Transcription intégrale – Emission 15
Une initiative du groupe Caisse des Dépôts
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Page 3 - 03/07/2012
Donc la réponse est d’abord oui, et comme on se le préfigure, une composante du
changement climatique, et notamment le réchauffement climatique, est d’assister à
une diminution tendancielle des besoins en chaud ; par contre, on assiste à une
explosion des demandes des besoins en froid. Quand on conjugue à la fois ce
paramètre climatique avec le vieillissement de la population, une population déjà
habituée aux appareils de rafraîchissement, et si on rajoute à ça la question de la
résidence énergétique, c’est sûr que si les villes et les collectivités territoriales ne
l’anticipent pas, ça risque de poser quelques soucis.
Brigitte BOUCHER, journaliste : Est-ce que toutes les villes sont exposées à cet
aléa climatique, est-ce que le Nord est moins exposé que le Sud ?
Raphaël Ménard, Directeur d’Elioth : on assiste à une relative homogénéité en
termes d’évolution relative. La diminution du chauffage pourrait être d’une dizaine de
% de manière assez homogène entre Strasbourg, Nice, Lille et Paris ; pour le froid,
là, on assiste vraiment à des croissances à trois chiffres de la demande potentielle
de froid, et c’est ça l’indicateur qui nous fait peur.
Brigitte BOUCHER, journaliste : Qu’est-ce que les collectivités peuvent attendre de
Rio ?
Raphaël Ménard, Directeur d’Elioth : elles peuvent attendre que Rio traduise un
peu mieux leurs feuilles de route pour que les collectivités se saisissent vraiment des
plans climat-énergie territoriaux et voir comment ils peuvent se traduire en
instruments de régulation et comme une feuille de route pour les concepteurs. En
tant qu’ingénieurs, architectes, au sein d’Egis, on est un peu responsables de l’ADN
du cadre bâti ; on a pris conscience que dans la définition d’un espace public, par
exemple, en fonction de la colorimétrie des matériaux, en fonction du pourcentage
entre la partie végétale et la présence d’eau en ville, on pouvait vraiment changer le
climat localement.
Brigitte BOUCHER, journaliste : Vous, dans votre bureau d’études, vous
réfléchissez notamment aux ombrières, aux mini-éoliennes urbaines, est-ce que ce
sont des solutions qui vont se multiplier ?
Raphaël Ménard, Directeur d’Elioth : On l’espère, car on a au sein d’Elioth une
vraie vocation à faire de l’innovation ; ce qui nous fait vivre, c’est de répondre à la
commande, et notamment à la commande publique ; on cherche aussi à la susciter
en créant des objets un peu nouveaux, un peu à cheval entre le design, l’architecture
et l’art. Que ce soit les éoliennes dans les pylônes, l’ombrière de parking, il s’agit
peut-être en définitive plus de répondre à la feuille de route énergétique que
directement à la question climat ; mais les deux sont interconnectés.
En définitive, le premier sujet, c’est de montrer comment une consommation
outrancière d’énergie d’origine fossile transforme la composition chimique de
l’atmosphère, et donc le climat ; on assiste à un début de rétroaction, c’est-à-dire que
la modification du climat est peut-être susceptible de modifier notre manière d’utiliser
l’énergie ; tout est lié, comme dit Jean-Paul Ameisen, on rêve de pouvoir installer nos
ombrières sur un très beau parking à Rio !
Brigitte BOUCHER, journaliste : Raphaël Ménard, merci.