Comment écrire une grammaire du français ?
(éd.) pour comprendre un texte et lancer un débat, et enfin de consignes données
pour l’effectuation de problèmes dans le manuel Cap Maths, CM1, Hatier (éd.).
Seules deux fiches dérogent à ce principe : la fiche 19, sur les connecteurs, a pour
support un texte créé de toutes pièces pour les besoins de la démonstration, et
la fiche 23, « Formation des mots », propose des regroupements de « formes »
servant à mettre en lumière les nombreuses acceptions possibles de la notion
de « mot ». Dans les deux cas, c’est donc la difficulté à trouver un texte à la fois
court et exhaustif pour aborder l’ensemble des notions qui explique l’exception.
La « leçon » qui suit procède par clarifications notionnelles permettant des mises
au point théoriques. Ainsi, la fiche 8, « La forme négative », est constituée de
trois parties : A. Qu’est-ce que la négation ?, B. Valeurs et emplois des mots néga-
tifs, C. Approfondissements. La partie A propose une définition de la notion de
« négation », avant d’aborder les moyens linguistiques de son expression pour
se centrer sur la négation syntaxique, en explorant la place et la présence des
marqueurs de la négation dans différents contextes. La partie B traite de la ques-
tion de la portée de la négation, en distinguant la négation totale, la négation
partielle et la négation exceptive (et non restrictive). La partie C est l’occasion
d’initier le lecteur à quelques éléments de pragmatique (négation polémique) et
à la différence entre négation logique et négation linguistique sous une forme
très simple.
À chaque étape de la leçon, des « Procédures de reconnaissance » sont mises
en avant sous forme d’encadrés. Elles ont d’abord pour but d’encourager l’ob-
servation des données, généralement des textes écrits. Ainsi, dans la perspective
du décodage, la phrase interrogative est reconnue par sa ponctuation spécifique.
Les procédures de reconnaissance ont aussi pour but de familiariser le lecteur
à des manipulations linguistiques qui pourront l’aider à résoudre certains pro-
blèmes didactiques. Ainsi, pour distinguer le sujet du prédicat dans la phrase
non verbale, l’utilisation de la négation est conseillée (cf. Pellat et al. 2009 : 92) :
« Pas bon, ce café » et non « *Bon, pas ce café ».
De la même manière, la « leçon » est ponctuée d’encadrés intitulés « Dif-
ficultés rencontrées ». En effet, dans la pratique quotidienne, l’enseignant de
l’École Primaire rencontre une myriade de difficultés qui tiennent au fait que les
définitions données sont incomplètes ou inadaptées. La majorité des ouvrages
existants éludent pudiquement ces « difficultés », alors que les réactions des
élèves sont sources de questionnements auxquels l’enseignant n’est pas toujours
en mesure de répondre. C’est la raison pour laquelle nous avons délibérément
choisi de mettre au jour systématiquement ces « difficultés rencontrées » et de les
expliciter. Il peut s’agir de choses toutes simples comme la définition du déter-
minant. Si l’on se contente d’une définition qui dirait que « le déterminant est
obligatoire devant le nom et le précède immédiatement », il y a fort à parier que
la distinction entre adjectif (qualificatif) et déterminant, voire entre préposition
et déterminant, risque d’être problématique. Il vaut mieux, selon nous, prévenir
l’enseignant de la difficulté que pareille définition pourrait entrainer face à des
contextes comme « un jeune escargot », « une très vieille tortue », « en chemin »
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“LF_176” (Col. : RevueLangueFrançaise) — 2012/12/3 — 9:23 — page 104 — #104
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