Les nonnes bouddhistes dans la société moderne

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nonnes et de laïcs. Depuis une
vingtaine d’année, les nonnes se
sont efforcées, avec beaucoup
d’enthousiasme, de transmettre les
enseignements et les lignes de
conduite que dictent sa Sainteté le
Dalaï-Lama ou d’autres Lamas,
qui ont suivi un enseignement
antérieur à la prise de pouvoir des
communistes chinois.
Les nonnes ont travaillé à l’élaboration de programmes d’enseignement et à la création de centres
de pratique pour les femmes bouddhistes de la région de l’Himalaya.
Aujourd’hui, elles peuvent étudier
la philosophie ou l’art du débat. En
partant de la ville indienne de
Dharamsala, en se diffusant au
Népal et dans d’autres régions de
l’Himalaya, les nonnes de la tradition tibétaine suivent aujourd’hui
de manière stricte et rigoureuse le
plan d’enseignement de la dialectique bouddhiste et se rencontrent
chaque année pour des joutes oratoires.
Les monastères regorgent alors
de nonnes qui étudient les textes
les plus difficiles avec beaucoup
de ferveur. Les meilleurs enseignements et l’encouragement venant
de l’extérieur ont apporté aux nonnes plus de confiance en elles, de
reconnaissance et de respect. Elles
ont aujourd’hui la possibilité de
jouer un rôle plus important dans
la conservation et la diffusion de
leur héritage bouddhiste ancestral.
Les nonnes bouddhistes
dans la société moderne
L’année 1987 reste une année
de changement, particulièrement
pour les nonnes. Cette année là,
elles se trouvèrent au centre de la
Conférence internationale de
Sakyadhita pour les femmes bouddhistes. Beaucoup de nonnes se
sont prononcées pour que l’enseignement reste le point d’orgue du
travail de Sakyadhita. Sa Sainteté
le Dalaï-Lama a fait l’honneur d’y
tenir le discours principal. Son
soutien et sa demande d’amélioration de l’éducation des femmes ont
été très encourageants. L’organisation féminine Sakyadhita a
pour but principal de promouvoir
l’éducation au plus haut niveau,
l’ordination et l’accomplissement
des idéaux bouddhistes pour l’ensemble des femmes bouddhistes
du monde entier. Des donateurs
venant des pays développés, parti28
Reliures 25 Automne-Hiver 2010
UN ERMITAGE DANS LA NEIGE
L’itinéraire d’une Occidentale devenue nonne bouddhiste
Vicki MACKENzIE
A 23 ans, Vicki Mackenzie est l’une des premières
Occidentales à devenir nonne bouddhiste. Elle raconte ici
sa vie avec passion et sérénité : les difficultés et les
dilemmes, les défis, les renoncements.
Nul goût de la gloire chez cette femme remarquable,
mais un éternel sourire, une sincérité inébranlable et une
vocation nourrie de l’altruisme le plus pur.
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culièrement les nonnes taiwanaises, ont aidé les femmes des pays
en voie de développement à mettre
en place des programmes d’alphabétisation, construire des écoles,
des centres de méditations, des
logements pour les femmes, des
cliniques médicales et des orphelinats. Dans les pays où il n’existe
pas de possibilité de pleine ordination pour les femmes, les nonnes
ont commencé à accueillir les
bénédictions des nonnes chinoises,
coréennes, taiwanaises ou vietnamiennes.
Au cours de l’histoire du
bouddhisme, il y a eu des grandes
nonnes. Leur rayonnement a
pourtant été maintenu à l’écart à
cause de la focalisation sur les
moines et les monastères. Dans
une société patriarcale bouddhiste
où les héritiers mâles occupent la
place principale au sein de la
famille, de l’école et des monastères, les filles ont toujours dû lutter
pour la nourriture, leur santé, leur
éducation et leur droit à une vie
contemplative.
Le Bouddha est souvent présenté comme le symbole même de
l’égalité sociale, et le Bouddhisme est considéré de manière
générale comme une voie qui
donne à chacun une chance quels
que soient sa race, sa classe sociale ou son sexe. L’opposition entre
les idéaux sociaux bouddhistes et
la réalité de l’inégalité au sein de
la société ne peut plus être ignorée. Afin que le bouddhisme puisse donner l’impulsion pour un
changement positif de la société
actuelle, il faut que les bouddhistes corrigent, au sein de leurs
institutions et de leurs propres
communautés, les inégalités.
Pour les femmes, cela signifie
une égalité des chances dans les
domaines de l’éducation, de l’ordination et de l’accès aux ensei-
gnements bouddhiques. Les changements ne doivent pas seulement
être cantonnés à la surface, mais
doivent s’attaquer en profondeur
et de manière réaliste aux problèmes. Ceci demande une position
différente à l’encontre des femmes.
Pour prouver que les bouddhistes agissent de manière honnête et
que les enseignements bouddhiques ont la force de changer les
sociétés, les femmes doivent pouvoir faire entendre leur voix et
avoir les mêmes possibilités pour
atteindre le bien-être ou suivre le
chemin vers l’illumination. Les
changements pour les femmes
bouddhistes qui peuvent être observés à travers le monde sont une
lumière d’espoir pour celles qui
vivent dans d’autres sociétés. g
Article du magazine
“Tibet und Buddhismus”
du “Tibetisches Zentrum
e.V. Hamburg”
Nr. 79 4/2006.
Réseau de femmes bouddhistes
en Europe
www.buddhistwomen.eu
Branche française de
International Association
for Bouddhist Women
Sakyadhita France
http://www.sakyadhita.org/france
1. Karma Lekshe Tsomo enseigne le
bouddhisme et les religions dans le
monde à l’université de San Diego
(USA). Elle a obtenu en 1982 l’ordination complète de Bhiksuni et a créé
en 1987 l’organisation des femmes
bouddhistes Sakyadhita. Elle a pris
principalement part à des programmes
d’éducation pour les femmes dans la
région indienne de l’Himalaya.
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