Le chamois
Espèce emblématique de nos montagnes, le chamois est présent dans les Alpes à partir de l’étage
montagnard jusqu’à l’étage alpin. Dans les Pyrénées, c’est l’Isard (Rupricapra p. pyrenaïca) qui les
dominent, une sous-espèce issue d’une spéciation depuis des centaines d’années. Le mâle s’appelle le bouc,
la femelle la chèvre, le jeune jusqu’à sa première année chevreau ou cabri , puis jusqu’à deux ans
éterloupour le mâle et éterle pour la femelle.
La cellule sociale est organisée comme la plupart des ongulés en cellule matriarcale, avec le trio chèvre-
éterle-chevreau qui constitue la chevrée. Le rut a lieu de fin octobre à début décembre. Après 23 semaines
de gestation, les femelles mettent bas (généralement un seul chevreau) entre mai et juin. Les boucs sont
indépendants de la harde, ils s’en détachent lors de leur deuxième anniversaire et ne rejoignent la chevrée
qu’au moment du rut ou éventuellement sur les places de gagnages lors d’hivers rudes. Le chamois est très
agile sur les parois rocheuses, un véritable athlète avec de puissants muscles, une formule sanguine riche en
globules rouge et des sabots fins rattachés par une membrane interdigitale pour marcher sur la neige, et
dessous une peau caoutchouteuse pour mieux adhérer à la roche.
Il est reconnaissable par la bande jugale noire qui part de l’œil jusqu’aux naseaux, la tâche blanchâtre
arrondie de la gorge, le poil noir bourru en hiver, et ses cornes. Ces dernières sont présentes chez les deux
sexes ; il s’agit d’une production cutanée creuse et permanente, qui pousse autour d’une cheville osseuse de
l’os frontale. Elles apparaissent vers l’age de 3-4 mois sous forme d’un cornet de kératine droit et pointu, et
qui prendra la forme d’un crochet dès la deuxième année.
Il existe un dimorphisme sexuel grâce aux cornes, celles du mâle ont un gros diamètre et ont une courbure
inférieur à 45°, tandis que la femelle à un plus faible diamètre et présente une courbure supérieur à 45°. Le
mâle a également une ganache plus courte et un cou plus large, à l’inverse de la chèvre. On peut distinguer
chez les mâles le pinceau pénien ainsi qu’une crinière de poils hérissés sur le dos : la barbe.
L’été, il se rend sur les alpages pour déguster herbacées, fabacées et bourgeons. L’hiver pousse ces
animaux à redescendre des sommets afin de trouver refuge et nourriture en forêt, pour consommer
aiguilles, feuilles et autres lichens. Lors de la saison rude, les chamois évitent tout effort inutile afin de
garder un maximum de réserves emmagasinées (sous forme de graisse).
Les chamois n’ont qu’un faible impact sur la sylviculture, ils leur arrivent parfois d’écorcer quelques arbres
(dégâts comportementaux), ou alors en hiver d’abroutir des rameaux d’arbrisseaux, ainsi que les bourgeons
apicaux.
Gaël Lachenal, responsable faune
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