
VALLADE Catherine-
Sophie Infirmière
puéricultrice CHU Brest (29)
Limitations, abstentions et arrêts de
traitement des grands prématurés en
Réanimation Néonatale
Réflexion éthique face au refus
parental pour raisons religieuses
Résumé : Lorsque se présente un désaccord entre les parents et les
soignants, sur fond religieux, à propos d'une décision de limitation,
abstention ou arrêt de traitement concernant un grand prématuré,
comment maintenir ou restaurer la confiance qui est nécessaire à
l'établissement d'un projet de fin de vie ?
Les principales religions rencontrées en France présentent des normes
exigeantes ; néanmoins, elles peuvent aider les parents dans le travail
de deuil qu'ils doivent affronter. Contrairement à certaines idées
reçues, elles ne sont pas figées sur la « vie à tout prix », mais
condamnent fermement l'acharnement thérapeutique.
Le désaccord qui apparaît alors est le fruit de deux principes éthiques
qui se heurtent : la bienfaisance et l'autonomie. Il n'est pas la
conséquence d'un refus unilatéral des convictions religieuses du
soigné et de sa famille. Ces convictions sont éminemment respectées,
comme tous les déterminants culturels propres à chacun. Cependant,
l'interdit d'obstination déraisonnable est l'un des fondamentaux en
matière de fin de vie et doit demeurer prééminent.
Comme réflexion éthique, ce mémoire propose de mettre l'accent sur
l'information, véritable fil conducteur qui ne doit jamais être rompu, et
sur la clarté de l'intention du soignant dont la bonne volonté morale
doit être clairement affichée.
Les notions d'intention (racine de tout acte), de morale, de dignité de
la personne de l'enfant, de bienfaisance, d'absence de nuisance et de
souffrance seront évoquées ici.
La fin de vie en réanimation néonatale, entre bienfaisance et
autonomie...
Mots-clés : Prématurité - Sacralité de la vie - Interdit d'obstination
déraisonnable - Souffrance - Limitation de traitement - Information -
Intention - Dignité -Ethique - Religion - Humanité - Compassion.
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