ment sur le lithotriteur, principalement en raison de
l’absence de cuve d’immersion [54]. La protection des
champs pulmonaires doit être systématique et une anes-
thésie générale est le plus souvent requise chez les
enfants les plus jeunes [6, 35, 41]. Les appareils les
plus récents et l’utilisation de la “méthode Puigvert”
permettent souvent d’éviter l’anesthésie générale pour
les enfants plus âgés [24, 27, 41, 48, 52, 63, 70].
- La mise en place d’une prothèse endo-urétérale avant
la séance de LEC est rarement indiquée chez l’enfant et
la majorité des auteurs ne la recommande pas [22, 23,
46, 50]. On sait en effet que la voie excrétrice des
enfants est nettement plus compliante que celle de
l’adulte et permet le passage de fragments proportion-
nellement plus volumineux [37, 42, 46, 56]. Nous ne
recommandons pas la mise en place préalable d’une
prothèse endo-urétérale, particulièrement chez les
enfants les plus jeunes, mais prévenons les parents du
risque d’empierrement urétéral et d’une éventuelle
dérivation des urines [42, 44].
- De façon générale, on respecte un maximum de 3000
impacts par séance délivrés sur 30 à 45 minutes et un
intervalle de 15 jours à 1 mois en cas de nouvelle séan-
ce. Ce délai peut être abaissé à 2-3 jours en cas de cal-
cul urétéral [31].
- L’examen des fragments lithiasiques doit être systé-
matique. Il est réalisé au mieux par spectroscopie molé-
culaire et en particulier par spectrophotométrie infra-
rouge. L’étude de la cristallurie est précieuse en l’ab-
sence de calcul analysable. L’analyse chimique des cal-
culs ne doit plus être réalisée [31, 32, 34].
- Enfin, à distance de la LEC il faut réaliser un bilan
métabolique qui sera au mieux mené en collaboration
avec les services d’urologie et de néphrologie pédia-
triques. La mise en évidence d’anomalies métaboliques
permet, comme pour l’adulte, l’institution de mesures
préventives (diététiques et médicamenteuses) qui repré-
sentent la meilleure arme contre la récidive lithiasique.
- L’évaluation des résultats se fait classiquement sur
l’ASP mais certains auteurs y associent une échogra-
phie rénale (75% des cas pour le GEUP). L’urographie
intra-veineuse est moins fréquemment réalisée (moins
de 10 % des cas pour le GEUP). La place du scanner
spiralé sans injection en coupes fines (5 mm) pour
l’évaluation des fragments résiduels n’est actuellement
pas évaluée chez l’enfant mais les premières études
chez l’adulte ont prouvé son intérêt [53]. C’est la dis-
parition complète du calcul qui caractérise le succès de
la LEC (“stone free” ou «sans fragments»). Les frag-
ments résiduels de petite taille (moins de 5 mm) ne peu-
vent pas être considérés comme insignifiants, particu-
lièrement en cas de calcul phospho-amoniaco-magné-
sien (origine infectieuse). En effet, le taux de récidive
des calculs est directement lié à la présence de frag-
ments résiduels [64].
INDICATIONS
La majorité des calculs de l’enfant peut être traitée par
LEC.
- Le calcul unique du rein, pyélique ou caliciel de 10 à
15 mm de diamètre représente une indication de choix
pour la LEC. La compliance de la voie excrétrice supé-
rieure de l’enfant permet la progression et l’élimination
de fragments volumineux [42, 56].
- En cas de calcul caliciel inférieur ou d’anomalie ana-
tomique associée (syndrome de jonction pyélo-urétéra-
le, diverticule caliciel, méga-uretère), certains auteurs
préfèrent l’abord percutané du rein (“mini percutanée”)
ou la chirurgie ouverte [5, 21, 29].
- La LEC a également été utilisée pour le traitement des
calculs coralliformes. Plusieurs séances de LEC sont le
plus souvent nécessaires, particulièrement chez le
grand enfant [24, 42, 51]. Cependant, la LEC en mono-
thérapie semble particulièrement adaptée pour le traite-
ment des calculs coralliformes de l’enfant de moins de
3 ans [24, 42, 43,51].
- Les calculs uniques de l’uretère, essentiellement en
situation pelvienne, sont également une bonne indica-
tion pour la LEC et les résultats sont proches de ceux
obtenus chez l’adulte [4, 12, 19].
- Les calculs de vessie, de taille modérée, peuvent aussi
être traités par LEC (2 cas pour le GEUP).
CONTRE-INDICATIONS DE LA LEC
- Les troubles de la coagulation, l’insuffisance rénale
oligurique, la présence d’une anomalie anatomique
obstructive ou d’une infection urinaire non traitée
constituent des contre-indications classiques et non
spécifiques de l’enfant.
- En cas d’infection urinaire pré-existante, son traite-
ment est indispensable et la LEC ne sera réalisée
qu’après vérification de la stérilité des urines. En cas de
pyélonéphrite aiguë, la LEC sera différée d’au moins
trois semaines. Les résultats d’un ECBU, réalisé
quelques jours avant la LEC, sont indispensables et
font partie du bilan systématique.
- Comme pour l’adulte, la composition des calculs
influence les résultats de la LEC et peut en limiter son
utilisation. Les calculs de cystine, difficiles à fragmen-
ter ne constituent généralement pas une bonne indica-
tion, de même que les volumineux calculs d’oxalate de
calcium monohydraté [12, 22, 28, 37, 50].
- Le nombre de calculs est également un élément qui
peut faire réfuter la LEC [12, 28].
- L’adaptation des appareils de lithotritie à la petite
taille des enfants, la présence d’une équipe anesthé-
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O. Traxer et coll., Progrès en Urologie (2000), 10, 1245-1254