Conférence débat : LE PAPIER ET SON DEVENIR :
Plus qu’une opposition entre papier et numérique, n’est on pas à un moment de réassociation des deux ?
Clairefontaine Jean-Marie Nusse PDG de Clairefontaine et membre de l’association Culture Papier :
diversification importante dans différentes formes de papiers, (enveloppes, offset, écriture, impression… soit
10% de la production française) avec une action vers la défense de l’environnement. Depuis 30 ans les eaux de
production sont traitées par procédés biologiques, les chaudières fonctionnent au gaz naturel (moins de soufre)
le CO2 est réinjecté dans la fabrication et le carbonate de calcium est utilisé pour le blanchiment. Les forêts
utilisées sont labellisées et les on utilise les sous produits du bois, le papier recyclé (106 kg de vieux papiers
donne 100 kg de papier) et peut-être recyclé 5 fois. Des projets : chaudière à copeaux, économie de
ressources… Dans le monde il y a une augmentation de 2 à 3 % de la production de pâte à papier par an.
Le rôle de l’imprimerie : Benoît Moreau responsable environnement de l’Union Nationale de l’imprimerie :
partie intégrante de la filière bois, lié complètement au papier (cohésion entre le transformateur et la support).
La redistribution des cartes avec le numérique impose une réflexion sur ce qu’apporte réellement l’impression
en Lorraine (2500 salariés travaillent directement). De 1994 à 2006, on passe dans une ère de correction des
problèmes environnementaux, en particulier avec les rejets de solvant de nettoyage de machines… Les encres
ne sont pas problématiques. Pour autant c’est incomplet et on cherche à valoriser les imprimeurs qui sont
vertueux en identifiant ces entreprises auprès des clients. Un cahier des charges est défini et un label (imprime
vert) est décerné aux entreprises qui le suivent supportées par de grandes entreprises. Une généralisation en
Europe se dessine.
Les 2/3 des imprimeries vosgiennes sont labellisées (avec un label remis en jeu chaque année), et toutes
utilisent du bois de forêts certifiées.
La Poste : François Roguet directeur du courrier de Lorraine : L’entreprise cherche un développement
responsable. 300000 employés, 20 milliards de CA et 26 milliards d’objets transportés. Autre problème les
véhicules utilisés nombreux, l’objectif est d’arriver à 25 % de véhicules électrique (10 000), des quads (100) et
des vélos électriques (8000) sont déjà en place. Le courrier est transporté par TGV et camion à doubles ponts
pour assurer des améliorations. Les vêtements des postiers, le papier utilisé utilisent des produits équitables ou
recyclés. Dans le même temps, une démarche d’expertise est lancée pour optimiser les envois des clients et
aussi la distribution selon les tournées et le type d’habitat. Des optimisations de fichiers clients… permettent de
limiter les envois.
Gérard Cherpion député, conseiller régional : Dans les Vosges l’industrie repose sur le textile, la
métallurgie, le plastique et le bois (dont imprimerie), cette dernière conservant ses emplois. Sur un plan de
l’aménagement du territoire, les entreprises assurent un maillage important qui permettent une irrigation
économique et un vivier de formation important.
La R et D est aussi un pan important pour faire évoluer le papier face aux besoins… (ex : papier ignifugé pour
les PLV…). Le bois est aussi de plus en plus travaillé en tant que fibre (papier et autre). Les nouvelles
technologies et le papier sont associés avec de nouveaux programmes pour la mise en page des documents…
Beaucoup d’emplois sont donc induits.
Le papier est montré du doigt comme un mangeur de forêts. Dans les Vosges comme en France la forêt
progresse, la consommation de papier baissant de 2,4 % ces dernières années. En France, 500 000 emplois, 507
kg de papiers sont utilisés en France contre plusieurs centaines chez nos voisins. La préservation de la qualité
de l’eau est réelle et importante aux yeux de ces secteurs. L’idée de mémoire autour du papier est vue comme
importante.
Réflexion sur la fin de la pub papier chez Leclerc : une redevance existe pour retraiter les déchets et pose un
problème de retraitement des déchets. L’échéance à 2020 est lointaine et démagogique (green washing ?) et
pose le problème de la priorité des actions à mener par cette entreprise pour l’environnement. Sur un plan
économique 10 a 15 % du CA des distributeurs est lié à la pub imprimée. Seuls 6% des boîtes aux lettres
dispose d’un autocollant « stop pub » montrant l’importance de la pub imprimée. Les TIC représentent 13 % de
la consommation de l’énergie en France (soit 8 villes de 1 M d’habs, dont ¼ pour les seuls courriels).
L’empreinte carbone des TIC est la même que celle du transport aérien avec par exemple une recherche sur
Internet qui correspond à 1h d’éclairage d’une lampe.