Colloque Samedi 25 septembre de 10 h à 18 h 30 Auditorium du Louvre Informations 01 40 20 55 55 www.louvre.fr Réservations 01 40 20 55 00 Histoires d’Arabie. Cultures et civilisations au royaume d’Arabie saoudite En collaboration avec le département des Antiquités orientales et le département des Arts de l’Islam Programmation Monica Preti-Hamard assistée de Sophie Beckouche Hégra, tombeaux rupestres nabatéens © Mission franco-saoudienne de Madâ’in Sâlih En liaison avec l’exposition « Routes d’Arabie » Colloque Samedi 25 septembre 10 h Ouverture par Béatrice André-Salvini, musée du Louvre 10 h 10 Historique et actualité de la recherche archéologique et de la mise en valeur du patrimoine en Arabie saoudite par Ali Al-Ghabban, Commission saoudienne pour le Tourisme et les Antiquités, Riyâd 10 h 45 Nouvelles découvertes à al-Khurayba (al-‘Ulâ) par Saïd Faiz Al-Saïd, université du Roi Saoud, Riyâd 11 h 20 L’art rupestre en Arabie : naissance et essor du pastoralisme par Juris Zarins, Office of the Advisor to HM the Sultan for Cultural Affairs, Salalah, Oman 15 h 35 Les Dominicains en Arabie : la mission archéologique des RR. PP. Jaussen et Savignac (1907-1910) par Jean-Michel de Tarragon, École biblique et archéologique française de Jérusalem 16 h 10 La culture Hijazi : formation de la civilisation islamique en Arabie par Donald Whitcomb, Oriental Institute, University of Chicago 16 h 45 Graffiti arabes d’Arabie à l’aube de l’Islam par Frédéric Imbert, IREMAM, université de Provence, Aix-en-Provence 17 h 20 Islam et société au 1er siècle de l’Hégire par Jacqueline Chabbi, université Paris-VIII 11 h 55 Arabie antique : épigraphie et histoire 17 h 55 par Christian Robin, membre de l’Institut, CNRS Projection Film documentaire et d’animation 15 h Hégra et Pétra : vraies ou fausses jumelles nabatéennes ? « La route des explorateurs. Voyages et découvertes en Arabie antique » réal. Stéphane Haskell, 20 min., doc & roll films production par Laïla Nehmé, CNRS, et François Villeneuve, université Paris-I Panthéon-Sorbonne Saison 2010 -11 Histoires d’Arabie. Cultures et civilisations au royaume d’Arabie saoudite 10 h 10 Historique et actualité de la recherche archéologique et de la mise en valeur du patrimoine en Arabie saoudite par Ali Al-Ghabban Conscient de l’importance du patrimoine archéologique, le Conseil des ministres du royaume d’Arabie saoudite entérina, en 1963/1383 H., la création d’un département consacré à l’archéologie. Un décret royal approuva en 1972/1392 H., la formation d’un Haut Conseil pour l’archéologie, lui confiant la mission de définir les grandes lignes des principales activités du département et de superviser ses actions. La mise en place de plans de développement ambitieux, au début des années 1970/1390 H., lui permit d’élargir son champ d’action et d’entreprendre un recensement des sites archéologiques, d’en assurer la sauvegarde et de créer de nouveaux musées. En 1976/1396 H., le département entama l’exécution d’un plan d’action à long terme visant à effectuer des relevés topographiques sur tout le territoire et à créer un Musée national à Riyâd. En un peu plus de quarante ans, plus de dix mille sites archéologiques ont été recensés dans les différentes régions et provinces du royaume. D’importantes découvertes ont permis d’enrichir les collections des musées dans tout le pays. Actuellement, le royaume entretient des relations de coopération scientifiques dans le domaine de la topographie et des Saison 2010 -11 fouilles archéologiques avec la France, l’Italie, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Australie. 10 h 45 Nouvelles découvertes à al-Khurayba (al-‘Ulâ) Note biographique par Saïd Faiz Al-Saïd Ali Ibrahim Ali Al-Ghabban est vice-président pour les Antiquités et les Musées auprès de la Commission saoudienne pour le Tourisme et les Antiquités et professeur à la King Saud University auprès de la Faculty of Tourism and Archeology. De 1996 à 2000 il a été directeur du Department of Archeology and Museology. Il a obtenu son doctorat d’État en Archéologie islamique à l’université de Provence (1988). Membre de plusieurs Comités internationaux – International Council of Monuments and Sites (ICOMS), Saudi International Council on Monuments And Sites ( ICOMOS), World Archaeological Congress (W.A.C) – et directeur de l’équipe scientifique « Scientific Team for Studies and Research at the Saudi National Museum Project », il a conduit des nombreuses recherches et publié plusieurs ouvrages. Parmi ses publications - Two inscriptions from Sina’a Peninsula dating the construction of Egyptian Hadj road and holy places by Sultan Qansuwah al- Ghory. - North West of K.S.A. - Book One Research in History and Archaeology. - North West of the Kingdom - Book Two Islamic Antiquities in North West of the Kingdom. Dédân (al-Khurayba) fut l’une des principales cités d’Arabie au Ier millénaire av. J.-C. Située au nordest de la ville moderne de al-‘Ulâ, sa position stratégique sur l’ancienne route des épices reliant le sud de l’Arabie avec l’Égypte, la Syrie et la Mésopotamie, en faisait un important relais du grand commerce caravanier. L’Ancien Testament, des documents assyriens et d’anciennes inscriptions font mention de Dédân. D’après ces sources épigraphiques, on pense que cette cité était la capitale du royaume de Dédân au cours de la première moitié du Ier millénaire av. J.-C., puis devint un centre lihyânite avant d’être abandonnée au Ier siècle av. J.-C. Les fouilles archéologiques conduites par une équipe de l’université du Roi Saoud ont révélé des structures religieuses et identifié différentes phases d’occupation du site. Elles ont aussi livré de nombreuses inscriptions dédânites et lihyânites, ainsi que de la céramique, des monnaies, des statues, des autels, des sculptures et des objets en albâtre. Note biographique Said Faiz Al-Said est, depuis 2006, doyen du College of Tourism and Archaeology à la King Saud University de Riyâd. De 2004 à 2006 il a été directeur du Department of Archaeology 3 Colloque Samedi 25 septembre 4 and Museology. Il a étudié les langues anciennes de la Mésopotamie, l’hébreu et l’archéologie du Proche-Orient et a obtenu son doctorat en Civilisations et langues sémitiques à l’université de Marburg (Allemagne). Il a dirigé les fouilles archéologiques de la King Saud University à Qaryat al-Fâw de 1986 à 2002 et, depuis 2004, les fouilles de la King Saud University à al-‘Ulâ, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite. Il codirige la mission germano-saoudienne de fouilles à Tayma. Depuis sa fondation en 2006, il est directeur et membre du comité scientifique du Prix international Custodian of the Two Holy Mosques Abdullah bin Abdulaziz International Award for Translation. En 2003 il a reçu le Shoman’s Prize en sciences humaines. Il a prononcé une conférence à l’auditorium du Louvre le 19 mars 2007 portant sur les résultats des fouilles archéologiques récentes en Arabie saoudite. Parmi ses publications - Hadharat Al-Kitabah (co-auteur), King Abdulaziz Library, Riyâd, 2002. - Cultural relationships between Arabia and Egypt in the light of Early Arabian inscriptions, King Fahad National Library, 2003. - Antiquities of Hail region (co-auteur), Directorate of antiquities and museums, Riyâd, 2003. - Antiquities of Al-Qaseem region (co-auteur), Directorate of antiquities and museums, Riyâd, 2003. - Tayma – Spring 2004 (co-auteur), Report on the Joint Saudi Arabian-German archaeological project, Atlal, Journal of Saudi Arabia Studies, 19 (2006). - Tayma – Autumn 2004 and Spring 2005 (co-auteur), 2nd Report on the Joint Saudi Arabian-German archaeological project, Atlal, Journal of Saudi Arabia Studies, 20 (2010). - Excavations at Dadan (First Season 1425H/2004), Results of the Department of Archaeology (King Saud University), Atlal, Journal of Saudi Arabia Studies, 20 (2010). 11 h 20 L’art rupestre en Arabie : naissance et essor du pastoralisme par Juris Zarins Fouilles du sanctuaire de al-Khurayba (Dédân) © S. Al-Saïd Hormis l’expédition Philby-LippensRyckmans en 1951, l’art rupestre de la péninsule arabique n’a guère fait l’objet d’études au cours des deux derniers siècles. Le programme de prospection et d’études archéologiques lancé à travers toute l’Arabie saoudite entre 1976 et 1986 a livré une foule de matériaux ayant trait à l’archéologie et au début de l’histoire de la péninsule arabique. De même, les recherches en cours à Oman, au Yémen, au Qatar, en Jordanie et en Syrie ont conduit à la découverte d’un important corpus d’art rupestre. D’une Saison 2010 -11 Colloque Samedi 25 septembre leurs relations avec l’Égypte, le Levant, la Mésopotamie et le sud de l’Arabie. Actuellement Juris Zarins est conseiller archéologique auprès de l’Office of the Advisor to HM the Sultan for Cultural Affairs, Salalah, Oman. L’art rupestre est un élément clé de ses recherches récentes entreprises dans le sud de l’Oman. 11 h 55 Arabie antique : épigraphie et histoire par Christian Robin, membre de l’Institut Gravures rupestres, Hail, Arabie saoudite © J. Zarins manière générale, l’art rupestre d’Arabie présente de grandes similitudes avec celui d’Afrique du Nord, mieux connu. Les phases, les sites remarquables et les thèmes (narratifs, chasses rituelles, surnaturel, thério-anthropomorphisme, etc.) de l’art rupestre arabique s’étendent du début de l’Holocène jusqu’à nos jours. La conférence se concentrera sur l’art rupestre d’Arabie de la fin du Néolithique et du début de l’âge de Bronze. Seront présentées en particulier les origines du pastoralisme et de la domestication du bétail, en tenant compte de l’importance des changements climatiques, notamment des modifications dans les courants de mousson dans l’océan Indien depuis le début de l’Holocène. Saison 2010 -11 Note biographique Juris Zarins est titulaire d’un BA d’anthropologie de l’University of Nebraska (1967) et d’un PhD de l’Oriental Institute de l’University of Chicago (1976). À l’origine spécialiste des périodes protohistoriques et de l’urbanisation dans le sud de la Mésopotamie, il s’est ensuite orienté vers la péninsule arabique et au-delà ; d’abord en tant que conseiller archéologique du royaume d’Arabie saoudite (1975-1978), puis en tant que professeur à la Missouri State University (Springfield, MO, 1979-2006). Très tôt, il s’est intéressé à l’archéologie protohistorique de l’Arabie en se concentrant plus précisément sur les origines et le développement des groupes de pasteurs nomades, en particulier dans On a d’abord écrit l’histoire de l’Arabie antique au moyen des seules traditions que les savants arabo-musulmans des premiers siècles de l’Islam avaient recueillies. L’ouvrage le plus abouti, celui de Caussin de Perceval (1847), n’a pas convaincu parce que ses reconstructions chronologiques, fondées sur des sources imprécises et souvent contradictoires, comportaient une trop grande part d’arbitraire. La deuxième étape a consisté à rechercher des synchronismes entre l’Arabie et Byzance, permettant de dater avec une certaine précision plusieurs événements de l’histoire arabique récente. Enfin, une troisième étape s’est ouverte avec l’ouverture de l’Arabie à la recherche archéologique et avec la découverte d’un grand nombre de textes épigraphiques permettant de remonter jusqu’au début du Ier millénaire avant l’ère chrétienne. Aujourd’hui, l’histoire de l’Arabie présente une étonnante singularité. La tradition manuscrite 5 Colloque Samedi 25 septembre 6 n’a transmis aucun texte indigène, comme c’est le cas en Grèce ou à Rome. Aucune production littéraire de l’Antiquité n’a été préservée comme en Égypte ou en Mésopotamie, grâce aux conditions climatiques ou aux matériaux utilisés. La matière même de l’histoire – à savoir l’identification des acteurs, les événements, la vie sociale ou les pratiques religieuses – n’est donc accessible que par les textes épigraphiques, qui présentent une grande rigidité de forme et de contenu. Cette singularité n’est pas sans conséquences. Nos connaissances, bien qu’importantes, se limitent aux classes supérieures de la société et sont très inégales selon les lieux et les périodes. arabe et musulman (Aix-en-Provence), puis de l’UMR 8167 « Orient et Méditerranée » (CNRS, Paris-IV, Paris-I et EPHE). Il est éditeur de l’Inventaire des inscriptions sudarabiques (Paris et Rome, Académie des Inscriptions et BellesLettres et Istituto italiano per l’Africa e l’Oriente), de la revue Arabia (Paris, de Boccard) et de la collection « Orient et Méditerranée » (Paris, de Boccard). Il a été élu en 2005 membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. 15 h Hégra et Pétra : vraies ou fausses jumelles nabatéennes ? par Laïla Nehmé et François Villeneuve Pétra, qui signifie « pierre » en grec, et Hégra, qui signifie « pierre » en arabe, ont, entre le XVIIe et le début du XIXe siècle été confondus par plusieurs savants. Ce sont en effet les deux sites nabatéens où domine l’architecture rupestre, à la fois funéraire, domestique et religieuse. Le premier est fouillé depuis les années 1920 et a été inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial Note biographique Christian Robin est directeur de recherche de classe exceptionnelle au CNRS. Historien et épigraphiste, il est spécialiste des langues anciennes de l’Arabie et de l’Éthiopie, diplômé en sciences politiques (Institut d’Études politiques de Paris), arabe (ENLOV, Paris-III et Bickfaya au Liban), histoire (Sorbonne, Paris-I et EPHE), titulaire d’un doctorat de IIIe cycle (dir. Maxime Rodinson) et d’un doctorat ès Lettres (dir. André Caquot). Fondateur de la Mission archéologique française en République arabe du Yémen (1978), fondateur et premier directeur du Centre français d’Études yéménites, aujourd’hui Centre français d’Archéologie et de Sciences sociales de Sanaa, il a été directeur de l’Institut de Recherche et d’Études sur le Monde Hégra, tombeaux jumeaux © Mission franco-saoudienne de Madâ’in Sâlih Saison 2010 -11 Colloque Samedi 25 septembre de l’UNESCO en 1985 tandis que les recherches archéologiques commencent tout juste dans le second, inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial en 2008. Pétra occupe un cirque encaissé entouré de montagnes et Hégra une large plaine alluviale ponctuée de chicots gréseux. L’étendue des deux sites est comparable mais ils sont organisés de manière très différente, de manière beaucoup plus simple à Hégra qu’à Pétra. La conférence s’attachera surtout à présenter le site de Hégra en le mettant en perspective par rapport à Pétra: son caractère provincial, ses vestiges, sa chronologie et les résultats des travaux archéologiques qui y sont menés depuis quelques années par une équipe franco-saoudienne. Panthéon-Sorbonne et directeur de l’École doctorale d’archéologie de cette université. Il a co-dirigé de 1984 à 2008 les fouilles franco-jordaniennes de Dharih, au nord de Pétra, a réalisé des prospections sur l’archipel Farasan (Arabie saoudite) en mer Rouge. Il codirige depuis 2008 le programme franco-saoudien de Hégra. Notes biographiques par Jean-Michel de Tarragon Laïla Nehmé est chargée de recherches au CNRS au laboratoire « Orient et Méditerranée ». Spécialiste d’épigraphie et d’archéologie nabatéennes, elle a participé à de nombreux chantiers archéologiques en Syrie et en Jordanie, notamment à Pétra dont elle a réalisé l’inventaire archéologique, ainsi qu’à des prospections épigraphiques dans les déserts de Syrie et d’Arabie. Après avoir dirigé une mission exploratoire sur le site de Hégra de 2002 à 2005, elle codirige la mission archéologique franco-saoudienne qui y réalise des fouilles depuis 2008. François Villeneuve, ancien directeur de l’Institut français d’archéologie du Proche-Orient à Beyrouth, Damas et Amman, est professeur d’archéologie romaine à l’université Paris-I Saison 2010 -11 15 h 35 Les Dominicains en Arabie : la mission archéologique des RR. PP. Jaussen et Savignac (19071910) Cette conférence se propose plus particulièrement de présenter les motivations qui menèrent les Pères Raphaël Savignac (1874-1951) et Antonin Jaussen (1871-1962) à entreprendre leur mission en Arabie. Nous nous intéresserons d’abord au contexte humain et académique : leur formation depuis leur arrivée à Jérusalem, encore très jeunes, puis les orientations de leurs recherches dans les années qui précédèrent immédiatement l’expédition. Nous illustrerons ensuite quelques moments de la mission à travers la projection des photographies qu’ils réalisèrent au cours de leurs voyages. Nous présenterons l’itinéraire de ces voyages, les matériaux emportés, l’équipe recrutée, mais aussi les obstacles humains rencontrés. Note biographique Père dominicain, Jean-Michel de Terragon a obtenu en 1978 un doctorat à l’université Paris IV-Sorbonne avec une thèse sur les pratiques cultuelles à Ougarit, d’après les textes de la pratique en cunéiformes alphabétiques. Ses domaines principaux de recherches sont l’exégèse et l’histoire de l’Ancien Testament, les religions sémitiques anciennes, la civilisation cananéenne, la langue et la religion d’Ougarit, l’ethnographie arabe. Depuis 1979, il enseigne à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem où il est professeur d’histoire de l’Ancien Testament et de langue ougaritique et responsable du fonds photographique ancien de l’École. Il est directeur de la Revue Biblique. Il a participé à deux campagnes de fouilles à Tell Keisan, à neuf campagnes à Khirbet Samra, à une à Mafraq, à trois à la Citadelle d’Ammân et à quatre à Gaza. De 2000 à 2006 il a été prieur du couvent Saint-Étienne de Jérusalem. Parmi ses publications - Le culte à Ugarit, d’après les textes de la pratique en cunéiformes alphabétiques (Cahiers de la Revue Biblique, n° 19), Paris, Gabalda, 1980. - « Les dominicains en Arabie, 19071917 », dans Photographies d’Arabie. Hedjaz 1907-1917, catalogue d’exposition, Institut du Monde Arabe et Fondation Al-Turath, mai-juin 1999, Paris, Institut du Monde Arabe, 1999, p. 11-25. - « Antonin Jaussen (1871-1962) : parcours biographique d’un religieux. », 7 Colloque Samedi 25 septembre 8 dans Antonin Jaussen : sciences sociales occidentales et patrimoine arabe, Actes du colloque (Amman, mars 1997), sous la direction de G. Chatelard et M. Tarawneh, Amman et Beyrouth, CERMOC, 1999, p. 13-22. - « L’École biblique, l’archéologie et le développement de la photographie en Palestine », dans De Bonaparte à Balfour, La France, l’Europe occidentale et la Palestine, 1799-1917, sous la direction de Dominique Trimbur et Ran Aaronshn, Paris, CNRS Éditions, 2001, p. 407-418. – « Introduction. Le fonds photographique de l’École biblique de Jérusalem – Al-Quds al-Sharif : les noms de Jérusalem », dans Al-Quds al-Sharif, patrimoine musulman de la Vieille Ville de Jérusalem. Photographies 1890-1925, catalogue d’exposition, Paris, Institut du Monde Arabe, juillet-août 2002, Paris, Institut du Monde Arabe, 2002, p. 9-17. 16 h 10 La culture Hijazi : formation de la civilisation islamique en Arabie par Donald Whitcomb L’île, ou péninsule, des Arabes (Jazirat al-’Arab) est le berceau et le cœur du monde islamique, d’abord et avant tout dans le Hijaz, foyer sacré des événements prophétiques du début du VIIe siècle. Les changements qui en résultèrent sur le plan matériel sont bien résumés par ces mots de Paul Wheatley : « Dans le Hijaz, les musulmans ont, à travers Site archéologique de Qasr al-Mundassa dans la région de Wadi al-Qura © D. Whitcomb le développement des Haramayn et de al-Qurah, généré une première distribution de formes urbaines totalement inconnues durant les périodes antérieures. » (The Places Where Men Pray Together : Cities in Islamic Lands Seventh through the Tenth Centuries, University of Chicago Press, 2001, p. 331). L’islam a entraîné un accroissement de la prospérité quasi inconcevable dans cette région de steppe et de harrat, qui s’est traduit par la croissance de la population, l’établissement de nouveaux centres habités dans ses oasis et sur son littoral et l’essor de l’agriculture, de l’exploitation minière et des industries. Il en est résulté un épanouissement culturel d’où s’est dégagée la civilisation islamique. Cette intervention s’attachera à définir cette manifestation de la « culture Hijazi » à partir des témoignages archéologiques amassés en Arabie saoudite au cours des dernières décennies, en attendant la synthèse globale pour en apporter la preuve. Resté oublié, cet aspect des débuts de l’histoire de l’islam illustre l’intégration de l’Arabie et du Moyen Orient à cette époque. Note biographique Donald Whitcomb est, depuis 1981, Associate Professor à l’Oriental Institute et au Department of Near Eastern Languages and Civilization à l’University Saison 2010 -11 Colloque Samedi 25 septembre of Chicago où il dirige le graduate program d’archéologie islamique. Il est titulaire d’un PhD d’anthropologie de l’University of Chicago, d’un MA de l’University of Georgia et d’un BA en histoire de l’art de l’Emory University. En 1979 il a soutenu une thèse sur « Trade and Tradition in medieval southern Iran ». Il a été conservateur adjoint du Field Museum of Natural History (1979-1981) et a occupé des postes d’enseignement et de recherche au Metropolitan Museum of Art à New York (1977-1979) et à la Smithsonian Institution (1981-1982). Ses travaux de recherches ont porté notamment sur les fouilles de Quseir al-Qadim, port romain et mamelouk sur le littoral égyptien de la mer Rouge (1978-1982), sur les fouilles de l’ancien port islamique d’Ayla (Aqaba, 1986-1995) et sur Hadir Qinnasrin près d’Alep en Syrie, une étude sur le passage d’une cité byzantine à une première capitale islamique. Il a étudié des sites islamiques en Oman, dans l’Hadhramawt, en Jordanie, en Syrie et dans le sud de l’Iran. Donald Whitcomb a été consultant pour le Comprehensive Survey of Saudi Arabia (programme d’étude lancé à travers toute l’Arabie saoudite) à Chicago en 1976-1977 et il a donné une série de conférences à la King Saud University en 1996. En 2007, il a participé aux étapes de planification des fouilles de Jurash dans l’Asir. Parmi ses publications - « The Archaeology of Oman: A Preliminary Discussion of the Islamic Saison 2010 -11 Periods », Journal of Oman Studies 1 (1975), p. 123-157. - « The Archaeology of al-Hasa Oasis in the Islamic Period », Atlal, Journal of Saudi Arabia Studies, 2 (1978), p. 95-113. - « Islamic Archaeology in Aden and the Hadhramaut », dans Araby the Blest : Studies in Arabian Archaeology, sous la direction de D. T. Potts. Copenhagen, Carsten Niehbuhr Institute 7, 1988. p. 176-263. - « Urbanism in Arabia », Arabian Archaeology and Epigraphy, 7 (1996), p. 38-51. - « The Darb Zubayda as a Settlement System in Arabia », ARAM 8 (1996), p. 25-32. - « Out of Arabia: Early Islamic Aqaba in its regional context », dans Actes du colloque international d’archéologie islamique, sous la direction de R.-P. Gayraud, Le Caire, IFAO, 1998, p. 403-418. - « Archaeological evidence of the early mosque in Arabia », dans Religious texts and material contexts, sous la direction de J. Neusner et J. F. Strange, Lanham, Maryland, 2001, p. 185-97. 16 h 45 Graffiti arabes d’Arabie à l’aube de l’Islam par Frédéric Imbert Les graffiti arabes des premiers siècles de l’Hégire (VIIe - VIIIe s.) sont une nouvelle source d’information sur l’islam des origines. Ces textes privés, gravés sur les rochers d’Arabie par des musulmans anonymes, intéressent les études épigraphiques et historiques dans la mesure où ils représentent des documents originaux, jamais soumis à la censure linguistique ou religieuse. L’analyse du contenu des graffiti arabes de style coufique a montré qu’ils pouvaient nous fournir de nombreuses informations de premier ordre sur la société arabe primitive, celle-là même que nous pensions connaître au travers des sources tardives de la tradition arabo-musulmane. Les informations historiques et linguistiques que nous livrent ces textes sont du plus grand intérêt pour notre connaissance de l’Arabie ; elles se révèlent étonnantes en ce qui concerne « le Coran des pierres », la foi et le développement de la figure prophétique de Muhammad. Les graffiti arabes, analysés en masse, nous offrent une photographie originale et insolite de l’Arabie et de l’islam primitifs. Note biographique Frédéric Imbert est agrégé d’arabe et maître de conférences à l’université de Provence, membre du laboratoire IREMAM (Institut de recherche et d’étude sur le monde arabe et musulman, CNRS / UMR 6568). Spécialiste de langue arabe et d’épigraphie araboislamique, il enseigne ces disciplines au sein de son université. Il a dirigé de nombreuses missions de prospections en Jordanie et en Syrie depuis 1987, principalement dans les steppes désertiques. Ses recherches portent d’une manière générale sur les inscriptions 9 Colloque Samedi 25 septembre 10 arabes et particulièrement sur les graffiti des deux premiers siècles de l’islam au Proche-Orient (Arabie saoudite, Jordanie, Syrie, Égypte, Irak, Liban). Il procède actuellement à une vaste étude des graffiti coufiques visant à révéler les aspects historique et religieux mais également linguistique et paléographique de ces textes privés de toute première importance. Frédéric Imbert a été directeur du département d’Enseignement de l’arabe contemporain au Caire de 2002 à 2006. Il est l’auteur d’une grammaire arabe et de nombreux articles d’épigraphie islamique. Graffito de la fin du VIIe siècle sur bloc de basalte, sourate I du Coran © F. Imbert 17 h 20 Islam et société au 1er siècle de l’Hégire par Jacqueline Chabbi L’islam a une histoire qui s’inscrit dans le contexte social et humain des époques qu’il a traversées. C’est ainsi que raisonnent les historiens et les anthropologues contemporains qui doivent se défier d’une vision globalisante et généralisante à outrance. L’islam est né en Arabie occidentale au début du VIIe siècle après J.-C. avant que de se répandre rapidement dans la péninsule arabique toute entière puis, en quelques décennies, bien au delà, pour atteindre des territoires lointains que jamais les arabes anciens n’avaient parcourus auparavant. Si l’on s’en tient à une approche strictement historique, on doit se demander légitimement quels rapports l’islam des origines a entretenus avec la société et les hommes de son temps, lorsqu’il était encore enclos dans le strict périmètre de la péninsule arabique. C’est la question principale qui sera abordée dans cet exposé. Nous déclinerons cette question sous deux aspects : l’islam et son époque dans ses rapports avec sa société d’insertion puis l’islam et la représentation qu’il a eue de son passé arabique. Du premier aspect, on retiendra les spécificités tribales de cette société en nous demandant dans quelle mesure cette configuration sociale, basée sur des relations de solidarité et d’alliance a pu perdurer à travers la construction dite de la umma musulmane. Concernant la seconde question, on s’efforcera de s’interroger sur la vision que les Arabes occidentaux du début du VIIe siècle, sédentaires mekkois et médinois, musulmans ou non, ont pu avoir du passé de l’Arabie antique. Nous prendrons comme référence l’évocation coranique des Saba yéménites et celle des Thamûd, le peuple de Hégra. Note biographique Jacqueline Chabbi est professeur en histoire du monde musulman médiéval au département d’Arabe de l’université Paris-VIII, et responsable du département. Agrégée, docteur de troisième cycle et docteur ès Lettres, elle est spécialiste du monde musulman médiéval. Parmi ses publications - « ‘Abd al-Qâdir al-Djîlânî, personnage historique », Studia Islamica, Leyde, 1973, p. 75-106. - « Remarques sur le développement historique des mouvements ascétiques et mystiques au Khurâsân », Studia Islamica, Leyde 1977, p. 5-72. - « Soufisme », Encyclopaedia Universalis, Paris, 1985, p. 1202-1204. - « La représentation du passé aux premiers âges de l’historiographie califale, problèmes de lecture et de méthode », dans Itinéraires d’Orient, Hommage à Claude Cahen, publication du Groupe pour l’Étude de la Civilisation du Moyen Orient, CNRS, Res orientales, Louvain, Peeters, 1994, p. 21-47. - « Ribât », Encyclopédie de l’Islam, 2e éd., t.VIII, Leyde, Brill, 1994, p. 510-523. Saison 2010 -11 Colloque Samedi 25 septembre - « Histoire et tradition sacrée : la biographie impossible de Mahomet », Arabica, fasc. 1, Leyde, Brill, 1996, p. 189205. - « Islam, de la guerre tribale au djihâd », dans Guerre et conquête dans le Proche Orient Ancien (Actes de la table ronde du 14 novembre 1998, URA 1062, Études Sémitiques) ouvrage publié avec le concours du Collège de France, Paris, J. Maisonneuve, 1999, p. 149-165. - « jinn », Encyclopédia of the Qur’ân, tome III, p. 43-49, sous la direction de Jane Dammen Mcauliffe, Georgetown University Washington DC, Leyde, Brill, 2003. - « Mecca », Encyclopédia of the Qur’ân, tome III, p. 337-41, sous la direction de Jane Dammen Mcauliffe, Georgetown University Washington DC, Leyde, Brill, 2003. - « Zamzam », Encyclopédie de l’Islam, 2e éd. tome XI, p. 477-479, Leyde, Brill, 2005. - Le Coran décrypté, Figures bibliques en Arabie, Paris, Fayard, 2008. - Le Seigneur des tribus, l’islam de Mahomet, Paris, Noésis, 1997, réed. Paris, CNRS Éditions, 2010. Saison 2010 -11 11 Prochainement www.louvre.fr Conférences Actualité de la recherche archéologique Lundi 4 octobre 2010 à 12 h 30 Les populations sabines de la vallée du Tibre : identité et culture par Paola Santoro, ISCIMA CNR, Rome Mercredi 13 octobre 2010 à 12 h 30 Les fouilles récentes du Conseil suprême des Antiquités à l’est de Louxor par Mansour Boraïk, Direction générale des Antiquités de Louxor, Centre franco-égyptien d’étude des temples de Karnak Lundi 18 octobre 2010 à 12 h 30 Les travaux de la mission franco-saoudienne de Madâ’in Sâlih dans l’ancienne Hégra des Nabatéens. Bilan de trois campagnes par Daifallah al-Thali, université de Ha’il, Royaume d’Arabie saoudite, Laïla Nehmé, CNRS, François Villeneuve, université Paris-I Panthéon-Sorbonne Lundi 25 octobre 2010 à 12 h 30 Des vignes gauloises aux mosaïques romaines ou l’histoire d’un quartier de Nemausus, la Nîmes antique Mercredi 1er juin 2011 à 12 h 30 Un portrait égyptien énigmatique : la tête Salt par Christophe Barbotin, département des Antiquités égyptiennes par Jean-Yves Breuil, Inrap L’Œuvre en scène Journée-débat « Musée-musées » Mercredi 29 septembre 2010 à 12 h 30 Les plaques peintes de Cerveteri (Étrurie, seconde moitié du VIe siècle av. J.-C.) Mercredi 6 octobre 2010 de 9 h 50 à 19 h Du chantier de fouilles au musée. Le sort des collections archéologiques aujourd’hui par Laurent Haumesser, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines Mercredi 16 mars 2011 à 12 h 30 Les fouilles françaises à Khorsabad dépeintes par Félix Thomas (1853) par Elisabeth Fontan, département des Antiquités orientales Mercredi 6 avril 2011 à 12 h 30 Une porte en bois peinte d’époque safavide (Iran, XVIIe siècle) par Gwénaëlle Fellinger, département des Arts de l’islam En collaboration avec Le Monde