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Correspondances en Nerf & Muscle - Vol. III - n° 1 - février 2005
TRANSVERSAL
grande majorité des cas, autorisant la reprise
progressive des activités sportives ou profes-
sionnelles après trois à six semaines.
•Le traitement chirurgical, ultime recours, ne
sera envisagé qu’après l’échec du traitement
médical et sera réalisé en règle générale en
ambulatoire.
– En cas d’épicondylalgie associant épicondylite
et signes irritatifs de la branche postérieure du
nerf radial, la voie d’abord est externe, associant
désinsertion tendineuse de “détente”, pratiquée
en V au ras de l’épicondyle, et neurolyse de la
branche postérieure du nerf radial entre les deux
muscles radiaux jusqu’à l’arcade de Fröhse. À ce
niveau, le nerf en situation profonde est repéré
par son atmosphère périneurale, souvent grais-
seuse, avec un lacis artério-veineux de surface.
Par les manœuvres de pronosupination coude
fléchi, la libération du radial est réalisée en proxi-
mal sous l’arcade du court supinateur, puis suivie
de proche en proche en distal pour sectionner ou
libérer toute bande fibreuse constrictive. Cette
intervention est réalisée au mieux sous moyen
grossissant permettant de constater soit un
simple changement de coloration du nerf, avec
arrêt de la microcirculation de surface, soit une
disparition de ses striations transversales, soit un
véritable aspect névromateux dans les cas les
plus typiques. Les suites opératoires imposent
une immobilisation de deux à trois semaines, à
90° de flexion du coude et 20° d’extension du
poignet, suivie d’une rééducation douce d’assou-
plissement du coude.
– Dans les cas plus exceptionnels de syndrome
du tunnel radial pur sans épicondylite d’inser-
tion satellite, la libération isolée de la branche
postérieure du nerf radial est réalisée plutôt par
une voie d’abord antéro-externe, abordant le
tronc du nerf radial avant sa division puis libé-
rant sa branche postérieure sous l’arcade du
court supinateur, mais cette fois-ci par en avant.
I
NDICATIONS ET RÉSULTATS
•Le traitement médical permet d’obtenir la gué-
rison de la grande majorité des épicondylalgies
et d’éviter la chirurgie, qui n’est indiquée qu’en
cas d’échec de celui-ci ou de récidive doulou-
reuse invalidante (10).
•Les résultats du traitement chirurgical varient
selon le type de technique utilisé et selon les
publications ; celui-ci permet d’obtenir entre
66 % et 92 % de bons et très bons résultats selon
les séries, mais avec un délai d’extinction des
douleurs très variable, de deux mois en moyenne
mais pouvant atteindre six mois. Parmi les fac-
teurs pronostiques, on retiendra :
– de meilleurs résultats chez les sujets sportifs
et motivés, sachant qu’ils ne reprennent cepen-
dant souvent pas le sport au même niveau, et de
toute façon jamais avant quatre à six mois post-
opératoires ;
– le caractère péjoratif de l’âge, avec des résul-
tats se détériorant après 50 ans ;
– l’ancienneté des lésions, ce qui justifie de ne
pas attendre plus d’un an avant de proposer un
traitement chirurgical ;
– la notion d’accident de travail (rare) et surtout
de maladie professionnelle, qui augmente net-
tement les durées d’arrêt de travail (de quatre
mois en moyenne) et peut conduire à un reclas-
sement ou à un changement de poste ;
– enfin, le type physiopathologique d’épicondy-
lalgie, les résultats étant meilleurs dans les épi-
condylites pures que dans les formes associées
à un syndrome du tunnel radial.
■
R
ÉFÉRENCES
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