Recueil d’expériences sur la biodiversité en région Centre ECOBORDURE, Plaine de Beauce Indicateur de la qualité écologique des bordures de champs en Beauce Objectifs visés Les bordures de champs cultivés, interfaces entre une culture et le milieu environnant, jouent un rôle important dans les agro-écosystèmes pour le maintien de la biodiversité. De plus, une bordure de champs bien gérée et favorable à la biodiversité l’est aussi d’un point de vue agronomique. Action n° 34 Ecobordure est un outil dont l’objet est d’évaluer la qualité écologique des bordures extérieures de champs, à partir de l’observation simplifiée de la flore. A l’échelle d’une exploitation, il permet d’analyser l’état écologique des bordures, de le relier aux pratiques de gestion (structure, entretien de la végétation, pratiques agricoles) et ainsi d’apporter des conseils pour améliorer ces pratiques en faveur de la biodiversité et d’un point de vue agronomique. Pilote de l’action : (Maître d’œuvre) Présentation résumée L’INRA SAD Paysage de Rennes est à l’origine de cet indicateur de qualité écologique des bordures de champs, dans un contexte bocager breton. Depuis 2009, l’association Hommes et Territoires travaille avec l’INRA sur l’adaptation de l’outil au contexte de plaines céréalières de Beauce, afin de sensibiliser ici aussi sur l’intérêt des bordures de champs. La validation de l’outil est encore en cours mais il est déjà utilisé dans le cadre de formations et actions de sensibilisation. Le principe de l’outil se veut simple, basé sur une liste d’espèces végétales de la strate herbacée, l’indicateur Ecobordure permet, en relevant leur présence ou absence, de qualifier chaque bordure. En effet, la flore des bordures est indicatrice des pratiques agricoles et des fonctions écologiques des bordures. On peut classer les bordures de plaine céréalière, en trois types : Les bordures « adventices », possédant une flore majoritairement annuelle, adventice des cultures et caractéristiques des contextes perturbés (dérives, entretien chimique…) Les bordures de type « prairial », avec une flore majoritairement pérenne, de type prairie de fauche, adaptée à un entretien faible, pas de dérive d’herbicide ni fertilisant. Les bordures de type « lisière forestière », possédant une flore plus pérenne, adaptée à un milieu ombragé, une strate ligneuse dense, un entretien faible, et ni dérive d’herbicide ni de fertilisant. Les bordures « prairiales » et « forestières », possèdent une flore diversifiée ; elles Mots-Clés : Bordures de champs, indicateur, flore, fauchage Association Hommes et Territoires Périmètre territorial de l’action : Création d’un outil utilisable en Beauce Date de réalisation : Début : 2009 Fin : Documentation disponible sur l’action : Association Hommes et Territoires représentent des refuges et sources d’alimentation pour la faune. Au contraire les bordures adventices sont moins intéressantes pour la biodiversité, elles représentent, de plus, un risque de contamination d’un point de vue agronomique. A l’échelle d’une exploitation, un échantillon de bordures est observé. On relève la présence-absence d’une dizaine d’espèces indicatrices de chaque type de bordures. La classification des bordures s’effectue en fonction du pourcentage d’espèces indicatrices de chaque type. L’interprétation de la relation entre les pratiques de gestion, la structure des bordures et leur état écologique permet de sensibiliser sur les adaptations à mettre en place. Il s’agit de favoriser les flores des bordures plutôt de type « prairial » et « lisière forestière » (en présence de haies et bosquets), plus avantageuses d’un point de vue écologique mais également agronomique. Contexte et facteurs déclencheurs du projet Malgré les nombreux avantages qu’offrent les bordures de champs, force est de constater que les surfaces concernées s’amenuisent en plaine céréalière. Elles sont souvent perçues comme des sources d’adventices pour les parcelles et leur gestion est rarement optimisée pour tirer parti des nombreux atouts potentiels. L’indicateur Ecobordure est un outil idéal, car facile à mettre œuvre même pour des non-botanistes ; il permet de sensibiliser sur l’intérêt de ces bordures tant pour la biodiversité que d’un point de vue agronomique. Pour ces raisons, l’association Hommes et Territoires a souhaité amorcer son adaptation au milieu de plaines céréalières beauceronnes. Résultats et productions La validation de la version beauceronne de l’outil est toujours en cours, il est néanmoins déjà utilisé dans le cadre de formations et actions de sensibilisation. Un guide provisoire est disponible présentant le principe et les modalités d’utilisation. Enseignements Points forts et facteurs de réussites : Relation biodiversité/avantages agronomiques : l’outil permet de travailler sur les pratiques de gestion favorables à une diversité floristique et à la limitation des adventices en bord de parcelle. L’entrée agronomique, limitation des adventices, est très appréciée par les agriculteurs et permet ensuite d’aborder la problématique biodiversité floristique et faunistique. Outil simple d’utilisation même pour des non botanistes : les espèces indicatrices à repérer sur les bordures ont été choisies de manière à être facilement identifiables. Points faibles et difficultés rencontrées : La conception de l’outil est longue. Poursuite du programme Une fois validé, cet outil sera diffusé à large échelle. Le travail sur cet outil dans le Loiret et L’Eure-et-Loir a fait émerger un projet d’expérimentation et démonstration sur les bordures de champs, dans le cadre du programme Agrifaune (voir fiche n° 33). Liste des partenaires de l’action : INRA SAD Paysage de Rennes, Partenaires financiers : Groupe d’Action Local et Pays Loire Beauce, Agrifaune, MEDDE Pour en savoir plus : Caroline Le Bris, Association Hommes et Territoires Téléphone : 02.38.71.91.80 E-mail : [email protected] Rédacteur de la fiche : Caroline Le Bris Email : [email protected] Date de rédaction : 07/09/2012 Dernière mise à jour : 16/10/12