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Résumé
La thérapie antirétrovirale prévient la transmission mère-enfant du VIH dans plus de 98%
des cas lorsqu’administrée pendant la grossesse, le travail et au nouveau-né. L’accessibilité à
la thérapie antirétrovirale dans près de 70% des 1,5 millions cas de grossesses VIH+ dans le
monde mène à la naissance de plus d’un million d’enfants exposés non infectés chaque année.
Le nombre d’enfants exposés non infectés est à la hausse ainsi que les préoccupations
concernant leur santé. En effet, plusieurs groupes ont signalé une augmentation de la
morbidité et de la mortalité chez les enfants exposés non infectés. L’analyse des données
rétrospectives de 705 enfants exposés non infectés de la cohorte mère-enfant du CMIS a révélé
qu’à 2 mois d’âge, les enfants nés de mères ayant une charge virale supérieure à 1,000 copies
d’ARN / ml avaient une fréquence de lymphocytes B significativement plus élevés par rapport
aux enfants exposés non infectés nés de mères ayant une charge virale indétectable. L’objectif
de cette étude est de caractériser ces anomalies.
Les lymphocytes, provenant du sang de cordon ombilical et de sang veineux obtenu à 6
et 12 mois d’âge, ont été phénotypés par cytométrie en flux à l’aide des marqueurs CD3 /
CD10 / CD14 / CD16 / CD19 / CD20 / CD21 / CD27 / IgM pour les lymphocytes B et CD4 /
CD8 / CD3 / CCR7 / CD45RA pour les lymphocytes T. De plus, afin d’étudier les capacités
fonctionnelles des lymphocytes B CD19+, la réponse antigène-spécifique au vaccin
antitétanique a été mesurée par marquage avec des tétramères fluorescents de fragment C du
toxoïde tétanique.
Nos travaux ont mis en évidence des différences statistiquement significatives entre les
enfants exposés non-infectés (ENI) nés de mères avec une charge virale détectable
comparativement à ceux nés de mères avec une charge virale indétectable. À la naissance, les
enfants ENI nés de mères avec une charge virale détectable avaient significativement moins de
lymphocytes B totaux, plus de lymphocytes B mémoires classiques, activés, plasmablastes et
lymphocytes T CD8+ mémoires centrales. À 6 mois, ils avaient significativement plus de
lymphocytes B naïfs et significativement moins de lymphocytes T CD8+ effecteurs mémoires.
À 12 mois d’âge, ils avaient significativement plus de lymphocytes B et T CD8+ totaux;
significativement moins de lymphocytes T CD4+ totaux et leurs lymphocytes T affichaient un