Cahiers d’Habitat « Oiseaux » - MEEDDAT- MNHN – Fiche projet
Gobemouche à collier, Ficedula albicollis (Temminck, 1815)
Classification (Ordre, Famille) : Passériformes, Muscicapidés
Description de l'espèce
De la taille d’un Rouge-gorge familier Erithacus rubecula, le mâle nuptial présente un plumage noir et blanc bien
contrasté. Le blanc couvre le cou, la nuque, la gorge formant "un collier", ainsi que les flancs et le ventre ; une large
barre alaire et une tache blanche (plus petite chez le mâle d’un an) marquent les rémiges secondaires, tertiaires et le
bord des rémiges primaires ; une tache, également blanche, est visible sur le front, à la base du bec. Le bas du dos est
souvent blanchâtre. Le reste du corps est noir : tête, haut du dos, épaules, couvertures, rémiges et queue.
Chez la femelle, les juvéniles et le mâle en automne, le noir est remplacé par un gris-brun olivâtre. Les taches
blanches et la bande alaire sont beaucoup moins marquées, et le collier est quasiment inexistant ; la tache frontale
disparaît.
La mue postnuptiale des adultes, complète, a lieu sur les sites de nidifications, en juin/juillet. La mue prénuptiale est
partielle et commence en janvier/février sur les quartiers d’hivernage [bg7].
Assez sonore, le chant du mâle rappelle un peu celui du Rougequeue à front blanc : la strophe est courte (environ
quatre secondes), très souvent précédée d'un cri fin et aigu, répété plusieurs fois. Le chant cesse dès le début de la
ponte. (JCR, CD4/pl.25).
Longueur totale du corps : 13 cm en moyenne. Poids : 10 à 12 g.
Difficultés d’identification (similitudes)
Le Gobemouche à collier mâle ressemble au Gobemouche noir (Ficedula hypoleuca) mâle, mais le collier blanc
complet qui sépare le noir de la tête de celui du dos permet la distinction des deux espèces. Femelles et jeunes des
deux espèces sont beaucoup plus délicats à distinguer.
Répartition géographique
Le Gobemouche à collier, oiseau d'Europe centrale et orientale, se trouve en France sur sa limite occidentale de
distribution. En période de reproduction, il occupe une aire relativement continue de l'Autriche à la Russie
méridionale, en passant par la partie occidentale des Balkans, la Hongrie, la Slovaquie, la Tchéquie, la Roumanie,
l’Ukraine. À cette zone principale s'ajoutent des populations disjointes en Allemagne, France, Italie, Suisse, et Suède
(population insulaire à Gotland).
La zone d’hivernage couvre, comme le Gobemouche noir avec lequel il est souvent confondu, l’Afrique tropicale.
En France, c’est un oiseau typiquement continental. Il niche en plaine, uniquement dans le quart nord-est de la
France [4 ; 8 ; bg72], entre 100 et 300 mètres d’altitude dans les régions administratives Alsace [11 ; 14 ; 16],
Lorraine [1 ; 9 ; 17], Champagne-Ardenne [3 ; 6] et Franche Comté. Les régions naturelles suivantes sont
concernées, en général des dépressions argileuses ou des plateaux humides au relief peu prononcé :
a) le Plateau lorrain, et son prolongement sud, le Bassigny et l’Amance, forment le noyau central,
b) la Woëvre, les dépressions ardennaises situées dans le prolongement de celle-ci, la Champagne Humide et la
Plaine d’Alsace hébergent des îlots plus ou moins étendus et plus ou moins stables, en périphérie du noyau central.
Migratrice, l’espèce hiverne en Afrique centrale tropicale.
Biologie
Écologie
En France, le Gobemouche à collier est un hôte quasi exclusif des forêts feuillues anciennes. De rares cas de
nidification, dans des configurations inhabituelles, sont également signalés : parc boisé de vieux arbres [R. RIOLS,
comm. pers.] et verger de haute tige par exemple [FLAVION, comm. pers.]. C'est une espèce très exigeante vis-à-vis
de son habitat.
Son habitat typique est une Chênaie âgée pure ou mélangée avec d’autres feuillus comportant une importante surface
terrière en gros bois et des chênes de gros diamètre (cavités naturelles), des taillis sous futaie clairiérés ou balivés, ou
des vieilles futaies avec trouées, présentant un sous-bois aéré, voire absent dans le cas de parcelles en cours de
régénération naturelle.
Les stades de régénération, de l’ensemencement aux premières coupes secondaires, sont recherchés, mais non
exclusifs. Une étude régionale lorraine [15] a ainsi pu démontrer que le Gobemouche à collier pouvait être aussi
abondant dans les parcelles en amélioration, avec un vieux taillis dense non embroussaillé par des ligneux arbustifs
entravant ses déplacements, que dans les parcelles en régénération, contrairement à ce qui était admis autrefois
[bg53].
Le Gobemouche à collier est une des rares espèces d’oiseaux forestiers à rechercher les boisements froids et
humides, parfois confinés et souvent installés sur des matériaux imperméables. Les situations thermophiles sont peu
recherchées, ce qui pourrait expliquer sa grande rareté sur les plateaux calcaires. Cette constatation pourrait expliquer