28 m Le Papetier de France - Octobre 2010
DOSSIER
augmentation de la demande, mais
plutôt une faiblesse de l’offre qui a
baissé plus vite que la demande. Car
les chiffres le prouvent, l’embellie
actuelle de la demande ne consti-
tue qu’un rattrapage. L’analyse des
chiffres de vente montre que, pour
l’essentiel, ils sont revenus au niveau
de 2008. «Les statistiques de Cepifine
indiquent un retrait du marché du non
couché sans bois de 11 % en 2009
par rapport à 2008 et prévoient une
hausse de 10,2 % en 2010. Le mar-
ché va donc retrouver les 150 000
tonnes qu’il avait perdu», confirme
Vincent Delarue, directeur général
de Soporcel France qui ajoute : «Très
certainement en Europe de l‘ouest,
nous sommes parvenus à un pic de
consommation. Le marché des papiers
de bureau est mature depuis plusieurs
années et le meilleur que l’on puisse
souhaiter à notre industrie est que le
déclin soit le plus lent possible.»
Ce déclin de la consommation est
lié aux nouvelles habitudes de
travail dans les entreprises. Et
l’évolution s’accélère au fur
et à mesure qu’arrivent
de nouvelles générations
de cols blancs et que sont
introduits de nouveaux
matériels plus performants.
Le bureau sans papier, ou du
moins avec moins de papier, devient
une réalité. La consommation de
papier diminue au fur et à mesure
qu’on emploie moins les fax et les
copieurs au profit des mails et de
la numérisation des documents. De
même, l’installation de grands écrans
plus agréables à lire et moins fatiguant
pour les yeux facilite le travail sur
l’écran sans recourir à l’impression,
tandis que les terminaux nomades
incitent à traiter directement les
mails sans attendre d’être de retour
au bureau pour les imprimer.
«Les périodes de crise sont toujours
des temps d’évolution et d’accélé-
ration des changements», confirme
Michel Febvet, directeur commercial
des Papeteries de Clairefontaine. «Il
y a des habitudes d’économie qui se
prennent et sur lesquelles on ne revient
pas une fois qu’elles sont acquises,
comme utiliser moins de papier en
imprimant recto verso ou en recourant
davantage aux systèmes de transfert
d’information informatisés...»
L’attention portée aux
qualités environnementales
des papiers se renforce
Même si la consommation redé-
marre, l’heure dans les entreprises
reste à l’économie et les budgets
des services généraux
sont sous contrôle.
Ces politiques de res-
triction alimentent la
demande de papiers
d’entrée de gamme
pour des raisons de coût,
un phénomène que les haus-
Les hausses de prix
vont-elles se poursuivre ?
Depuis le début de l’année, quatre
hausses de prix sont intervenues sur
le prix du papier qui a augmenté
de plus de 100 euros la tonne en
l’espace de douze mois, soit plus
de 20 %, ces hausses étant propor-
tionnellement et traditionnellement
plus élevées sur les papiers d’entrée
de gamme qui concentrent les plus
gros volumes.
Les prix ont beaucoup augmenté
mais sont encore très loin du sommet
historique atteint en 2001 ou même
de leur niveau à la fin de l’année
2007, avant qu’ils ne chutent en
2008. Alors, vont-ils continuer à
augmenter ?
Aujourd’hui, la demande reste forte
et le prix de la pâte semble se stabili-
ser, voire repartir à la hausse sur des
marchés spot. Donc, il n’existe pas de
raison permettant de penser que la
tendance puisse s’inverser. En 2011,
le marché devrait rester plutôt
tendu, d’autant que tous les coûts
de matières premières continuent
à grimper. Au cours des prochaines
années, le prix de la pâte à papier
devrait durablement se maintenir à
un niveau élevé... en attendant que
la création de nouvelles capacités de
production relance un mouvement
de baisse des prix. Mais il n’est pas
question de stabilité pour le prix
de l’énergie dont la facture ira en
s’alourdissant dans les années qui
viennent.
Depuis le début de l’année, les distri-
buteurs et les revendeurs ont réussi
à faire passer ces hausses auprès de
leurs clients. Reste qu’il n’est pas
facile d’expliquer que le papier a
augmenté de plus de 20 % en l’es-
pace de douze mois, auxquels il faut
ajouter l’éco-contribution, de l’ordre
de 37 euros pour une tonne, qui
renchérit encore le prix du papier. En
2010, la hausse des prix du papier
a permis de la répercuter dans une
conjoncture favorable du marché.
Les grandes entreprises l’ont, sem-
ble-t-il, comprise et acceptée. A une
exception près, les administrations
qui refusent cette éco-contribution
prétextant qu’elle va à l’encontre
des mesures budgétaires du minis-
tère de l’Economie !
L’Evolve Blue Angel, un papier 100 % recyclé
et sans azurant optique. (M-real)
La demande pour des papiers haut
de gamme comme le Color Copy, qui
répond aux besoins d’impression laser
couleur, continue à évoluer de façon
positive. (Mondi)