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Comment la Colombie peut-elle
garder un régime démocratique,
avoir une économie dynamique,
et en même temps connaître sur son sol,
la violence, les guérillas et le trafic de drogue ?
(d'après "le Dessous des Cartes" – nov. 2002)
la Géographie de la Colombie
La Colombie est située en Amérique Latine.
Le pays est un point de passage entre l'Amérique du sud et l'Amérique du nord.
C'est le seul pays sud-américain à s'ouvrir à la fois
sur l'Océan Pacifique et sur la Mer des Caraïbes.
la Géographie de la Colombie
La Colombie est traversée par la chaîne des Andes où se trouve Bogotà, la capitale.
Le pays a une superficie de 1 140 000 km²,
ce qui correspond à 2 fois celle de la France,
pour une population d'environ 42 Mns d'hab.
C'est le deuxième pays le plus peuplé du continent sud-américain après le Brésil.
la Population colombienne
La population colombienne est surtout composée de métis, qui représentent 70 % de la population,
mais également de populations amérindiennes (2 %),
principalement les Wayuu, les Paez et les Emberas (en points rouges sur la carte),
de populations Noires (8 %) sur les côtes caraïbe et pacifique (zone hachurée sur la carte),
et de populations "européennes" (20 %) dans la région d'Antioquia (en blanc), et les grandes villes.
les Pôles de développement
Comme dans la majorité des pays du continent américain, 75 % de la population vit dans les villes,
avec une concentration plus marquée entre Bogota, Medellin et Cali,
ce qui correspond aux zones d'activités économiques du pays.
Ainsi, malgré les deux façades maritimes,
les pôles de développement de la Colombie sont situés dans la chaîne des Andes.
l'Économie colombienne
L'économie colombienne est très diversifiée.
On y pratique la culture des fleurs (c'est le 2e producteur au monde après les Pays-Bas).
Les industries d'extraction se sont développées : pétrole (3e exportateur d'Amérique du Sud), gaz,
charbon, nickel, or, émeraudes (1er producteur mondial).
Quant aux services, ils représentent plus de 60 % du PIB.
l'Économie colombienne
Le pays a récemment connu un taux de croissance de 4 % l'an
mais cela n'a pas réduit les inégalités.
Plus de 60 % de la population vit sous le seuil de pauvreté,
et le chômage est de 18 %.
les Zones de violence
D'un côté, les villes concentrent la population et le dynamisme économique
et de l'autre, le reste du pays (90 % du territoire),
reste livré à la violence des guérillas, des paras-militaires, et du narco-trafic.
Les guérillas ne résultent pas d'affrontements ethniques, religieux, ou régionaux.
Ce sont des forces politiques et sociales exprimant leurs revendications par la violence.
les Zones de violence
Les mouvements de guérilla en Colombie, nés dans les années 1960, sont aujourd'hui :
les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie)
entre 15 et 20 000 combattants (en bleu),
l'ELN (Armée de Libération Nationale)
environ 5 000 combattants (en rouge sur la carte).
les Origines de la violence
La fin de la Guerre d'Indépendance, conduite par Simon Bolivar en 1819
n'a pas entraîné l'arrêt du cycle de la violence, récurrente en Colombie.
Comme une guerre civile permanente, elle exprime l'opposition entre
les conservateurs, traditionnellement catholiques, favorables à un État centralisé,
et les libéraux favorables à un État fédéral et laïc.
les Origines de la violence
Cette confrontation a conduit à la "guerre des Mille Jours" de 1899-1902, qui fit 200 000 morts ;
et à la "Violencia" de 1948 à 1957 qui fit 300 000 morts.
Or, conservateurs et libéraux défendent avant tout, les intérêts de l'élite politique et économique.
Ils prennent peu en compte les besoins de la population,
et notamment la réforme agraire.
les Origines de la violence
Ce contexte conduit au début des années 1960,
au développement de guérillas dans le pays
car depuis la "Violencia",
des armes continuent de circuler.
les Origines extérieures de la lutte armée
D'autres acteurs sont entrés en ligne de compte.
En 1959, Fidel Castro prend le pouvoir à Cuba.
Certains mouvements de guérillas colombiens qui s'appuient sur la paysannerie,
prennent la révolution cubaine comme modèle.
La lutte armée leur apparaît alors, comme le seul moyen de faire évoluer la société.
la Drogue dans les conflits colombiens
Le trafic de drogue finance peu à peu les mouvements de guérilla.
La feuille de coca est traditionnellement cultivée dans les Andes par les Indiens.
Depuis les années 1980, elle est à l'origine d'un trafic,
le bénéfice tiré du commerce de la drogue étant
près de deux fois plus important que celui lié au café.
la Drogue dans les conflits colombiens
La Colombie est aujourd'hui le premier pays producteur et exportateur de cocaïne.
Elle produit aussi de l'héroïne et de la marijuana.
Une grande partie des revenus de la drogue (entre 1 et 4 % du PIB)
revient en Colombie sous forme d'investissements,
notamment dans la pharmacie, les services et l'immobilier.
le Trafic international de drogue
Le trafic de cocaïne s'organise autour des cartels de Cali et de Medellin,
et profite de deux atouts géographiques.
D'une part, l'ouverture de la Colombie sur les deux océans dont la mer des Caraïbes,
D'autre part, la Colombie se trouve à mi-chemin entre l'offre et la demande,
c'est-à-dire entre les producteurs de coca et les Etats-Unis, où se trouvent les consommateurs.
le Trafic de drogue et les paradis fiscaux
Le trafic de drogue profite de la proximité des canaux de blanchiment d'argent
(en bleu sur la carte),
notamment du Panama frontalier et des paradis fiscaux des îles Caraïbes.
les Guérillas et le trafic de drogue
Les guérillas jouent un rôle important dans l'expansion du trafic :
dans les années 1980, elles assurent la protection des cultivateurs de coca dans les années 1990,
elles jouent les intermédiaires entre les producteurs et les trafiquants,
contre une taxe qui leur permet l'achat d'armes et le paiement des salaires des combattants.
Aujourd'hui, les guérillas contrôlent souvent le trafic dans son ensemble.
les Enlèvements et les guérillas
Les guérillas se financent aussi par des extorsions de fonds
et des enlèvements de personnalités étrangères, d'acteurs économiques ou politiques,
comme la candidate à la présidence Ingrid Betancourt en février 2002.
la Zone FARC "démilitarisée"
Face à cette situation de violence et d'insécurité, l'État colombien réagit
soit par la répression et l'envoi de l'armée, soit par la négociation.
En 1998, le gouvernement colombien octroie ainsi au FARC
une zone démilitarisée de 42 000 km² (hachurée en blanc sur la carte).
Or cette zone devient rapidement un camp retranché, et les négociations sont rompues en 2002.
les Guérillas et les paramilitaires
Les mouvements paramilitaires qui veulent pallier l'impuissance de l'État,
deviennent à leur tour un nouvel acteur de violence.
Ils émanent d'entrepreneurs, grands propriétaires terriens excédés par le racket des guérillas.
L'émergence de ces mouvements paramilitaires contribue à l'augmentation de la violence
car ils se financent comme les guérillas par le trafic de drogues, le racket, et les enlèvements.
les États-Unis et le conflit colombien
Pour faire face au trafic de drogue, le gouvernement élabore avec les États-Unis "le plan Colombie".
L'objet de ce programme d'aide militaire et économique est
la lutte contre la production de drogues, nerf de la violence en Colombie.
Les Etats-Unis disposent déjà de bases militaires dans la région (étoiles blanches) :
Équateur, Salvador, Curaçao, Honduras, Guantanamo à Cuba.
les États-Unis et le conflit colombien
Le Plan Colombie renforcerait la présence militaire américaine dans la région,
notamment depuis le retrait américain de Panama.
De plus, la présence américaine sert à défendre des intérêts économiques dans la région,
comme l'oléoduc du Canao Limon (ligne jaune),
qui traverse le Nord Est de la Colombie pour la compagnie Occidental Petroleum de Los Angeles.
Où en est-on aujourd'hui ?
Après la rupture du processus de paix entre les FARC
les Colombiens ne croient plus
en une solution négociée au conflit.
Car c'est la population civile qui demeure
la 1re victime du conflit :
23 000 morts, 2 Mns de déplacés et 4 Mns d'exilés.
Faut-il s'attaquer à l'offre ? ou résorber la demande de
drogue ? ou encore s'attaquer aux racines,
c'est-à-dire les inégalités sociales ?
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