Flora ZAVALA
Cellules B régulatrices : des origines à
la clinique
L’aggravaon paradoxale de
pathologies immunitaires lors de
stratégies de dépléon des cellules B
dans divers modèles expérimentaux
a révélé qu’à côté du rôle pathogène
indéniable que les cellules B exercent,
elles peuvent également exercer un rôle
suppressif qu’il importe de préserver
pour le mainen de la tolérance
immunitaire. Plusieurs types de cellules
B régulatrices (Breg) ont été décrits,
incluant des cellules B naïves, des
cellules néonatales B-1 des cavités
sériques pleurales et péritonéales et
de la rate, des cellules B-2 incluant
des cellules B de la zone marginale
et leurs précurseurs transionnels T2
de la zone marginale, mais aussi des
Christophe BARON
Cellules dendriques tolérogènes
Le paradigme classique veut que dans
des condions non inammatoires, les
DC immatures contribuent à l’inducon
et au mainen de la tolérance
périphérique au soi car elles entraînent
de faibles niveaux de signal 1 et de
signal 2 et par suite un état d’anergie
des lymphocytes T (LT). Mais, plus
récemment il a été montré que des
DC parcipaient en fait de façon
acve à la tolérance, notamment via
l’inducon de LT régulateurs. D’où le
concept de DC tolérogènes DC-Tol
que nous approfondirons dans cee
présentaon au travers de diérents
modèles expérimentaux. Cependant
cee capacité tolérogène acquise par
certaines DC n’est pas une propriété
intrinsèque à ces cellules mais
correspond plutôt à un état donné
de leur diérenciaon qui n’est pas
irréversible et dépend du statut des
cellules T rencontrées.
Nous verrons ensuite quelques
uns des modèles et des produits
ulisés pour induire des DCTol et leur
ulisaon en transplantaon ainsi que
certains mécanismes impliqués dans
leur foncon. Nous aborderons le rôle
des diérentes voies de présentaon
pour l’inducon de tolérance dans des
modèles animaux. Puis nous aborderons
le problème de la capacité des DCtol à
réguler les lymphocytes T mémoires et
la réponse humorale. Nous présenterons
quelques données cliniques qui
suggèrent un rôle pour les DC dans la
régulaon de la réponse immunitaire en
Maria LEITE-DE-MORAES
Les lymphocytes iNKT
Les lymphocytes iNKT (pour «invariant
Natural Killer T»), par sa remarquable
ressemblance à la fois aux lymphocytes
T mémoires et aux cellules NK,
constuent une interface fonconnelle
entre l’immunité innée et adaptave.
Les lymphocytes iNKT sont caractérisés
par l’expression d’une chaîne alpha
du TCR (T Cell Receptor) invariante,
Va14Ja18 chez la souris et Va24Ja18
chez l’homme et par leur capacité à
reconnaître des angènes lipidiques
présentés par le CD1d. Les propriétés
immunorégulatrices conférées aux
lymphocytes iNKT reposent sur leur
spécicité fonconnelle (producon
rapide et massive de cytokines,
notamment IL-4, IL-17 et IFN-g, et
pouvoir cytotoxique). De ce fait, ils
suscitent de grands intérêts dans les
domaines de l’immunité an-tumorale,
an-infeceuse, ainsi que dans la
recherche de traitements pour les
maladies allergiques et auto-immunes.
Lymphocytes iNKT et asthme
allergique
L’asthme est en pneumologie une
préoccupaon majeure et un enjeu
mondial en terme de santé publique. Son
incidence a considérablement augmenté
durant ces deux dernières décennies.
Ce éau est une maladie inammatoire
chronique des voies aériennes dont les
mécanismes immunologiques cellulaires
s’arculent autour des lymphocytes
d’orientaon Th2. Ces derniers sont sous
le contrôle de cellules lymphocytaires dites
T régulatrices. Parmi ces lymphocytes T
régulateurs, les lymphocytes iNKT sont
des cellules clés impliquées dans les
pathologies atopiques notamment dans
l’asthme. En eet, nous avons montré
que les lymphocytes iNKT exacerbent
la sévérité de l’asthme allergique
expérimental. Ces lymphocytes seraient
également impliqués dans la pathologie
humaine puisque nous avons mis en
évidence qu’ils sont augmentés dans
le liquide de lavage broncho-alvéolaire
de paents asthmaques. Actuellement,
nous étudions l’interacon des cellules
iNKT avec d’autres cellules immunes
dans l’objecf de proposer des nouvelles
approches thérapeuques.
a été explorée dans de nombreuses
stratégies de régénéraon du ssu
squeleque. Plus récemment, il a
été montré que les MSCs possédaient
des capacités d’immunosuppression
et de cicatrisaon permeant une
amélioraon de l’angiogenèse et
la prévenon de l’apoptose et
de la brose par la sécréon de
médiateurs paracrines. Cela a conduit
au développement d’applicaons
innovantes pour le traitement des
maladies rhumadoides dégénéraves
incluant l’arthrite rhumatoïde (RA),
l’ostéoarthrite (OA) ainsi que les
maladies généques des os et du
carlage. A ce jour, la plupart des
données ont été obtenues avec des
modèles pré cliniques. Cependant,
quelques applicaons cliniques ont
été iniées qui étudient le potenel
des MSCs pour la réparaon du
ssu squeleque. De nouveaux
développements sur les applicaons
thérapeuques des MSCs ont pour
but d’interférer sur les réponses
immunes des paents dans de
nombreuses pathologies auto-immunes
inammatoires ou bien en stoppant
le processus des symptômes cliniques
dans les maladies dégénéraves.
Enn des recherches en cours sur
la compréhension des mécanismes
régulants l’ecacité thérapeuque des
MSCs, une meilleure connaissance sur la
migraon, la bio distribuon, la survie et
la sûreté des MSCs suite a une infusion
systémique ou une implantaon locale
ont besoin d’être eectuées pour une
ulisaon thérapeuque généralisée
dans les maladies rhumatoïdes.
progéniteurs B de la moelle osseuse,
après acvaon de CD40 ou du BCR et
des récepteurs TLR. L’un de leurs modes
d’acon principal est la producon
d’IL-10, mais elles peuvent également
exercer des foncons cytotoxiques
via Fas, TRAIL, et la producon de
granzyme B, ou anergisante via PDL2.
Principalement étudiés chez la souris,
les Breg commencent à être décrits
chez l’homme. Facilitant la survenue
de cellules T régulatrices, elles
jouent un rôle important pour limiter
l’inammaon, l’auto-immunité, l’allergie
et le rejet de gree allogénique mais
seraient délétères dans la réponse an-
cancéreuse. La connaissance des Breg
s’avère désormais indispensable pour
le développement futur de stratégies
de mainen ou de restauraon de la
tolérance immunitaire..
transplantaon humaine et des travaux
chez les primates non humains et des
résultats préliminaires d’études cliniques
pilotes d’injecon de cellules myéloides
suppressives chez l’homme.