branly agit comme une interface. Havre pour des milliers d’objets et de documents racontant la vie et les cultures du monde, il est aussi une maison de restitution conçue pour rendre hommage aux pays d’origine des collections, pour rendre intelligibles et sensibles aux Européens des pans entiers de l’histoire et des arts de l’Humanité, pour enfin rendre accessible cette richesse à tous, avec une attention partic ulière pour les personnes handicapées ou bien connaissant des difficultés sociales. Appel à la découverte et à la reconnaissance de l’égalité entre les cultures, le musée privilégie une pluralité de regards – scientifiques, poétiques, analogiques…– placés sous le signe du partage et du respect. Accueillir le plus large public Cette ambition se traduit notamment dans tous les dispositifs d’accueil du public qui sont, par exemple, accessibles en plusieurs langues : français, anglais, espagnol, ainsi qu’en allemand pour les audioguides. L’audioguide du musée du quai Branly est le résultat d’un travail de fond sur les contenus et les formats.Adapté à la variété des publics, il propose une première sélection d’oeuvres sur lesquelles poser son regard. L’audioguide du musée du quai Branly permet au visiteur de se « plonger » dans une ambiance sonore en résonance avec les objets présentés, grâce à un travail proche du « mix radiophonique ». Le commentaire invite le visiteur à mieux regarder les oeuvres, en maintenant un lien constant entre les objets – formes, techniques, matières – et les explications délivrées. Les équipements, parcours, animations et services ont été pensés pour favoriser le confort des visiteurs, la simplicité et la qualité de leur expérience. Les fonctions d’information, de conseil et d’initiation à l’histoire et la culture des collections sont particulièrement travaillées à travers un système muséographique multimédia original et un programme complet de visites, conférences, ateliers, dossiers à consulter sur place ou bien en ligne. Un lien privilégié avec les visiteurs originaires des pays des collections Afin de créer un lien constructif avec les personnes issues des pays d’origine des collections – objectif figurant au coeur de ses missions –, le musée veille à nouer des relations privilégiées avec elles. Visiteurs attendus, ils deviennent aussi les acteurs de certaines manifestations conçues par le musée en intervenant dans les débats et conférences et en faisant partager au public leurs savoirs et pratiques culturelles (atelier de conteurs, de musiciens…). Dans la même perspective, ces publics privilégiés sont associés à la vie du musée par la tenue exceptionnelle, dans le bâtiment ou le jardin, de grandes fêtes rituelles, coproduites avec les associations communautaires. Une attention marquée aux personnes handicapées et aux publics en difficulté sociale Dès sa conception, le musée s’est engagé en faveur de l’accueil des personnes présentant un handicap, ce qui se traduit concrètement dans l’architecture et le fonctionnement du bâtiment : des accès dégagés à ses abords, de larges couloirs de circulation et des zones de repos ont été aménagés dans cette perspective. La Rampe, longue pente douce, permet d’accéder du hall d’entrée au plateau des collections par une déambulation autonome et facile.Cet engagement se retrouve également dans la muséographie,donnant une large part aux approches multi-sensorielles telles que celle proposée par la Rivière, et fait appel à des bas -reliefs, à des objets tactiles et des écrans multimédia pour offrir une expérience des collections et des expositions plus riche que les seules visions et auditions. Parallèlement, des actions sur le long terme sont menées avec des associations, des centres de loisirs et des éducateurs, afin d’élaborer des programmes permettant d’ouvrir les portes du musée aux publics connaissant des difficultés sociales et de les impliquer dans ses activités. 27 La place du jeune public et des étudiants Par la nature même de ses collections, le musée du quai Branly représente un lieu d’émerveillement et d’apprentissage pour les enfants. Pour cette raison, le musée conçoit spécialement pour eux des ateliers contées et des propositions ludiques pour découvrir ses oeuvres, en famille comme avec la classe. En dehors de la visite, le musée met à la disposition des écoles des dossiers pédagogiques qui s’articulent sur les programmes scolaires, tant dans le champ artistique que dans celui des Sciences humaines. Le site Internet propose par exemple des dossiers sur les surréalistes ou les explorateurs européens, de la Renaissance au XX e siècle, livrés clés en main avec textes, images et cartes. Aux étudiants, le musée propose un campus dynamique,où la médiathèque et l’enseignement dispensé sur place constituent d’importantes ressources pour leurs travaux. Ils sont également largement associés aux activités d’initiation et d’éducation, ainsi qu’aux débats, conférences et rencontres régulièrement organisés dans l’auditorium. La Rivière : une nouvelle expérience esthétique et informative Serpentant sur 200 mètres à travers le plateau des collections, le dispositif de la Rivière combine 19 modules vidéos, bas-reliefs, textes incrustés dans un long meuble de cuir. Proposition muséographique inédite et accessible à tous, en particulier aux personnes non -voyantes, malvoyantes ou se déplaçant en fauteuil roulant, la Rivière n’expose aucun objet réel mais toujours des transpositions d’observations et d’interprétations multiples du monde, provenant d’ethnologues ou d’habitants des quatre continents mis à l’honneur au musée. Divisée en trois parties, la rivière met en scène une variation sur la notion de lieux, tels qu’ils sont recensés (lieux de la découverte), habités (lieux des hommes) ou rêvés (lieux sacrés), de la Mongolie à l’Amazonie, de la Chine au Sénégal... En découvrant la carte du voyage des âmes après la mort des Dayak d’Indonésie, en contemplant l’idée de l’Eldorado, en volant vers le haut de la montagne de Kunlun (lieu sacré des Taoïstes), le visiteur, au fil de la Rivière, voyage à travers les mondes, à travers les regards. La réalisation de la Rivière a été rendue possible grâce au mécénat du groupe Schneider Electric. 28 La politique éditoriale du musée liberté de ton et exigence des contenus Dépositaire de trésors issus du monde entier, témoin et organisateur d’une interdisciplinarité nouvelle autour des arts et des civilisations non européens, le musée du quai Branly entend jouer un rôle de premier plan dans l’édition d’ouvrages liés à ses collections et à ses missions. Avec quinze ouvrages publiés sur la saison 2006-2007, les éditions du musée affichent un programme original et dynamique. Catalogues d’exposition, catalogues raisonnés, livres sur le musée, guide des collections, imagiers... Destinée à tous types de publics, déclinée sous de multiples formes et sur de multiples supports, la politique de publication du musée du quai Branly s’articule autour d’éditions en son nom propre ou bien de coéditions avec des maisons de premier plan : Flammarion, Actes Sud, 5 continents, Réunion des Musées Nationaux... Richesse des collections, ressources inédites : une nouvelle proposition éditoriale Les éditions du musée ont pour mission d’accompagner et d’appuyer l’ens emble des propositions émises par le musée dans les domaines liés aux arts et aux civilisations non occidentaux : anthropologie, ethnologie, ethno-musicologie, histoire de l’art, philosophie, ainsi que toutes les disciplines qui s’invitent parfois dans ces domaines... DVD, films et œuvres audiovisuelles : Prolonger l’ouverture sur le monde Parallèlement à l’édition de livres, la politique éditoriale du musée intègre également la production sur d’autres supports : ainsi, le catalogue de l’exposition cinématographique et plastique « Diaspora d’Afrique » sera disponible en DVD Aztèques, livre d’art et inventaire raisonné de la collection La collection de sculptures aztèques du musée du quai Branly, avec plus de 90 pièces, est l’une des collections européennes les plus riches avec celles de Londres, Berlin et Bâle. Avant même son ouverture, en mai 2005, le musée du quai Branly en a publié l’inventaire raisonné sous la direction de Marie-France FauvetBerthelot, docteur en préhistoire, et de Leonardo Lopez Lujan, docteur en archéologie. Ce titre est le premier de la collection d’inventaires raisonnés à venir, trois pour 2006 et trois pour 2007. (septembre 2007), un support particulièrement adapté aux principes du musée.Des productions en partenariat sur d’autres supports sont actuellement à l’étude : une collection d’oeuvres musicales issue des diverses zones exposées au musée, ainsi qu’une série de films, entre fiction et documentaire, autour du thème de l’étrangeté, qui proposerait une nouvelle approche de l’altérité. Un canal d’expression rapide et accessible au plus grand nombre : le site Internet du musée du quai Branly Le musée du quai Branly est également un « éditeur en ligne » à part entière. Il effectue un travail éditorial spécifique afin de rendre disponible gratuitement un grand nombre de publications sur son site www.quaibranly.fr et présente l’ensemble des programmes, ressources du musée. Trois types de publications sont particulièrement concernés : des thèses de chercheurs, sélectionnées par le département de la Recherche et de l’Enseignement ; les actes des principaux colloques et conférences organisés dans le Théâtre du musée; les catalogues raisonnés, équivalents pour les expositions temporaires de ce que représente le portail documentaire pour les collections. Qu’est-ce qu’un corps ? Catalogue de l’exposition organisée par Stéphane Breton, ce livre coédité avec Flammarion vise à « illustrer une théorie anthropologique par des objets et des formes» et se présente comme un véritable ouvrage de sciences humaines, rédigé par une équipe d’auteurs anthropologues contemporains de premier plan et doté d’une importante iconographie. 29 Le mécénat un enrichissement partagé Depuis son origine, le musée du quai Branly a souhaité que son proje t soit accompagné par des mécènes, tant par le soutien des créations artistiques liées à son architecture que dans le cadre de ses restaurations, de ses acquisitions majeures, de ses projets de recherche et d’enseignement. Un nouveau dialogue s’engage La politique de mécénat du musée du quai Branly remonte à la genèse même de son projet : elle a été mise en place dès 1999, après analyse comparative des méthodes employées en la matière par d’autres musées en France, au Royaume-Uni et aux EtatsUnis. Animé et piloté par Stéphane Martin, président du musée du quai Branly, le mécénat construit un dialogue avec les grandes sociétés françaises et internationales, et mène des actions spécifiques de sensibilisation à l’activité du musée auprès de leurs présidents et directions de la communication, du marketing ou du mécénat. Elle diffuse donc régulièrement à ces publics privilégiés des informations sur les temps forts de la vie du musée et y organise des visites ou des événements. Partager des valeurs communes L’objectif de cette politique est d’attirer des mécènes qui accompagnent la vie du musée et s’associent à des projets clairement identifiables. Ils doivent pour cela se reconnaître dans les valeurs portées par les projets que leur soumet le musée – soit qu’ils s’inscrivent dans une philosophie partagée, soit qu’ils incarnent la stratégie ou les savoir-faire particuliers du groupe mécène. Dans tous les cas, pour qu’une entreprise s’engage avec le musée du quai Branly, il faut qu’elle adhère pleinement à ses missions, à son esprit et à sa volonté de s’ouvrir sur le monde et les pays d’où proviennent les oeuvres présentées. La Société des Amis du musée du quai Branly Parallèlement à sa politique de mécénat, le musée du quai Branly compte sur le soutien de la Société des Amis qui, créée en 2002, compte plus de 300 membres, entreprises et particuliers, en France ou à l’étranger. La Société des Amis appuie le musée sur l’ensemble de ses missions, favorise son développement et son rayonnement. Elle joue un rôle important dans la sollicitation des donateurs – engagement qui s’est notamment démontré lors du financement de la restauration du mât kaiget Seligmann, en 2003, et de la tête de Moaï, en 2004. Présidée par Louis Schweitzer, la Société des Amis est ouverte à tous et offre un accès privilégié au musée et des informations sur tous les temps forts de son activité. Le Cercle des Grands Mécènes Dès l’origine du projet, de grandes entreprises ont souhaité s’engager aux côtés du musée du quai Branly, apportant leur concours à de nombreuses réalisations architecturales d’envergure et à l’acquisition d’œuvres importantes... Ces entreprises, qui se sont engagées à hauteur de un million d’euros, font désormais partie du Cercle des Grands Mécènes. Le groupe Pernod Ricard en fut le premier membre dès 2003, en permettant la réalisation des bassins du musée, et il fut rapidement rejoint, en 2004 et 2005 par d’autres contributeurs : AXA, la Caisse des Dépôts, Gaz de France, Schneider Electric, Ixis C&B -Groupe Caisse d’Epargne et la Fondation EDF. 30 Un musée composite une architecture conçue autour des collections 31 Le bâtiment en chiffres 25100 m2 de terrain 40600 m2 de bâtiments 18000 m2 de jardin 2500 m2 de terrasse Le plateau des collections 4750 s’étend sur m2. Il est abrité par une mégastructure métallique 220 m de long. 26 poteaux portent ses 3400 tonnes à 10 m au -dessus du sol. 3 Galeries suspendues, dont 2 sont destinées de aux expositions thématiques 800 m2 à l’ouest 600 m2 à l’est), et 1 à des postes multimédia ( et pour la consultation d’informations anthropologiques. Des fondations protégées et étanchéifiées par une paroi de béton 750 m, sur 20 m à 30 m longue de de profondeur. Au nord, la façade est composée 1500 de losanges de verre, formant un vitrail 200 m de long sur 9 m de haut. 1 galerie jardin de 2000 m2 de pour les expositions temporaires internationales. 2 restaurants. 1 librairie-boutique. 32 Présence-absence ou la dématérialisation sélective « C’est un musée bâti autour d’une collection. Où tout est fait pour provoquer l’éclosion de l’émotion portée par l’objet premier ; où tout est fait, à la fois, pour le protéger de la lumière et pour capter le rare rayon de soleil indispensable à la vibration, à l’installation des spiritualités. C’est un lieu marqué par les symboles de la forêt, du fleuve, et les obsessions de la mort et de l’oubli. C’est l’asile où sont accueillis les travaux censurés ou méprisés, conçus naguère en Australie ou en Amérique. C’est un endroit chargé, habité, celui où dialoguent les esprits ancestraux des hommes qui, découvrant la condition humaine, inventaient dieux et croyances. C’est un endroit unique et étrange. Poétique et dérangeant. Le construire ne peut se faire qu’en récusant l’expression de nos actuelles contingences occidentales. Exit les structures, les fluides, les “menuiseries”de façade, les escaliers de secours, les garde-corps, les faux plafonds, les projecteurs, les socles, les vitrines, les cartels... Si leur fonction par la force des choses doit demeurer, qu’ils disparaissent de notre vue et de notre conscience, qu’ils s’effacent devant les objets sacrés pour autoriser la communion. Facile à dire, plus difficile à faire... Et l’architecture qui en découle a un caractère inattendu. Est-ce un objet archaïque ? Est-ce l’expression de la régression ? Non, tout au contraire, pour arriver à ce résultat, les techniques les plus pointues sont convoquées : les verres sont grands, très grands, très clairs, souvent imprimés d’immenses photographies, les poteaux, aléatoires dans leur positionnement et leur taille, se prennent pour des arbres ou des totems... Mais peu importent les moyens... Seul le résultat compte : la matière par moment semble disparaître, on a l’impression que le musée est un simple abri sans façade, dans un bois. Quand la dématérialisation rencontre l’expression des signes, elle devient sélective. Ici l’illusion berce l’oeuvre d’art. Reste à inventer la poétique de situation : c’est un doux décalage, le jardin parisien devient un bois sacré et le musée se dissout dans ses profondeurs. » Lettre d’intention de Jean Nouvel pour le concours international d’architecture (1999) 33 Un musée composite Les principes fondateurs page 38 Quatre bâtiments, un musée page 39 Sous le signe de la diversité page 41 Un musée respectueux de son environnement page 42 Le jardin page 43 34 Les principes fondateurs d’un chantier de collection Offrir aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques un lieu digne d’eux, refléter l’évolution du regard porté sur ces arts, s’intégrer et à la fois se démarquer dans un tissu urbain et monumental dense sont les principes fondateurs sur lesquels l’Agence Jean Nouvel s’est appuyée pour apporter une réponse aussi novatrice que fidèle. Le projet architectural du musée du quai Branly est atypique et témoigne de la maturité du travail de l’architecte. Sur un site exceptionnel à l’ombre de la Tour Eiffel et sur les bords de Seine, il répond à des exigences spécifiques en matière d’image, d’identité, d’accessibilité et d’insertion urbaine. « Présence absence » ou «dématérialisation sélective » sont les maîtres mots de la conception du lieu et de la muséographie orchestrée par Jean Nouvel. En effet, pour l’architecte, le musée doit s’incliner, voire s’effacer devant ces arts et civilisations non occidentaux, tout en magnifiant leur profondeur historique ainsi que leur charge poétique. S’émanciper des références occidentales S’émanciper des références de l’architecture occidentale –barrières, vitrines, garde-fous, faux plafonds– et inventer un environnement qui accueille les arts et civilisations de quatre continents, telles sont les lignes directrices du projet architectural. A l’abri d’une façade de verre, transparente et protectrice, le « jardin-forêt» constitue ici un écrin naturel pour le musée: lieu emblématique, commun à tous les continents, il est à la fois organique, La rampe La rampe d’accès au plateau des collections est une longue sinusoïde de 180 mètres. Les visiteurs peuvent ainsi, depuis le hall d’entrée jusqu’au plateau des collections, découvrir la Tour de verre, réserve des instruments de musique, et la zone des Des oeuvres aborigènes contemporaines intégrées au projet architectural Le musée du quai Branly inscrit, au coeur de sa mission, la création de passerelles entre les cultures et la valorisation de l’art contemporain non occidental. Déclinant cette démarche, Jean Nouvel a eu l’idée d’introduire l’art aborigène australien sur la façade et les plafonds du bâtiment de la rue de l’Université. Soucieux d’allier découverte artistique et exigence, le musée du quai Branly a proposé une collaboration inédite aux institutions australiennes qui ont accueilli avec enthousiasme cette initiative. Au terme de dixhuit mois d’échanges entre mystérieux, vivant, alternativement sombre et lumineux. Longue passerelle sur pilotis, le bâtiment principal du musée apparaît comme posé sur la canopée du jardin, avec, sur son côté, des «boîtes » en saillie accueillant en leur sein des oeuvres. Devenu explorateur, le visiteur traverse ce jardin vallonné, conçu à l’image des végétations indisciplinées, pour pénétrer dans le hall d’accueil du musée. Empruntant une rampe en pente douce, il chemine lentement pour parvenir au plateau des collections. A l’intérieur, la pénombre domine. Indispensable à leur préservation, l’éclairage tamisé permet de révéler progressivement la charge poétique des œuvres exposées. Pour privilégier le mystère, l’environnement technique est gommé au profit d’une scénographie épurée permettant d’articuler discrètement la présentation des oeuvres et les multiples sources d’information proposées. Dans une modernité qui lui est propre, cette architecture repose sur des vocabulaires non occidentaux, jouant de l’émotion et du dépaysement, en rupture avec les codes traditionnels des musées. expositions temporaires. Ils gravissent la rampe comme on remonte un cours d’eau, en découvrant de nouveaux espaces au détour d’une courbe. Ouvrage d’art à part entière, elle est construite à la manière d’un pont autoroutier, par éléments soudés de 7,50 m. conservateurs français et australiens, et grâce à l’appui des gouvernements respectifs, huit artistes ont été retenus pour participer au projet : Pady Nyunkuny Bedford, John Mawurndjul, Ningura Napu rrula, Lena Nyadbi, Michaël Riley, Judy Watson, Tommy Watson et Gulumbu Yunupingu. En 2004, cette démarche inédite, soutenue par trois mécènes – Véolia, AM Conseil et Bruno Roger –, a abouti à la réalisation de fresques visibles de l’intérieur et de l’extérieur du bâtiment. Cette rencontre entre un art millénaire et la tradition française de commandes d’artistes pour des institutions emblématiques crée, aujourd’hui, un témoignage inédit de la vitalité cet art. 35 Quatre bâtiments, un musée Le musée du quai Branly se compose de quatre bâtiments distincts, possédant chacun une architecture propre, reliés par des chemins et passerelles. Conçus pour s’adapter avec précision au fonctionnement de l’établissement et de ses différents départements et directions, ils semblent être des entités autonomes dans l’enceinte du musée, capables de se combiner en totale harmonie, entre eux et avec l’environnement urbain. Le bâtiment Musée Coeur du projet développé sur 5 niveaux, le «bâtiment Musée» se décline en espaces aux géométries variables répondant chacun, de façon inédite, aux exigences liées aux missions du musée : la préservation et la valorisation des collections ainsi que l’enseignement et la recherche. Tout est courbe, fluide, transparent et chaleureux. Les oeuvres y sont ici accueillies, exposées et accessibles. La tour de verre – réserve des instruments de musique – accueille le visiteur et l’invite à emprunter la grande rampe pour accéder au plateau des collections. Cette Galerie sans cloison s’organise selon un circuit périphérique légèrement ascendant. Sur sa face nord, les «boîtes », dans lesquelles le visiteur est invité à pénétrer, constituent autant de lieux d’exposition plus intimes. Deux Galeries suspendues à chaque extrémité offrent des espaces d’expositions temporaires permettant d’explorer les collections au travers de thématiques ou de dossiers. Les 2 000m 2 de la Galerie jardin, au rezde-chaussée, accueillent les expositions internationales, au nombre de 4 par an. Les 6 000m 2 de réserves constituent un es pace de travail inédit pour les conservateurs et les chercheurs. L’auditorium avec le théâtre, la salle de cinéma et les salles de cours permet de démontrer, en lien avec les collections, la vitalité et l’actualité de la création artistique des civilisatio ns de ces quatre continents. Lieu privilégié pour les étudiants et les chercheurs, la médiathèque domine la terrasse. De l’extérieur, côté Seine, le visiteur voit émerger audessus du jardin une longue passerelle aux couleurs chaudes, en partie habillée de bois et dont la forme épouse la courbe du fleuve. Sa façade de verre imprimée de motifs végétaux est plantée de « boîtes » multicolores aux tailles variées. L’effet produit est celui d’une rangée de cabanes, sortes de boîtes émergeant de la forêt. La structure du bâtiment, pourtant imposante, est totalement invisible. Vingt-six poteaux, aléatoirement disposés, soutiennent une charpente métallique de 220 mètres de long –hommage discret à la tour Eiffel voisine. Volontairement limité à une hauteur de 21 mètres par souci d’intégration et de respect des riverains, le toit est surmonté d’une terrasse offrant une vue spectaculaire sur la colline de Chaillot, ses jardins et les bords de Seine jusqu’au Grand Palais. 36 Le bâtiment Branly Au nord-ouest, en prise directe sur le quai, s’élève le bâtiment « Branly ». Avec son mur végétal conçu par le botaniste, chercheur au CNRS,Patrick Blanc, ce bâtiment principalement administratif, d’une surface totale de 2250m 2, se dresse sur cinq niveaux et abrite 140 postes de travail ainsi qu’une salle de cinéma d’une centaine de places. Sa façade, dans le prolongement direct de l’immeuble Haussmannien contre lequel il est appuyé, se courbe et s’affine pour s’effacer devant la palissade de verre protégeant le jardin. Côté cour, la façade vitrée est couverte de brise-soleil mobiles coulissant sur des arêtes de couleur orange. Au sommet du bâtiment se trouve la salle des conseils, dont la principale baie vitrée s’inscrit dans un cadrage au format exceptionnel. Le bâtiment Université Au sud, le bâtiment de la rue de l’Université propose une architecture composée de verre et de pierre. Le rez-de-chaussée de cet immeuble de 1 500 m2 accueille la librairie-boutique ouverte au public, tandis que les étages sont réservés aux ateliers de restauration des oeuvres ainsi qu’aux 30 postes de travail nécessaires à la gestion des collections. Point de similitude avec les immeubles haussmanniens de l’arrondissement, le bâtiment reproduit cette hauteur sous plafond qui permet d’apercevoir, depuis l’extérieur, les plafonds sur lesquels sont exposées des fresques peintes par des artistes contemporains aborigènes australiens. Le bâtiment Auvent Le bâtiment Auvent est niché entre le bâtiment Musée et le bâtiment Branly, avec lesquels il communique par des passerelles transparentes. Avec sa façade de verre et de métal, adossé aux pignons des habitations de l’avenue de La Bourdonnais , ce bâtiment abrite sur 1 300m 2 les magasins de la médiathèque (180000 volumes et 700000 photographies et documents sonores), le salon de lecture Jacques Kerchache, la salle de consultation des fonds spéciaux ainsi qu’un atelier de découverte pour les enfants. Rendre visibles les réserves : la Tour de verre des instruments de musique A la fois parti pris architectural et innovation muséographique, la réserve des instruments de musique (620m2 répartis sur six niveaux), abritant près de 9 500 instruments, offre au visiteur l’opportunité de pénétrer dans le cœur du musée. Colonne de verre de 16 mètres de diamètre, elle traverse le musée de part en part, depuis l’auditorium jusqu’au plateau des collections. Mécénée par la Caisse des Dépôts, la réalisation de cette œuvre architecturale a nécessité l’assemblage de 220 vitraux cintrés sur 24 mètres de h auteur. Un restaurant dans les ombres d’Eiffel La terrasse du musée du quai Branly propose une nouvelle relation avec le paysage parisien. A son extrémité Est, le restaurant s’inscrit, par son architecture, dans un dialogue visuel avec la tour Eiffel qui le domine. Cette création architecturale est coiffée d’un dôme composé d’une multitude de pans vitrés triangulaires reposant sur une charpente métallique en aluminium. La Galerie jardin Sous la passerelle du plateau des collections se glisse la Galerie jardin. De forme douce et ovoïde, sa blancheur crée une rupture avec le bâtiment Musée et souligne ainsi sa destination : accueillir les expositions temporaires internationales. Sa structure mêlant le verre et l’aluminium dans une géométrie complexe est constituée de trois niveaux de vitrage s’enroulant à la manière d’une coquille d’escargot, entrecoupés de panneaux horizontaux pare-soleil. Les rideaux de Naoki Takizawa, une création originale Issey Miyake Inc. et son directeur artistique Naoki Takizawa ont souhaité, dès les premiers temps du projet, s’associer à Jean Nouvel. Réalisée grâce au mécénat de Saint-Gobain, la création de ces rideaux a été offerte par Naoki Takizawa et Issey Miyake Inc. Pouvant être envisagés à la fois comme peau, membrane, fluide, circulation, ils servent à la fois de gardes et de passeurs. Ils évoquent les flots d’une cascade pour le rideau de l’auditorium, et des murs d’eau ou un fleuve pour le rideau des expositions temporaires. Les deux rideaux s’attachent à créer une impr ession de mouvement qui accompagne la circulation à l’intérieur des espaces en créant un cheminement modulable suivant les différents instants de vie du musée (expositions, événements, concerts...). 37 Une architecture placée sous le signe de la diversité Grâce à un programme architectural précis et stable, ce projet unit une fonctionnalité parfaite, une inscription harmonieuse dans la courbe de la Seine et une maîtrise ludique des volumes. Les premières étapes du chantier, en raison de la proximité avec la Seine, ont été consacrées à un vaste travail d’étanchéité et de fondations. Une paroi moulée de 750 mètres de long sur 20 à 30 mètres de profondeur ceinture, en sous -sol, tout le bâtiment pour protéger du fleuve le musée et ses collections. De plus, un dispositif anti-crue avec murs et merlons de terre argileuse se cache dans les vallons du jardin pour faire face à un éventuel débordement de la Seine supérieur à la crue centennale de 1 910. Une place au hasard calculé Reposant sur une charpente métallique de 220mètres de long, la structure du $ bâtiment, divisée en deux parties réunies par un joint de dilatation, est soutenue par 26 poteaux métalliques disposés aléatoirement. Cette configuration a complexifié la mise au point de la charpente métallique, qui devait déjà prévoir l’insertion de multiples « boîtes » scénographiques en encorbellement sur le jardin. L’un des principaux enjeux du travail architectural a été de restituer le volume dessiné par Jean Nouvel en masquant les 3 500 tonnes d’acier de la mégastructure. Cette dernière a, en effet, disparu sous un habillage de plâtre recouvert d’un enduit artisanal à la chaux. A l’intérieur du bâtiment, faisant référence à la nature, les poteaux, habillés d’un enduit traditionnel, prennent « racine » dans le sol en pente douce. Çà et là, des vibrations lumineuses aléatoires pourraient évoquer le soleil à travers la canopée. Les «boîtes », harmonieuses source d’irrégularités Le mur végétal, refuge de la biodiversité en milieu urbain De dimensions variables, trente boîtes à ossature métallique émergent tout le long de la façade du bâtiment, côté nord, et augmentent la longueur des porte-à-faux jusqu’à 15 mètres par endroit. Ces boîtes « scénographiques » visent à créer des espaces d’exposition plus intimes au sein du plateau des collections. Elles proposent aux visiteurs des ensembles d’objets d’origine ou de thème communs. L’idée d’un mur végétal est née des observations de Patrick Blanc, paysagiste, botaniste et chercheur au CNRS. A partir du constat que, dans les milieux régulièrement arrosés, la végétation colonise la plupart des supports disponibles, notamment les plans inclinés des rochers et des arbres, le chercheur a inventé et breveté un procédé qui lui offre la possibilité de végétaliser des surfaces urbaines jusqu’alors inaccessibles aux plantes. Ce décor végétal de 800m2, composé de 15 000 plantes – l’un des plus grands réalisés à ce jour–, remplit un objectif esthétique, mais constitue également une protection originale pour le bâtiment Branly, ainsi qu’une contribution environnementale non négligeable dans l’univers urbain. Structuré en un ensemble de tuyaux régulièrement percés et superposés à partir du sommet du mur, l’arrosage maintient un niveau minimal d’humidité et distribue une solution nutritive. Ce système simple et fiable – d’une durée de vie d’au moins trente ans– s’entretient simplement. Une mise en lumière signée Yann Kersalé Pour son projet, mécéné par la Fondation EDF, Yann Kersalé a souhaité omettre un maximum d’objets fonctionnels : la lumière s’incorpore dans l’architecture, elle prend corps dans les végétaux. Pièce majeure de Lô (titre générique du projet de Yann Kersalé pour le musée du quai Branly), un lac allégorique, sous le bâtiment Musée, présente l’eau sous ses trois états, en fonction de l’état météo ambiant. A forte dominante blanche, il tend vers le vert pour évoquer la vapeur, ou vers le bleu pour l’état liquide. La façade accueille, quant à elle, un jeu d’ombres et de lumières dessiné par les arbres. Les autres installations –dans la clairière, le théâtre de verdur e, la terrasse, les bassins, etc. – donnent à la lumière du musée du quai Branly une orchestration inédite. Un théâtre de verdure pour tous les publics Amphithéâtre situé dans la partie basse du jardin, le th éâtre de verdure accueille le public sur des gradins aménagés dans le relief du jardin, pour des spectacles et des conférences en plein air. Faisant face au théâtre Claude Lévi-Strauss, ils s’ouvrent l’un sur l’autre pour constituer, parfois, un théâtre unique. 38 Un musée respectueux de son environnement proche et lointain En résonance avec les problématiques actuelles de développement durable, le musée du quai Branly s’est donné comme exigence d’être le plus respectueux possible de son environnement, à la fois immédiat et lointain... Dès la genèse du projet, les différents acteurs ont souhaité inscrire le musée dans une démarche écologiquement, respectueuse et développée, en s’inspirant des normes HQE (Haute Qualité Environnementale) les plus récentes. Ce parti pris a été décliné au cours de chaque étape de la construction, en cohérence avec les études de faisabilité. Ainsi, les espaces verts représentent plus de 70 % de la surface du lieu, avec, dans la plupart des cas, des essences locales issues d’élevages. Un système de récupération des eaux résiduelles permet de limiter la consommation. Les peintures utilisées sont sans solvants. De plus, le choix des matériaux a également été effectué avec la plus grande vigilance quant aux conséquences environnementales engendrées par leur utilisation. Par exemple, le verre, largement utilisé sur l’ensemble du musée, est une solution particulièrement écologique. En effet, la généralisation des espaces vitrés limite les besoins en éclairage, évite les remises en peinture successives, et les vitrages, filtrés à 99 %, installés de part et d’autre du plateau des collections, contribuent à la climatisation du lieu en évitant le réchauffement de l’intérieur. L’environnement, l’affaire de chacun au musée Parallèlement à sa politique générale, le musée incite ses collaborateurs à être attentifs à leur environnement. Une vigilance quotidienne, au travers de gestes « citoyens », réduit substantiellement les atteintes à l’environnement, suivant en cela la charte du fonctionnaire éco -responsable. L’utilisation de la messagerie électronique, de papiers recyclés pour les documents internes ou encore la mise à disposition d’un garage à vélos participe de ce souhait d’inscrire le fonctionnement du musée dans une politique de développement durable. De plus, concerné par la santé des collaborateurs du musée, l’établissement est un espace de travail entièrement non fumeur et propose, aux agents qui en font la demande, la prise en charge d’un traitement antitabagique d’un mois. Le végétal, un matériau omniprésent Avec un jardin de 18 000m2, un mur végétal de 800m2, et des milliers d’essences intégrées au site, le musée ajoute, en plein coeur de Paris, un espace végétal étendu, accessible et d’une grande diversité. Pour l’agencement du jardin, une sélection d’essences très communes a été privilégiée. Le bois sélectionné pour la construction provient d’élevages ou dispose de certificats d’origine. Les quelques espèces rares présentes sur le site n’ont pas engendré de déforestation sauvage. 39 Le jardin, un écrin naturel pour le musée Le jardin s’étend sur 18000 m 2 et enserre l’architecture en créant une impression de foisonnement, un écrin naturel pour les collections. Sentiers, petites collines, chemins dallés de pierres de torrent, bassins propices à la méditation et à la rêverie, amphithéâtre ouvert où se donneront spectacles, conférences et concerts, ce nouveau jardin à Paris sera le terrain de rencontre des différents publics. Une scénographie d’immersion C’est à Gilles Clément qu’a été confiée la tâche de dessiner le jardin dont la création a été soutenue par Gaz de France. Le jardinier, paysagiste et botaniste français a souhaité rompre avec la tradition occidentale dominée par l’ordre et la raison symétrique, et offrir un espace souple, ondulant, où la distance ordinairement prise avec la nature se trouve remplacée par une scénographie d’immersion. Une couverture de graminées aux nuances blondes, un tracé des chemins évoquant le hasard et l’usure plutôt que l’arbitraire et la mesure, l’absence de perspective directe et de gazon réglé pour conduire le regard, l’apparent désordre d’un boisement clair, le ménagement des surprises au détour des reliefs, tout concourt à valoriser la puissance organique de la nature. Ce dispositif renvoie aux paysages enchevêtrés de l’univers animiste pour qui chaque être de nature, de l’herbe à l’arbre, de l’insecte à l’oiseau, quelle que soit leur position dans l’espace, se présente face à l’homme de façon égalitaire et respectable. D’où l’importance accordée aux plantes minuscules, carex, luzules, comme aux arbres et aux lianes de grande venue, chênes, érables, vigaines, vignes… Le vocabulaire botanique n’emprunte rien à l’exotisme tropical : il se déploie sur le registre des flores planétaires compatibles avec le climat de Paris. Par son architecture, le musée libère au sol une partie centrale liant les deux masses boisées de la « savane arborée». Au nord, les grands arbres et les lianes, destinés à rejoindre le niveau du toitterrasse, au sud les arbres à fleurs de petite et moyenne dimensions (prunus, magnolias) laissant venir sur la façade le, soleil et la lumière. A la rencontre des chemins disposés en réseau, les « clairières» constituent les pauses et les événements du parcours. Une forme en référence : la tortue Toutes les formes et tous les objets liés aux clairières évoquent la tortue, animal mythique occupant une place à part dans les cosmogonies animistes et polythéistes dont le musée accueille les oeuvres sacrées. En Asie, la tortue cosmophore porte l’Univers (Bedawang, figure mythique, antérieure aux influences polythéistes de l’île de Bali) ; en Afrique (pays dogon), le siège où s’installe le coupable aux aveux est une tortue ; en Amazonie, certaines populations donnent à leur campement tribal une forme de tortue, dont la, queue indique la direction de la rivière, repère indispensable au sein de la forêt. Dans le jardin, l’animal n’est jamais représenté de façon littérale. Bien que tous les objets évoquant la tortue n’aient pu être installés, l’ovale de sa carapace apparaît çà et là pour tracer les contours des clairières, dessiner la forme d’un banc, émerger d’un chemin sous les apparences de roches couvertes de mousses ou encore se dresser en abri-tuteur couvert de lianes au milieu du jardin. Enfin, un bassin aux formes aléatoires constitue une limite le long de la rue de l’Université. C’est un jardin d’eau planté de massettes et de joncs dans lequel serpente la grille conçue comme un enchevêtrement de roseaux métalliques. Protéger sans couper du monde : la palissade de verre Dans le prolongement du bâtiment Branly, l’enceinte du musée est circonscrite par une imposante palissade de verre de 12 mètres de haut sur 200mètres de longueur, épousant la courbe légère de la Seine. Sur le plan architectural, cette palissade assure la continuité du front bâti, d’une faible densité côté quai. Elle constitue également un support de communication pour l’information des publics sur les activités et événements du musée. Enfin, elle représente une barrière phonique mettant ainsi le jardin et le musée à l’abri du bruit engendré par la circulation routière. Grâce à sa transparence, ce mur de verre préserve un espace calme de méditation et de détente sans pour autant le couper de son environnement urbain. 40 programmation du musée 2006 - 2007 41 Les expositions Autour des collections Six «expositions dossiers » se tiendront dans la Galerie suspendue est pour découvrir les collections du musée. du 23 juin au 15 décembre 2006 « Nous avons mangé la forêt », Georges Condominas au Viêtnam du 23 juin au 17 décembre 2006 Ciwara, chimères africaines du 12 février au 13 mai 2007 Premières nations, collections royales : les Indiens des plaines et des prairies d’Amérique du Nord du 12 février au 13 mai 2007 « Le Yucatan est ailleurs », expéditions photographiques de Désiré Charnay du 18 juin au 16 septembre 2007 Au nord de Sumatra : les Batak du 11 juin au 16 septembre 2007 Objets blessés. La réparation en Afrique Dans la Galerie suspendue ouest, la thématique abordée dans la grande exposition d’anthropologie porte, de façon pérenne, sur les enjeux universels des relations entre les hommes. du 23 juin 2006 au 25 novembre 2007 L’exposition d’anthropologie : Qu’est-ce qu’un corps ? Les expositions internationales Les expositions temporaires internationales présentent, dans la Galerie jardin, des oeuvres issues des collections du musée du quai Branly et de grands musées étrangers ainsi que des oeuvres d’artistes contemporains. du 18 septembre 2006 au 21 janvier 2007 D’Un Regard l’Autre du 2 avril au 15 juillet 2007 Nouvelle-Irlande, arts du Pacifique Sud du 2 avril au 8 juillet 2007 Jardin d’Amour, installation de Yinka Shonibare 42 Le théâtre du musée arts vivants, débats et rencontres, cinéma Théâtre, danse et musique Pour sa première saison, le musée du quai Branly propose une vingtaine de spectacles correspondant à cinq cycles de représentations. Cette programmation s’articule autour du thème «Poésie, des mots et des hommes ». Cycle 1 • du 29 septembre au 8 octobre 2006 Le Mahabharata, une épopée universelle Trois spectacles montrent comment, de l’Inde ancienne au Japon contemporain, poésie originelle et récit épique deviennent théâtre rituel. Krishnacharitam, La Geste de Krishna (conte) Kapila Venu et la troupe de Irinjalakuda (Inde). Mahabharata (spectacle de marionnettes) Massimo Schuster, Théâtre de l’Arc-en-Terre. Mahabharata (Épisode du roi Nara) Compagnie Ku Na’uka Theater (Japon). Cycle 2 • décembre 2006 Programmation en cours Cycle 3 • du 1er au 4 février 2007 « Les esprits écoutent » Le chamanisme en Sibérie Ce cycle propose de découvrir pour la première fois les traditions musicales et chantées, d’inspiration chamanique, de Sibérie. Des conférences introduisent ces performances. Cycle 4 • du 28 mars au 1er avril 2007 Repentistas, la tradition du Punto, poésie chantée et improvisée Le Punto est une véritable joute oratoire qui se pratique dans les pays de cultures hispanophone et lusophone. Le cycle met l’accent sur Cuba, où le Punto est développé et pratiqué par des poètes vachers. Cycle 5 • du 14 au 17 juin 2007 Desert blues : griots et poètes des sables Avec plus de 21 grands artistes de ; l’Afrique traditionnelle, ce spectacle multimédia évoque quelques -unes des plus belles traditions musicales du Mali. Desert Blues, créé pour le Théâtre du quai Branly, est un voyage musical et multimédia qui réunit sur une même scène Touareg du désert, Songhaï de la boucle du Niger et Bambara du pays mandingue. 43 Spectacles jeune public Pendant les vacances scolaires, le musée du quai Branly propose aux enfants et à leurs parents de découvrir des univers musicaux, théâtraux ou chorégraphiques venus d’ailleurs. Cycle 1 pendant les vacances de Noël, les 3, 5 et 6 janvier 2007 à 15h Cycle 2 pendant les va cances d’hiver, les 21, 23 et 24 février 2007 à 15h Cycle 3 pendant les vacances de Pâques, les 18, 20 et 21 avril 2007 à 15h Débats et rencontres L’Université populaire du quai Branly ouvre le débat sur des enjeux historiques et contemporains, et encourage le dialogue sur les questions liées à l’Autre. Cycle 1 • d’octobre 2006 à avril 2007 Histoire mondiale de la colonisation Cycle 2 • de septembre 2006 à avril 2007 Les grandes controverses sur l’universalité Cycle 3 • janvier 2007 Conférences « les artistes et leur rapport au corps » Cycle 4 • tous les mois Les Grands Témoins 10 et 11 mars 2007 Week-end consacré à Paul-Emile Victor Cinéma Dans la salle de cinéma, le musée du quai Branly projette des films de fiction, des documentaires ou des images d’archives, en lien avec la programmation des spectacles ou des thèmes spécifiques. Cycle 1 • du 18 au 22 octobre 2006 «Regards comparés » : immigration, assimilation, intégration Cycle 2 • du 10 au 25 mars 2007 Autour de Paul-Emile Victor, images des pôles Installation du 11 septembre au 13novembre 2006 « La Bouche du roi », installation d’art contemporain de l’artiste béninois Romuald Hazoumé, occupe le foyer du théâtre. 44 Visites, ateliers, expériences Une sélection des activités culturelles proposées aux visiteurs du musée du quai Branly Découvrir « Sanzas » « Devenir griot »... Des visites et des ateliers généralistes, l’occasion d’une première rencontre avec les richesses du musée : Expérimentation sur les traces d’artistes contemporains rencontre-performance Yinka Shonibare Visite «Découverte du musée » (parcours architectural) Engagement dans une réflexion éthique « Équitables ! » « L’autre jouet » Visite «Découverte du parcours des collections » (arts et cultures des quatre continents) Visites «en questions » (visite et débat) Visites «Découverte de l’Afrique » «Découverte de l’Asie » «Découverte de l’Amérique» «Découverte de l’Océanie » Visites des expositions temporaires Voyager Les « voyages » sont proposés aux visiteurs pour leur permettre d’aborder l’Ailleurs en dépassant le fantasme exotique, pour aller à la rencontre des peuples d’aujourd’hui, entre identités culturelles et mondialisation. Deux embarquements sont proposés : Visites contées «Voyage d’un jour » Mali, Mexique, Thaïlande… une destination par trimestre sans quitter Paris. Ateliers « Devenir ethnologue » Explorer Des ateliers et des visites transversales permettent de dépasser les cloisonnements géographiques en tissant des échos visuels et thématiques entre les objets : Visite «Puissantes beautés » Visite « Le secret du masque » Visite «Pas si bêtes » Atelier « Dans tous les sons » Rencontrer Des activités organisées dans les ateliers visent à une meilleure compréhension de l’Autre au travers d’expérimentations structurées autour de trois axes différents: Découverte des arts vivants «Chorégraphies indiennes » Fêter Les grandes fêtes populaires ou rituelles trouvent au musée du quai Branly une place à part. La programmation permet aux différents publics de se retrouvent lors d’événements divers et bigarrés : Nocturnes exceptionnelles « Melting Pot » Fêtes traditionnelles une fois par trimestre ( Diwali en octobre, carnavals en février, Gnawa en juin…) Journées du Patrimoine 16 et 17 septembre 2006 Séminaire sur le handicap dans le monde printemps 2007 Nuit blanche 29 septembre 2007 45 CIWARA - Chimères africaines du 23 juin 2006 au 17 décembre 2006 L’une des premières expositions temporaires du musée du quai Branly est consacrée aux cimiers antilopes Ciwara, issus de l’art bamana du Mali. Souvent composées de plusieurs figures anthropomorphes ou animales, ces « chimères africaines » constituent un élément essentiel et fédérateur de la culture et de la vie des Bamana, mais aussi des populations voisines : Malinké, Bozo ou Sénoufo ... Masque ou sculpture ? En bois sculpté, gravé, patiné, peint, orné de perles de crins, de pompons, le Ciwara peut être défini comme une sculpture portée sur la tête de danseurs. Les Ciwara (également appelés wara-kun,wara-ba-kun, nama-koro-kun ou sogo-ni-kun, selon les lieux) comptent de nombreuses variations stylistiques, en fonction des régions et de l’évolution du temps. Cette exposition permet de rassembler et de présenter ce que le monde scientifique connaît, à ce jour,sur ce sujet grâce aux études conduites depuis une vingtaine d’années, et d’aborder les éléments nouveaux disponibles. Ouverte à tous, elle vise également à faire découvrir ce culte dont on ne connaît ni l’époque, ni le lieu d’origine sous un angle esthétique. Parce que le masque, le costume et la danse qui y sont liés sont indissociables de l’efficacité que dispense ce masque, l’exposition présente aussi le culte tel qu’il était pratiqué au travers de photographies et de films tournés sur le terrain. Un objet aux pouvoirs bénéfiques L’exposition permet de présenter et de connaître l’aspect traditionnel de la société banama. Les danses du Ciwara ont lieu en plein jour, au début de la saison des pluies, aussi bien au milieu des champs qu’au village. Liées aux rites agraires, elles célèbrent l’union mythique du soleil, principe masculin, et de la terre, principe féminin, tout en stimulant l’ardeur des jeunes cultivateurs. Le Ciwara, qui sort généralement en couple, peut avoir un usage différent selon les villages : au moment des deuils, par exemple, pour dispenser des bienfaits ou pour lutter contre les morsures de serpent. Son pouvoir magique repose sur des objets sacrés appelés Boliw, sans lesquels le masque n’est qu’un objet inefficace. C’est un objet fédérateur et protecteur pour la communauté, d’autant plus que, si seuls les initiés le portent, il peut être vu de tous. Autrefois largement répandu au Mali, le culte Ciwara est progressivement abandonné est n’est plus guère en vigueur que dans quelques villages aujourd’hui. Quatre styles de Ciwara attribués Si l’on ne peut réellement identifier des « maîtres » dans l’art du cimier, quatre principaux styles, très divers dans leur forme, mais reliés par la destination des cimiers, sont exposés sur la Galerie suspendue est. Le style de Bougouni présente plusieurs motifs animaux combinés sur la même pièce. La crinière, stylisée,est en zigzag et le corps repose sur un animal hybride, mêlant l’antilope et d’autres espèces telles que l’oryctérope, le pangolin ou la pintade. Deux antilopes peuvent également être superposées, parfois avec un autre animal sous des formes plus ou moins abstraites. Le style de Bélédougou, que l’on trouve dans la zone d’influence de Bamako et au nord du fleuve Niger, présente une structure marquée par l’horizontalité : la partie supérieure figure une tête d’antilope aux cornes souvent démultipliées,tandis que la partie inférieure est constituée d’un animal de forme convexe, difficile à identifier. Les antilopes attachées au style de Ségou donnent une impression de verticalité accentuée.Le mâle et la femelle se différencient nettement : le premier est plus grand avec un sexe fortement marqué, la seconde possède des cornes droites et porte souvent un petit sur le dos. Enfin, le dernier style de cimiers antilope est attribué, avec moins de certitude, à la région de Sikasso. Raffinés et complexes, ces masques d’une grande diversité ne ressemblent guère à des antilopes, notamment les plus remarquables d’entre eux : les nama tyétyé. Se dévoilent ainsi aux visiteurs 36 objets parmi les 60 de la collection, qui permettront au public à la fois d’admirer et de comprendre l’esthétique, les rites et les croyances liés aux Ciwara de l’art bamana du Mali. Lorenz Homberger Jean-Paul Colleyn Frédéric Druot Commissaire d’exposition Lorenz Homberger, conse rvateur et directeur adjoint du Rietberg Museum de Zurich. Il a par ailleurs pris part au chantier des collections du musée du quai Branly, qui a permis de mettre à jour la richesse de la collection de cimiers du musée. africaniste, directeur d’étude à l’EHESS et spécialiste de l’anthropologie visuelle, a apporté sa collaboration à la sélection des oeuvres. Scénographie Aurélien Gaborit Chargé des collections Afrique, coordination Scientifique Contact média : Muriel Sasse n chargée des relations médias tél : 33 (0)1 56 61 52 87 [email protected] 46 « Nous avons mangé la forêt… », Georges Condominas au Vietnam du 23 juin au 15 décembre 2006 Sar Luk, hauts plateaux du centre du Vietnam, 1948-1949 : l’ethnologue Georges Condominas s’installe pendant un an et demi dans un village Mnong Gar et tient la chronique des lieux. Il jette les bases d’une nouvelle ethnologie dans laquelle le chercheur, tout en s’astreignant au maximum d’objectivité, assume et revendique la part de subjectivité inhérente à son travail. Disposant d’un fonds important légué par Georges Condominas, le musée lui consacre une de ses premières expositions temporaires sur la Galerie suspendue Est. Objets usuels et rituels, instruments de musique, cos tumes et parures, mais aussi photographies, enregistrements et carnets de voyage : le fonds Condominas, avec plus de 500 pièces, constitue une source d’une rare richesse, et d’une grande diversité. D’une part, les objets typiques de l’artisanat Mnong Gar donnent à voir la richesse de cette culture des Hauts Plateaux, et d’autre part, les carnets, les croquis, les enregistrements audio et les photographies permettent de se rendre compte de la présence participante de l’ethnographe à la vie du village. L’ethnologue, présence participante Cette nouvelle approche de l’ethnologie, inaugurée par André Leroi-Gourhan avec l’observation très détaillée de la culture matérielle dans la vie du groupe, a été développée par Georges Condominas. L’immersion totale dans le milieu observé et la connaissance de la langue approfondissent le regard sur l’autre. L’exposition, construite sur plusieurs niveaux de lecture, restitue cette vision de l’ethnologie : 140 objets présentés, tous accompagnés d’une fiche indiquant le nom du propriétaire, l’histoire de l’objet, Christine Hemmet Commissaire d’exposition Christine Hemmet est ethnologue, chargée de cours à l’INALCO. Responsable de l’unité patrimoniale Asie du musée du quai Branly, elle était auparavant conservateur au musée de l’Homme. Entre autres réalisations, elle a notamment été responsable de l’équipe en charge de la création du musée d’ethnographie ainsi que la contrepartie de l’échange pour les obtenir. Un dispositif scénographique sous forme de « papier peint » couvrant les socles et les fonds de vitrine présente la documentation rassemblée par l’ethnologue : photos, fiches -dessins et carnets de terrain. Ces nombreux commentaires personnels eux aussi conservés et retranscrits, illustrent sa démarche. Le quotidien de chaque époque Par ailleurs, différents supports vidéo et photographiques donnent à voir une succession d’époques dans le village : un montage vidéo de photographies illustrant les activités de Sar Luk, et Retour à Sar Luk (52’), tourné en 1995. Ce documentaire montre le retour de Georges Condominas sur le lieu de ses premières recherches, et les photos de Hoang Canh Duong, un habitant de Ban Me Thuot, près de Sar Luk, évoquent les transformations du village aujourd’hui. Ces retours vers différentes époques de la vie de Sar Luk permettent de montrer les Mnong Gar dans leur quotidien. Un principe fidèle aux préceptes de Georges Condominas, pour qui, comme l’indique le titre de l’ouvrage, « l’exotique est quotidien ». du Vietnam (prix Rockefeller 1999 de la meilleure réalisation muséographique d’Asie). Yves Goudineau Conseiller scientifique Jérémy Jammes Assistant d’exposition Frédéric Druot Scénographie L’exposition bénéficie du soutien de la Maison de l’Indochine Contact media : Muriel Sassen chargée des relations médias tél : 33 (0)1 56 61 52 87 [email protected] 47 « Qu’est-ce qu’un Corps ? » Exposition d’anthropologie • du 23 juin 2006 au 25 novembre 2007 Le musée du quai Branly inaugure les expositions d’anthropologie situées sur la Galerie suspendue Ouest par « Qu’est-ce qu’un Corps ? », une comparaison entre les façons de penser le corps dans quatre régions du monde et la mise en avant d’une constante : le corps apparaît toujours comme un mélange recelant une altérité fondamentale. Cette exposition s’inscrit dans la volonté du musée de rendre accessible, à un large public, un discours anthropologique de grande qualité scientifique grâce à une approche claire et attractive. « Si je suis distinct des autres, c’est par mon corps. Je peux parler la même langue qu’eux, avoir des idées en commun et agir avec eux, mais ce qui fait que je suis moi, c’est que j’ai mon propre corps et que je ne peux pas le partager ». Le corps est le lieu où le sujet moderne croit trouver son irréductible singularité et exercer sa pleine souveraineté. C’est sur cette évidence que repose en grande partie l’idée typiquement occidentale d’un « individu » au sens moral, c’est-à-dire d’un sujet normatif indépendant qui se déterminerait seul et représenterait la valeur absolue de la société dans laquelle il vit. Ebranler une évidence typiquement occidentale L’exposition « Qu’est- ce qu’un Corps ? » veut ébranler les bases de cette évidence : en adoptant le point de vue de l’anthropologie comparative, elle veut montrer qu’il n’est pas de société humaine – y compris la nôtre – où le corps soit jamais considéré comme un objet de pensée et d’action strictement individuel. Partout, au contraire, s’exerce sur le corps un certain partage de souveraineté : il est l’objet d’une fabrication sociale réalisée en établissant une relation avec autre chose – quelque chose qui n’est pas soi. L’anthropologie est par méthode curieuse des relations : cette exposition en est l’illustration, en cherchant à mettre en lumière les relations fondamentales dont le corps est le support et qui le fabriquent. Une exposition en quatre parties L’exposition est composée de quatre parties illustrant de manière schématique les conceptions indigènes du corps humain existantes en Afrique de l’Ouest, en Europe Occidentale, en Nouvelle- Guinée et en Amazonie. Cet « autre » qui constitue le corps est différent dans chaque cas. Il s’agit : • des morts en Afrique de l’Ouest, où le corps est pensé comme le produit d’une relation avec les ancêtres – les morts du lignage auxquels est rendu un culte garant de la prospérité et de la fécondité communes, comme les fondateurs mythiques de village, de clan ou de culte, représentés par des effigies anthropomorphes affichant les attributs d’une maturité sociale accomplie (coiffure, scarifications, parures, emblèmes statutaires) ; • du divin en Europe occidentale où, avec le christianisme, s’instaure une conception à la fois imitative et transcendante du corps : l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, il en est le signe et l’instrument. Dans le monde moderne déchristianisé, l’idée fondamentale de l’incarnation perdure, son modèle n’est plus divin mais biologique : intériorisée, laïcisée, l’âme prend alors la forme du code génétique ; • de l’autre sexe en Nouvelle-Guinée, où les théories locales de la procréation aboutissent à l’idée que le corps est un composé masculin et féminin. L’être humain est fondamentalement androgyne, avec des conséquences cependant très différentes selon qu’on est un homme ou une femme ; • du règne animal en Amazonie, où la forme du corps dépend de la relation sociale dans laquelle se trouvent les êtres vivants entre eux : il est humain entre congénères qui mangent et vivent ensemble. S’il peut être mangé par l’autre ou le manger, être traqué par lui ou le pourchasser, alors il n’est pas humain et apparaît tantôt comme une proie, par exemple un pécari, tantôt comme un prédateur, par exemple un jaguar. Sur les 800 m2 de la Galerie suspendue Ouest, la scénographie présente des statues et objets issus des collections du musée du quai Branly ou prêtés par d’autres grands musées européens. Elle fait également appel à des installations, des tableaux, des photos et des montages vidéo, sur lesquels s’appuie le discours anthropologique. Stéphane Breton Anne-Christine Taylor Michèle Coquet Commissaire général Stéphane Breton est réalisateur de films documentaires et ethnologue. Maître de conférences à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, il enseigne l’ethnologie et l’anthropologie des images. Spécialiste de la Mélanésie, il a notamment vécu plusieurs années chez les Wodani des hautesterres de Papouasie occidentale (Nouvelle- Guinée indonésienne). directeur d u département Recherche et Enseignement du musée du quai Branly chargée de recherches au CNRS Eduardo Viveiro de Castros professeur d’ethnologie à l’université fédérale de Rio de Janeiro Jean-Marie Schaeffer philosophe, plasticien, directeur de recherches au CNRS Michael Houseman directeur d’étude à l’Ecole Pratique des Hautes en Sciences sociales Christian Kaufmann Conseiller scientifique Frédéric Druot Scénographie Contact media : Muriel Sassen chargée des relations média tél : 33 (0)1 56 61 52 87 [email protected] 48 le musée pratique téléphone 01 56 61 72 72 mail [email protected] Site Internet www.quaibranly.fr 49 Horaires d’ouverture Du mardi au dimanche de 10h à 18h30. Entrée réservée, dès 9h, pour les groupes. Nocturne le jeudi, jusqu’à 22h. Fermeture hebdomadaire le lundi. Horaires spéciaux et entrée libre pour le week-end d’inauguration Le vendredi 23 juin 2006 : de 10h à 18h30. Ouverture sans interruption du samedi 24 juin 2006 à 10h jusqu’au dimanche 25 juin 2006 à 18h30. Tarifs Billets d’entrée au musée du quai Branly (Plateau des collections) tarif plein : 8.50 € tarif réduit : 6 € moins de 25 ans, étudiants Expositions Expositions d’anthropologie et dossiers Les expositions dossiers et l’exposition d’anthropologie sont accessibles avec le billet d’entrée au musée du quai Branly (Plateau des collections et Galeries suspendues) tarif plein : 8.50 € tarif réduit : 6 € moins de 25 ans, étudiants Expositions temporaires internationales Le billet pour l’exposition temporaire internationale (Galerie jardin) est distinct du billet d’entrée au plateau des collections du musée tarif plein : 8.50 € tarif réduit : 6 € (moins de 25 ans, étudiants, chercheurs du musée du quai Branly) Gratuité moins de 18 ans, chômeurs, RMIstes, grands mutilés de guerre et grands handicapés civils, journalistes, titulaires de la carte « culture », amis du musée, détenteurs du «Pass musée du quai Branly », membres de l’ICOM et de l’ICOMOS. Billet « Un jour au musée » Plateau des collections (dont exposition d’anthropologie et expositions dossiers) + expositions temporaires internationales tarif plein : 13 € tarif réduit : 9.50 € Adhésion Les Pass du musée du quai Branly donnent un accès illimité à tous les espaces du musée, servent de coupe-file en cas d’affluence, et permettent de bénéficier de réductions sur les spectacles du théâtre. Le Pass est disponible pour les jeunes (15 €), pour les adultes single (45 €), ou en «duo» (70 €). Pass quai Branly 45 € Pass quai Branly Duo 70 € Pass quai Brany Collectivité 35€ Pass quai Branly Jeunes 15€ Le théâtre du musée Tarifs spectacles Salle modulable à double tarification : Tarif A (Gradins sud) tarif plein : 20 € tarif réduit : 14 € Tarif B (Gradins nord) tarif plein : 14 € tarif réduit : 10,50 € Tarif réduit groupes à partir de 15 personnes, chômeurs, RMIstes, grands mutilés de guerre, grands handicapés civils, étudiants, titulaires de la carte culture, de la carte chercheurs du musée du quai Branly, détenteurs du Pass, Amis du Musée. Tarifs spectacles jeune public tarif unique : 8 € tarif réduit : 5,50 € (groupes à partir de 10 personnes) Conférences et débats entrée libre Cinéma tarif plein : 5 € tarif réduit : 3,50 € (chômeurs, RMIstes, grands mutilés de guerre, grands handicapés civils, étudiants, titulaires de la carte culture, de la carte chercheurs du musée du quai Branly, détenteurs du Pass, Amis du Musée) Visites, ateliers, expériences Tarifs individuels (hors prix d’entrée) Visite commentée visite contée tarif plein : 8 € tarif réduit : 6 € Visite en questions tarif plein : 5 € tarif réduit : 3,50 € Voyage d’un jour tarif plein : 30 € tarif réduit : 21 € Atelier adultes tarif plein : 10 € tarif réduit : 17 € Atelier enfants tarif unique : 8 € Tarifs groupes Visites avec conférencier tarif plein : 130 € tarif réduit : 87 € groupes scolaires : 70 € Ateliers adultes tarif plein : 200 € tarif réduit : 134 € Ateliers enfants tarif plein : 130 € groupes scolaires : 100 € 50 Site Internet Accroître l’accessibilité du musée pour tous les publics avec une mise à jour quotidienne et une ergonomie simple pour faciliter la navigation. La page d’accueil se présente comme la «Une» d’un journal et met l’accent sur l’actualité du musée. Préparer sa visite et explorer l’intégralité des collections : l’internaute trouve, sur le site, les conseils pratiques qui orienteront sa visite selon ses goûts, les conditions de sa venue (en famille, personne handicapée, etc.) et le temps dont il dispose. Une référence en matière scientifique avec un suivi de l’actualité ainsi qu’un annuaire commenté de sites Internet scientifiques. Une agora virtuelle avec une tribune d’expression libre ouverte à la fois au grand public et aux spécialistes, mais aussi à des personnalités venant du monde de l’art ou de la recherche : blogs, forums, «cartes blanches». Des éditions en ligne L’accessibilité aux personnes handicapées sensorielles, sourds et malentendants. Services Renseignements Se restaurer au musée du quai Branly téléphone 01 56 61 72 72 Sur la terrasse, le restaurant du musée du quai Branly peut accueillir 130personnes. Le musée dispose également d’une cafétéria d’une capacité de 120 places, et d’un café de 80 places, situés au niveau du jardin. La concession du restaurant a été confiée à l’entreprise Elior. mail [email protected] Site Internet www.quaibranly.fr Pour préparer votre visite, pour vous tenir au courant des programmes, rendez-vous sur le site : www.quaibranly.fr La librairie boutique Située au Rez-de-chaussée du bâtiment « Université », la librairie-boutique du musée du quai Branly, gérée par la Réunion des Musées Nationaux, propose à la vente les reproductions, ouvrages, CDs et DVDs édités et coédités par le musée. Accès piétons Métro Accès voiture L’entrée au musée s’effectue par la rue de l’Université ou par le quai Branly. Portail Université 218 rue de l’Université Portail des Bassins 206 rue de l’Université Portail Alma 27 quai Branly Portail Debilly 37 quai Branly, face à la Passerelle Debilly Portail Branly 51 quai Branly RER C Pont de l’Alma ligne 6 Bir Hakeim ligne 9 Alma-Marceau ligne 9 Iéna Parking payant accessible aux voitures par le 25 quai Branly. La sortie piétons se fait rue de l’Université, à l’orée du Jardin. 520 places sur trois niveaux. L’entreprise Saemes est concessionnaire du parking. Bus ligne 42 arrêt La Bourdonnais ou Bosquet-Rapp lignes 63, 80, 92 arrêt Bosquet-Rapp ligne 72 arrêt musée d’art moderne – Palais de Tokyo Navette fluviale arrêt tour Eiffel (Batobus, Bateaux parisiens et Vedettes de Paris). 51 fonctionnement du musée 52 L’organigramme Le musée du quai Branly est un établissement public administratif placé sous la double tutelle du ministère de la Culture et de la Communication, d’une part, et du ministère de l’Éducation nationale et de la Recherche, d’autre part. Il est présidé par Stéphane Martin. Président d’honneur Jacques Friedmann Président Stéphane Martin Service du mécénat Martine Aublet Chargé de mission pour les relations internationales Séverine Le Guével Chargé de mission pour les relations institutionnelles Laurence Reculet Chargé de mission Recherche Emmanuel D ésveaux Conseiller auprès du Président pour la muséographie Germain Viatte Agence comptable André Clair Conseil d’administration Conseil d’orientation scientifique Commission des acquisitions Commission des dépôts Directeur général délégué Pierre Hanotaux Directeur général délégué adjoint Patrice Januel Service de la communication Nathalie Mercier Inspecteur hygiène et sécurité Chargé du contrôle de gestion Chargé de programmation architecturale Département de la recherche et de l’enseignement Département du patrimoine et des collections Anne-Christine Taylor Jean-Pierre Mohen Directeur adjoint responsable de la recherche Directeur adjoint responsable des collections permanentes Yves Le Fur Marcel Skrobek • Unités de recherche • Pensionnaires • Chargé de mission pour la recherche sur l’architecture non européenne • Enseignement : (UMR, GIS…) UMS 1834 Unité patrimoiniale des collections Afrique Amériques Océanie Asie Textiles Instruments de musique Photographies Histoire Directeur adjoint responsable de la médiathèque Odile Grandet Direction du développement culturel et des publics Direction de l’administration et des ressources humaines Direction des moyens techniques et de la sécurité Hélène Cerutti Service des expositions Service de l’auditorium Service des activités culturelles et du développement des publics Service éditorial et des publications Danielle Brault Service des ressources humaines Service juridique Service du budget général et des moyens Service de la billetterie et de sa gestion financière Nadim Callabe Service de la gestion du bâtiment Service de la sécurité et de la sûreté Service des systèmes d’information 53 Le budget du musée du quai Branly En décembre 1998, le budget alloué, par le gouvernement, au chantier de la construction et à la campagne de traitement des collections a été fixé à 167,69 M€TTC. En mars 2000, après décision interministérielle d’adjoindre trois nouveaux chantiers au projet initial,– médiathèque (transfert d’une partie de la bibliothèque du Musée de l’Homme, achat d’ouvrages, traitement des fonds…),informatique (développement des solutions techniques retenues initialement) et multimédia (extension du projet) –, un complément budgétaire de 22,87M€ a été apporté, portant l’enveloppe d’investissements hors actualisation à 190,56 M€ TTC. Dans le détail, le budget sur dotation d’État se décompose selon les postes suivants : Bâtiment 204,3M€ TTC Informatique 12,4M€ TTC Campagne de traitement des œuvres (inventaire, restauration, numérisation) 5,7M€ TTC Médiathèque 6,4M€ TTC Multimédia 3,7M€ TTC L’enveloppe globale d’investissement financée par l’État s’élève donc à 232,5M€ soit un surcoût d’environ 9% pour un projet qui a débuté en 1998. Attribué à parité par le ministère de la Culture et de la Communication d’une part, et le ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur d’autre part, le budget de fonctionnement pour l’année 2006 est de 44M€ hors amortissement et crédits d’acquisition, ces derniers représentant 2 M€. En 2001, une actualisation du budget, procédure usuelle sur les chantiers de construction étalés sur plusieurs années, a été calculée sur la base d’un taux d’inflation prévisionnelle. Le montant provisoire d’actualisation ainsi accordé s’élevait à 25,92 M€ TTC. Le montant total du budget, y compris prévisions d’actualisation, se montait donc alors à 216,48 M€ TTC. En 2004, le budget a été abondé pour tenir compte, d’une part, de la nécessité de travaux complémentaires apparue en cours de chantier (protection au feu supplémentaire pour la charpente m étallique, travaux de terrassement des fondations de l’exposition universelle de 1937, surprime des polices d’assurance chantier, renforcement de la paroi moulée…) et, d’autre part, d’une mise à jour de l’actualisation du budget suite à une évolution très défavorable des taux d’inflation dans le domaine du bâtiment, du coût des matières premières et des matériaux, notamment (pétrole, acier, aluminium…). Le montant de cet abondement s’est élevé à 19M€ TTC, le musée y participant à hauteur de 3 M€ sur son propre fonds de roulement et ce complément étant validé et accordé par les deux ministères de tutelle, Culture et Communication d’une part et Recherche et Enseignement supérieur d’autre part. 54 mécènes et donateurs du musée Les mécènes. Le musée du quai Branly, une certaine idée du mécénat Le musée du quai Branly propose à des mécènes de soutenir des projets spécifiques qui ne pourraient voir le jour sans leur soutien. Il offre, à cet égard, divers contenus de mécénat liés à la construction du musée, à la réalisation d’outils multimédia culturels et scientifiques, à la restauration d’oeuvres emblématiques des collections du musée ainsi que des projets d’acquisition d’oeuvres d’art, la mise en oeuvre de programmes pédagogiques et de relations internationales. Depuis le 1er août 2003, la loi relative au mécénat, aux associations et aux fondations a donné un nouvel élan au mécénat culturel, en accordant notamment une réduction d’impôt sur les sociétés équivalente à 60 % des dons affectés aux oeuvres et organismes d’intérêt général. Cette nouvelle loi est aussi le signe d’une reconnaissance nouvelle accordée aux mécènes dans la société et le monde de l’entreprise. PERNOD RICARD, 2003 Le projet soutenu Patrick Ricard, Président Directeur-Général de Pernod Ricard, a choisi en 2003 de soutenir la réalisation des bassins des terrasses du musée. Ces bassins très spectaculaires borderont la terrasse sur tout son périmètre, tels de grands miroirs d’eau. Le projet architectural est dessiné par le célèbre architecte Jean Nou vel et renouvellera la vision des perspectives parisiennes. Sens de l’engagement du mécène Projet ambitieux, le musée du quai Branly sollicite le concours d’entreprises se reconnaissant dans ses valeurs. Pernod Ricard devient le premier de ses partenaires. Ce partenariat véhicule un message cher au Groupe: le respect des cultures et des particularités locales des pays où il est implanté. Patrick Ricard et Stéphane Martin, Président du musée, signent la convention de mécénat le 6 avril 2004. Elle confirme le nouvel élan donné au mécénat culturel par la loi du 1er août 2003. C’est le signe d’une reconnaissance nouvelle accordée au mécénat, à la fois dans l’entreprise et la société. EURO RSCG, 2003 Le projet soutenu Depuis 2003, le groupe Euro RSCG accompagne le musée du quai Branly dans sa stratégie de communication, que ce soit en communication externe ou interne. Le groupe est fier d’avoir contribué aux relations presse du musée, ainsi qu’à son rapport sur le développement durable. Sens de l'engagement du mécène Tout autant que la fierté de participer à l’une des plus belles aventures culturelles de ce début de millénaire, Euro RSCG a souhaité s’impliquer aux côtés du musée du quai Branly en raison de la qualité et de la générosité de son projet. Un groupe de communication mondial comme Euro RSCG ne pouvait pas rester insensible à la promesse de faire se parler toutes les cultures, toutes les époques et tous les continents. Le groupe y voit un écho humaniste de son propre métier ; c’est la source de son soutien au musée du quai Branly. Le groupe Euro RSCG avec Stéphane Fouks, Executive 55 Chairman d’Euro RSCG Worldwide ont accompagné le musée jusqu’en septembre 2005. SONY FRANCE, 2004 SONY EUROPA FOUNDATION, 2004 Les projets soutenus Sony France et la Sony Europa Foundation sont devenus mécènes du musée du quai Branly, en fournissant des équipements informatiques et multimédia pour la médiathèque l’étude et de recherche ainsi que des écrans «points information» pour tout le musée. Sony France participe à la volonté du musée d’offrir au plus grand nombre l’opportunité de découvrir les multiples facettes du patrimoine de l’humanité. De plus, au travers d’une contribution financière dédiée au Salon de lecture Jacques Kerchache,la Sony Europa Foundation complète la démarche de mécène de l’entreprise envers le musée du quai Branly. Créée en 1995, cette fondation veille à encourager la créativité sous toutes ses formes dans les domaines de l’art, du design et de la musique. Sens de l’engagement des mécènes Sony France souhaite associer son nom et son image à un événement culturel majeur du millénaire. Soutenir un projet à la fois original et pointu aux niveaux architectural, scientifique et technologique, correspond aux valeurs que Sony France défend. Le musée du quai Branly, terre de contrastes et de confrontations entre cultures ancestrales et nouvelles technologies offre en effet l’occasion exceptionnelle de mettre des produits à la pointe de la recherche au service des arts premiers. La contribution de Sony Europa Foundation, complétant celle effectuée sous forme de matériel par Sony France, est affectée à la salle Jacques Kerchache, tant la personnalité de cet éminent collectionneur a été déterminante dans la genèse du projet de musée. PROJET AUSTRALIE, 2004 et 2005 Le projet Ce projet soutenu par M. Jacques Chirac, Président de la République française,par M. John Howard, Premier Ministre australien ainsi que par leurs Ambassadeurs en France et en Australie donnera un signe fort et spectaculaire de la place de la création contemporaine au sein du musée du quai Branly,avec notamment une présence emblématique de l’art australien. Ainsi, la création contemporaine dans le bâtiment Université est un véritable lien entre l’Australie et la France, et un hommage à l’art aborigène contemporain australien au coeur même de Paris. Le bâtiment Université, à l’initiative de l’architecte Jean Nouvel, accueillera sur ses plafonds du rez-de-chaussée, 1 er, 2e et 3e étages, ainsi que sur sa façade, les œuvres des 8 artistes australiens aborigènes parmi les plus importants aujourd’hui. Les peintures des plafonds seront visibles pour les passants depuis la rue de l’Université. Le financement Pour réaliser ce projet, le musée du quai Branly s’est engagé à trouver un financement exceptionnel de mécénat de plus de un million d’euros auprès de mécènes privés et d’entreprises. Le musée du quai Branly souhaite créer un cercle de 3 à 5 entreprises françaises présentes en Australie ou d’entreprises australiennes en France qui s’engageraient chacune à hauteur de 150 000 à 350000€ pour soutenir ce projet. Le projet artistique est actuellement soutenu par : • le gouvernement australien via l’Australia Council for the Arts et l’Harold Mitchell Foundation, • le Quai d’Orsay, via le secrétariat permanent pour le Pacifique ; • deux entreprises françaises, Veolia Environnement et AM Conseil ; • et complété par un mécène privé, M. et Mme Bruno Roger ; Grâce à ces généreux soutiens, le musée a obtenu un montant total de plus de la moitié de l’objectif de mécénat à atteindre. Le musée du quai Branly souhaite élargir ce premier cercle de mécènes et compte sur l’engagement d’autres entreprises et mécènes privés. ISSEY MIYAKE/ SAINT -GOBAIN, 2004 Le créateur mécène Naoki Takizawa et Issey Miyake Naoki Takizawa, Directeur artistique d’Issey Mi yake, a conçu les deux rideaux géants qui habilleront à l’ouverture le musée du quai Branly. En tant que designer, Naoki Takizawa n’aura de cesse de faire dialoguer le savoir - faire artisanal le plus ancestral et les technologies les plus sophistiquées. «La main de l’homme sera toujours pour moi la plus haute des technologies», répète-t-il, goûtant ce paradoxe. La façon dont l’homme s’inspire de la nature, dont il l’interprète et la transforme,a toujours été au coeur de son inspiration. Les rideaux ont été conçus pour prolonger cette expérience du temps et de l’espace, comme des flux à l’intérieur d’un paysage ou d’un corps immense. Ils résultent de l’architecture, entretenant une sorte de lien organique avec elle. Ils peuvent être envisagés à la fois comme peau, membrane, fluide, circulation, et servent à la fois de gardes et de passeurs. L’image 56 directrice qui a prévalu pour leur conception est celle de l’eau. Flots d’une cascade pour le rideau de l’auditorium, murs d’eau ou fleuve pour le rideau des expos itions temporaires. Saint-Gobain soutient la réalisation et la fabrication du projet artistique Pour que cette création originale voie le jour, le soutien d’une entreprise mécène était indispensable. Le 5 juillet 2004, Jean-Louis Beffa, Président du groupe SaintGobain, découvre le chantier de construction du musée et décide d’accompagner sa naissance en soutenant l’un des projets de création artistique contemporaine au coeur du projet architectural de Jean Nouvel : les rideaux de Naoki Takizawa. La société Saint-Gobain valorise notamment, avec ce mécénat,340ans de développement industriel qui, d’un noyau initial français, s’est étendu à l’Europe puis à d’autres continents pour proposer des produits utiles au confort et à la vie quotidienne de tous. SCHNEIDER Electric, 2005 Le projet soutenu Invitation au voyage dans le temps et dans l’espace, le projet de la « Rivière » est situé au coeur des collections permanentes du musée du quai Branly. C’est un parcours muséographique destiné à un large public et plus particulièrement aux personnes handicapées moteurs. La muséographie se veut novatrice : gravure, tatouage, insertion de reliefs et de supports d’information dans le cuir. Le musée à a fait appel à de nombreux spécialistes (ethnologues, chercheurs, architectes, enseignants, conservateurs ou historiens) afin de développer un projet qui soit tout à la fois scientifiquement irréprochable et compréhensible par tous. Sens de l’engagement du mécène Schneider Electric a défini au sein de l’entreprise un certain nom bre de principes de responsabilité. Dans cet esprit, Schneider Electric mène de longue date une démarche en faveur des handicapés : • intégration dans son effectif de plus de 6 % de travailleurs handicapés, • signature avec les organisations syndicales d’un accord triennal sur l’emploi des personnes handicapées, • soutien de salariés champions sportifs ayant un handicap, • accords de partenariats de la Fondation Schneider Electric avec des associations en faveur des handicapés • engagement de nombreux collabo rateurs qui consacrent du temps et des ressources financières auprès de jeunes handicapés. Par cet acte fort de mécénat au musée du quai Branly, Schneider Electric réaffirme son engagement pour l’intégration des publics handicapés dans la société civile et devient Grand Mécène du musée en 2005. CAISSE DES DÉPÔTS,2005 Le projet soutenu Dans son projet architectural, Jean Nouvel a voulu donner aux réserves des collections une place privilégiée, les rendre visibles et faire découvrir aux visiteurs la face caché d’un musée. Il a donc conçu une spectaculaire tour de verre, de 23mètres de haut et d’un périmètre de 51mètres, qui permet d’apercevoir en transparence une réserve muséographiée dans laquelle seront installés les 9500instruments de musique de la collection du musée du quai Branly. Véritable colonne vertébrale du bâtiment, pièce maîtresse et centrale de l’architecture, la réserve se déploie sur 6 niveaux, qui représentent une surface utile totale d’environ 620 m 2. Devenue l’une des plus importantes d’Europe, la collection d’instruments de musique du musée du quai Branly regroupe les collections qui se trouvaient autrefois au département d’ethnomusicologie du musée de l’Homme et au musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie, auxquelles se sont ajoutées des pièces récemment acquises par le musée du quai Branly. Sens de l’engagement du mécène La Caisse des dépôts s’engage aux côtés du musée en soutenant la réalisation de la grande tour de verre, réserve d’instruments de musique du musée. Par ce mécénat, elle confirme son engagement pour la musique et la culture, et entre dans le Cercle des Grands Mécènes du musée. GAZ DE FRANCE, 2005 Le projet soutenu Gaz de France a souhaité rejoindre le cercle des Grands Mécènes du musée en 2005 en apportant son soutien aux 18 000 m 2 du jardin du musée du quai Branly conçu par l’architecte paysagiste Gilles Clément : « Le jardin en rupture avec la tradition occidentale dominée par l’ordre et la raison symétrique, offre un espace souple, ondulant, où la distance ordinairement ; prise avec la nature se trouve ici remplacée par une scénographie d’immersion. » Sens de l’engagement du mécène Gaz de France, préoccupé par la fragilité de notre environnement, a décidé de faire de la protection de la nature un des axes essentiels de ses actions de mécénat. Sa Fondation contribue à la réhabilitation de Grands Sites naturels, à la sauvegarde de chemins remarquables, à la création et à la valorisation de jardins extraordinaires. 57 Ces engagements rejoignent les messages véhiculés par Gilles Clément au travers de ce jardin exceptionnel, véritable lieu de dialogue entre le musée et son environnement végétal, espace d’ouverture, d’accueil de voyages, de rencontres et de culture. IXIS CORPORATE & INVESTMENT BANK Groupe Caisse d’Épargne, 2005 Le projet soutenu Pour la première fois et grâce à la création d’un portail documentaire offrant une grande base de données de 300 000 oeuvres, un musée donne accès à l’intégralité de ses collections sur Internet. Ce défi technologique permet d’étendre l’accès à la culture et au patrimoine bien au -delà des frontières de la France. Par ailleurs, le mécène attache son nom à la mezzanine multimedia sur laquelle sera présentée, à l’ouverture, trois programmes qui traiteront de la musique du monde et de la diversité de l’esthétique musicale,de l’anthropologie et de son évolution au cours de son histoire et enfin des langues dans le monde pour sensibiliser le public aux différences et similitudes qui les caractérisent, tant au niveau de leurs composantes que de leurs usages. Ces trois programmes sont produits par les services de l’enseignement et la recherche du musée, ainsi que du CNRS. Sens de l’engagement du mécène A l’instar de sa recherche constante d’innovation, IXIS Corporate & Investment Bank, la banque d’investissement du Groupe Caisse d’Épargne a choisi de soutenir le défi technologique représenté par la création du portail documentaire du musée. La société attache également son nom à la mezzanine multimédia située au cœur des collections du musée, espace de diffusion dédié aux connaissances scientifiques et à l’action pédagogique. Avec ces deux projets majeurs, porteurs d’innovation et de modernisme mais aussi de partage de savoirs avec le monde entier, IXIS Corporate & Investment Bank devient Grand Mécène du musée en 2005. FONDATION EDF, 2006 Le projet soutenu La mise en lumière du musée est réalisée par l’artiste et plasticien lumière Yann Kersalé. L’éclairage du musée comporte la mise en lumière des parties suivantes : la palissade de verre, le bâtiment central, les bassins de la rue de l’Université, les bassins de la terrasse du musée,le mur végétal, le théâtre de verdure, l’ensemble des cheminements dans le jardin vers le musée, la voie de pompiers et l’accès au restaurant du musée Pour l’essentiel de ces espaces, le matériel d’éclairage est intégré à l’architecture. Sens de l’engagement du mécène A travers sa Fondation, créée en 1987,EDF intervient pour développer des actions de mécénat dans le domaine culturel, et en particulier la mise en valeur du patrimoine. EDF a souhaité apporter son soutien au musée du quai Branly et associer son nom à la mise en lumière du musée. EDF et sa Fondation font désormais partie du Cercle des Grands Mécènes du musée et accompagnent la naissance de l’Institution. 58 Inauguration du musée du quai Branly Mécénats des particuliers En 2005, Martine et Bruno Roger renouvellent leur engagement pour le musée (mécénat sur le projet Australie) en apportant leur soutien à la réalisation artistique du plafond du salon de lecture Jacques Kerchache. Il s’agit d’un projet de montage photographique conçu par l’agence AJN (Ateliers Jean Nouvel) en hommage à Jacques Kerchache. Depuis le 1er janvier 2005, la réduction d’impôt pour les particuliers est égale à 66% des dons versés aux oeuvres et organismes d’intérêt général, dans la limite de 20% du revenu imposable. Les partenaires Inauguration du pavillon des Sessions, musée du Louvre PUBLICIS, 2000-2001 Métrobus, 2000 SCNF, 2000 AOM, 2000 MEDIAVISION METROBUS, 2005 et 2006 La société Métrobus et, à travers elle, le groupe Publicis auquel elle appartient, sont particulièrement heureux et fiers de s’associer à nouveau à l’évenement que constitue la création du musée du quai Branly. Chargée de la gestion et de la commercialisation des espaces publicitaires liés à l’activité de la RATP et de nombreuses autres sociétés de transport en France et à l’étranger, Métrobus, par le biais de son activité de régie d’affichage, s’est depuis longtemps assigné la mission de soutenir l’activité artistique et culturelle sous toutes ses formes et d’en révéler l’existence auprès d’un public, populaire et nombreux, qui fréquente les transports en commun. C’est dans le cadre de cette mission « citoyenne » que Métrobus Médiavision , au travers de son réseau de salles cinéma, concourent à la promotion d’une discipline essentielle à l’affirmation de l’art sur la terre et encore peu connue du grand public. MAISON DE L’INDOCHINE, 2006 Partenaire de grandes expositions patrimoniales depuis plusieurs années, c’est tout naturellement que la Maison de l’Indochine a souhaité soutenir l’exposition « Nous avons mangé la forêt », Georges Condominas au Vietnam. La Maison de l’Indochine, c’est tout le charme et les regards croisés d’artistes, chercheurs, journalistes , écrivains et des meilleurs professionnels du tourisme, animés par une même passion de la culture des pays de l’Asie du Sud-Est dans toutes ses dimensions. Pour qui souhaite voir et comprendre l’évolution de ces nouveaux mondes nourris de civilisation ancienne, il est possible de sortir des sentiers battus. Une équipe d’experts façonne des itinéraires sur mesure aux antipodes du tourisme de masse. JCDECAUX, 2006 Pionner de la communication extérieure, JCDecaux a bâti son développement sur l’innovation. Pour le Groupe, offrir aux citoyens de nouveaux services et des produits conçus par les plus grands designers ne peut se faire sans prendre en compte la culture des 46 pays où il est implanté. C’est pourquoi JCDecaux est heureux d’accompagner le musée du quai Branly, symbole de créativité architecturale et muséale, dont chaque chef d’oeuvre constitue une véritable ouverture sur le monde. 59 Les collections du musée du quai Branly s’enrichissent grâce aux dons d’oeuvres Dès 1997, des collectionneurs français et étrangers enrichissement les collections du musée grâce à leurs dons. Ces donations nombreuses se poursuivent très largement jusqu’à aujourd’hui. Les particuliers s’engagent depuis 1997 • Monsieur Benoît Aubenas, • Madame Patricia Aubenas, • Monsieur Rémy Audouin, • Axis gallery Inc., • Monsieur Jean Paul Barbier-Mueller, • Madame Monique Barbier-Mueller, • Madame Jacqueline Bocquet, • Monsieur et Madame Jaques Blazy, • Madame de Baillencourt, • Madame Marie-Claire Bataille-Benguigui, • Monsieur Georges Benguigui, • Madame Janine Claude Berge, • Madame Marie-Thérèse Berger, • Monsieur et Madame Gérard Boëly, • Monsieur et Madame Samir Borro, • Monsieur Jacques Chirac Président de la République Française, • Madame Mireille Clausse, • Madame Catherine Clément, • Le père Convers, • Monsieur Pierre Dartevelle, • Monsieur Sebastian Dass, • Madame Angelina Dass, • Madame Catherine Dass, • Mesdames Aube et Oona Elléouët, • Monsieur Asher Eskenazy, • Madame Claudine Foulon, • Monsieur Léonard Giannada, • Monsieur Hubert Goldet, • Monsieur Olivier Goldet, • Madame Guérin, • Madame veuve Fernand Haïm, • Monsieur Georges Halphen, • Monsieur Udo Horstmann, • Monsieur et Madame Jean-Charles Humbert, • Madame Hélène Joubert, • Monsieur Guy Joussemet, • Chef Laukalbi (tribu tanna – Vanuatu), • Monsieur Jacques Kerchache, • Madame Anne Kerchache, • Monsieur et Madame Marcel Korolnik, • Monsieur Guy Ladrière, • Monsieur et Madame Jean Mansion, • Monsieur Daniel Marchesseau en mémoire d’André Fourquet, • Monsieur Louis Jean-Pierre Mathieu, • Monsieur Pierre Messmer de l’Institut, • Monsieur et Madame Cayetana & Anthony JP Meyer, • Le ministre de la Culture (France), • Monsieur Alain de Monbrison, • Monsieur Christophe Niemoller, • Monsieur Douglas Newton, • Madame Patricia Oyelola, • Monsieur Arthur Papadimitriou, • Monsieur Marc Petit, • Monsieur et Madame Pierre Pinson, • Radio France, • Madame Marie-Hélène Reichlen, • Monsieur et Madame Jeffrey A. Rosen donateurs américains en l’honneur de Martine Aublet et de Bruno Roger, • Madame Rueff-Pigeat, • Monsieur Alain Schoffel, • Monsieur et Madame Guy Stresser Péan, • Madame Pierrette Tapie, • Monsieur et Madame Claude Vérité, • Monsieur de Vertenelle, • Monsieur Marcel Wislin Le Groupe AXA offre au musée du quai Branly un chef d’oeuvre du pays dogon L’Etat français a pu acquérir, dans le cadre des lois de 2002 et du 1 er août 2003 et grâce à l’action de mécénat du groupe AXA, un chef d’oeuvre de l’art africain. Il s’agit d’une statue en bois du Xe ou XI e siècle, originaire de la région de Djenné, à l’Ouest du pays dogon (Mali). Cette oeuvre djennenké, offerte au musée du quai Branly, prendra place dans les espaces d’expositions permanentes lors de l’ouverture du musée, le 23 juin 2006. C’est le premier objet majeur d’art extraeuropéen à bénéficier des dispositions de la loi d’août 2003 relative au mécénat,aux associations et aux fondations. Sens de l’engagement d’AXA « L’engagement d’AXA comme entreprise citoyenne prolonge naturellement notre métier, qui consiste à protéger les individus et les entreprises mais également à développer et transmettre leur patrimoine. Le Groupe a formalisé sa politique de mécénat qui se démultiplie dans chacun des pays, où nous sommes présents tout en tenant compte des spécificités locales, pour faire découvrir l’art quel qu’il soit à un plus large public. » 60