NOTICE D'INFORMATIONS MÉDICALES
Groupe Hospitalier Diaconesses
Croix
Saint-Simon
–
Paris
l’œsophage abdominal. En son absence, une béance cardiale (ouverture permanente de la jonction entre œsophage et estomac)
traduit souvent une malposition cardio-tubérositaire, c’est-à-dire un mauvais positionnement de la jonction entre œsophage et
estomac. En fait ces choses sont plus complexes qu’il n’y peut paraître : bon nombre de hernies hiatales, mêmes franches et
volumineuses, ne sont pas cause de RGO notable ; et, à l’inverse, de simples malpositions, sans HH, peuvent être associées à (ou
cause de ..) un RGO majeur.
Le cas particulier des volumineuses HH, habituellement non responsables de RGO, est évoqué plus loin.
Les causes de ces anomalies anatomiques sont parfois évidentes : congénitales, comme chez l’enfant, elles résultent d’une
maturation incomplète de la région, ailleurs liées à une surcharge pondérale importante, augmentant la pression abdominale de
façon chronique, favorisant ainsi RGO et HH (ou encore hyperpression abdominale de la grossesse). Souvent, il n’est pas identifié
de causes particulières.
Les conséquences du RGO
L’estomac sécrète de l’acide chlorhydrique. Bien entendu, sa muqueuse est protégée contre l’agression de cet acide très corrosif.
Ce n’est pas le cas de la muqueuse œsophagienne, irritée et même brûlée à son contact. Du reste, l’œsophage supporte mal toute
agression chimique, et les liquides alcalins (l’inverse de l’acide) l’attaquent tout autant que les acides (il en est ainsi de la bile,
alcaline). L’atteinte de la muqueuse œsophagienne, appelée œsophagite peptique, est plus ou moins étendue en hauteur et en
profondeur : elle est classée en trois stades, de la simple rougeur au véritable ulcère creusant. Cette brûlure réitérée, fréquente,
peut si elle est intense, retentir sur le muscle œsophagien, sous-jacent à la muqueuse, et même sur les tissus voisins. On observe
ainsi des rétrécissements de l’œsophage (sténoses), plus ou moins cicatriciels, et même des raccourcissements de l’œsophage, «
ratatiné », fixé par une importante réaction inflammatoire aux structures voisines (œsophage raccourci = brachyœsophage). Il s’agit
là, évidemment, de stades avancés et compliqués de la maladie. Il arrive également que le « décapage » répété de la muqueuse,
conduisant à une repousse accélérée, soit suivi d’une régénération muqueuse anormale dite muqueuse de Barrett, ou encore
endobrachyœsophage (EBO). Cet EBO a une fâcheuse tendance à dégénérer en cancer : environ 10% des cas après plusieurs
années d’évolution.
Les signes du RGO
Dans la très grande majorité des cas de RGO, les signes sont limités à une gêne assez supportable : brûlures épigastriques (au creux
de l’estomac), sensation de remontée acide derrière le sternum (pyrosis), voire quelques régurgitations de liquide ou d’aliments dans
la bouche. Tous ces signes sont habituellement aggravés par des repas copieux, la flexion du tronc, la position allongée...
Parfois, c’est une complication de l’œsophagite : hémorragie due à des ulcérations muqueuses, gêne au passage des aliments
(dysphagie) à cause d’un rétrécissement. Assez fréquemment, ce sont des signes respiratoires (infections, accès de toux, surtout
nocturnes) par reflux de liquide gastrique dans les bronches ou bien encore ORL : angines, pharyngites, laryngites...
Il faut souligner qu’il n’y a pas de corrélation directe et systématique entre l’importance du reflux, son retentissement sur la
muqueuse œsophagienne et les troubles ressentis par le patient : certains sujets sont très gênés alors que leur muqueuse a un
aspect endoscopique normal, tandis que d’autres se présentent avec un rétrécissement serré sans avoir jamais vraiment souffert.
Comment explorer le RGO, comment en faire le diagnostic ?
Les signes décrits par le patient sont souvent très parlants et permettent un diagnostic d’interrogatoire. Mais une fibroscopie
œsogastrique est néanmoins indispensable. Elle authentifie le reflux lorsqu’elle découvre les lésions muqueuses, permet de les
classer, de savoir d’emblée si l’on a affaire à une forme sévère ou bénigne.