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Seul ou en groupe
Certains oiseaux, surtout les oiseaux d’eau, restent groupés pendant les migrations et se concentrent dans des
lieux favorables, tandis que d’autres migrent plutôt seuls et de façon dispersée à l’échelle du continent européen.
Itinéraire et étapes
La plupart des oiseaux évitent de voler au-dessus de la mer, et préfèrent longer les côtes. Seul le pluvier doré
d’Alaska survole l’océan Pacifique sur 3 300 km pour rejoindre les îles Hawaï. Les changements de continent se
font souvent au niveau des détroits (Gibraltar, Bosphore). Des voies migratoires se sont constituées, comme de
vraies "autoroutes", et des centaines de milliers d’oiseaux les empruntent chaque année, en automne dans le
sens nord-sud et au printemps en sens inverse. Dans leurs déplacements, ils peuvent suivre la route de l’Ouest,
qui passe par Gibraltar ou celle de l’Est par le détroit du Bosphore. Pour une même espèce, certaines populations
vont vers l’ouest tandis que d’autres partent vers l’est. On connaît même des cigognes qui changent de route
d’une année sur l’autre !
Isthme : bande de terre étroite, située entre deux mers et réunissant deux terres.
Limicoles : terme regroupant l’ensemble des petits échassiers qui recherchent leur nourriture dans la vase ou la
boue.
Les étapes nécessaires pour le repos et l’alimentation sont choisies en fonction de la qualité du milieu, de la
nourriture disponible et de la tranquillité. Certains lieux de passage comme détroits, isthmes et cols sont réputés
: les observateurs voient passer chaque année des millions d’oiseaux et les ornithologues procèdent à des
comptages.
Les oiseaux d’eau et les limicoles font étape dans les zones humides, et notamment dans les estuaires. Ceux-ci
jouent un rôle primordial en hébergeant des effectifs importants de migrateurs.
La modification d’un milieu entraîne souvent la disparition de la présence des oiseaux migrateurs, ceux-ci ayant
des habitudes et des exigences particulières pour leur habitat. Inversement, des aménagements de terrain
appropriés favorisent le stationnement des oiseaux et attirent de nouveaux occupants.
L’estuaire de la Seine est classé d’importance européenne eu égard aux espèces hébergées et à leurs effectifs
(spatules blanches, courlis, tadornes, avocettes, etc.). Ainsi on a dénombré, à certains moments, jusqu’à 10 000
huîtriers-pies en stationnement sur les vasières.
Le jour ou la nuit
Granivores : qui se nourrit de graines.
Ils peuvent migrer le jour (la majorité des granivores, les hirondelles…) ou de nuit (la plupart des insectivores).
Comment s’orientent-ils et se retrouvent-ils ?
Au cours de leur trajet, certains oiseaux s'orientent avec le soleil, plus exactement ils sont sensibles aux
ultraviolets émis par le soleil (visibles même à travers les nuages). Les oiseaux peuvent aussi s'orienter grâce
aux étoiles et au champ magnétique terrestre. Ceux qui ont perdu leur chemin sont capables de se réorienter. La
méthode qu'ils utilisent pour retrouver leur route reste le grand mystère de la migration.
Les oiseaux migrateurs peuvent utiliser des repères visuels terrestres comme des chaînes de montagne, des
fleuves, etc.
L’étude des migrateurs
Il est très difficile de suivre un oiseau en migration : les techniques les plus récentes utilisent des balises radio
miniaturisées, fixées aux plumes des oiseaux. La technique la plus courante est le baguage qui consiste à
capturer l’oiseau, à lui poser une bague sur la patte et à le relâcher. Souvent, on n’en reçoit aucune nouvelle
mais, parfois, on apprend que quelqu’un l’a recapturé (ou plus souvent l’a trouvé mort) à une plus ou moins