Thomas Riboud, le magistrat humaniste - Ville de Bourg-en

Né à Bourg le 24 octobre 1755, Thomas
Riboud est issu d’une vieille famille de
magistrats bressans. Après des études
brillantes au collège des jésuites de Bourg puis
à Beaune, il obtient à 19 ans une licence de
droit à Dijon. Avocat à Lyon, il se lie d’amitié
avec plusieurs jeunes confrères et forme
la société littéraire de Lyon. Il croit au pou-
voir du savoir comme vecteur d’élévation.
En 1778, il revient dans sa ville natale
où il obtient à 24 ans l’importante
charge de procureur du roi. L’occasion de
prononcer, un an plus tard, un important
discours exposant ses vues sur la justice,
qui doit être l’expression d’une morale
et ne doit pas être rendue dans un esprit
de vengeance.
Fondateur de la société d’émulation
Riboud s’installe alors définitivement à Bourg, au
12 de la rue des Cordeliers (rue Edgar Quinet).
Devant l’assemblée générale du tiers-état de
Bresse, il préconise un chan-
gement d’état d’esprit qui doit
tenir compte des préoccupa-
tions des citoyens. Une révo-
lution avant l’heure ! Partant
de ce discours, Riboud décide
de créer en 1783 une structure
nouvelle qui permettra de
donner une impulsion à l’éco-
nomie et aux esprits : la
société d’émulation de l’Ain.
Au sein de cette Académie de
province, il a écrit près d’une centaine de mémoi-
res d’histoire, de biologie et de littérature.
Considérant ses compatriotes comme “naturelle-
ment indolents”, Riboud pensait que cet obstacle
pouvait être surmonté. “Remplissez leur esprit et
bientôt vous ne les reconnaîtrez plus”. En 1783
toujours, il est nommé subdélégué de l’intendant
de Bourgogne en Bresse. Sa morale et ses
principes de réformes peuvent s’appliquer.
Il appelle à rejeter l’égoïsme, à renoncer
aux privilèges et à partager les charges
de l’Etat.
Sauveteur du patrimoine
Avec la révolution, les pouvoirs de Riboud
s’étendent. Il était en même temps, le
préfet et le président du Conseil général de
notre époque ! Il sauve alors de la destruction
des bibliothèques, des maisons religieuses et
l’église de Brou. En 1793 sous la terreur, il est
arrêté et n’est sauvé de la guillotine que par la
chute de Robespierre. Le calme revenu, il conti-
nue d’œuvrer dans toutes les directions, écrit
des ouvrages, invente des machines. En 1799
il est élu député, puis président du tribunal cri-
minel de l’Ain. En 1827 il se retire à Jasseron
dans sa maison de famille où il meurt le 6 août
1835, à l’âge de 80 ans. La société d’émulation,
interdite dix ans après sa création, fut rétablie
en 1801 par le préfet Ozun. Elle sera reconnue
d’utilité publique en 1829. Elle est toujours
active après plus de 220 ans d’existence.
Sources : “Bourg de A à Z” de Maurice Brocard, Archives
municipales.
FIGURE EMBLÉMATIQUE
DE SON ÉPOQUE,
THOMAS RIBOUD,
FONDATEUR DE LA
SOCIÉTÉ D'ÉMULATION,
FÊTE CETTE ANNÉE
SES 250 ANS.
SAUVEUR DE BROU
Grâce à Thomas Riboud, Brou est
encore debout. En 1790, alors qu’il est
procureur, Brou est voué à la vente
et à la démolition. Riboud convainc les
dirigeants de conserver les édifices.
Un décret royal range Brou comme
monument national. En 1808, il sauve
une seconde fois l’édifice menacé
par une loi ordonnant l’aliénation
des biens nationaux. L’église et
le monastère de Brou sont cédés au
département par son intervention.
BOURG STORY
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Thomas Riboud,
le magistrat humaniste
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