Histoires d`Arabie. Cultures et civilisations au

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Colloque
Samedi 25 septembre
de 10 h à 18 h 30
Auditorium du Louvre
Informations
01 40 20 55 55
www.louvre.fr
Réservations
01 40 20 55 00
Histoires d’Arabie.
Cultures et civilisations
au royaume d’Arabie saoudite
En collaboration avec
le département des Antiquités
orientales et le département
des Arts de l’Islam
Programmation
Monica Preti-Hamard
assistée de
Sophie Beckouche
Hégra, tombeaux rupestres nabatéens © Mission franco-saoudienne de Madâ’in Sâlih
En liaison avec l’exposition
« Routes d’Arabie »
Colloque
Samedi 25 septembre
10 h
Ouverture
par Béatrice André-Salvini,
musée du Louvre
10 h 10
Historique et actualité de la recherche
archéologique et de la mise en valeur
du patrimoine en Arabie saoudite
par Ali Al-Ghabban,
Commission saoudienne pour le Tourisme
et les Antiquités, Riyâd
10 h 45
Nouvelles découvertes à al-Khurayba
(al-‘Ulâ)
par Saïd Faiz Al-Saïd,
université du Roi Saoud, Riyâd
11 h 20
L’art rupestre en Arabie : naissance
et essor du pastoralisme
par Juris Zarins,
Office of the Advisor to HM the Sultan
for Cultural Affairs, Salalah, Oman
15 h 35
Les Dominicains en Arabie :
la mission archéologique des RR. PP.
Jaussen et Savignac (1907-1910)
par Jean-Michel de Tarragon,
École biblique et archéologique française
de Jérusalem
16 h 10
La culture Hijazi : formation
de la civilisation islamique en Arabie
par Donald Whitcomb,
Oriental Institute, University of Chicago
16 h 45
Graffiti arabes d’Arabie à l’aube de
l’Islam
par Frédéric Imbert,
IREMAM, université de Provence,
Aix-en-Provence
17 h 20
Islam et société au 1er siècle
de l’Hégire
par Jacqueline Chabbi,
université Paris-VIII
11 h 55
Arabie antique : épigraphie et histoire
17 h 55
par Christian Robin, membre de l’Institut,
CNRS
Projection
Film documentaire et d’animation
15 h
Hégra et Pétra : vraies ou fausses
jumelles nabatéennes ?
« La route des explorateurs. Voyages
et découvertes en Arabie antique »
réal. Stéphane Haskell, 20 min.,
doc & roll films production
par Laïla Nehmé,
CNRS,
et François Villeneuve,
université Paris-I Panthéon-Sorbonne
Saison 2010 -11
Histoires d’Arabie.
Cultures et civilisations au royaume d’Arabie saoudite
10 h 10
Historique et actualité
de la recherche archéologique et de la mise en
valeur du patrimoine
en Arabie saoudite
par Ali Al-Ghabban
Conscient de l’importance du patrimoine
archéologique, le Conseil des ministres
du royaume d’Arabie saoudite entérina,
en 1963/1383 H., la création d’un
département consacré à l’archéologie. Un
décret royal approuva en 1972/1392 H.,
la formation d’un Haut Conseil pour
l’archéologie, lui confiant la mission de
définir les grandes lignes des principales
activités du département et de superviser
ses actions. La mise en place de plans
de développement ambitieux, au
début des années 1970/1390 H., lui
permit d’élargir son champ d’action
et d’entreprendre un recensement des
sites archéologiques, d’en assurer la
sauvegarde et de créer de nouveaux
musées. En 1976/1396 H., le département
entama l’exécution d’un plan d’action à
long terme visant à effectuer des relevés
topographiques sur tout le territoire et
à créer un Musée national à Riyâd. En
un peu plus de quarante ans, plus de
dix mille sites archéologiques ont été
recensés dans les différentes régions et
provinces du royaume. D’importantes
découvertes ont permis d’enrichir les
collections des musées dans tout le pays.
Actuellement, le royaume entretient des
relations de coopération scientifiques
dans le domaine de la topographie et des
Saison 2010 -11
fouilles archéologiques avec la France,
l’Italie, les États-Unis, le Royaume-Uni,
l’Allemagne et l’Australie.
10 h 45
Nouvelles découvertes
à al-Khurayba (al-‘Ulâ)
Note biographique
par Saïd Faiz Al-Saïd
Ali Ibrahim Ali Al-Ghabban est
vice-président pour les Antiquités et
les Musées auprès de la Commission
saoudienne pour le Tourisme et les
Antiquités et professeur à la King
Saud University auprès de la Faculty
of Tourism and Archeology. De 1996 à
2000 il a été directeur du Department of
Archeology and Museology. Il a obtenu
son doctorat d’État en Archéologie
islamique à l’université de Provence
(1988).
Membre de plusieurs Comités
internationaux – International Council
of Monuments and Sites (ICOMS),
Saudi International Council on
Monuments And Sites ( ICOMOS),
World Archaeological Congress (W.A.C)
– et directeur de l’équipe scientifique
« Scientific Team for Studies and
Research at the Saudi National Museum
Project », il a conduit des nombreuses
recherches et publié plusieurs ouvrages.
Parmi ses publications
- Two inscriptions from Sina’a Peninsula
dating the construction of Egyptian Hadj
road and holy places by Sultan Qansuwah
al- Ghory.
- North West of K.S.A. - Book One Research in History and Archaeology.
- North West of the Kingdom - Book Two Islamic Antiquities in North West
of the Kingdom.
Dédân (al-Khurayba) fut l’une
des principales cités d’Arabie au
Ier millénaire av. J.-C. Située au nordest de la ville moderne de al-‘Ulâ, sa
position stratégique sur l’ancienne
route des épices reliant le sud de
l’Arabie avec l’Égypte, la Syrie et la
Mésopotamie, en faisait un important
relais du grand commerce caravanier.
L’Ancien Testament, des documents
assyriens et d’anciennes inscriptions
font mention de Dédân. D’après ces
sources épigraphiques, on pense que
cette cité était la capitale du royaume de
Dédân au cours de la première moitié
du Ier millénaire av. J.-C., puis devint un
centre lihyânite avant d’être abandonnée
au Ier siècle av. J.-C.
Les fouilles archéologiques conduites
par une équipe de l’université du
Roi Saoud ont révélé des structures
religieuses et identifié différentes phases
d’occupation du site. Elles ont aussi livré
de nombreuses inscriptions dédânites
et lihyânites, ainsi que de la céramique,
des monnaies, des statues, des autels, des
sculptures et des objets en albâtre.
Note biographique
Said Faiz Al-Said est, depuis 2006,
doyen du College of Tourism and
Archaeology à la King Saud University
de Riyâd. De 2004 à 2006 il a été
directeur du Department of Archaeology
3
Colloque
Samedi 25 septembre
4
and Museology. Il a étudié les langues
anciennes de la Mésopotamie, l’hébreu
et l’archéologie du Proche-Orient et
a obtenu son doctorat en Civilisations
et langues sémitiques à l’université de
Marburg (Allemagne). Il a dirigé les
fouilles archéologiques de la King Saud
University à Qaryat al-Fâw de 1986 à
2002 et, depuis 2004, les fouilles de la
King Saud University à al-‘Ulâ, dans
le nord-ouest de l’Arabie saoudite. Il
codirige la mission germano-saoudienne
de fouilles à Tayma. Depuis sa fondation
en 2006, il est directeur et membre du
comité scientifique du Prix international
Custodian of the Two Holy Mosques
Abdullah bin Abdulaziz International
Award for Translation. En 2003 il a reçu
le Shoman’s Prize en sciences humaines.
Il a prononcé une conférence à
l’auditorium du Louvre le 19 mars 2007
portant sur les résultats des fouilles
archéologiques récentes en Arabie saoudite.
Parmi ses publications - Hadharat Al-Kitabah (co-auteur), King
Abdulaziz Library, Riyâd, 2002.
- Cultural relationships between Arabia
and Egypt in the light of Early Arabian
inscriptions, King Fahad National
Library, 2003.
- Antiquities of Hail region (co-auteur),
Directorate of antiquities and museums,
Riyâd, 2003.
- Antiquities of Al-Qaseem region
(co-auteur), Directorate of antiquities and
museums, Riyâd, 2003.
- Tayma – Spring 2004 (co-auteur), Report
on the Joint Saudi Arabian-German
archaeological project, Atlal, Journal of
Saudi Arabia Studies, 19 (2006).
- Tayma – Autumn 2004 and Spring 2005
(co-auteur), 2nd Report on the Joint Saudi
Arabian-German archaeological project,
Atlal, Journal of Saudi Arabia Studies, 20
(2010).
- Excavations at Dadan (First Season
1425H/2004), Results of the Department
of Archaeology (King Saud University),
Atlal, Journal of Saudi Arabia Studies, 20
(2010).
11 h 20
L’art rupestre en Arabie :
naissance et essor
du pastoralisme
par Juris Zarins
Fouilles du sanctuaire de al-Khurayba (Dédân) © S. Al-Saïd
Hormis l’expédition Philby-LippensRyckmans en 1951, l’art rupestre de la
péninsule arabique n’a guère fait l’objet
d’études au cours des deux derniers
siècles. Le programme de prospection et
d’études archéologiques lancé à travers
toute l’Arabie saoudite entre 1976 et
1986 a livré une foule de matériaux
ayant trait à l’archéologie et au début de
l’histoire de la péninsule arabique. De
même, les recherches en cours à Oman,
au Yémen, au Qatar, en Jordanie et en
Syrie ont conduit à la découverte d’un
important corpus d’art rupestre. D’une
Saison 2010 -11
Colloque
Samedi 25 septembre
leurs relations avec l’Égypte, le Levant,
la Mésopotamie et le sud de l’Arabie.
Actuellement Juris Zarins est conseiller
archéologique auprès de l’Office of the
Advisor to HM the Sultan for Cultural
Affairs, Salalah, Oman. L’art rupestre est
un élément clé de ses recherches récentes
entreprises dans le sud de l’Oman.
11 h 55
Arabie antique : épigraphie
et histoire
par Christian Robin, membre de l’Institut
Gravures rupestres, Hail, Arabie saoudite © J. Zarins
manière générale, l’art rupestre d’Arabie
présente de grandes similitudes avec
celui d’Afrique du Nord, mieux connu.
Les phases, les sites remarquables et
les thèmes (narratifs, chasses rituelles,
surnaturel, thério-anthropomorphisme,
etc.) de l’art rupestre arabique
s’étendent du début de l’Holocène
jusqu’à nos jours. La conférence se
concentrera sur l’art rupestre d’Arabie
de la fin du Néolithique et du début de
l’âge de Bronze. Seront présentées en
particulier les origines du pastoralisme
et de la domestication du bétail, en
tenant compte de l’importance des
changements climatiques, notamment
des modifications dans les courants de
mousson dans l’océan Indien depuis le
début de l’Holocène.
Saison 2010 -11
Note biographique
Juris Zarins est titulaire d’un BA
d’anthropologie de l’University of
Nebraska (1967) et d’un PhD de
l’Oriental Institute de l’University of
Chicago (1976). À l’origine spécialiste
des périodes protohistoriques et
de l’urbanisation dans le sud de la
Mésopotamie, il s’est ensuite orienté vers
la péninsule arabique et au-delà ; d’abord
en tant que conseiller archéologique du
royaume d’Arabie saoudite (1975-1978),
puis en tant que professeur à la Missouri
State University (Springfield, MO,
1979-2006). Très tôt, il s’est intéressé à
l’archéologie protohistorique de l’Arabie
en se concentrant plus précisément sur les
origines et le développement des groupes
de pasteurs nomades, en particulier dans
On a d’abord écrit l’histoire de l’Arabie
antique au moyen des seules traditions
que les savants arabo-musulmans des
premiers siècles de l’Islam avaient
recueillies. L’ouvrage le plus abouti, celui
de Caussin de Perceval (1847), n’a pas
convaincu parce que ses reconstructions
chronologiques, fondées sur des sources
imprécises et souvent contradictoires,
comportaient une trop grande part
d’arbitraire. La deuxième étape a consisté
à rechercher des synchronismes entre
l’Arabie et Byzance, permettant de dater
avec une certaine précision plusieurs
événements de l’histoire arabique
récente. Enfin, une troisième étape s’est
ouverte avec l’ouverture de l’Arabie à
la recherche archéologique et avec la
découverte d’un grand nombre de textes
épigraphiques permettant de remonter
jusqu’au début du Ier millénaire avant
l’ère chrétienne. Aujourd’hui, l’histoire
de l’Arabie présente une étonnante
singularité. La tradition manuscrite
5
Colloque
Samedi 25 septembre
6
n’a transmis aucun texte indigène,
comme c’est le cas en Grèce ou
à Rome. Aucune production littéraire
de l’Antiquité n’a été préservée comme
en Égypte ou en Mésopotamie, grâce aux
conditions climatiques ou aux matériaux
utilisés. La matière même de l’histoire –
à savoir l’identification des acteurs, les
événements, la vie sociale ou les pratiques
religieuses – n’est donc accessible que par
les textes épigraphiques, qui présentent
une grande rigidité de forme et
de contenu.
Cette singularité n’est pas sans
conséquences. Nos connaissances, bien
qu’importantes, se limitent aux classes
supérieures de la société et sont très
inégales selon les lieux et les périodes.
arabe et musulman (Aix-en-Provence),
puis de l’UMR 8167 « Orient et
Méditerranée » (CNRS, Paris-IV, Paris-I
et EPHE).
Il est éditeur de l’Inventaire des
inscriptions sudarabiques (Paris et Rome,
Académie des Inscriptions et BellesLettres et Istituto italiano per l’Africa e
l’Oriente), de la revue Arabia (Paris, de
Boccard) et de la collection « Orient et
Méditerranée » (Paris, de Boccard). Il a
été élu en 2005 membre de l’Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres.
15 h
Hégra et Pétra :
vraies ou fausses
jumelles nabatéennes ?
par Laïla Nehmé et François Villeneuve
Pétra, qui signifie « pierre » en grec,
et Hégra, qui signifie « pierre » en
arabe, ont, entre le XVIIe et le début du
XIXe siècle été confondus par plusieurs
savants. Ce sont en effet les deux sites
nabatéens où domine l’architecture
rupestre, à la fois funéraire, domestique
et religieuse. Le premier est fouillé
depuis les années 1920 et a été inscrit
sur la liste du Patrimoine Mondial
Note biographique
Christian Robin est directeur de
recherche de classe exceptionnelle
au CNRS. Historien et épigraphiste,
il est spécialiste des langues anciennes
de l’Arabie et de l’Éthiopie, diplômé en
sciences politiques (Institut d’Études
politiques de Paris), arabe (ENLOV,
Paris-III et Bickfaya au Liban),
histoire (Sorbonne, Paris-I et EPHE),
titulaire d’un doctorat de IIIe cycle
(dir. Maxime Rodinson) et d’un doctorat
ès Lettres (dir. André Caquot).
Fondateur de la Mission archéologique
française en République arabe du
Yémen (1978), fondateur et premier
directeur du Centre français d’Études
yéménites, aujourd’hui Centre français
d’Archéologie et de Sciences sociales
de Sanaa, il a été directeur de l’Institut
de Recherche et d’Études sur le Monde
Hégra, tombeaux jumeaux © Mission franco-saoudienne de Madâ’in Sâlih
Saison 2010 -11
Colloque
Samedi 25 septembre
de l’UNESCO en 1985 tandis que les
recherches archéologiques commencent
tout juste dans le second, inscrit sur la
liste du Patrimoine Mondial en 2008.
Pétra occupe un cirque encaissé entouré
de montagnes et Hégra une large plaine
alluviale ponctuée de chicots gréseux.
L’étendue des deux sites est comparable
mais ils sont organisés de manière très
différente, de manière beaucoup plus
simple à Hégra qu’à Pétra. La conférence
s’attachera surtout à présenter le site de
Hégra en le mettant en perspective par
rapport à Pétra: son caractère provincial,
ses vestiges, sa chronologie et les résultats
des travaux archéologiques qui y sont
menés depuis quelques années par une
équipe franco-saoudienne.
Panthéon-Sorbonne et directeur de
l’École doctorale d’archéologie de
cette université. Il a co-dirigé de 1984
à 2008 les fouilles franco-jordaniennes
de Dharih, au nord de Pétra, a réalisé
des prospections sur l’archipel Farasan
(Arabie saoudite) en mer Rouge. Il
codirige depuis 2008 le programme
franco-saoudien de Hégra.
Notes biographiques
par Jean-Michel de Tarragon
Laïla Nehmé est chargée de recherches
au CNRS au laboratoire « Orient et
Méditerranée ». Spécialiste d’épigraphie
et d’archéologie nabatéennes, elle a
participé à de nombreux chantiers
archéologiques en Syrie et en Jordanie,
notamment à Pétra dont elle a réalisé
l’inventaire archéologique, ainsi qu’à
des prospections épigraphiques dans les
déserts de Syrie et d’Arabie. Après avoir
dirigé une mission exploratoire sur le site
de Hégra de 2002 à 2005, elle codirige la
mission archéologique franco-saoudienne
qui y réalise des fouilles depuis 2008.
François Villeneuve, ancien directeur
de l’Institut français d’archéologie du
Proche-Orient à Beyrouth, Damas et
Amman, est professeur d’archéologie
romaine à l’université Paris-I
Saison 2010 -11
15 h 35
Les Dominicains
en Arabie : la mission
archéologique des RR. PP.
Jaussen et Savignac (19071910)
Cette conférence se propose plus
particulièrement de présenter les
motivations qui menèrent les Pères
Raphaël Savignac (1874-1951)
et Antonin Jaussen (1871-1962)
à entreprendre leur mission en Arabie.
Nous nous intéresserons d’abord au
contexte humain et académique :
leur formation depuis leur arrivée à
Jérusalem, encore très jeunes, puis les
orientations de leurs recherches dans les
années qui précédèrent immédiatement
l’expédition. Nous illustrerons ensuite
quelques moments de la mission à travers
la projection des photographies qu’ils
réalisèrent au cours de leurs voyages.
Nous présenterons l’itinéraire de ces
voyages, les matériaux emportés, l’équipe
recrutée, mais aussi les obstacles humains
rencontrés.
Note biographique
Père dominicain, Jean-Michel de
Terragon a obtenu en 1978 un doctorat
à l’université Paris IV-Sorbonne avec
une thèse sur les pratiques cultuelles à
Ougarit, d’après les textes de la pratique
en cunéiformes alphabétiques. Ses
domaines principaux de recherches
sont l’exégèse et l’histoire de l’Ancien
Testament, les religions sémitiques
anciennes, la civilisation cananéenne,
la langue et la religion d’Ougarit,
l’ethnographie arabe. Depuis 1979,
il enseigne à l’École biblique et
archéologique française de Jérusalem où
il est professeur d’histoire de l’Ancien
Testament et de langue ougaritique et
responsable du fonds photographique
ancien de l’École. Il est directeur de la
Revue Biblique. Il a participé à deux
campagnes de fouilles à Tell Keisan, à
neuf campagnes à Khirbet Samra, à une
à Mafraq, à trois à la Citadelle d’Ammân
et à quatre à Gaza. De 2000 à 2006 il a
été prieur du couvent Saint-Étienne de
Jérusalem.
Parmi ses publications - Le culte à Ugarit, d’après les textes de
la pratique en cunéiformes alphabétiques
(Cahiers de la Revue Biblique, n° 19),
Paris, Gabalda, 1980.
- « Les dominicains en Arabie, 19071917 », dans Photographies d’Arabie.
Hedjaz 1907-1917, catalogue d’exposition,
Institut du Monde Arabe et Fondation
Al-Turath, mai-juin 1999, Paris, Institut
du Monde Arabe, 1999, p. 11-25.
- « Antonin Jaussen (1871-1962) :
parcours biographique d’un religieux. »,
7
Colloque
Samedi 25 septembre
8
dans Antonin Jaussen : sciences sociales
occidentales et patrimoine arabe, Actes
du colloque (Amman, mars 1997),
sous la direction de G. Chatelard et
M. Tarawneh, Amman et Beyrouth,
CERMOC, 1999, p. 13-22.
- « L’École biblique, l’archéologie et le
développement de la photographie en
Palestine », dans De Bonaparte à Balfour,
La France, l’Europe occidentale et la
Palestine, 1799-1917, sous la direction de
Dominique Trimbur et Ran Aaronshn,
Paris, CNRS Éditions, 2001, p. 407-418.
– « Introduction. Le fonds
photographique de l’École biblique de
Jérusalem – Al-Quds al-Sharif : les noms
de Jérusalem », dans Al-Quds al-Sharif,
patrimoine musulman de la Vieille Ville
de Jérusalem. Photographies 1890-1925,
catalogue d’exposition, Paris, Institut du
Monde Arabe, juillet-août 2002, Paris,
Institut du Monde Arabe, 2002, p. 9-17.
16 h 10
La culture Hijazi :
formation de la civilisation
islamique en Arabie
par Donald Whitcomb
L’île, ou péninsule, des Arabes (Jazirat
al-’Arab) est le berceau et le cœur du
monde islamique, d’abord et avant tout
dans le Hijaz, foyer sacré des événements
prophétiques du début du VIIe siècle.
Les changements qui en résultèrent
sur le plan matériel sont bien résumés
par ces mots de Paul Wheatley : « Dans
le Hijaz, les musulmans ont, à travers
Site archéologique de Qasr al-Mundassa dans la région de Wadi al-Qura © D. Whitcomb
le développement des Haramayn et
de al-Qurah, généré une première
distribution de formes urbaines
totalement inconnues durant les périodes
antérieures. » (The Places Where Men Pray
Together : Cities in Islamic Lands Seventh
through the Tenth Centuries, University of
Chicago Press, 2001, p. 331).
L’islam a entraîné un accroissement de la
prospérité quasi inconcevable dans cette
région de steppe et de harrat, qui s’est
traduit par la croissance de la population,
l’établissement de nouveaux centres
habités dans ses oasis et sur son littoral et
l’essor de l’agriculture, de l’exploitation
minière et des industries. Il en est résulté
un épanouissement culturel d’où s’est
dégagée la civilisation islamique. Cette
intervention s’attachera à définir cette
manifestation de la « culture Hijazi » à
partir des témoignages archéologiques
amassés en Arabie saoudite au cours
des dernières décennies, en attendant
la synthèse globale pour en apporter
la preuve. Resté oublié, cet aspect des
débuts de l’histoire de l’islam illustre
l’intégration de l’Arabie et du Moyen
Orient à cette époque.
Note biographique
Donald Whitcomb est, depuis 1981,
Associate Professor à l’Oriental Institute
et au Department of Near Eastern
Languages and Civilization à l’University
Saison 2010 -11
Colloque
Samedi 25 septembre
of Chicago où il dirige le graduate
program d’archéologie islamique. Il est
titulaire d’un PhD d’anthropologie de
l’University of Chicago, d’un MA de
l’University of Georgia et d’un BA en
histoire de l’art de l’Emory University.
En 1979 il a soutenu une thèse sur
« Trade and Tradition in medieval
southern Iran ». Il a été conservateur
adjoint du Field Museum of Natural
History (1979-1981) et a occupé des
postes d’enseignement et de recherche
au Metropolitan Museum of Art à New
York (1977-1979) et à la Smithsonian
Institution (1981-1982).
Ses travaux de recherches ont porté
notamment sur les fouilles de Quseir
al-Qadim, port romain et mamelouk
sur le littoral égyptien de la mer Rouge
(1978-1982), sur les fouilles de l’ancien
port islamique d’Ayla (Aqaba, 1986-1995)
et sur Hadir Qinnasrin près d’Alep en
Syrie, une étude sur le passage d’une
cité byzantine à une première capitale
islamique. Il a étudié des sites islamiques
en Oman, dans l’Hadhramawt, en
Jordanie, en Syrie et dans le sud de l’Iran.
Donald Whitcomb a été consultant
pour le Comprehensive Survey of Saudi
Arabia (programme d’étude lancé à
travers toute l’Arabie saoudite) à Chicago
en 1976-1977 et il a donné une série de
conférences à la King Saud University en
1996. En 2007, il a participé aux étapes de
planification des fouilles de Jurash dans
l’Asir.
Parmi ses publications
- « The Archaeology of Oman: A
Preliminary Discussion of the Islamic
Saison 2010 -11
Periods », Journal of Oman Studies 1
(1975), p. 123-157.
- « The Archaeology of al-Hasa Oasis
in the Islamic Period », Atlal, Journal of
Saudi Arabia Studies, 2 (1978), p. 95-113.
- « Islamic Archaeology in Aden and
the Hadhramaut », dans Araby the Blest :
Studies in Arabian Archaeology, sous la
direction de D. T. Potts. Copenhagen,
Carsten Niehbuhr Institute 7, 1988.
p. 176-263.
- « Urbanism in Arabia », Arabian
Archaeology and Epigraphy, 7 (1996),
p. 38-51.
- « The Darb Zubayda as a Settlement
System in Arabia », ARAM 8 (1996),
p. 25-32.
- « Out of Arabia: Early Islamic Aqaba
in its regional context », dans Actes
du colloque international d’archéologie
islamique, sous la direction de
R.-P. Gayraud, Le Caire, IFAO, 1998,
p. 403-418.
- « Archaeological evidence of the early
mosque in Arabia », dans Religious texts
and material contexts, sous la direction
de J. Neusner et J. F. Strange, Lanham,
Maryland, 2001, p. 185-97.
16 h 45
Graffiti arabes d’Arabie
à l’aube de l’Islam
par Frédéric Imbert
Les graffiti arabes des premiers siècles
de l’Hégire (VIIe - VIIIe s.) sont une
nouvelle source d’information sur
l’islam des origines. Ces textes privés,
gravés sur les rochers d’Arabie par des
musulmans anonymes, intéressent les
études épigraphiques et historiques
dans la mesure où ils représentent des
documents originaux, jamais soumis
à la censure linguistique ou religieuse.
L’analyse du contenu des graffiti
arabes de style coufique a montré qu’ils
pouvaient nous fournir de nombreuses
informations de premier ordre sur la
société arabe primitive, celle-là même
que nous pensions connaître au travers
des sources tardives de la tradition
arabo-musulmane. Les informations
historiques et linguistiques que nous
livrent ces textes sont du plus grand
intérêt pour notre connaissance de
l’Arabie ; elles se révèlent étonnantes en
ce qui concerne « le Coran des pierres »,
la foi et le développement de la figure
prophétique de Muhammad. Les graffiti
arabes, analysés en masse, nous offrent
une photographie originale et insolite de
l’Arabie et de l’islam primitifs.
Note biographique
Frédéric Imbert est agrégé d’arabe et
maître de conférences à l’université
de Provence, membre du laboratoire
IREMAM (Institut de recherche et
d’étude sur le monde arabe et musulman,
CNRS / UMR 6568). Spécialiste de
langue arabe et d’épigraphie araboislamique, il enseigne ces disciplines
au sein de son université. Il a dirigé de
nombreuses missions de prospections
en Jordanie et en Syrie depuis 1987,
principalement dans les steppes
désertiques. Ses recherches portent d’une
manière générale sur les inscriptions
9
Colloque
Samedi 25 septembre
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arabes et particulièrement sur les graffiti
des deux premiers siècles de l’islam
au Proche-Orient (Arabie saoudite,
Jordanie, Syrie, Égypte, Irak, Liban). Il
procède actuellement à une vaste étude
des graffiti coufiques visant à révéler
les aspects historique et religieux mais
également linguistique et paléographique
de ces textes privés de toute première
importance.
Frédéric Imbert a été directeur du
département d’Enseignement de l’arabe
contemporain au Caire de 2002 à 2006.
Il est l’auteur d’une grammaire arabe
et de nombreux articles d’épigraphie
islamique.
Graffito de la fin du VIIe siècle sur bloc de basalte, sourate I
du Coran © F. Imbert
17 h 20
Islam et société
au 1er siècle de l’Hégire
par Jacqueline Chabbi
L’islam a une histoire qui s’inscrit
dans le contexte social et humain des
époques qu’il a traversées. C’est ainsi
que raisonnent les historiens et les
anthropologues contemporains qui
doivent se défier d’une vision globalisante
et généralisante à outrance. L’islam est
né en Arabie occidentale au début du
VIIe siècle après J.-C. avant que de se
répandre rapidement dans la péninsule
arabique toute entière puis, en quelques
décennies, bien au delà, pour atteindre
des territoires lointains que jamais les
arabes anciens n’avaient parcourus
auparavant.
Si l’on s’en tient à une approche
strictement historique, on doit se
demander légitimement quels rapports
l’islam des origines a entretenus avec
la société et les hommes de son temps,
lorsqu’il était encore enclos dans le strict
périmètre de la péninsule arabique. C’est
la question principale qui sera abordée
dans cet exposé. Nous déclinerons cette
question sous deux aspects : l’islam
et son époque dans ses rapports avec
sa société d’insertion puis l’islam et
la représentation qu’il a eue de son
passé arabique. Du premier aspect, on
retiendra les spécificités tribales de cette
société en nous demandant dans quelle
mesure cette configuration sociale, basée
sur des relations de solidarité et d’alliance
a pu perdurer à travers la construction
dite de la umma musulmane. Concernant
la seconde question, on s’efforcera de
s’interroger sur la vision que les Arabes
occidentaux du début du VIIe siècle,
sédentaires mekkois et médinois,
musulmans ou non, ont pu avoir du passé
de l’Arabie antique. Nous prendrons
comme référence l’évocation coranique
des Saba yéménites et celle des Thamûd,
le peuple de Hégra.
Note biographique
Jacqueline Chabbi est professeur
en histoire du monde musulman
médiéval au département d’Arabe de
l’université Paris-VIII, et responsable
du département. Agrégée, docteur de
troisième cycle et docteur ès Lettres,
elle est spécialiste du monde musulman
médiéval.
Parmi ses publications
- « ‘Abd al-Qâdir al-Djîlânî, personnage
historique », Studia Islamica, Leyde, 1973,
p. 75-106.
- « Remarques sur le développement
historique des mouvements ascétiques et
mystiques au Khurâsân », Studia Islamica,
Leyde 1977, p. 5-72.
- « Soufisme », Encyclopaedia Universalis,
Paris, 1985, p. 1202-1204.
- « La représentation du passé aux
premiers âges de l’historiographie
califale, problèmes de lecture et de
méthode », dans Itinéraires d’Orient,
Hommage à Claude Cahen, publication
du Groupe pour l’Étude de la Civilisation
du Moyen Orient, CNRS, Res orientales,
Louvain, Peeters, 1994, p. 21-47.
- « Ribât », Encyclopédie de l’Islam, 2e éd.,
t.VIII, Leyde, Brill, 1994, p. 510-523.
Saison 2010 -11
Colloque
Samedi 25 septembre
- « Histoire et tradition sacrée : la
biographie impossible de Mahomet »,
Arabica, fasc. 1, Leyde, Brill, 1996, p. 189205.
- « Islam, de la guerre tribale au
djihâd », dans Guerre et conquête dans le
Proche Orient Ancien (Actes de la table
ronde du 14 novembre 1998, URA 1062,
Études Sémitiques) ouvrage publié avec
le concours du Collège de France, Paris,
J. Maisonneuve, 1999, p. 149-165.
- « jinn », Encyclopédia of the Qur’ân,
tome III, p. 43-49, sous la direction de
Jane Dammen Mcauliffe, Georgetown
University Washington DC, Leyde, Brill,
2003.
- « Mecca », Encyclopédia of the Qur’ân,
tome III, p. 337-41, sous la direction de
Jane Dammen Mcauliffe, Georgetown
University Washington DC, Leyde, Brill,
2003.
- « Zamzam », Encyclopédie de l’Islam,
2e éd. tome XI, p. 477-479, Leyde, Brill,
2005.
- Le Coran décrypté, Figures bibliques en
Arabie, Paris, Fayard, 2008.
- Le Seigneur des tribus, l’islam de
Mahomet, Paris, Noésis, 1997, réed. Paris,
CNRS Éditions, 2010.
Saison 2010 -11
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Prochainement
www.louvre.fr
Conférences
Actualité
de la recherche
archéologique Lundi 4 octobre 2010
à 12 h 30
Les populations sabines
de la vallée du Tibre :
identité et culture
par Paola Santoro, ISCIMA CNR, Rome
Mercredi 13 octobre 2010
à 12 h 30
Les fouilles récentes
du Conseil suprême
des Antiquités à l’est
de Louxor
par Mansour Boraïk, Direction
générale des Antiquités de
Louxor, Centre franco-égyptien
d’étude des temples de Karnak
Lundi 18 octobre 2010
à 12 h 30
Les travaux de la mission
franco-saoudienne
de Madâ’in Sâlih
dans l’ancienne Hégra
des Nabatéens.
Bilan de trois campagnes
par Daifallah al-Thali, université
de Ha’il, Royaume d’Arabie
saoudite, Laïla Nehmé, CNRS,
François Villeneuve, université
Paris-I Panthéon-Sorbonne
Lundi 25 octobre 2010
à 12 h 30
Des vignes gauloises
aux mosaïques romaines
ou l’histoire d’un quartier
de Nemausus, la Nîmes
antique
Mercredi 1er juin 2011
à 12 h 30
Un portrait égyptien
énigmatique : la tête Salt
par Christophe Barbotin,
département des Antiquités
égyptiennes
par Jean-Yves Breuil, Inrap
L’Œuvre en scène
Journée-débat
« Musée-musées »
Mercredi 29 septembre 2010
à 12 h 30
Les plaques peintes
de Cerveteri (Étrurie,
seconde moitié
du VIe siècle av. J.-C.)
Mercredi 6 octobre 2010
de 9 h 50 à 19 h
Du chantier de fouilles
au musée.
Le sort des collections
archéologiques aujourd’hui
par Laurent Haumesser,
département des Antiquités
grecques, étrusques et
romaines
Mercredi 16 mars 2011
à 12 h 30
Les fouilles françaises
à Khorsabad dépeintes
par Félix Thomas (1853)
par Elisabeth Fontan,
département des Antiquités
orientales
Mercredi 6 avril 2011
à 12 h 30
Une porte en bois peinte
d’époque safavide (Iran,
XVIIe siècle)
par Gwénaëlle Fellinger,
département des Arts de
l’islam
En collaboration avec
Le Monde
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