9 – Premiers pas sur les planches > Pour adapter la séquence Selon les classes, le professeur suivra l’ensemble de la démarche proposée ou mettra l’accent sur l’une des quatre perspectives présentées. Pour chaque séance, l’accent est mis sur un objectif précis. Chacun des textes du corpus contient néanmoins en lui-même des éléments pouvant répondre aux différents objectifs de la séquence (voir la progression) auxquels s’ajoutent deux textes complémentaires proposés après les corrigés. – avec les classes ayant un bon niveau : on approfondira les notions abordées par l’étude des deux textes complémentaires à la fin des corrigés. Le texte complémentaire n° 1 a pour objectif d’identifier et d’analyser les caractéristiques du genre théâtral. Le texte complémentaire n° 2 est transversal et croise les séquences du conte et du théâtre. L’objectif est d’inciter les élèves à effectuer des comparaisons et des rapprochements entre différents genres. – avec les classes ayant un niveau plus faible : les textes 2 et 4 de la séquence permettent de répondre aux principaux objectifs. Problématique Qu’est-ce que le théâtre ? Au programme… • Initiation au théâtre Le professeur fait lire, intégralement ou par extraits, au choix : – une courte pièce, choisie par exemple parmi celles des auteurs du XXe siècle Jean Tardieu, Roland Dubillard, René de Obaldia. Présentation de la séquence Le manuel consacre deux séquences à l’étude du genre théâtral, dont la séquence 9 constitue le premier volet. Pour permettre aux élèves de faire « leurs premiers pas sur les planches », le corpus proposé retient des œuvres comiques variées, mettant en lumière les principales caractéristiques du théâtre et l’importance de la mise en scène. Les textes appartiennent à la fois à la littérature française (textes 1, 2, 4) et au théâtre étranger (Goldoni, texte 3) ; on trouvera des extraits de pièces du XVIe siècle (texte 3), du XIXe siècle (textes textes 1 et 4), du XXe siècle (texte 2). Les extraits de pièces du XVIIe siècle se trouvent dans la séquence 10, entièrement dédiée à Molière. Bibliographie Noëlle Guilbert, Regards sur le théâtre : art, histoire, technique, Sorbier, Paris, 1994. Mille ans de théâtre, Milan, collection « Mille ans de contes », Paris, 1997. Gérard Moncomble et Michel Piquemal, Théâtre pour rire au collège, Albin Michel, Paris, 2000. Commedia dell’arte, PEMF ados, « Regards sur les lettres », 2002. > La progression Elle met en lumière quatre aspects essentiels du théâtre : l’identification des didascalies et des dialogues (texte 1), l’analyse du jeu des comédiens (texte 2), l’étude de la situation de communication (texte 3) et l’importance de la mise en scène (texte 4). Le théâtre étant « le lieu où l’on regarde », un lieu où se déroule une représentation à laquelle assistent des spectateurs, l’iconographie permet d’observer des mises en scène pour les analyser et les comparer. Elle présente l’espace théâtral à travers différents types de lieux théâtraux, aspect mis en valeur dans le parcours « Textes et images » ainsi que dans les pages « Toujours d’actualité » et « Enquêt’art ». Pour le professeur, deux numéros de la revue Textes et Documents pour la classe sont consacrés au théâtre : – n° 478 (avril 1988) : La Création théâtrale contemporaine ; – n°519 (mai 1989) : Le Théâtre et les jeunes. Objectifs et ressources pédagogiques Objectifs Dans la séquence 9 Progression proposée Autres ressources Dans les autres séquences 1 Identifier les Texte p. 204 indications de mise en scène Images p. 205 – Textes p. 206, 208, 210 – Texte bilan, p. 212 – Texte d’évaluation p. 220 – Images p. 205, 207, 209, 211 – Texte complémentaire n° 1 – Texte complémentaire n° 2 Séquence 10 Textes p. 230, 242 Images p. 227 2 Analyser le jeu des comédiens – Textes p. 204, 208, 210 – Texte bilan, p. 212 – « S’exercer pour l’écrit » p. 219 – Texte d’évaluation p. 220 – Images p. 205, 209, 211 – « Toujours d’actualité », p. 213 Séquence 10 Textes p. 230, 242 Images p. 222, 230 et 231 Texte p. 206 Images p. 207 9 – Premiers pas sur les planches 130 Objectifs 3 Étudier la situation de communication Dans la séquence 9 Progression proposée Texte p. 208 Images p. 209 4 Comprendre que le théâtre est un spectacle Texte p. 210 Images p. 211 Autres ressources Dans les autres séquences – Texte p. 204 – Texte bilan, p. 212 – Images p. 205, 211 – Texte complémentaire n° 2 Séquence 10 Textes p. 228, 232 – Textes p. 204, 206, 208 – Texte bilan, p. 212 – Texte d’évaluation p. 220 – « Toujours d’actualité », p. 213 – « Enquêt’art », p. 214-215 – Texte complémentaire n° 1 Séquence 10 Textes p. 228, 242 Images p. 227, 235, 243 Étude de la langue dans la séquence 9 Grammaire Les classes de mots Les déterminants articles (> fiche 3) Texte 4 La phrase La phrase verbale et non verbale (> fiche 15) Texte 1 Types de phrases : la phrase exclamative et interrogative (> fiche 17) Texte 2 « S’exercer pour l’écrit », p. 219 Texte d’évaluation p. 220 La phrase négative (> fiche 18) Texte 3 Le verbe Infinitif et groupes de verbes (> fiche 19) Texte 2 Le présent de l’indicatif (> fiche 20) Textes 2 Texte 4 Le présent de l’impératif (> fiche 27) Textes 1 Texte 3 Dictée p. 221 Orthographe Les noms propres (> fiche 2) Texte 1 Les accords du participe passé (> fiche 28) Dictée p. 221 Élisions (> fiche 33) Texte 2 L’accent aigu et l’accent grave (> fiche 34) Dictée p. 221 Graphie et prononciation de la lettre c (> fiche 37) Texte 3 Les homophones (> fiche 42) Texte 3 Vocabulaire La formation des mots (> fiche 40) Texte 1 « Observer », p. 216 Texte d’évaluation p. 220 Les origines de la langue française (> fiche 41) « Comprendre », p. 216 « Observer », p. 216 Sens propre et sens figuré (> fiche 44) « Jouons avec les mots », p. 216 Le champ lexical (> fiche 45) Textes 2 Texte 3 Les niveaux de langue (> fiche 47) Texte 3 « S’exercer pour l’écrit », p. 219 131 p. 200-201 • Lecture d’image d’ouverture René Magritte, L’Image en soi, 1961. Regardez bien – Cette œuvre est étrange car elle perturbe notre notion du temps et de l’espace. En présentant à la fois un ciel clair et la lune dans un ciel sombre, elle superpose deux moments opposés : la nuit et le jour. En posant des rideaux sur une plage, elle associe l’espace intérieur et l’espace extérieur. La présence de ces rideaux perturbe la logique habituelle : ils semblent tenir tout seuls. Ces différentes associations temporelles et spatiales sont irrationnelles et rendent l’image surréaliste. – Le rêve est évoqué par différents éléments : > dans le ciel, un croissant de lune se détache sur les nuages sombres. Le clair de lune est traditionnellement connoté comme une lumière propice à la rêverie ; > au centre de l’image : les nuages du rideau central et le ciel bleu ménagent une ouverture. L’esprit est invité métaphoriquement à s’envoler ; > la présence de la mer invite au rêve par son potentiel d’aventures et de mystères. Regardez mieux Les références spatiales habituelles sont perturbées : sur la plage se trouvent trois rideaux de tailles différentes, qui ne sont ni symétriques, ni de la même couleur. Le rideau central se détache des deux autres : il est au premier plan. Le spectateur se trouve devant les rideaux mais en même temps il voit ce qui se trouve derrière, le rideau central ménageant une ouverture sur le ciel au lieu d’occulter la lumière. CORRIGÉS [PARCOURS TEXTES ET IMAGES] p. 204 • OBJECTIF 1 – IDENTIFIER LES INDICATIONS DE MISE EN SCÈNE p. 205 – LIRE LE TEXTE Distinguer les paroles et les indications de mise en scène 1 Les indications de mise en scène sont les suivantes : – La gare du chemin de fer de Lyon, à Paris. – Au fond, barrière ouvrant sur les salles d’attente. Au fond, à droite, guichet pour les billets. Au fond, à gauche, bancs, marchande de gâteaux ; à gauche, marchande de livres. [l. 1 à 6] – se promenant avec impatience. [l. 7] – (Avec amertume.) [l. 10] – (S’adressant à un facteur qui passe suivi de voyageurs.) [l. 20] – Il sort par la gauche. [l. 23] – (S’adressant à l’employé qui est près du guichet.) [l. 24-25] – Brusquement. (deux fois, l. 22 et 27] – Il désigne une affiche à la cantonade à gauche. [l. 28] – (À part.) [l. 29] – Il sort par la gauche. [l. 31] 2 On ne doit pas les lire quand on joue la pièce. De plus, quand on regarde la pièce jouée, les personnages ne les prononcent pas. Ces indications sont les lignes écrites en italique et parfois entre parenthèses lorsqu’elles sont insérées dans les propos des personnages. 3 [L. 3 à 6] La didascalie compte quatre phrases. Il s’agit de phrases non verbales puisque ces phrases ne sont pas construites autour d’un verbe. Analyser les didascalies 4 Les didascalies décrivent un décor réaliste. Il s’agit d’une gare, à Paris. Le lieu est animé : certaines personnes attendent leur train, d’autres achètent leur billet. Il y a également des marchandes de gâteaux et de livres. 5 Le facteur et l’employé parlent à Marjorin de façon brusque. 6 Ils utilisent le mode impératif. 7 Au début de la scène, le spectateur voit apparaître Marjorin. Puis le facteur et l’employé apparaissent. 8 Leurs déplacements sont rapides. Les entrées et les sorties des personnages contribuent à créer cette impression de rapidité. Plusieurs mots ou expressions, notamment dans les didascalies, le font comprendre : « avec impatience » [l. 7] / « brusquement » [l. 22]. 9 – Premiers pas sur les planches 132 Orthographe 9 Les noms propres du texte sont : Lyon – Paris – Marjorin – Perrichon – la Suisse. On les identifie grâce à la majuscule. Vocabulaire 10 Différents noms de métiers sont formés avec le suffixe -ier comme « charcutier », « menuisier », « charpentier », « cordonnier », « serrurier », « jardinier »… Le métier lié aux perruques est « perruquier » et le métier lié aux costumes est « costumier ». LIRE L’IMAGE – Le décor est fidèle aux indications du texte : les pancartes « Départ » au centre et « Billets » à droite indiquent qu’il s’agit d’une gare (« la gare du chemin de fer de Lyon, à Paris », l. 2) ; on voit au fond les barrières avec des gens qui attendent (l. 2). Le guichet pour les billets est situé à droite (« au fond, à droite, guichet pour à gauche […] marchande de gâteaux » l. 5). Il manque la marchande de livres indiquée l. 6. – Plusieurs détails montrent que l’action ne se déroule pas à notre époque : l’habillement des personnages (des robes longues de formes anciennes, des chapeaux avec des fleurs pour les femmes ; la coupe du costume de l’homme), le type de bagages que tient la femme en rouge. p. 206 • OBJECTIF 2 – ANALYSER LE JEU DES COMÉDIENS p. 207 – LIRE LE TEXTE Dit et non-dit 1 La plupart des phrases de Monsieur A et Madame B sont incomplètes, comme le montrent les points de suspension. Monsieur A et Madame B parlent de leurs retrouvailles et de leurs sentiments. 2 Relevé des phrases négatives : « N’exagérons rien ! » [l. 14], « ce n’est pas tellement » [l. 15], « Mais non, mais non » [l. 21], « Vous n’allez pas nous… » [l. 23-24], « Non ! Non ! Je n’irai pas jusque là ! » [l. 25-26]. Les personnages ont l’air de se comprendre à demi-mots : ils emploient des expressions convenues, des clichés ou des phrases tellement habituelles que la fin peut se deviner. 3 Les points de suspension montrent la vacuité de certaines conversations : on optera pour la réponse a ou la réponse b, en demandant aux élèves d’argumenter. Le rythme 4 Les répliques sont courtes : elles utilisent une demi-ligne ou une ligne, jamais plus de deux lignes. 5 Les points de suspension marquent un court temps d’attente, pour suggérer implicitement la fin de la phrase. Il ne faut pas enchaîner trop rapidement. Le jeu des comédiens 6 Monsieur A concernent le ton concernent les gestes avec chaleur intrigué, mais sceptique avec admiration réconfortant Madame B ravie très naturelle modeste restrictive toujours modeste, mais flattée riant franchement 7 [L. 14-27] Les verbes employés au mode impératif sont « N’exagérons rien ! » [l. 14], « Taisez-vous ! » [l. 23]. L’impératif exprime une défense [l. 14] et une injonction [l. 23]. 8 Le comédien s’appuie aussi sur la ponctuation des répliques, en particulier les points de suspension qui indiquent les pauses ou les hésitations. Il doit aussi respecter les disdascalies en s’appuyant sur le ton, les gestes et déplacements dans l’espace, ainsi que les mimiques de son visage. 133 Orthographe (> fiche 33) 9 Cinq mots différents sont élidés : « d’élan » [l. 2] ➝ de ; « s’ils » [l. 2] ➝ si ; « j’ai » [l. 10] ➝ je ; « c’est » [l. 12] ➝ ce ; « n’est » [l. 12] ➝ ne. Vocabulaire (> fiche 45) 10 Dans le texte, les verbes servant à exprimer une opinion sont : « savoir » [l. 11], « trouve » [l. 12], « dire » [l. 15], « croyez » [l. 17], « comprends » [l. 19]. On ajoutera par exemple à cette liste les verbes : penser, savoir, affirmer, constater… LIRE L’IMAGE – Sur la première photographie, la comédienne exprime sa colère ou sa détermination. Sur la deuxième photographie, elle exprime sa tristesse ou sa douleur. – Elle utilise son corps et son visage. Première photographie : elle marque sa colère en serrant le poing, en levant le bras de manière menaçante et en avançant son épaule. Elle fixe son regard et fait une mimique expressive avec sa bouche. Deuxième photographie : elle traduit sa tristesse en joignant ses deux mains en signe de prière ; elle met la tête en arrière, ferme les yeux, ouvre la bouche avec une expression douloureuse. p. 208 • OBJECTIF 3 – ÉTUDIER LA SITUATION DE COMMUNICATION Ce texte est proposé en version audio sur le CD (piste 16). Son étude peut être précédée ou suivie de l’écoute en classe. L’élève peut aussi l’écouter seul à la maison. p. 209 – LIRE LE TEXTE Une entrée en scène remarquée 1 Arlequin et Sméraldine font leur entrée en scène. 2 Arlequin se fait remarquer par un excès de politesse ; il parle avec emphase et use de phrases grandiloquentes. Les élèves remarqueront la répétition de l’interjection « Oh ! » et le recours aux phrases exclamatives. 3 On observera le titre de la pièce : ce personnage est important pour la pièce dont il est le personnage éponyme. 4 Dans l’extrait, le verbe « être » n’est pas employé comme auxiliaire mais comme verbe à part entière. Les trois formes différentes de ce verbe sont « Qui êtes-vous, mon ami ? » [l .9], « C’est ma fille. » [l. 13], « je suis la femme de chambre » [l. 18]. La répétition de ce verbe souligne les interrogations sur l’identité du personnage. La situation de communication 5 Une réplique correspond aux paroles prononcées par un personnage. 6 Silvio et Clarice sont les deux personnages présents qui ne parlent pas. 7 [L. 24 et 25] En parlant bas, les personnages s’adressent à la fois à un seul acteur et au public. Le public les entend. 8 Les phrases interrogatives à relever sont : « Qui est cette gracieuse dame ? » [l. 11 et 12], « Et vous, madame, qui êtes-vous ? » [l. 16 et 17]. Les phrases exclamatives sont : « Oh ! quelle noble compagnie ! Oh ! quelle belle société ! » [l. 7 et 8], « Doucement, doucement, au pas, au pas ! » [l. 22] 9 ➝ pose une question qui s’adresse Arlequin est le destinataire ➝ de la question posée n’entend pas la réplique ➝ uniquement à Pantalon : « Qui est cette gracieuse dame ? » [l. 11 et 12] ➝ uniquement à Sméraldine : « Et vous, madame, qui êtes-vous ? » [l. 16 et 17] ➝ « Qui êtes-vous mon ami ? Que désirez-vous ? » [l. 9 et 10] ou ➝ « Que nous voulez-vous ? Qui êtes-vous ? Qui vous envoie ? » [l. 20 et 21] « Je crois que ce garçon est un niais. » [l. 24] ou « Il m’a plutôt l’air d’un farceur. » [l. 25] Orthographe (> fiche 37) 10 Le nom comportant une cédille est : « garçon » [l. 24]. La lettre c se prononce [s] dans les mots : « société » [l. 7] – « Clarice » [l. 11] - « gracieuse » [l. 11 et 12] – « fiancée » [l. 15] – « cérémonie » [l. 20] – « doucement » [l. 22] – « farceur » [l. 25]. 9 – Premiers pas sur les planches 134 Vocabulaire (> fiche 47) 11 Le langage soutenu se repère dans les phrases : « Je fais ma très humble révérence à toutes vos seigneuries. » [l. 6] ; « Je m’en réjouis fort. » [l. 14] ; « Je m’en congratule. » [l. 19]. En langage courant, Arlequin dirait « Bonjour à tous », à la place de « Je fais ma très humble révérence à toutes vos seigneuries. » [l. 6] ; « J’en suis très content. », « Cela me fait très plaisir. » à la place de « Je m’en réjouis fort. » [l. 14] ; « Je m’en félicite. » à la place de « Je m’en congratule. » [l. 19]. LIRE L’IMAGE – Les deux personnages pourraient être Arlequin (on reconnaît son costume multicolore, voir p. 237) et le docteur (il porte un riche costume). – Arlequin pointe son doigt ; il montre peut-être Clarice : « Qui est cette gracieuse dame ? » [l. 11 et 12] ou bien répond à Pantalon : « Doucement, doucement, au pas, au pas ! trois questions d’un seul coup, c’est trop pour un seul homme » [l. 22 et 23]. p. 210 • OBJECTIF 4 – COMPRENDRE QUE LE THÉÂTRE EST UN SPECTACLE p. 211 – LIRE LE TEXTE Vous êtes décorateur 1 Selon les didascalies l. 1 et l. 11 à 15, la scène se passe au bord de l’eau, plus précisément au bord d’une rivière : « À l’aube au bord de l’eau. » [l. 1], « Arrive M. Garrigou, drapé dans un épervier. Attirail de pêcheur farouche. » [l. 11], « dans l’herbe » [l. 14]. 2 Le décor n’est pas facile à représenter sur scène car c’est une scène d’extérieur : il s’agit d’un bord de rivière. 3 [L. 11 à 15] Les verbes sont : « arrive » [l. 11] > 1er groupe ; « a » [l. 12] > 3e groupe, « dépose » [l. 13] > 1er groupe, « s’installe » [l. 14] > 1er groupe, « ouvre » [l. 14] > 3e groupe. Ils sont conjugués au présent de l’indicatif : ce temps est généralement employé dans les didascalies pour indiquer un geste en train de se faire. Vous êtes accessoiriste 4 Les accessoires énumérés dans le passage allant de la ligne 1 à 15 sont : « sa ligne » [l. 2 et l. 4], « le bouchon » [l. 5], « un barbillon » [l. 5], « un épervier » [l. 11], « attirail de pêcheur » [l. 11], « cinq lignes », « une épuisette » [l. 12], « un seau » [l. 13], « une boîte d’hameçons » [l. 14]. 5 [L. 11 à 15] Chaque accessoire est précédé de l’article indéfini : « un ». Cet article indique un accessoire plus général. Vous êtes ingénieur son et lumières 6 Les bruits « floc floc » pourraient accompagner le jeu du poisson pêché et repêché. Il est possible de les faire entendre par des bruitages (en jetant par exemple un caillou dans une bassine d’eau en coulisse) ou par des sons pré-enregistrés. 7 Pour représenter « l’aube », il faut user d’un projecteur dont on pourrait faire varier l’intensité de lumière. Le but est de montrer que la lumière du soleil levant commence à blanchir l’horizon. La lumière doit être légèrement rasante pour indiquer le matin. Orthographe (> fiche 42) 8 [L. 13] « Il dépose son matériel. » : « son » est un déterminant possessif. – « le son » (nom masculin) et « ils sont » (3e personne du pluriel du verbe « être » au temps présent) sont des homophones du déterminant possessif. Exemples : Je reconnais le son de sa voix. (« son » est un nom masculin) Ils sont contents d’être bientôt en vacances. (« sont » est à la 3e personne du pluriel du verbe « être ») Vocabulaire (> fiche 45) 9 Relevé du champ lexical de la pêche : « pêcher » (chapeau introductif), « sa ligne » [l. 2], « une fichue pêche » [l. 4], « le bouchon plonge » [l. 5], « le poisson » [l. 6], « repêché » [l. 9], « épervier » [l. 11], « pêcheur » [l. 11], « épuisette » [l. 12], « hameçons » [l. 15]. L’importance du relevé montre que ce thème est central dans la scène. 135 LIRE L’IMAGE – Les arbres et les rochers sont les éléments du décor en volume alors que la mer et le ciel sont peints. On voit la limite de la toile encadrée par deux cocotiers. – Le décor nous indique que la scène se passe au bord de la mer avec des rochers au premier plan, des arbres qui sont des palmiers ou des cocotiers et un ciel bleu au second plan. Le décor est exotique. p. 212 • CONSTRUIRE LE BILAN SUR LE THÉÂTRE 1 La phrase écrite en violet correspond à une indication scénique. On la nomme « didascalie ». La phrase soulignée correspond aux paroles de l’ours. Il s’agit d’une « réplique ». 2 Deux personnages sont présents : l’ours et Piégelé. 3 [L. 15] La parole de l’ours s’adresse à lui-même mais aussi aux spectateurs : le théâtre est le lieu de la « double énonciation ». Ce type de réplique s’appelle un « aparté ». 4 L’élément en rouge renseigne le metteur en scène sur le décor. p. 213 • TOUJOURS D’ACTUALITÉ – LE SPECTACLE EST DANS LA RUE 1 Sur les deux documents, les représentations ont lieu en plein air : il s’agit de spectacles de rue. Le document 1 montre des comédiens sur le parvis d’un Hôtel de ville (voir la légende de la photographie). On voit les dalles de la place, certains spectateurs sont assis par terre. Derrière le public, en arrière-plan, apparaissent les lampadaires, les façades des maisons et des boutiques (une pharmacie et un café par exemple). Le document 2 montre aussi les dalles d’une place et derrière les spectateurs, on voit les façades des immeubles et un lampadaire. 2 Ces spectacles ont lieu de nos jours : l’habillement des spectateurs et des comédiens le met en évidence, comme les baskets et le t-shirt du comédien sur le document 2. Le lieu du spectacle est un autre indice : les représentations ont lieu dans une ville moderne, ce qu’indiquent les lampadaires ou la pharmacie du document 1. 3 Le public est proche des artistes : aucune scène, aucun rideau ne les sépare. En revanche, le public n’est pas confortablement installé. Le document 1 montre des personnes debout ou assises par terre, alors qu’on peut deviner qu’il a plu, à cause du sol brillant et des vêtements de pluie que portent les gens. Certains ont un parapluie (à gauche de la photographie). Le document 2 met aussi en évidence le manque de confort. Les personnes sont debout, une dame (à gauche de la photographie) s’agenouille. p. 214-215 • ENQUÊT’ART – LES LIEUX DE THÉÂTRE P. 214 – OUVRONS L’ENQUÊTE 1 Dans l’hémicycle antique, le public se trouve assis sur les gradins, installé en demi-cercle. 2 La scène, de forme rectangulaire, se trouve en face du demi-cercle. 3 Les spectateurs sont assis sur des gradins qui sont taillés dans des blocs de pierre. 4 Le théâtre en plein air offre des avantages : – il comporte un nombre de places important, pour permettre à un public nombreux d’assister à la représentation. Les spectateurs ont une large vue : les gradins supérieurs sont assez élevés pour que le public assis en haut puisse voir le spectacle ; – les acteurs n’ont pas besoin de forcer leur voix : elle est amplifiée par les constructions de la scène. La forme évasée représentée par l’ensemble des gradins favorise l’acoustique. Ce type de théâtre a aussi des inconvénients car les représentations sont soumises aux aléas du temps : aucun abri, aucune toiture ne couvre les spectateurs. En cas de pluie, ils sont mouillés ; en cas de soleil, ils ont chaud. Les gradins en pierre résistent aux intempéries mais ne sont pas très confortables. P. 215 – COMPLÉMENT D’ENQUÊTE 1 Le document 2 montre un théâtre à l’italienne, en forme de fer à cheval, et le document 3 une salle contemporaine, de forme rectangulaire. 2 Comparaison des deux documents La scène est séparée de la salle dans les deux documents ; les deux espaces sont nettement délimités. 9 – Premiers pas sur les planches 136 – document 2 : la scène est au fond et au milieu de la salle richement décorée. Elle est cachée derrière les rideaux et encadrée par des dorures et le « manteau d’arlequin », peinture en trompe-l’œil imitant les rideaux. – document 3 : la scène occupe aussi le fond et le centre de la photographie. Elle est illuminée par les feux des projecteurs. Les sièges des spectateurs sont disposés de manière différentes dans les deux salles. – document 2 : les sièges sont placés en fer à cheval à différentes hauteurs (premier balcon, deuxième balcon). Des places sont également possibles en orchestre, c’est-à-dire au plus proche de la scène. Certains spectateurs seront assis de face, d’autres de côté. – document 3 : les places sont toutes situées face à la scène dans une pente douce, qui permet aux spectateurs du fond de bien voir le spectacle. 3 En tenue de tenue de soirée, on choisira d’aller dans la salle richement décorée et ancienne représentée sur le document 1. La disposition en fer à cheval permettra aux spectateurs de se voir les uns les autres. La tenue de soirée sera en harmonie avec le faste de la salle. 4 Ces lieux offrent moins de place par rapport au théâtre d’Épidaure. Certains spectateurs sont plus proches de la scène et sont donc au cœur de la représentation. La représentation peut se faire à toute heure de la journée : il est possible d’assister à un spectacle le soir. Les techniques ont évolué : il est possible d’user de différents moyens afin de favoriser l’illusion théâtrale. De plus, le public est plus confortablement installé que dans le théâtre d’Épidaure. 5 Les spectateurs sont transportés dans un « autre monde », non seulement par le spectacle, mais aussi par le lieu. Sur le document 1, la salle transporte le spectateur dans un monde féérique : la magie commence par la richesse des décorations. Le lieu théâtral peut être en en lui-même un spectacle, par son décor, son architecture. P. 215 – RAPPORT D’ENQUÊTE Pour compléter le rapport d’enquête on peut utiliser le tableau suivant proposant des variantes et des approfondissements : Notions abordées Dans la séquence 9 Dans les autres séquences Théâtre à l’italienne « Enrichir son vocabulaire », p. 217 Scène et décor Lire l’image p. 205, 211 « Toujours d’actualité », p. 213 Séquence 10 Image d’ouverture p. 222 Lire l’image p. 227 « Toujours d’actualité », p. 235 Comédiens sur scène Lire l’image p. 207, 209 « Toujours d’actualité », p. 213 Évaluation, lecture de l’image p. 221 Séquence 4 « Toujours d’actualité », p. 95 Séquence 10 Lire l’image p. 230, 231 « Toujours d’actualité », p. 235 Évaluation, lecture de l’image p. 243 Masques de théâtre Lire l’image p. 209 Évaluation, lecture de l’image p. 221 Séquence 10 « S’exercer pour l’oral », p. 240 p. 216 • MIEUX CONNAÎTRE LES MOTS ÉTYMOLOGIE – RACINES GRECQUES ET LATINES 1 Racines grecques a drama = l’action > un drame b didaskalos = l’enseignant > les didascalies c skênè > la scène d theatron = le lieu où l’on regarde > le théâtre Racines latines e decorare = orner > les décors f gradus = marche > les gradins g spectare = regarder > les spectateurs h replicare = renvoyer, refléter > les répliques 2 Définitions – monologue : discours d’un personnage qui parle seul sur scène ; – dialogue : discours entre plusieurs personnages ; – épilogue : dénouement d’une pièce / le verbe épiloguer signifie : faire de longs discours sur quelque chose ; – prologue : prélude, texte introductif présentant des événements antérieurs à l’intrigue proprement dite. 137 Phrases complétées a Aucun n’écoute l’autre. La discussion entre les deux personnages n’est qu’un dialogue de sourds. b Les contes se terminent souvent par un mariage. Parfois l’épilogue précise si les mariés eurent des enfants. c Le vieil avare gâteux solitaire s’est lancé dans un long monologue. JOUONS AVEC LES MOTS – SENS PROPRE ET SENS FIGURÉ a le côté cour de la scène : le côté droit de la scène, vu de la salle. b le côté jardin de la scène : le côté gauche de la scène, vu de la salle. (Ces notions de « cour » et de « jardin » permettent aux comédiens, quelle que soit leur position, de comprendre de quel côté de la scène il s’agit.) On peut expliquer aux élèves que ces termes étaient utilisés à l’origine au sens propre : la troupe de la Comédie Française était située dans le jardin des Tuileries avec une scène donnant d’un côté sur le jardin et de l’autre sur la cour du bâtiment. c le lever de rideau : le début d’une représentation. d un coup de théâtre : péripétie imprévue qui change la situation dans une pièce. e monter sur les planches : jouer un rôle de théâtre. f être sous les projecteurs : être un personnage important sur la scène. ENRICHIR SON VOCABULAIRE – CONNAÎTRE DU VOCABULAIRE TECHNIQUE a Madame A a choisi une place à l’orchestre : n° 2. b Son mari, arrivé en retard au guichet, a acheté une place au poulailler : n° 4. c Monsieur B a préféré une place en baignoire : n° 1. d Mademoiselle C est au deuxième balcon : n° 3. DES MOTS POUR LIRE L’IMAGE – LE TROMPE-L’ŒIL 1 Les pierres du bâtiment sont en relief ainsi que l’élément en demi-cercle de la façade. 2 Les deux personnages sont peints, ainsi que la fenêtre et les vitres. Le balcon est peint également. La perspective trompe le regard ; elle est accentuée par le décalage entre les deux personnages. On complétera la notion de trompe-l’œil en se reportant à la page « Enquêt’art », document 2, p. 215, sur lequel on voit un « manteau d’arlequin », peinture en trompe-l’œil imitant les rideaux. p. 218 • S’EXERCER POUR L’ORAL – DIRE UN TEXTE DE THÉÂTRE Les exercices de cette page ont pour but d’entraîner les élèves à maîtriser leur diction tout en s’amusant. L’esprit ludique des consignes favorise l’expression des élèves les plus timides ou de ceux qui rencontrent des difficultés de lecture. Contrôler sa diction a Les difficultés de prononciation sont liées à la répétition des sons [k], [tr] et [kr] dans la phrase 1, des sons [tr] et [rt] dans la phrase 2, des sons [ks] et [kz] dans la phrase 3, des sons [b] et [d] dans la phrase 4. d Les consonnes « ch » sont répétées plusieurs fois dans le texte, dans des mots où elles n’apparaissent pas habituellement : « chon chien » [l. 5], « réchultat » [l. 6], « ses fèches », « Monchieu » [l. 7], « par-dechus », « son pochtérieur » [l. 8], « cha », « le chpectacle », « échoiles » [l. 9], « le cachino », « ch’en chuis » [l. 10], « chtupéfait » « chon » [l. 11], « chtupéfait », « un chlic » [l. 12]. p. 219 • S’EXERCER POUR L’ÉCRIT – RÉDIGER UN DIALOGUE 1 Adapter les niveaux de langue a [Texte A] : le niveau de langue soutenu est employé. [Texte B] : le niveau de langue familier est employé. Dans le texte A, Scapin est le serviteur de Géronte. Dans le texte B, Ben est un ami de Bob. b Du langage soutenu au langage courant : « Votre fils, Monsieur, est en lieu de sûreté ; mais vous courez maintenant, vous, le péril le plus grand du monde » ➝ Votre fils, Monsieur, est en sécurité ; mais vous, maintenant, vous êtes vraiment en danger. « Voici une affaire que je me suis trouvé fort à propos pour vous sauver » ➝ Voici un moyen que j’ai trouvé au bon moment pour vous sauver. 9 – Premiers pas sur les planches 138 « Comment donc ? » ➝ Pourquoi ? « et que vous vous gardiez de remuer en aucune façon » ➝ et que vous évitiez absolument de bouger. Du langage familier au langage courant : « Crois-moi, t’as intérêt à te casser en vitesse. » ➝ Crois-moi, tu as intérêt à te sauver en vitesse. « File sur le parking, prends ma caisse et va te planquer chez moi ? Je te rejoins cet aprem » ➝ Va vite sur le parking, prends ma voiture et va te cacher chez moi. Je te rejoins cet après-midi. 2 Analyser des émotions – une phrase exclamative exprimant la colère : « C’est pas trop tôt ! Ça fait une plombe que je poireaute ! ». – une phrase exclamative exprimant la crainte : « T’es dingue ! J’ai la trouille qu’on me retrouve ! » p. 220-221 • [ÉVALUATION] p. 220 – Évaluer la lecture de texte 1 La disposition du texte, les différentes didascalies écrites en italiques, l’absence de verbes pour introduire les paroles, le dialogue comprenant six répliques entre Monsieur Lui et Madame Elle indiquent qu’il s’agit d’un texte de théâtre. 2 Le mot « éclair » veut dire que la comédie est très rapide . 3 Cette scène est constituée d’un dialogue puisque l’on remarque un échange de propos entre Monsieur Lui et Madame Elle (voir la définition du dialogue p. 216). 4 – « Elle cherchait un nom » [l. 18] est un exemple de phrase déclarative. La phrase déclarative énonce un fait, apporte une information. – « N’êtes-vous pas ? » [l. 18] est un exemple de phrase interrogative. La phrase interrogative sert à poser une question, à demander une information. – « Non ! je ne suis pas ! » [l. 21] est un exemple de phrase exclamative. La phrase exclamative exprime l’émotion du personnage, sa tristesse. 5 Quand Madame Elle donne une gifle, il ne s’agit pas d’une vraie gifle : ce sont des comédiens qui jouent un rôle. Ils font semblant. 6 – « s’arrêtant » [l. 14] est une didascalie concernant un déplacement ; – « Elle lui donne une gifle » [l. 9], « se frottant la joue et s’inclinant avec une déférence contrite » [l. 11] sont des didascalies concernant des gestes ; – « indignée » [l. 14], « l’interrompant avec tristesse » [l. 20] sont des didascalies concernant une intonation. 7 Le mot « maladresse » [l. 5] est composé du préfixe « mal », du radical « adr- » et du suffixe « esse » > mal-adr-esse. 8 Le mot « tristesse » [l. 20] est formé avec le même suffixe. Évaluer l’orthographe Dictée piégée Écoute, comme tu m’as donné le secret du bonheur, moi aussi je veux t’aider. Viens ce soir au cirque Univers, il y a là-bas une petite fille bien malheureuse qui doit jouer sur un petit violon comme le tien, mais elle n’y arrive pas et monsieur Univers la bat à tour de bras, il ne lui donne rien à manger parce qu’elle ne lui rapporte aucun argent. Demande-lui qu’il te la donne contre une soupière et des cuillères, comme ça tu ne seras plus seul, tu auras un enfant, et comme tu as l’air bon la petite fille ne sera plus malheureuse et moi non plus. Rien que de la voir si triste, je pleure. Il repleure. Jean-Claude Grumberg, Le Petit Violon, coll. Actes Sud-Papiers, Heyoka Jeunesse, 1999. 1 – « Écoute » vient du verbe « écouter », verbe du 1er groupe qui ne prend pas de s à la deuxième personne du singulier de l’impératif présent. – « donné » est le participe passé. Il ne peut donc pas être à l’infinitif. – « Viens » est la forme du verbe « venir » à la deuxième personne du singulier de l’impératif présent. – « manger » est un verbe placé après la préposition « à ». Il est donc à l’infinitif. – « soupière » s’écrit avec un accent grave. – « cuillères » s’écrit sans i après la consonne double. 139 2 – « Écoute » est l’impératif présent du verbe « écouter », conjugué à la deuxième personne du singulier. – « donné » est le participe passé du verbe « donner » ; « as donné » est le passé composé du verbe « donner », conjugué à la deuxième personne du singulier. – « Viens » est l’impératif présent du verbe « venir », conjugué à la deuxième personne du singulier. Évaluer la lecture de l’image / Histoire des arts > Pour guider l’analyse, on comparera le masque et le costume du comédien avec le masque et le costume d’Arlequin p. 209 ou avec les expressions de la comédienne p. 207. On se reportera aussi aux masques de la p. 240. 1 Le comédien porte un masque. Il peut exprimer les émotions par les gestes et les déplacements ; il utilisera aussi l’intonation de sa voix. 2 Peut-être incarne-t-il un dieu ou un roi : son visage masqué porte une barbe taillée et une coiffe imposante, il se tient droit. Son apparence renvoie à d’anciennes statues. Il semble jouer un personnage respectable et sérieux. Évaluer la connaissance des auteurs et de leurs œuvres Pour répondre, les élèves se reporteront à la présentation des auteurs p. 202-203. 1 Derrière la radio, se cache Tardieu – Goldoni est né à Venise, en plein carnaval. Pourtant ses comédiens ne sont pas masqués. – Le chapeau fait penser à Labiche pour sa pièce Un chapeau de paille d’Italie. Les auteurs doivent être classés dans l’ordre chronologique suivant : Goldoni, Labiche et Tardieu (voir la frise chronologique p. 203). 2 Goldoni était surnommé le « Molière italien ». 3 En dehors des pièces de théâtre, Jean Tardieu a écrit des poèmes. VARIANTES ET OUVERTURES – Le texte complémentaire n° 1 fait le lien avec la séquence 10 consacrée à Molière et complète l’extrait proposé p. 219 « S’exercer pour l’écrit ». – Le texte complémentaire n° 2 fait écho aux textes de la p. 24 (extraits du Petit Chaperon rouge de Perrault et de Grimm) et de la p. 27 « Toujours d’actualité » (« Le Petit Chaperon rouge imité et parodié »). Texte complémentaire n° 1 – Les Fourberies de Scapin, III, 2 (Molière) Objectif : identifier et analyser les caractéristiques du genre théâtral. Géronte – Hé bien ! Scapin, comment va l’affaire de mon fils ? Scapin – Votre fils, Monsieur, est en lieu de sûreté ; mais vous courez maintenant, vous, le péril le plus grand du monde, et je voudrais pour beaucoup que vous fussiez dans votre logis. 5 Géronte. – Comment donc ? Scapin. – À l’heure que je vous parle, on vous cherche de toutes parts pour vous tuer. Géronte. – Moi ? Scapin. – Oui. Géronte.– Et qui ? 10 15 Scapin. – Le frère de cette personne qu’Octave a épousée. Il croit que le dessein1 que vous avez de mettre votre fille à la place que tient sa soeur est ce qui pousse le plus fort à faire rompre leur mariage, et, dans cette pensée, il a résolu hautement de décharger son désespoir sur vous, et de vous ôter la vie pour venger son honneur. Tous ses amis, gens d’épée comme lui, vous cherchent de tous les côtés et demandent de vos nouvelles. J’ai vu même deçà et delà des soldats de sa compagnie qui interrogent ceux qu’ils trouvent, et occupent par pelotons toutes les avenues de votre maison. De sorte que vous ne sauriez aller chez vous, vous ne sauriez faire un pas ni à droite ni à gauche, que vous ne tombiez dans leurs mains. 9 – Premiers pas sur les planches 140 Géronte. – Que ferai-je, mon pauvre Scapin ? 20 Scapin– Je ne sais pas, Monsieur, et voici une étrange affaire. Je tremble pour vous depuis les pieds jusqu’à la tête, et... Attendez. (Il se retourne, et fait semblant d’aller voir au bout du théâtre s’il n’y a personne.) Géronte, en tremblant. – Eh ? Scapin, en revenant. – Non, non, non, ce n’est rien. 25 Géronte. – Ne saurais-tu trouver quelque moyen pour me tirer de peine ? Molière, Les Fourberies de Scapin, acte III, scène 2, 1671. 1. Dessein : projet. LIRE LE TEXTE Lire un extrait théâtral 1 À quels indices voyez-vous qu’il s’agit d’un texte de théâtre ? 2 Cette scène est-elle constituée d’un dialogue ou d’un monologue ? Expliquez votre réponse. Distinguer les didascalies du dialogue 3 Relevez les indications de mise en scène : quand on lit le texte, comment les distingue-t-on des paroles ? 4 Précisez si elles portent sur les gestes ou le ton. Doit-on les lire quand on joue la pièce ? 5 [L. 21-22] Relisez la didascalie : relevez les verbes conjugués, puis dites quel est le temps de ces verbes. Expliquez pourquoi il est utilisé. (> Verbe, fiche 20) Analyser des émotions 6 Relevez dans les répliques de Géronte trois phrases interrogatives comportant un verbe conjugué. Qu’indique l’emploi de ces phrases ? (> Grammaire, fiche 16) 7 Quelle menace pèse sur Géronte ? Relevez une phrase prononcée par Scapin qui indique cette menace. Quel geste fait Scapin pour augmenter sa peur ? Orthographe (> fiche 2) 8 « J’ai vu même deçà et delà des soldats de sa compagnie qui interrogent ceux qu’ils trouvent ». Réécrivez cette phrase en remplaçant « des soldats de sa compagnie » par « une troupe ». Faites les changements nécessaires. Vocabulaire (> fiche 47) 9 Relevez dans le texte une expression synonyme de « tuer ». Employez le verbe « tuer » dans une phrase où il aura un sens figuré. Expression orale Lisez le texte avec un camarade : – répartissez-vous les rôles ; – changez le ton de votre voix pour mettre en évidence les sentiments des personnages. LIRE L’IMAGE Observez les masques de théâtre de la p. 240 : – quel masque serait le plus approprié pour Scapin ? Lequel pourrait convenir à Géronte ? – attribuez une des répliques du texte à chaque masque choisi. Corrigé du texte complémentaire n° 1 – Les Fourberies de Scapin, III, 2 LIRE LE TEXTE Lire un extrait théâtral 1 La disposition du texte, les didascalies en italique, l’absence de verbe introducteur du dialogue et les différentes répliques échangées entre Scapin et Géronte montrent qu’il s’agit d’un texte de théâtre. 2 Cette scène est un dialogue car plusieurs personnages parlent ensemble. Distinguer les didascalies du dialogue 3 Les indications de mise en scène sont inscrites en italique : (Il se retourne, et fait semblant d’aller voir au bout du théâtre s’il n’y a personne.) [l. 21-22] – en tremblant, [l. 23] – en revenant. [l. 24] 141 4 Elles donnent au comédien des indications sur ses gestes et ses déplacements. Il ne doit pas les lire quand il joue sur scène. 5 [L. 21-22] Les verbes de la didascalie sont « se retourne », « fait » et « a » : ils sont conjugués au présent de l’indicatif, car ils indiquent une action en train de se faire. Analyser des émotions 6 Géronte prononce plusieurs phrases interrogatives comportant un verbe : « Scapin, comment va l’affaire de mon fils ? » [l. 1] « Que ferai-je, mon pauvre Scapin ? » [l. 19] « Ne saurais-tu trouver quelque moyen pour me tirer de peine ? » [l. 25]. Ces phrases montrent l’inquiétude de Géronte et la confiance qu’il porte au valet Scapin. Il compte sur lui pour le tirer d’affaire. 7 Scapin fait croire à Géronte qu’il est menacé de mort : « on vous cherche de toutes parts pour vous tuer. » [l. 6]. Pour augmenter sa peur, Scapin fait semblant de trembler et de vérifier si personne n’écoute. Orthographe (> fiche 2) 8 « J’ai vu même deçà et delà une troupe qui interroge ceux qu’elle trouve. » Vocabulaire (> fiche 47) 9 L’expression « ôter la vie » [l. 13] est synonyme du verbe « tuer ». Exemple de phrase où ce verbe est employé au sens figuré : « Il a tué le temps en lisant le journal. » LIRE L’IMAGE Les quatre masques expriment des sentiments différents. Le masque n° 2 avec son grand sourire et ses yeux ronds, exprime la moquerie qui caractérise l’attitude de Scapin en train de ridiculiser Géronte. C’est un masque représentant un visage jeune, or on imagine que Scapin est encore alerte. Il serait en train de dire : « Non, non, ce n’est rien ». Le masque n° 1 exprime la souffrance ou la peur : les sourcils froncés, la bouche crispée, il conviendrait au personnage de Géronte au moment où il dit « Que ferai-je mon pauvre Scapin ? ». Texte complémentaire n° 2 – Le Petit Chaperon Uf (Jean-Claude Grumberg) Objectif : comparer et rapprocher le conte et le théâtre ; comprendre les modifications nécessaires à l’écriture du texte de théâtre. À l’orée d’un bois, non loin d’un village. Un loup déguisé en garde municipal s’adresse au public. 5 Le loup. – Bonjour, bonsoir petits enfants, ici votre vieil oncle Wolf qui raconte histoire bon vieux temps, histoire Petit Chapereron reron... Chaperereuu aaaaah ! Histoire Petit Capuchon. Vous connaître ? Ça fait rien, Wolf raconte quand même. Silence fixe repos ! Wolf commence. Il y avait une fois non pas marchande foi dans ville de Foix il y avait une fois petite fille village, tiens elle arrive... Paraît le Petit Chaperon vêtu de rouge qui s’adresse au public. 10 Petit chaperon. – Bonjour bonjour je suis une petite fille de village toujours vêtue de rouge si bien que tout le monde au village m’appelle le Petit Chaperon... Wolf (l’interrompant). – Papapapapapapapapapa pardon Petit Capuchon. Petit chaperon. – Bonjour monsieur. Wolf (portant une main à sa visière). – Caporal Wolf. Jean-Claude Grumberg, Le Petit Chaperon Uf, coll. Actes Sud-Papiers, Heyoka Jeunesse, 2005. LIRE LE TEXTE Une pièce étonnante 1 À quels indices voyez-vous qu’il s’agit d’un texte de théâtre ? 2 Cette scène est-elle constituée d’un dialogue ou d’un monologue ? Expliquez votre réponse. 9 – Premiers pas sur les planches 142 3 Quels sont les principaux personnages ? Relevez les noms propres permettant de les identifier. Comment les avez-vous repérés ? (> Grammaire, fiche 2) Un conte revisité 4 Que vous apprend la première didascalie sur le décor ? Relevez tous les éléments utiles. 5 Quels indices permettent de savoir que l’auteur s’est inspiré du Petit Chaperon rouge ? 6 Montrez que le loup est autoritaire. 7 [L. 5] Récrivez la phrase interrogative en conjuguant le verbe « connaître » au présent de l’indicatif (> Verbe, fiche 20) Orthographe (> fiche 42) 8 Cherchez, dans la première réplique du loup, deux homophones du mot « fois ». À l’aide du dictionnaire, dites quel est le sens de chacun de ces mots. Vocabulaire (> fiche 47) 9 Relevez les mots qui appartiennent au champ lexical des vêtements. Expression écrite – Relisez le conte de Perrault « Les Fées » p. 16-17. – Transformez le passage des lignes 13 à 24 (de « Un jour qu’elle était à cette fontaine… » jusqu’à « une pierre précieuse ») en scène de texte de théâtre. – Reportez-vous à la page 241 pour vous aider dans votre rédaction. 143 10 – Lever de rideau sur la comédie Problématique Comment faire rire les spectateurs ? Au programme… • Initiation au théâtre Le professeur fait lire, intégralement ou par extraits, au choix une pièce de Molière, par exemple : Le Médecin volant, L’Amour médecin, Le Médecin malgré lui, Le Sicilien ou l’amour peintre. Présentation de la séquence Après l’initiation au théâtre et à la spécificité de son langage proposée en séquence 9, la séquence 10 est consacrée au genre de la comédie. « On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées, et je ne conseille de lire celle-ci qu’aux personnes qui ont des yeux pour découvrir dans la lecture tout le jeu du théâtre. » (Molière, L’Amour médecin, notice « Au lecteur ») : pour que les élèves comprennent ce qui distingue le théâtre des autres genres littéraires, l’accent est mis, à travers les travaux d’expression et l’étude de l’image, sur la pratique théâtrale des élèves, suivant en cela les Instructions Officielles. > Le corpus Le corpus comprend plusieurs extraits de comédies de Molière : les élèves se familiariseront ainsi avec le principal auteur de théâtre recommandé par les Instructions Officielles et étudié au collège. On trouvera des extraits de L’Amour Médecin (texte 1), du Médecin volant (texte 2), de L’Avare (texte 3) et du Médecin Malgré lui (texte 4 et texte d’évaluation p. 234). La cohérence de l’ensemble est renforcée par le choix d’une thématique à laquelle appellent les programmes : celle de la médecine (textes 1, 2, 4, 5, texte d’évaluation, rubrique « Mieux connaître les mots »). On montrera l’origine antique de la comédie avec le texte bilan p. 234, tiré d’une comédie latine : L’Aulularia (La Marmite) de Plaute. > Pour adapter la séquence – avec les classes ayant un bon niveau : deux textes d’étude complémentaires sont proposés à la suite des corrigés ; – avec les classes ayant un niveau plus faible : le texte 1 et le texte 2 ont les effets comiques les plus visibles et se prêtent volontiers à la mise en scène. Bibliographie Pour l’élève : – des récits autour du théâtre : Marie-Christine Helgerson, Louison et Monsieur Molière, Flammarion, 2001, collection Castor Poche Junior. Niveau de lecture *, et Anne-Marie Desplat-Duc, Les colombes du roi Soleil, tome 1 « Les comédiennes de Monsieur Racine », Flammarion, collection Castor poche. Niveau de lecture **. – une pièce de théâtre pour la jeunesse : JeanClaude Grumberg, Le petit violon, Actes Sudpapiers, collection Heyoka jeunesse, 2006. Niveau de lecture ***. – un documentaire sur le théâtre : Magali Wiéner, Le théâtre à travers les âges, Flammarion, collection Castor Doc, Niveau de lecture **. Pour le professeur : Molière, Œuvres complètes, GF-Flammarion, 1965. Pierre Larthomas, Le langage dramatique, PUF, 1980. Marie-Claude Hubert, Le théâtre, collection « cursus », Armand Colin, 1988. Florence Dupont, Le théâtre latin, collection « cursus », Armand Colin, 1988. Des sites Internet : www.toutmoliere.net, www.site-moliere.com. > La progression La séquence 10 approfondit les grandes caractéristiques du genre théâtral en étudiant les notions d’exposition (texte 1) et de dénouement (texte 4). Elle aborde le registre comique en analysant les procédés principaux : 10 – Lever de rideau sur la comédie le comique de situation, de mots et de gestes (texte 3), et le comique de caractère (texte 4). Cette séquence dédiée à la comédie trouvera sa place après la séquence 9 sur l’initiation au théâtre. Mais les deux séquences sont indépendantes : la séquence 10 pourra se suffire à elle-même puisqu’on trouve dans les 5 extraits proposés, les principales notions liées au théâtre que sont : les didascalies, la double communication, le dialogue, le monologue, la mise en scène. Le texte bilan complétera selon les choix pédagogiques du professeur les séquences 7 et 8 consacrées aux textes de l’Antiquité. 144 Objectifs et ressources pédagogiques Objectifs Dans la séquence 10 Progression proposée 1 Caractériser la première scène d’une comédie Texte p. 226 2 Reconnaître les procédés comiques Texte p. 228 Dans les autres séquences Autres ressources – Texte complémentaire n° 1 Séquence 9 Textes 1, 2 et 3 – Textes p. 226, 228, 230, 232 – Images « Toujours d’actualité », p. 235 – Texte d’évaluation p. 242 – Images, p. 229, 230-231, – Textes complémentaires n° 1 et 2 Séquence 9 Textes 1, 2 et 3. Texte bilan p. 212 Texte d’évaluation p. 220 Image p. 227 Image p. 229 3 Analyser le ridicule des défauts d’un personnage Texte p. 230 4 Caractériser un dénouement de comédie Texte p. 232 Images p. 230, 231 Séquence 9 – Textes p. 226, 228, 234 Texte 1 – Texte d’évaluation p. 242 – Images « Toujours d’actualité », p. 235 Texte bilan p. 212 – Images p. 222, 229 – Textes complémentaires n° 1 et 2 – Texte bilan p. 234 – Image p. 243 Image p. 233 Étude de la langue dans la séquence 10 Grammaire Les classes de mots Classes et fonctions des mots (> fiche 1) Texte 4 Le nom et le groupe nominal (> fiche 2) Texte 3 – Texte 1 L’adjectif qualificatif (> fiche 8) Texte 2 – Texte d’évaluation p. 242 Les fonctions L’attribut du sujet (> fiche 11) Texte d’évaluation p. 242 Les groupes nominaux compléments circonstanciels (> fiche 14) Texte 1 La phrase Phrase déclarative et interrogative (> fiche 16) Texte 3 – Texte d’évaluation p. 242 Phrase injonctive et exclamative (> fiche 17) Texte 3 – Texte d’évaluation p. 242 Le verbe Infinitif et groupes de verbes (> fiche 19) Texte 3 Le présent de l’indicatif (> fiche 20) Texte 3 – Dictée p. 242 Le conditionnel (> fiche 26) Texte 1 Le présent de l’impératif (> fiche 27) Texte 2 – texte 4 Orthographe La ponctuation – Emploi des lettres majuscules (> fiche 32) Texte 2 Pluriel en -aux, -oux, -eux (> fiche 39) Texte 3 Les homonymes (> fiche 42) Texte 4 Vocabulaire Les origines de la langue (> fiche 40) « Observer et comprendre », p. 238 La formation des mots – les mots dérivés (> fiche 41) Texte 2 – Texte d’évaluation p. 242 « Observer et comprendre », p. 238 Synonymes, antonymes et paronymes (> fiche 43) Texte 1 – Texte 3 Le champ lexical (> fiche 45) Texte 3 – Texte 4 « Enrichir son vocabulaire », p. 239 145 p. 222-223 • Lecture d’image d’ouverture Le Malade imaginaire, de Molière, mise en scène de Gildas Bourdet au théâtre de l’Ouest Parisien, février 2003. Regardez bien De nombreux indices montrent que les comédiens sont en train de jouer une comédie. – Les costumes : le médecin porte un accoutrement ridicule, avec une robe trop grande, une toque de travers, un col disproportionné et disgracieux. La pelisse du malade est elle aussi caricaturale car elle est trop grande, trop chaude, encombrante. – Le maquillage : le comédien est grimé en médecin avec un nez rouge, des cheveux tombant sur les yeux, une moustache protubérante. – La mise en scène qui oppose le médecin dominateur juché sur une chaise démesurément haute et le malade gisant à ses pieds, terrorisé et soumis. – Le décor pimpant et gai, avec une dominante de couleurs chaudes : jaune soleil, rouge vif, orange. Regardez mieux Les couleurs choisies sont des couleurs vives, qui participent au climat de la comédie. Ce sont des couleurs chaudes qui dynamisent le décor et actualisent la pièce. Dans ce décor coloré, le noir et blanc des costumes est mis en valeur. CORRIGÉS [PARCOURS TEXTES ET IMAGES] p. 226 • OBJECTIF 1 – CARACTÉRISER LA PREMIÈRE SCÈNE D’UNE COMÉDIE P. 227 – LIRE LE TEXTE Les informations 1 La scène se déroule « à Paris, dans une salle de la maison de Sganarelle » comme le précise la didascalie de la ligne 3. On notera l’ordinaire et la neutralité du lieu choisi qui permet de réunir un maximum de personnages. Cette salle sera l’unique décor de la pièce. 2 La liste des personnages présents suit le numéro de l’acte et de la scène [l. 1-2]. Cinq personnages sont présents sur scène : Sganarelle, Aminte, Lucrèce, M. Josse, M. Guillaume. 3 Le héros est Sganarelle. Il prend la parole en premier et est au centre de l’action. Son unique fille Lucinde lui cause du tourment car elle est triste et profondément affligée. Il consulte ainsi ses relations et ses amis et attend de leur part des conseils pour remédier au mal qui touche sa fille. L’action 4 [l. 15] « je lui achèterais » > infinitif : acheter, 1re personne du singulier ; [l. 17] « j’achèterais » > infinitif : acheter, 1re personne du singulier ; [l. 19] « je ferais mettre » > infinitif : faire, 1re personne du singulier ; [l. 20] « je ne ferais point » > infinitif : faire, 1re personne du singulier ; [l. 21] « je la marierais » > infinitif : marier, 1re personne du singulier ; [l. 21] « je pourrais » > infinitif : pouvoir, 1re personne du singulier. Le conditionnel traduit ici une hypothèse. 5 Les conseils donnés par l’entourage sont tous intéressés : – ainsi, M. Josse, « orfèvre » [l. 32], conseille d’acheter des bijoux ➝ « une belle garniture de diamants, ou de rubis, ou d’émeraudes » [l. 15-16] sortirait Lucinde de la mélancolie ; – M. Guillaume, « vendeur de tapisseries » [l. 34], préconise l’achat d’une tapisserie ➝ « une belle tenture de tapisserie de verdure » [l. 18] ; – Aminte, voisine de Sganarelle et amoureuse du « fiancé » de Lucinde, incite le père à faire acte d’autorité et à conclure un mariage arrangé pour sa fille [l. 36-38] ; – enfin, Lucrèce, nièce de Sganarelle, avance un conseil peu charitable de la part d’une jeune fille ➝ « la mettre dans un couvent » [l. 28], afin de devenir « l’héritière universelle » de Sganarelle [l. 42]. 10 – Lever de rideau sur la comédie 146 6 « en l’autre monde » [l. 25-26] : complément circonstanciel de lieu du verbe « envoyer ». – « dans un couvent » [l. 28] : complément circonstanciel de lieu du verbe « mettre ». Ces deux compléments circonstanciels annoncent un avenir sombre : Lucinde vivrait retirée du monde en choisissant le voile. 7 La pièce va parler d’amour car ce mot figure dans le titre « l’Amour médecin » et qu’il est la cause de la mélancolie de la jeune fille. Mais le mot « médecin » a autant d’importance, et suggère plusieurs pistes que les élèves seront amenés à formuler : – Lucinde sera-t-elle amoureuse d’un médecin ? – Un médecin va-t-il guérir son mal amoureux ? – L’amour va-t-il lui servir de médecine, de guérison ? – Un faux médecin va-t-il prétendre guérir son mal (si les élèves connaissent Le Médecin malgré lui) ? Le comique 8 Les conseils donnés par l’entourage ne sont pas gratuits. Sganarelle l’a bien compris : « Je les tiens un peu intéressés, et trouve que vous me conseillez fort bien pour vous » [l. 30-31]. Ils illustrent la vénalité (M. Josse et M. Guillaume, Lucrèce), ou la jalousie (Aminte) des personnages. 9 Sganarelle demande conseil à son entourage. Pourtant il se fait une fierté de ne pas les suivre et de les repousser [l. 43-45]. Cette contradiction du personnage est comique. Le père de Lucinde apparaît comme un personnage autoritaire, égoïste, intransigeant, orgueilleux, incapable d’écouter d’autres que lui. Orthographe (> fiche 2) 10 Messieurs, Mesdames > Monsieur, Madame Mademoiselle > Mesdemoiselles Vocabulaire (> fiche 45) 11 Définition du nom « conseil » dans le texte : opinion donnée à quelqu’un sur ce qu’il convient de faire. Synonymes : une incitation – un avis – une suggestion. LIRE L’IMAGE – On remarque des éléments anciens mêlés aux éléments contemporains : • le costume de Sganarelle avec le col fraise rappelle l’époque de Molière ; • l’architecture de la maison, la bicyclette, le smoking du jeune premier évoquent le monde contemporain. – Plusieurs indices signalent au spectateur qu’il s’agit d’une comédie : • les couleurs vives et gaies du décor et des costumes, en particulier le choix de la couleur orange pour le mur du fond et la robe du personnage féminin. Cette couleur chaude est soulignée par le contraste avec le vert, couleur froide, choisi pour la maison ; • l’accoutrement ridicule de Sganarelle dont la tenue ressemble à une grenouillère ; • les cheveux en bataille du personnage féminin. p. 228 • OBJECTIF 2 – RECONNAÎTRE LES PROCÉDÉS COMIQUES P. 229 – LIRE LE TEXTE Une situation comique 1 Sabine et le public savent que Sganarelle est un faux médecin. Gorgibus est le seul à l’ignorer. Remarques : Sabine est au courant de la supercherie puisque c’est elle qui prend l’initiative de la consultation. Le public est aussi informé puisqu’il a suivi l’exposition du stratagème dans les scènes précédentes. Il est complice de Sabine et rit aux dépens de Gorgibus, personnage berné de la pièce. Le comique de la scène repose donc d’abord sur la situation elle-même, plus précisément sur un quiproquo (voir « Lexique », p. 353). 2 On compte quatre phrases dont le verbe est à l’impératif : [l. 1] : « Ne vous imaginez pas » – [l. 7] : « voyons un peu » – [l. 22] : « Ne vous étonnez pas de cela ! » – [l. 29] : « Faites-la pisser ». Le mode impératif est un moyen pour Sganarelle d’affirmer une autorité de médecin qu’il ne peut avoir à travers son diagnostic. 147 3 Sganarelle n’est pas un médecin sérieux car il se fonde sur le seul examen de l’urine de la patiente, là où un bon praticien multiplierait les éléments de diagnostic. En revanche, il pousse à l’extrême la pratique en buvant l’urine et en se fiant au « goût qu’elle peut avoir » [l. 23-27]. Un langage comique 4 Les adjectifs qualificatifs sont « ordinaire » [l. 3] et « particuliers » [l. 5]. Sganarelle cherche à se présenter comme un médecin hors du commun, il veut se distinguer de ses confrères mais l’accumulation des qualités qu’il s’attribue le rend d’emblée suspect. 5 Pour paraître savant Sganarelle : – s’exprime en arabe, en italien et en latin d’église [l. 5-7] ; – enrichit son discours de référence littéraire ➝ Le Cid, de Corneille [l. 6] ; – utilise un vocabulaire recherché, pédant ➝ « avortons » [l. 3], « égrotante » [l. 12] ; – s’exprime par tautologie ➝ [l. 9-10]. Tous ces procédés visent à mieux masquer son ignorance. 6 Le mot familier répété sous différentes formes à la fin de la scène est le mot « pisse », présent à travers ses dérivés : « pisser » [l. 3] ; « pisse » [l. 34] ; « pisseuse » [l. 35] ; « pissative » [l. 36]. Des jeux de scène comiques 7 Le comique de gestes donne une dimension farcesque à la seconde moitié de la scène. Sganarelle fait rire le public en avalant l’urine. Son geste est indiqué par une réplique de Gorgibus : « Hé quoi ? Monsieur, vous l’avalez ? » [l. 21]. 8 Quatre didascalies concernent Sabine : « (Sabine sort) » [l. 14] – « (Sabine rentre) [l. 18] – « sort et revient. » [l. 28] et [l. 32]. Le comique repose sur la répétition des gestes, donnant un côté mécanique aux allées et venues de la servante. Orthographe (> fiche 32) 9 [L. 11 à 19] Jusitification de l’emploi des majuscules : – [l. 11] Monsieur Gorgibus = nom propre ; – [l. 13] Oui-da = début de phrase ; – [l. 13] Sabine = nom propre ; – [l. 14] (Sabine sort.) : nom propre ; – [l. 14] Monsieur le Médecin : début de phrase et titre honorifique ; – [l. 16] Ah! (…) Il ne faut pas = début de phrase ; – [l. 18] (Sabine rentre.) = nom propre ; – [l. 18] Voilà de l’urine qui marque grande chaleur = début de phrase. Vocabulaire (fiche 44) 10 Les mots dérivés de « pisse » sont : « pisser » [l. 3] – « pisse » [l. 34] – « pisseuse » [l. 35] – « pissative » [l. 36]. Définitions : – « dame-pipi » > personne chargée de surveiller les toilettes publiques ; – « pipi de chat » > quelque chose qui ne présente pas d’intérêt ; – « pissenlit » > plante à feuilles longues et à fleurs jaunes ; – « pissotière » > lieu public où les hommes peuvent uriner. LIRE L’IMAGE Le jeune homme se trouve dans la partie droite du bas-relief, entouré de ses deux compères. Il est soutenu par l’un d’eux et paraît ivre. Le père fâché est sur le seuil de la porte, dans la partie gauche du bas-relief. Il tient dans sa main un bâton et est retenu par l’autre vieillard, son ami. Plusieurs éléments permettent de qualifier cette scène de comique : – la situation = un fils ivre rentre chez lui. Il y est accueilli par un père fouettard, qu’un ami plus sage que lui essaie de raisonner ; – les types de personnages = ordinaires ; – les procédés comiques = les gestes appuyés du père, de son ami et du fils. 10 – Lever de rideau sur la comédie 148 p. 230 • OBJECTIF 3 – ANALYSER LE RIDICULE DES DÉFAUTS D’UN PERSONNAGE P. 231 – LIRE LE TEXTE Ce texte est interprété par un comédien professionnel dans la partie audio du CD (piste 17). Son étude peut être précédée ou suivie de l’écoute en classe. L’élève peut aussi l’écouter seul à la maison. Un personnage risible 1 Harpagon pense qu’un voleur [l. 1] lui a pris son argent. Le voleur est qualifié d’« assassin » et de « meurtrier » [l. 2]. 2 Les mots et expressions montrant qu’Harpagon pense mourir s’il ne retrouve pas son argent, sont nombreux. Il s’exclame « je suis assassiné, on m’a coupé la gorge » [l. 3] puis « je me meurs » et « je suis mort » [l. 15] « je suis enterré » [l. 16]. L’argent est donc une question de vie ou de mort pour Harpagon. 3 Les didascalies du monologue détaillent les gestes de l’avare et montrent qu’il perd la raison : « il se heurte à la table » [l. 7], « il se prend lui-même le bras » [l. 8], « il se jette à genoux» [l. 10]. Il va jusqu’à mimer la mort : « il s’étend à terre » [l. 15]. Ces jeux de scène sont le signe du trouble, de la détresse et même de la folie du personnage. 4 Phrases déclaratives « Je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge : on m’a dérobé mon argent » [l. 2-3] – « (Il se heurte à la table) » [l. 6] – « (Il se prend lui-même le bras.) » [l. 7] Phrases interrogatives « Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point là ? N’est-il point ici ? Qui est-ce ? » [l. 4 à 7] Phrases injonctives « Arrête ! / Rends-moi mon argent, coquin !… » [l. 8] Phrases exclamatives « À l’assassin ! Au meurtrier ! Justice, juste ciel ! » [l. 2] 5 L’expression « mon cher ami ! » [l. 11] montre qu’Harpagon aime son argent comme une personne vivante. L’avare personnifie l’argent, s’adresse à lui et lui attribue des sentiments. Une victime de son défaut 6 Harpagon sombre dans la folie car : – il s’adresse à son argent comme s’il parlait à une personne vivante ; – il se voit mort. On relève la gradation tragique : « je me meurs... je suis mort… je suis enterré » [l. 15-16] ; – il s’adresse directement au public à qui il prête des intentions malfaisantes : « Ils me regardent tous et se mettent à rire. » [l. 20-21] Cette folie est due à sa monomanie. 7 [l. 7] « Il se heurte à la table. » : présent de l’indicatif > infinitif : se heurter ; 1er groupe. [l. 8] « Il se prend lui-même le bras » : présent de l’indicatif > infinitif : prendre ; 3e groupe. [l. 10] « Il se jette à genoux » : présent de l’indicatif; > infinitif : se jeter, 1er groupe. [l. 15] « Il s’étend à terre » : présent de l’indicatif ; > infinitif : s’étendre, 3e groupe. [l. 23-24] « Il sort en courant par la gauche » : présent de l’indicatif > infinitif : sortir, 3e groupe. 8 Harpagon fait rire le public par le ridicule de ses défauts, l’outrance de ses gestes, l’excès de son caractère. Mais il le fait réfléchir au pouvoir de l’argent et à la place démesurée qu’on lui accorde, au danger de tout excès, au vice de l’avarice. Orthographe (> fiche 2 et 39) 9 Le singulier du mot « genoux » est « genou ». Le pluriel de « pouls » est « pouls » et le pluriel de « pou » est « poux ». Vocabulaire (> fiche 43) 10 Deux synonymes du verbe « voler » : « dérober » [l. 3] et « enlever » [l. 12]. 149 Expression écrite Pour préparer le travail, les élèves s’appuieront sur les fiches de grammaire n° 15, 16 et 17. Avant de rédiger, ils établiront une liste de mots appartenant au champ lexical : – du vol : cambrioler, chaparder, dérober, dévaliser, enlever, piller, prendre, ravir, subtiliser, cambrioleur, voleur, chenapan, bandit, malfaiteur, pickpocket, brigand, kleptomane ; – puis de la gourmandise : s’alimenter, consommer, croquer, se régaler, se délecter, se nourrir, se restaurer / friand, gourmand, gourmet, gastronome, glouton, goulu, goinfre, insatiable. LIRE L’IMAGE – Le comédien montrant la tendresse d’Harpagon pour sa cassette est celui de la photographie p. 231. L’affection qu’il voue à sa cassette se traduit par la proximité physique qu’il entretient avec elle. Il la tient tout contre lui et pose sa tête sur elle comme s’il s’agissait d’une personne. – Sur la photographie p. 230, le comédien exprime un sentiment de méfiance en fronçant les sourcils et en plissant les yeux. Son dos voûté et son bras qui se resserre sur sa cassette pour la placer contre son cœur, font ressortir la mesquinerie du personnage, son étroitesse d’esprit qui confine à la folie. p. 232 • OBJECTIF 4 – CARACTÉRISER UN DÉNOUEMENT DE COMÉDIE P. 233 – LIRE LE TEXTE Une scène qui ménage des surprises 1 La scène de dénouement est brève et réunit les principaux personnages de la pièce qui sont aun nombre de sept sur scène : Léandre, Lucinde, Jacqueline, Lucas, Géronte, Sganarelle et Martine [l. 1 et 2]. 2 Ce n’est que lorsque Géronte apprend que le jeune Léandre va hériter qu’il est prêt à lui accorder la main de sa fille. Le comique réside dans le volte-face du père ainsi que dans sa mauvaise foi. 3 Sganarelle, le bûcheron, a la bonne surprise d’échapper à la mort par pendaison qui l’attendait : « La médecine l’a échappé belle ! » [l. 14]. Le bonheur retrouvé 4 [L. 10] Le mot « héritier » appartient à la classe grammaticale des noms communs. Il a pour fonction d’être l’attribut du sujet « je ». 5 Le sort est heureux pour les jeunes premiers, Léandre et Lucinde, qui vont pouvoir se marier ; il l’est aussi pour Martine qui a pu se venger de son mari. L’action se termine mal pour Géronte, risée d’un public qui n’est pas dupe du retournement de situation du vieillard. Pour Sganarelle, la situation est plus complexe. Certes, il s’en sort indemne après avoir côtoyé la mort, mais il a été ridiculisé par le bon tour que lui a joué sa femme. 6 [L. 24] Les deux verbes : « est » et « peut » sont conjugués au présent de l’indicatif. Il s’agit dans les deux cas d’un présent de vérité générale, qui exprime un état valable partout et à n’importe quelle époque. 7 L’ultime réplique de Sganarelle stigmatise ses défauts : orgueil, prétention, fierté. Deux éléments signalent qu’il n’a pas véritablement compris la leçon donnée par sa femme : – la volonté d’accorder le pardon à sa femme au lieu d’implorer le sien ; – la menace qui clôt la pièce : « songe que la colère d’un médecin est plus à craindre qu’on ne peut croire » [l. 24-25] qui confirme le caractère violent du bûcheron. Orthographe (> fiche 34) 8 [L. 17-18] « C’est toi qui m’a procuré je ne sais combien de coups de bâton. » : les deux homophones sont « c’est » et « sais ». Pour lever le doute sur ces deux homophones, on mettra les deux verbes à l’imparfait : « c’était toi » – « je ne savais ». Vocabulaire (> fiche 47) 9 Dans la première réplique de Sgnanarelle, les mots suivants appartiennent au vocabulaire des sentiments et des émotions : « Je te pardonne » [l. 21] – « la dignité » [l. 22] – « respect » [l. 23] – « la colère » [l. 24] – « craindre » [l. 25]. 10 – Lever de rideau sur la comédie 150 LIRE L’IMAGE On distingue trois groupes : – le groupe de gauche comprend Lucinde et Léandre enlacés ; – le groupe central avec Sganarelle en tenue de médecin et sa femme Martine, à qui la réplique est adressée [la didascalie l. 21] ; – le groupe de droite avec Jacqueline et Lucas, c’est-à-dire la nourrice et son mari. Il manque le personnage de Géronte. JACQUELINE LÉANDRE LUCAS LUCINDE SGANARELLE MARTINE – Les sourires des protagonistes ainsi que le geste tendre de Sganarelle vis-à-vis de Martine montrent que le dénouement est heureux. p. 234 • CONSTRUIRE LE BILAN SUR LA COMÉDIE 1 Le titre La Marmite est une allusion à un objet du quotidien, utilisé par des gens ordinaires. Les personnages de la pièce ne sont pas des êtres exceptionnels : ils sont esclave ou cuisinier. Ils ont des défauts : Euclion est un « vieil avare », qualifié dans l’argument de la pièce de « vieux hibou » [l. 18] ; quant à Mégadore, c’est un « vieillard opulent et libéral » [l. 4]. 2 La pièce s’ouvre sur la découverte par Euclion, d’une « marmite remplie d’or » [l. 12]. 3 Le comique de la pièce s’appuie sur : – la situation, car l’avarice d’Euclion lui fait perdre la tête [l. 15] ; – les gestes, la folie du personnage le conduisant à « changer de cachette plusieurs fois » la marmite [l. 20] ; – les mots, avec des noms de personnages souvent ridicules. Ces noms sont liés à des réalités triviales : « Staphyle » évoque un bouton, allusion à un défaut physique, « Anthrax » renvoie au charbon, noir comme la saleté physique ou morale, « Strobile » signifie « toupie » et évoque un personnage peu fiable. 4 La pièce de Plaute repose sur le défaut du personnage principal : Euclion, qui est un « vieil avare ». Plusieurs siècles après, Molière reprendra l’argument du dramaturge latin dans sa pièce : L’Avare, à travers le personnage d’Harpagon (voir le texte 3, p. 230). 5 Le dénouement de la pièce est heureux : Euclion retrouve sa marmite [l. 24] et sa fille peut épouser Lyconide, l’homme qu’elle aime [l. 25-26]. p. 235 • TOUJOURS D’ACTUALITÉ – LES PERSONNAGES DE MOLIÈRE RHABILLÉS 1 Sur les documents proposés, on reconnaît des mises en scènes contemporaines : – par le choix des costumes. On voit un comédien habillé en rocker dans le document 1, les blouses bleues des médecins dans le document 2. On note aussi la présence de certains accessoires comme l’écharpe en laine ou la chemise à carreaux. Le personnage au centre du document 2 est en costume d’époque mais il est chaussé de tennis à la mode ; – par le choix de décors dépouillés. Sur le document 1, le décor est constitué de simples tréteaux, de draps et de câbles en acier. 2 Certains détails de la mise en scène d’Alain Gautreau, sur le document 2, sont des clins d’œil au siècle de Louis XIV. Ils concernent principalement le comédien au centre de l’image. Il s’agit de : – son costume ➝ la perruque et la lavallière par exemple ; – son maquillage ➝ le comédien est fardé comme à l’époque de Louis XIV. 3 Les deux mises en scène comportent des éléments propres à la comédie : – des costumes grotesques qui réduisent les protagonistes à des types théâtraux comme les médecins du document 1 ; 151 – l’outrance du maquillage comme celui du personnage du document 2 exagérément enfariné, comme une sorte de clown ; – des personnages caricaturaux comme le rocker ou l’homme travesti en femme blonde péroxydée et à la poitrine opulente sur le document 1. > À vous ! On préparera la rédaction par l’observation des différents costumes qui apparaissent dans les séquences 9 et 10. Pour faciliter l’invention, les élèves commenceront par décrire, à l’oral ou à l’écrit, le costume proposé p. 230 (un petit chapeau gris foncé, un manteau bleu à larges manches, sans ornement) et p. 231 (un costume sombre, une fraise à l’ancienne, des bas pour recouvrir les jambes, des chaussures à boucles). Ils se demanderont ce qui convient à un avare : de grandes poches, de multiples sacs, des jumelles pour surveiller les voleurs ? Afin de varier leur vocabulaire, ils chercheront au préalable des mots appartenant au champ lexical de l’habillement. p. 236 et 237 • ENQUÊT’ART – PIERROT ET ARLEQUIN P. 236 – OUVRONS L’ENQUÊTE 1 – Sur le document 1, l’habit d’Arlequin est composé d’une veste et d’un pantalon fait de losanges aux couleurs vives : rouge, vert, jaune. Les losanges s’expliqueraient par l’origine du costume du personnage : un misérable vêtement troué et raccommodé de pièces de tissus hétéroclites. Son habit est surmonté d’un col fraise ainsi que d’un petit chapeau orné d’une queue de lièvre. Ses chaussures sont blanches, décorées d’un gros nœud rouge. Les accessoires liés au personnage sont le bâton dont il trouve toujours une occasion de se servir dans les comédies et qu’il tient dans la main gauche ; un masque noir qui lui recouvre le visage. – Sur le document 2, le vêtement de Pierrot est blanc et ample : il s’agit d’une large veste décorée d’épais boutons et d’un pantalon lui aussi large. Il ne porte pas de masque, son visage est enfariné, surmonté d’un petit bonnet noir. 2 Le document 2 est une des toutes premières photographies de l’histoire de cet art. Elle a été prise par Nadar en 1854-1855. L’Arlequin du document 1 est une gravure de Maurice Sand. La légende du document 3 comporte la mention « huile sur toile », il s’agit donc d’une peinture réalisée sur une toile de coton ou de lin (Voir la rubrique « Lexiqu’art »). 3 Sur le document 3, le personnage de Pierrot peut être qualifié de : – rêveur, car il a les yeux dans le vague ; – ridicule, car il a les bras ballants qui lui donnent une allure balourde ; sa tête de paysan contraste avec le raffinement de son costume ; sa veste est trop longue tandis que son pantalon est trop court ; – mélancolique, à cause de son regard triste ; – solitaire, car il est isolé par la place qu’il a dans le tableau ; il domine le premier plan en occupant les deux tiers de la toile, tandis que les autres personnages situés derrière lui et en contre bas, sont unis par un même scénario ; il est aussi isolé par la couleur de son costume qui contraste avec celle des autres personnages de la scène. 4 – Sur le document 2, Nadar exploite la face candide et rêveuse du Pierrot, proche de la thématique du Pierrot lunaire, apparue au XIXe siècle. – Sur le document 3, Watteau est plus proche de l’image traditionnelle de la commedia dell’arte ; son Pierrot est d’ailleurs accompagné de ses quatre compères : le docteur sur son âne, les amoureux et le capitaine. P. 237 – COMPLÉMENT D’ENQUÊTE Observez 1 – Sur le document 4, Pierrot est à gauche, Arlequin est au centre, un troisième personnage de la commedia dell’arte, Capucin, tient les partitions à gauche. – Sur le document 5 : Arlequin est à gauche ; Pierrot à droite. Dans les deux tableaux, le spectateur identifie les personnages grâce à leur costume : un costume blanc pour Pierrot, une tenue aux losanges de couleurs ainsi qu’un bicorne pour Arlequin. 10 – Lever de rideau sur la comédie 152 2 Les instruments de musique sont une clarinette et une guitare chez Picasso (document 4), une viole et une guitare chez Derain (document 5). On distingue aussi dans ce dernier tableau un violon et son archet au premier plan à gauche. Les couleurs sont contrastées dans les deux tableaux : blanc, noir, rouge, bleu. Elles sont néanmoins volontairement plus éteintes dans le tableau de Derain (document 5). Exprimez vos sentiments 3 Tandis que les personnages sont solidement campés sur leur chaise et font face aux spectateurs dans le document 4, ils sont en déséquilibre dans le document 5. La ligne d’horizon bascule vers la gauche et les deux personnages sont déportés vers l’avant du tableau : leur pied droit posé au sol, le gauche levé. 4 L’œuvre de Picasso (document 4) est une interprétation joyeuse des personnages de la comédie italienne : les couleurs sont vives, les personnages sont stables et forment un groupe harmonieux de musiciens. Celle de Derain (document 5) en revanche, se rapproche de l’interprétation de Watteau (document 3) par la mélancolie qui se dégage de l’œuvre : les couleurs sont éteintes, le ciel est encombré de nuages, les personnages sont en déséquilibre et leur visage est peu expressif. Interprétez 5 L’identification immédiate des costumes des personnages de la commedia dell’arte montre que les deux artistes ont une réelle culture théâtrale ; – Picasso (document 4) a gardé le pittoresque et la poésie de Pierrot et d’Arlequin ; – Derain (document 5) en a pressenti l’aspect sombre et mélancolique. Les deux peintres se sont ainsi appropriés deux grandes figures littéraires pour peindre leur état d’âme du moment. C’est un miroir d’eux-mêmes qu’ils présentent. 6 La rédaction des phrases devra tenir compte des analyses précédentes. On proposera par exemple : « Si vous aimez la peinture joyeuse, les couleurs vives, cette exposition de Picasso enchantera vos yeux. » / « Venez découvrir la douce mélancolie des tableaux de Derain, un peintre émouvant et talentueux. » P. 237 – RAPPORT D’ENQUÊTE Pour compléter le rapport d’enquête, on peut utiliser le tableau suivant proposant des variantes et des approfondissements : Notions abordées Dans la séquence 10 Dans les autres séquences Personnage d’Arlequin « Enquêt’art », p. 236 et 237 Séquence 9 Texte p. 208 « Lire l’image », p. 209 Comédiens sur scène Costumes de théâtre Image d’ouverture p. 222 « Lire l’image », p. 227, p. 230, p. 231 « Toujours d’actualité », p. 235 Évaluation – lecture de l’image p. 243 Séquence 4 Toujours d’actualité p. 95 Séquence 9 « Lire l’image », p. 207, p. 209 « Toujours d’actualité », p. 213 Évaluation – lecture de l’image p. 221 Masques de théâtre « S’exercer pour l’oral », p. 240 Séquence 9 « Lire l’image », p. 209 Évaluation – lecture de l’image p. 221 De nombreux tableaux représentent les personnages d’Arlequin et de Pierrot. – Picasso peint son fils en Arlequin ou en Pierrot : « Paul en Arlequin », 1924 ; « Paul en Pierrot » 1925. – Picasso se peint lui-même en Arlequin ou en Pierrot : « Les Saltimbanques » (1905) ; « Arlequin », (1915), « La dépouille du Minotaure en costume d’arlequin », (1936) ; version 1 des « Trois musiciens » peinte la même année, 1921. – Antoine Watteau : « Les Comédiens italiens », vers 1720. – Cézanne : « Arlequin », 1889-1890. Des textes littéraires prolongeront au choix la séquence. – Alyosus Bertrand, « La viole de Gamba » dans Gaspard de la nuit (1841) ; – Paul Verlaine, « Gaspard Hauser », dans Sagesse (1881) ; – Paul Verlaine, « Pierrot », dans Jadis et Naguère (1884) ; – Jules Laforgue, « Pierrot », dans L’imitation de Notre-Dame la lune ; – Michel Tournier, Pierrot ou les secrets de la nuit (1979). 153 P. 238 et 239 • MIEUX CONNAÎTRE LES MOTS ÉTYMOLOGIE – DU LATIN ET DU GREC AU FRANÇAIS 1 Pedem Pédicure Orthopédiste Paida Pédiatre Pédopsychiatre 2 a Il joue la comédie en faisant semblant d’être malade afin de ne pas aller à l’école ! > pièce de théâtre au sens figuré, car il joue un rôle. b Le valet est un personnage caractéristique des comédies de Molière > un personnage des pièces de Molière. c Aujourd’hui, nous partons visiter la Comédie Française avec la classe > visiter le théâtre, qu’on appelle aussi « le Français ». d Je n’ai jamais autant ri qu’en regardant Camping, la dernière comédie de Fabien Ontoniente > le dernier film comique. JOUONS AVEC LES MOTS – LES RÉBUS a dénouement b Molière c exposition d personnage ENRICHIR SON VOCABULAIRE – EXPLORER UN CHAMP LEXICAL 1 Définitions : – Baladin : comédien ambulant ; – Comédien : personne dont la profession consiste à interpréter un personnage au théâtre, au cinéma ou à la télévision ; – Cabotin : comédien sans talent ; personne qui prend des poses affectées ; – Histrion : acteur jouant des farces grossières, bouffon ; mauvais comédien ; – Saltimbanque : comédien, bateleur qui se produit en public, dans les foires ; – Acteur : artiste dont le métier est de jouer un rôle à la scène ou à l’écran. 2 – Comédien sans talent = histrion ; – Personne prétentieuse = cabotin ; – Acrobate = saltimbanque ; – Artiste ambulant = baladin. 3 Sont presque synonymes : histrion et cabotin – acteur et comédien – saltimbanque et baladin. 4 a J’admire ce comédien, il connaît parfaitement son métier d’acteur. b Il n’arrête pas de se mettre en avant : quel cabotin ! c Il ne sait pas jouer son rôle, ce n’est qu’un histrion. d Toujours sur les routes, c’est un éternel baladin, un vrai saltimbanque. DES MOTS POUR LIRE L’IMAGE – LES DIFFÉRENTS PLANS Le sujet principal de cette photographie est un comédien en costume, en train de se maquiller avant la représentation théâtrale, mais il n’est pas au premier plan. On le voit dans le miroir. Le premier plan représentant les produits de maquillage ainsi que l’arrière-plan du personnage de droite, sont laissés flous par le photographe dans une double intention : – créer de la profondeur de champ et du volume ; – mettre en valeur le sujet principal de l’image, qui est le comédien en train de se maquiller. p. 240 • S’EXERCER POUR L’ORAL – JOUER UN PERSONNAGE DE THÉÂTRE 1 a Les masques sont expressifs : – les sourcils froncés et les yeux tombants, la bouche crispée du premier masque traduisent la tristesse ou la douleur ; – avec son large sourire et ses yeux grand ouverts, le deuxième masque exprime la joie ; – la bouche ouverte, les yeux ronds et les sourcils levés du troisième masque indiquent l’étonnement ou la peur ; 10 – Lever de rideau sur la comédie 154 – le quatrième masque exprime la colère avec la bouche mécontente, le regard furieux, les sourcils froncés. Pour compléter l’expression du visage, les élèves utiliseront leurs mains (tendues, ouvertes, jointes, pointées, cachant le visage), leurs bras (écartés, levés, le long du corps, pliés), leur posture (droite, voûtée, en appui menaçant, sur la défensive). p. 241 • S’EXERCER POUR L’ÉCRIT – ÉCRIRE UNE COURTE SCÈNE DE THÉÂTRE 1 a Les parties en gras renseignent le lecteur ou le spectateur sur : – l’identité du personnage rencontré par le petit garçon = « quelqu’un de bizarre » ; « une étrange créature » ; – les langues parlées par ce personnage = « Dzwiagztrochv kinghuaxyelz », « Parlez-vous français ? » ; – les pensées du petit garçon stupéfait = « Je ne sais pas pourquoi il m’a demandé ça ». b Les informations dans le roman sont données par l’intermédiaire de la narration tandis que les paroles sont encadrées par des guillemets. Dans la pièce de théâtre, ce sont les didascalies qui apportent des éléments sur l’identité des personnages : chaque prise de parole est précédée d’un passage à la ligne, de leur nom et d’un tiret ; les gestes et réactions sont indiqués entre parenthèses et en italiques. 2 Le petit garcon (à part) – Pourquoi me demande-t-il ça ! (Haut) Évidemment ! Je parle français. C’est même la seule langue que je parle. (Le petit garçon regarde très étonné la combinaison vert et rouge de l’extraterrestre). L’ EXTRATERRESTRE, très poliment et en lui tendant une main d’au moins cent doigts. – Bonjour petit stalagmite tout blanc. LE PETIT GARCON. – Bonjour Monsieur. L’ EXTRATERRESTRE. – Sais-tu où je pourrais trouver des crottes de lapin pour faire voler ma soucoupe volante ? LE PETIT GARCON. – Je ne sais pas. L’EXTRATERRESTRE. – Préfères-tu les instituteurs cuisinés à la broche ou en pot au feu ? LE PETIT GARCON. – Je n’en ai jamais mangé. L’extraterrestre saute sans arrêt sur ses trois jambes en faisant cric cric cric. Et de temps en temps il se gratte le dos avec sa langue. LE PETIT GARCON (à part). – Ça alors, comment fait-il ? (Haut) Je dois rentrer à la maison parce que maman m’attend pour souper. p. 242 • [ÉVALUATION] Évaluer la lecture de texte 1 La malade est Lucinde, le médecin est Sganarelle mais il s’agit d’un faux médecin. 2 « La contrefaisant » [l. 3] : cette indication en italique s’appelle une didascalie. 3 Le comique de mots repose sur la répétition par Sganarelle des onomatopées de Lucinde : « han, hi, hon, han, ha » [l. 3]. Le comique de gestes est indiqué par la didascalie « la contrefaisant » [l. 3] et permet au comédien de laisser libre cours à des mimiques faciales et farcesques. Le geste de Sganarelle qui établit son diagnostic en saisissant le bras de la jeune fille [l. 8] et en lui prenant le pouls peut aussi être un prétexte à rire. 4 « muette » [l. 5] est un adjectif qualificatif, attribut du sujet « elle » par l’intermédiaire du verbe attributif « devenir ». 5 Le diagnostic de Sganarelle est le suivant : Lucinde est muette. Ce constat n’apporte rien de nouveau. Il imite les gestes des médecins en prenant le pouls de Lucinde mais c’est pour formuler des évidences : « Voilà un pouls qui marque que votre fille est muette » [l. 8-9]. À travers lui, Molière se moque de la médecine de son siècle et des médecins, incapables de soigner correctement les malades. 6 Une phrase déclarative = « je ne vous entends point. » [l. 3] ; « Voilà un pouls qui marque que votre fille est muette » [l. 8-9] et l’ensemble des phrases de la dernière réplique. La phrase déclarative énonce une réalité et donne une information. Une phrase injonctive = « Donnez-moi votre bras. » [l. 8] exprime un ordre. Une phrase interrogative = « Quel diable de langage est-ce là ? » [l. 4] formule une question et marque l’étonnement de Sganarelle. 7 Les mots « malade » [l. 8] et « mal » [l. 10] appartiennent à la même famille que le nom « maladie » [l. 5]. 155 Évaluer l’orthographe Dictée à compléter (La dame explique au médecin les symptômes de son fils) MADAME. – Attendez !... je me précipite ; je le relève... Pouf ! il tombe une seconde fois. Étonnée, je le relève encore... Pouf ! par terre ! et comme ça sept ou huit fois de suite. Bref, docteur, je vous le répète, je ne sais pas comment ça se fait, depuis ce matin, tout le temps il tombe. LE MÉDECIN.– Voilà qui tient du merveilleux. Je peux voir le petit malade ? Georges Courteline, Le Petit Malade, 1912, pièce en un acte. Évaluer la lecture de l’image / Histoire des arts 1 La photographie a été prise à la fin de la représentation, au moment où les comédiens viennent saluer sur scène et où le public les applaudit. 2 Les personnages comiques se distinguent par leur costume ridicule : au centre, Monsieur Jourdain se reconnaît à son chapeau extravagant, aux couleurs criardes de son costume qui font penser à celui d’un clown. L’un des personnages, sans doute le maître à danser, porte un large chapeau à plumes et un costume surchargé de dentelles. Ils se reconnaissent aussi à leur maquillage outrancier. 3 Le personnage au centre n’est pas en costume car ce n’est pas un comédien. Il s’agit du metteur en scène, souvent appelé par sa troupe pour recevoir les applaudissements du public. Évaluer la connaissance des auteurs et de leurs œuvres Pour répondre, les élèves se reporteront à la présentation des auteurs p. 224-225. 1 Le nom de naissance de l’auteur de L’Avare et du Malade imaginaire était Jean-Baptiste Poquelin. 2 Il est né en 1622. 3 Lors de la quatrième représentation du Malade imaginaire, Molière a été pris de convulsions, ce qui a entraîné sa mort. 4 Pour écrire L’Avare, Molière s’est inspiré d’une pièce de Plaute intitulée La Marmite (voir Texte bilan p. 234). 5 Plaute a écrit ses comédies en latin. VARIANTES ET OUVERTURES Pour privilégier le thème de la médecine dans les comédies de Molière, on remplacera le texte 3 par le texte complémentaire qui propose un extrait du Malade imaginaire de Molière. Texte complémentaire n° 1 – Le Malade imaginaire (Molière) Objectif : analyser le comique de caractère ; faire le lien avec la séquence 9 en approfondissant les connaissances sur la scène d’exposition. 5 10 15 Scène 1 – Argan Argan, seul dans sa chambre, assis, une table devant lui, compte des parties1 d’apothicaire2 avec des jetons; il fait, parlant à lui-même, les dialogues suivants : Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt ; trois et deux font cinq. « Plus, du vingt-quatrième, un petit clystère3 insinuatif4, préparatif et rémollient, pour amollir, humecter et rafraîchir les entrailles de monsieur ? » Ce qui me plaît de monsieur Fleurant, mon apothicaire, c’est que ses parties sont toujours fort civiles5. « Les entrailles de monsieur, trente sols. » Oui ; mais, monsieur Fleurant, ce n’est pas tout que d’être civil, il faut être aussi raisonnable et ne pas écorcher les malades. Trente sols un lavement ! (…) Allons, qu’on m’ôte tout ceci. Il n’y a personne. J’ai beau dire : on me laisse toujours seul : il n’y a pas moyen de les arrêter ici. (Il agite une sonnette pour faire venir ses gens.) 10 – Lever de rideau sur la comédie 156 Ils n’entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit. Drelin, drelin, drelin. Point d’affaire. Drelin, drelin, drelin. Ils sont sourds... Toinette ! Drelin, drelin, drelin. Tout comme si je ne sonnais point. Chienne, coquine ! Drelin, drelin, drelin. J’enrage ! (Il ne sonne plus, mais il crie.) Drelin, drelin, drelin. Carogne6, à tous les diables ! Est-il possible qu’on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ? Drelin drelin, drelin. Voilà qui est pitoyable ! Drelin, drelin, drelin. Ah ! mon Dieu ! Ils me laisseront ici mourir. Drelin, drelin, drelin. Molière, Le Malade imaginaire, scène 1, 1673. 1. Parties : factures. 2. Apothicaire : pharmacien. 3. Clystère : lavement pratique avec une grosse seringue. 4. Insinuatif : adroit. 5. Civiles : polies. 6. Carogne : terme injurieux qui désigne une femme débauchée. 20 25 LIRE LE TEXTE Les informations de la scène 1 Où la scène se passe-t-elle ? Qu’apprend la première didascalie sur le décor ? 2 Comment se nomme le personnage principal ? Qu’est-il en train de faire lorsque le rideau se lève ? 3 Est-il seul sur scène ou accompagné ? Aidez-vous de la première didascalie. Un personnage ridicule 4 Argan fait semblant de parler à quelqu’un alors qu’il est tout seul. À qui parle-t-il l. 5-6 ? l. 11 à 14 ? l. 20 à 22 ? Pour répondre, complétez le tableau : Paroles d’Argan à M. Fleurant l. … Paroles d’Argan à lui-même l. … Paroles d’Argan à Toinette l. … 5 Par quoi le personnage est-il obsédé au début du monologue ? 6 Qu’est-ce qui l’inquiète à la fin ? Pourquoi veut-il faire venir ses gens ? 7 De quel geste obsessionnel accompagne-t-il ses paroles ? Un personnage malade 8 [L. 19-22] « Drelin, drelin, drelin. Point d‘affaire. Drelin, drelin, drelin. (…) Chienne, coquine ! Drelin, drelin, drelin ». Comment appelle-t-on ces phrases ? Que laissent-elles entendre comme sentiments de la part d’Argan ? (> Grammaire, fiche 15) 9 À quel temps le dernier verbe du texte est-il conjugué ? Quelle progression de la folie cela marque-t-il ? (> Verbe, fiche 23) Orthographe (> fiche 30) 10 [L. 20-23] De « Toinette » à « il crie », découpez la phrase en syllabes écrites. Vocabulaire (> fiche 47) 11 Relevez trois phrases : la première de niveau de langue courant, la seconde de niveau de langue soutenu, la troisième de niveau de langue familier. Expression écrite Entraînez-vous à jouer le monologue d’Argan ; vous prendrez soin de bien faire entendre la différence entre : – les paroles qu’Argan adresse à lui-même ; – celles qu’il adresse à d’autres personnages ; – les paroles de M. Fleurant à Argan. Corrigé du texte complémentaire n° 1 – Le Malade imaginaire Les informations de la scène 1 La scène se passe dans « la chambre » d’Argan. Les éléments du décor et les accessoires à relever sont : « une table », « des jetons ». 2 Le personnage principal se nomme Argan ; il n’a pas d’autre identité que celle de « malade imaginaire ». C’est d’ailleurs comme tel qu’il est qualifié dans la liste des personnages dressée par Molière. Au lever du rideau, il calcule le montant de ses dépenses en s’aidant de jetons et vérifie les factures de son apothicaire. 3 Le nom du personnage qui figure à côté du numéro de scène ainsi que la didascalie « seul » précisent la situation du protagoniste. Le personnage est bien tout seul sur scène et il se parle à lui-même ; néanmoins il entretient un dialogue fictif avec monsieur Fleurant, l’apothicaire : « il fait, parlant à lui-même, les dialogues suivants » [l. 3], ce qui crée un effet comique. Un personnage ridicule 4 Paroles d’Argan à M. Fleurant l. 11-14 Paroles d’Argan à lui-même l. 5-6 Paroles d’Argan à Toinette l. 20-22 5 La pièce s’ouvre sur une obsession d’Argan : l’argent. Elle montre un bourgeois près de ses sous, qui discute les prix et remet en cause les tarifs de l’apothicaire. 157 6 La fin du monologue montre que le protagoniste est passé d’une obsession à l’autre. Après l’argent, la solitude angoisse Argan qui appelle ses gens. Il a peur de sombrer dans la maladie et d’en mourir : « Est-il possible qu’on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ? [l. 24] (… Ah ! mon Dieu ! Ils me laisseront ici mourir. » [l. 24]) 7 Le héros accompagne cette angoisse existentielle d’un geste névrotique : il agite sa sonnette sans interruption. Une nouvelle dimension du personnage apparaît : ce n’est pas des « entrailles » qu’Argan est malade mais de la « tête ». Le comique de la scène naît de la répétition obsessionnelle du geste. Un personnage malade 8 Il s’agit de phrases non verbales, propres d’un personnage en proie à de fortes émotions : ici , la détresse et la colère. 9 Le verbe « laisser » [l. 27] est conjugué à la 3e personne du pluriel du futur de l’indicatif. C’est un futur de certitude, qui laisse transparaître l’angoisse d’Argan concernant l’avenir. Le personnage ne s’imagine plus seulement malade, il se voit déjà mort. Orthographe (> fiche 30) 10 Toi- net-te ! Dre-lin, dre-lin, dre-lin. Tout –com-me -si je ne son-nais point. Chien-ne, co-qui-ne ! Dre-lin, dre-lin, dre-lin. J’en-ra-ge ! (Il ne son-ne plus, mais il crie.) Vocabulaire (> fiche 47) 11 Niveau de langue courant : « J’ai beau dire: on me laisse toujours seul : il n’y a pas moyen de les arrêter ici. » [l. 15 à 17]. Niveau de langue soutenu : « Ce qui me plaît de monsieur Fleurant, mon apothicaire, c’est que ses parties sont toujours fort civiles. » [l. 9 à 11]. Niveau de langue familier : « Chienne, coquine ! […] Carogne à tous les diables! » [l. 21 à 24]. 10 – Lever de rideau sur la comédie 158