Janvier 2009
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disponible9, et (b) en continuant à cibler des exportations vers les États-Unis, alors
que l’endettement massif de ce pays est reconnu, tout comme sa « croissance » sur
la base de cet endettement;
(iii) en même temps, l’intention manifeste de rechercher de nouveaux revenus via une
tarification des services et de nouveaux impôts ne peut que diminuer d’autant le
maintien des dépenses personnelles et entre donc en contradiction avec cette autre
intention de stimuler ces dépenses - à moins que ces nouveaux revenus ne viennent
exclusivement des riches;
(iv) le gouvernement a maintenu et maintient toujours l’évaluation de l’endettement
financier en fonction de son pourcentage du PIB, en s’y adaptant sans cesse au fur
et à mesure que la dette augmente et le PIB décroît, ce qui en fait une évaluation
qui ne s’explique pas10;
(v) le gouvernement ne reconnaît toujours pas, par le modèle économique qu’il suit, la
dette écologique et le passif associé à ces externalités - il souligne, à titre
d’exemple, que le coût pour arrêter les impacts des changements climatiques est
prohibitif et qu’il va falloir plutôt vivre avec les impacts, pour sauver
l’économie11.
3. Les conditions de base d’un autre modèle économique
Victor identifie certaines conditions d’un progrès possible12, d’abord en insistant sur des
évidences, évidences néanmoins toutes contraires aux objectifs du modèle économique actuel :
(i) la stabilisation de la population pour éviter que la « demande » ne s’accroisse13
(ii) une limitation du « throughput » associé directement à la consommation des
ressources qui est à l’origine de la dette écologique;
(iii) des mesures pour éliminer la pauvreté via une meilleure redistribution de ce qu’on
appelle « la richesse »;
9 Mark Carney, « Les enjeux actuels relatifs aux finances des ménages », (Gouverneur de la Banque du Canada,
décembre 2009) - http://www.banqueducanada.ca/fr/discours/2009/disc161209.html
10 Quant à la comparaison que fait le Comité consultatif comme élément fondamental de son analyse, voir le bloque
de Jean-François Lisée du 16 décembre 2009 pour une lecture tout autre http://www2.lactualite.com/jean-
francois-lisee/quebec-vs-ontario-un-bon-rapport-qualiteprix/1064/ .
11 Le Québec et les changements climatiques : Quelle cible de réduction d’émissions de gaz à effet de serre à
l’horizon 2020 (Gouvernement du Québec, octobre 2009) http://www.mddep.gouv.qc.ca/chang-clim/2005-
2020/cible2020.htm
12 Victor, op. cit., pour (i) à (vi).
13 La question démographique est fondamentale, même si elle n’est pas reconnue souvent, et certainement pas au
Québec, dont la population a spontanément agi néanmoins comme pionnière en la matière. Il est évident que la
vieillissement démographique a des conséquences importantes, sociales et économiques – le Comité consultatif y
consacre toute une section - mais celles-ci constituent des « effets pervers » jamais prises en compte quand la
population (et le PIB) croissaient, et qui restent toujours non prises en compte lors des réflexions sur l’idée
d’augmenter l’immigration pour y répondre. La section sur cette problématique dans le premier fascicule du
Comité consultatif ne sort jamais d’une réflexion limitée aux liens entre la croissance démographique et la
croissance économique.