"C'est comme si la Terre regardait vers un canon géant pointé vers elle par le Soleil, qui aurait tiré
deux grands coups dans notre direction. Je n'ai rien vu de tel de toute ma carrière d'astrophysicien,
la probabilité que cela arrive est si faible qu'il s'agit d'une anomalie statistique".
M. Combs explique : La faiblesse des interférences sur Terre au début de la tempête solaire par
l'orientation au nord de son champ magnétique, ayant pour effet de s'harmoniser avec le champ
magnétique terrestre. Quelques heures plus tard, le champ magnétique de l'orage a tourné, passant
au sud et provoquant une augmentation de ses effets indésirables sur les communications radios.
Depuis le début du 20ème siècle, l’activité magnétique du soleil s'intensifie, elle est plus importante
que durant le millier d’années précédent, d’après des calculs effectués par des géophysiciens de
l’Université de Oulu (Finlande) et du Max Planck Institute for Aeronomy (Allemagne).
Ilya Usoskin et ses collègues ont utilisé une nouvelle méthode comme moyen d’étude des niveaux
historiques d’activité solaire : la concentration en Beryllium-10 dans les glaces polaires. Le
beryllium-10 est produit lorsque les rayons cosmiques interagissent avec les particules de
l’atmosphère terrestre. Le radio-isotope tombe alors en direction du sol et est sotcké dans les
couches de glace. Le champ magnétique du Soleil peut éloigner de la Terre les rayons cosmiques.
Un champ plus intense peut autrement dit entraîner une production plus faible de beryllium-10 et
inversement. Les données de cette technique ont pu être étendues jusqu’à 850. Les calculs montrent
que le nombre de taches solaires a connu une brusque augmentation depuis le début du 20ème
siècle. Le nombre moyen était de 30 par an entre 850 et 1900, de 60 de 1900 à 1944 et s’élève à 76
depuis.
Usoskin présice : "Il nous faut comprendre ce niveau d’activité sans précédent. Est-ce un événement
ponctuel qui annonce un retour à un niveau d’activité plus normal ? Ou s’agit-il d’un nouvel état
dynamique qui entretiendra un haut niveau d’activité solaire ?"
2004
L'activité du Soleil sur les 11400 dernières années a été reconstituée par un groupe international de
chercheurs conduit par Sami K. Solanki, du Max Planck Institute for Solar System Research
(Katlenburg-Lindau, Allemagne).
L'équipe a analysé pour cela les isotopes radioactifs contenus dans les arbres qui vivaient il y a des
milliers d'années. Il s'avère qu'il faut remonter 8000 ans en arrière pour retrouver une activité solaire
équivalente en intensité à celle des 60 dernières années. Les chercheurs prédisent, sur la base d'une
étude statistique des données, que le haut niveau actuel d'activité continuera probablement durant
encore quelques décennies.
La même équipe avait déjà, en 2003, observé que l'activité solaire était plus forte aujourd'hui que
durant les 1000 années précédentes. L'analyse des quantités d'isotopes radioactifs leur a permis
d'étendre la période étudiée à 11400 ans. La collision des particules des rayons cosmiques
énergétiques avec les molécules de la haute atmosphère engendre des noyaux radioactifs. L'un de
ces isotopes est C-14, carbone radioactif doté d'une demi-vie de 5730 ans. La quantité de C-14
produite dépend fortement du nombre de particules de rayons cosmiques atteignant l'atmosphère.
Ce nombre à son tour dépend du niveau d'activité solaire : lors des périodes de forte activité, le
champ magnétique du Soleil agit comme un bouclier protégeant de ces particules énergétiques,
alors que l'intensité des rayons cosmiques croît lorsque l'activité est basse. Ainsi, une activité solaire
forte signifie un moindre taux de production de C-14. Le C-14 produit par les rayons cosmiques
atteint la biosphère. Une partie est incorporée à la biomasse des arbres. Certains troncs d'arbres
peuvent être retrouvés en dessous du sol des milliers d'années plus tard après leur mort et la teneur