—349 —
grande influence sur les animaux qui peuplèrent ses
eaux et qui vécurent sur ses rivages. Quelques espèces
de la période précédente survécurent seules aux change-
ments qui venaient de s'opérer et concoururent ainsi,
pour une très-faible part, à la naissance d'une nouvelle
faune dans laquelle figurèrent, avec les crocodiles pré-
cités, des tortues paludines et des myriades de mollus-
ques acéphales et gastéropodes, tels que corbicules,
unios, mélanies, mélanopsides, paludines et physes.
Il s'en faut de beaucoup que la situation dans laquelle
se trouvait le bassin de Fuveau, au commencement de
cette seconde période, soit demeurée invariable. Sous
l'influence de circonstances diverses, il se produisit, au
contraire, des changements incessants dans le régime
des eaux. Par suite, survinrent des changements con-
sidérables dans la nature organique. De nouvelles faunes
se succédèrent dans le bassin ;mais ce qui ne saurait
être perdu de vue, c'est que tout en constatant que ces
faunes sont inséparables, tant elles passent insensible -
ment de l'une à l'autre, on est cependant amené à recon-
naître ce fait très remarquable, que les animaux qui
vivaient vers la fin de cette période, n'avaient plus rien
de commun avec ceux qui avaient vécu au moment où
elle commençait.
Ces incessantes modifications, qui durent sans doute
apporter de notables changements dans la configuration
du bassin, n'eurent cependant pas pour effet d'en aug-
menter de beaucoup l'étendue moyenne ; mais, il arriva
un moment, où, sous l'influence de causes plus géné-
rales et surtout plus intenses, de grandes masses d'eau
douce, charriant avec elles une énorme quantité de
matières sédimentaires envahirent non-seulement ce
bassin, mais de nombreuses dépressions du sol dont les
parois étaient émergées depuis une longue suite de
siècles. Un phénomène de cette nature apporta avec lui
de bien grands changements dans l'aspect du pays.
Désormais les eaux douces ne furent plus emprisonnées
dans les limites relativement restreintes du bassin de