LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES : Une bataille perdue par l'Algérie
changements climatiques et catastrophes naturelles. Il faut s'attendre à l'accentuation de ces phénomènes
météorologiques, qui seront de plus en plus violents et dangereux. « Il faut s'attendre à une réduction de l'ordre de
20% en termes de précipitation dans les prochaines années », a-t-il précisé. Parmi les impacts potentiels en Algérie,
il citera les phénomènes violents (cyclogenèse, vagues de chaleur, tempêtes de sable), les impacts sur les
ressources en eau, sur la production agricole et sur la santé. Pour sa part, Dahmane Boucherf, du centre de
climatologie de l'Office national de météorologie (ONM), a donné quelques projections à l'horizon de 2020, estimant
qu'il pourrait y avoir, dans le futur, un maximum quotidien de précipitations dépassant la moyenne annuelle habituelle
dans le sud du pays. De même que la sécheresse et les vagues de chaleur devraient se multiplier, « il y aura une
diminution des saisons de pluies et une augmentation des températures de l'ordre de 1° à 1,5° à l'horizon 2020 ». (3)
Pour Larbi Bahlouli, de l'Agence nationale des ressources hydriques (ANRH), l'Algérie est appelée à adopter des
mesures dans l'immédiat en matière de gestion de l'eau, du fait qu'elle n'est pas à l'abri face aux risques du
changement climatique. « Les changements climatiques représentent, pour l'Algérie, un risque majeur si des
mesures d'adaptation ne sont pas prises dès maintenant ». (4)
« A l'instar des autres parties du monde où les dégâts dus aux catastrophes naturelles (les grandes catastrophes ont
été multipliées par 3 pour les dix dernières années, particulièrement pour les inondations) qui ont été évaluées à plus
de 100 milliards de dollars, « l'Algérie a vécu le même phénomène où elle a enregistré pendant les trois dernières
années d'importantes inondations, a rappelé l'expert. (...) Dans le même contexte, il a cité, à titre d'exemple, les
précipitations qui ont provoqué les inondations de Bab El Oued les 9 et 10 novembre 2001 sur la côte algéroise. Ce
phénomène a été considéré comme « un événement pluviométrique exceptionnel » de par son caractère orageux, la
quantité de pluie enregistrée (290 mm). Cet événement, qui a eu lieu sur un bassin versant de 10 km², s'est produit «
pendant que tout le territoire vivait une période de sécheresse sévère et que les barrages étaient presque vides », a
fait observer le responsable de l'ANRH, soulignant que « cela dénote l'apparition de phénomène extrême » ». (4)
Par ailleurs, une étude particulièrement intéressante concerne justement l'agriculture en Algérie. On y apprend que
l'agriculture du futur doit inclure des cultures tropicales du fait de l'élévation de température. On lit : « L'Algérie est un
pays essentiellement désertique dont les superficies agricoles n'occupent qu'un faible pourcentage de la superficie
totale : la superficie agricole utile est de l'ordre de 8,1 millions d'ha (...) La pluviométrie faible et irrégulière n'est pas
compensée par une mobilisation suffisante des ressources en eau, et de marquer de grandes fluctuations en
fonction de la variabilité climatique. Les prospectives fondées sur le changement climatique font ainsi estimer des
risques importants sur le système agricole algérien. Le modèle « Magicc » testé sur la région du Maghreb en général
et sur l'Algérie en particulier, estime un réchauffement de l'ordre de 1°C entre l'année 2000, et l'année 2020
accompagné d'une fluctuation de la pluviométrie avec une tendance à la baisse, de l'ordre de 5 à 10% sur le court
terme. Par contre, sur le long terme, on peut envisager une diminution de la pluviométrie qui varie entre 10 à 30%
d'ici 2050 et de 20 à 50% pour l'année 2100, et une augmentation de la température de l'ordre de 3°C pendant
l'année 2050 et de 5°C pour 2100. (5)
« Ces changements de température dont les moyennes sont même faibles incluent un accroissement de la
fréquence des extrêmes climatiques. Suite à ces perturbations climatiques, on peut envisager dans le futur des
conséquences néfastes sur le développement agricole en Algérie, les principaux risques sont l'augmentation de la
température, la concentration des pluies en épisode sur une période qui ne dépasse pas un nombre de jours bien
limité, (...) d'où la nécessité de rationaliser dans l'utilisation des ressources est obligatoire. L'insuffisance de l'eau
ainsi que la gestion de cette perle rare sont des problèmes déjà présents, conditionnent l'avenir du pays du point de
vue sécurité alimentaire. (...) Le déficit hydrique aura un impact direct sur la réduction des rendements du produit de
base du modèle alimentaire du pays (céréale) dont l'Algérie est dépendante à 80% de l'étranger avec une facture
alimentaire qui dépasse 5 milliards par an. Le changement climatique touchera aussi fortement les légumes dont la
productivité diminuerait de 15 à 30% en Algérie d'ici 2030. Les résultats des projections agricoles marquent un déficit
croissant entre les besoins en céréales estimés par les programmes de sécurité alimentaire et les potentiels
agricoles. Les cultures typiquement méditerranéennes comme les olives ou les citrons pourraient progressivement
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