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généraux l'hypothèse qu'Avogadro avait formulée au début du
xixe
siècle.
Rappelons, à ce propos, qu'Avogadro spécifie que
«
dans les mêmes condi-
tion
de température et de pression, deux volumes égaux de deux gaz diffé-
rents contiennent le même nombre de molécules ».
L'étude des gaz a mis
eh
évidence des nombres extrêmement petits et extrê-
ment
grands qu'il est intéressant de signaler; c'est ainsi que les molécules du
gaz carbonique se meuvent à la température habituelle avec une vitesse
moyenne de 400 mètres par seconde, qu'elles subissent au cours d'une seconde
environ 7 milliards de chocs, qu'en les assimilant à des sphères, il faut en ali-
gner 100 millions pour réaliser une longueur de 1 centimètre, et que l'on en
emmagasine 27,2 trillions dans 1 centimètre cube.
Si l'on pouvait abaisser la pression à un dix-millionième d'atmosphère, il
y aurait 3 milliards de molécules par centimètre cube. On est parvenu à déter-
miner le nombre de molécules contenues dans 1 centimètre cube de gaz, grâce
à une douzaine de méthodes empruntées aux diverses branches de la physique;
le résultat obtenu ayant été le même, qu'elle qu'ait été la méthode utilisée,
a entraîné chez les physiciens la conviction en la réalité des molécules. En par-
ticulier, les belles expériences de Jean Perrin ont permis d'attribuer au nom-
bre d'Avogadro une valeur comprise entre 6 x
102:J
et 7 x 1023 (nombre de
molécules contenues dans une molécule gramme); ce nombre connu aujour-
d'hui, à 1/2
%
près, est égal à (6,03 x 1023).
Les molécules sont elles-mêmes divisibles; ainsi la molécule du chlorure
de sodium (sel marin) fournit — sous l'action du courant électrique — deux
corps purs : le chlore et le sodium. Et comme le chlore et le sodium ne peuvent
être décomposés en corps plus simples, on leur donne le nom de corps simples.
Quant à la molécule de chlore, elle n'est pas le plus petit fragment de cette
matière dont on puisse concevoir l'existence; en effet, elle est constituée par
l'union intime de deux particules, que l'on appelle atomes de chlore.
A côté des molécules d'hélium, d'argon, de xénon, de
krypton....,
qui ne
renferment qu'un atome et sont dites monoatomiques, on voit les molécules
d'oxygène, constituées par deux atomes. L'oxygène, le soufre, le calcium,
susceptibles de
s'unir
à deux atomes d'un élément monovalent sont diva-
lents ou diatomiques.
La notion de valence implique la notion d'équivalence de substitution; les
atomes, en effet, ne peuvent se
substitijer
l'un à l'autre dans une molécule sans
en compromettre la stabilité qu'à la condition de présenter le même nombre
de valences.
Si l'on s'en tient à cette définition de la valence, celle-ci semble être une
propriété atomique, mais l'expérience contredit cette conception simpliste;
c'est ainsi que l'oxygène, le plus souvent divalent, peut devenir trivalent;
l'azote, le phosphore sont tantôt trivalents, tantôt quintivalents, le carbone est
bivalent ou quadrivalent.
En définitive, la valence est une propriété essentiellement variable; elle ne
doit être considérée que comme une première approximation, permettant de
concevoir les structures moléculaires.
L'atome d'hydrogène peut être assimilé à une sphère d'un rayon égal à
un dix-millionième de millimètre; les atomes des autres éléments chimiques,